Les opposants au Maroc passent par des mauvais moments.
Au lendemain de la condamnation de la militante Wafaa Charaf à une peine d’un an de prison ferme, une nouvelle encore plus tragique est tombée : l’étudiant et militant de gauche Mustapha Meziani est mort mercredi 13 août à Fès. Il décède après une grève de la faim de 72 jours pour protester contre le refus des autorités de lui permettre de s’inscrire à l’université.
L’association marocaine des droits de l’homme (AMDH) qui avait déjà interpellé les autorités maro- caines sur les risques encourus par Mustapha Meziani les rend responsables de la mort du jeune homme de 31 ans. Mustapha Meziani, était détenu dans le cadre de l’affaire de l’étudiant du PJD, Al-Hasnaoui, tué dans des affrontements entre des groupes d’étudiants islamistes et marxiste.
Le jeune homme qui considérait sa détention comme une punition pour son activité militante était en grève de la faim pour protester contre sa détention, son exclusion de l’université et pour réclamer son droit à une réinscription à l’université. Les militants associatifs s’inquiétaient ces derniers temps des risques graves pesant sur la santé de Meziani dont la situation s’était dégradée.
Cela avait conduit à son transfert, le 4 août dernier, au CHU Hassan II de Fès où, selon le communiqué de l’administration pénitentiaire, il avait été placé en réanimation où, précise-t-elle, il a bénéficié "jusqu’à son décès de plusieurs soins et examens médicaux, dont les frais ont été pris en charge par l’administration de l’établissement pénitentiaire".
L’Association marocaine des droits humaines (AMDH) qui avait adressé une lettre ouverte au chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, sur la situation "inquiétante que connaissent certaines prisons du pays". Elle avait insisté sur le cas de Meziani et réclamait l’ouverture d’un dialogue avec lui pour "préserver son droit sacré à la vie".
Après l’annonce du décès de Meziani, l’AMDH a mis en cause la négligence avec laquelle les institutions de l’Etat, la chefferie du gouvernement, le ministère de la justice et l’administration pénitentiaire, ont traité les demandes du défunt.
L’AMDH rappelle qu’elle a saisi toutes les instances y compris le chef du gouvernement pour que la demande légitime d’une réinscription à l’université soit acceptée. En vain, indique l’AMDH, "comme si la vie humaine ne vaut rien chez l’Etat marocain qui prétend adhérer aux droits de l’hommes tel que reconnus universellement". 15 août 2014
Source : Huffington Post
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-fes-mort-d-un-prisonnier