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Luttes paysannes, alimentation...

  • Nawel Ben Aissa, une voix vive du Rif (Cadtm)

     

    Le Maroc vit actuellement une vague de protestation sociale très large initiée par le mouvement de contestation populaire dans le Rif au nord du Maroc.

    L’État a répondu par une campagne de calomnie et la répression. Il a arrêté des dizaines d’activistes de ce mouvement et poursuit d’autres. Les sit-in de solidarité dans plusieurs villes sont dispersés par les forces de police. Mais ce climat de terreur renforce plutôt la détermination des citoyens et des citoyennes à combattre, exiger la libération des détenus et la satisfaction des revendications sociales. Des comités de solidarités se constituent un peu partout au Maroc.

    Le cri de Nawel Ben Aissa, militante et nouvelle figure du mouvement de contestation avec d’autres, reflète bien cet état d’esprit fort et inébranlable contre la répression. Un mandat d’arrêt a été lancé contre elle par les services de sécurité qui le lui ont délivré à la maison de sa famille. Elle a décidé de se rendre. Elle s’est effectivement rendue à la police aujourd’hui (1 juin). Elle a été relâchée, sans être poursuivie. Voilà son message d’après une retranscription de sa vidéo en Amazigh.

    Mon nom est Nawel Ben Aissa.

    Je suis mariée et je suis mère de quatre enfants.

    Je suis née, j’ai grandi sur cette terre du Rif. Cette terre broyée par la corruption, la marginalisation et l’injustice.

    J’ai participé à toutes les manifestations pacifiques, parce que je revendique mes droits, et les droits du Rif à la Santé, à l’éducation et au Travail.

    J’aime cette terre généreuse et j’aime ses gens, rifains soient-ils ou pas. J’ai appris de mon père, homme modeste et démuni, à souhaiter le bien pour tous, à apporter mon aide à tous. Et ce sont là les meurs des Rifains.

    Je revendique de simples droits totalement inexistants au Rif. Le Rif est broyé par le cancer. Ici, dans chaque famille vous rencontrer non pas un cas ; mais, des cas de cancer. C’est la conséquence de l’usage de gaz toxiques par l’occupant espagnol. Le Rif est décimé par le cancer et la marginalisation. Nous n’avons pas d’hôpitaux capables de soigner toutes ces variétés de cancers. Dans ma demeure, de sorte à les rapprocher des soins, j’ai hébergé de nombreuses victimes de ce fléau venues de lointaines montages. Des zones montagneuses enclavées, dépourvues de routes et tenues hors du monde par la pauvreté et le dénuement. Des femmes broyées par le cancer, la pauvreté, qui ne subsistent que par la charité qui leur est donnée par les bonnes âmes. Voilà la réalité du Rif, broyé dans tous les droits.

    Je manifeste pour la justice. Je manifeste pour mes droits et ceux de mes enfants. Je manifeste pour que nous puissions avoir un hôpital à même de prendre en charge tous les malades. Je manifeste parce que j’ai vu les larmes d’impuissance des cancéreux laissés pour compte ici au Rif.

    Je manifeste pour ces familles dont je sais qu’elles n’ont même une bouchée de pain, car ici, il n’y a ni travail, ni ateliers, ni usines.

    Je manifeste parce que je veux le meilleur pour ma patrie. Le meilleur se construit avec des écoles et nous n’avons pas d’université ; alors nous écourtons prématurément nos parcours d’études.

    Pour tout cela je manifeste. Je n’ai pas peur et je ne me cacherai pas, comme on me le demande. Ma protestation est pacifique et elle est de mon droit le plus absolu.

    Je ne me cacherai pas, même si cela doit conduire à mon arrestation. Je te demande pardon ma mère adorée, pardon mon père adoré, mes très chers enfants, pardon à tous ceux qui m’aiment, pour la douleur que je risque de vous causer, mais je ne vais pas me terrer comme une souris.

    Je manifeste pacifiquement pour une cause juste et si je venais à être arrêtée, comme c’est le sort de beaucoup, je sais que nous avons un Dieu qui sait ce qu’il y a dans les cœurs et qu’il ne nous abandonnera pas.

    Je manifeste pour les rêves de tous les enfants du Rif, pour les mères du Rif qui espèrent le changement, rêves d’une vie digne comme ils ne cessent de le scander dans la rue.

    Liberté ! Dignité ! Justice sociale !

    Je vous aime mes enfants. Je manifeste pacifiquement pour les droits broyés du Rif et je persévérerai jusqu’à mon dernier souffle.

    Je ne me cacherai [terrerai] pas.

    3 juin par Omar Aziki , Nawel Ben Aissa

    http://www.anti-k.org/

     

  • Le souverain marocain face aux revendications sociales et identitaires Le Rif en ébullition (Algeria Watch)

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    Une nouvelle manifestation s’est déroulée jeudi à Al Hoceïma, ville de la région du Rif, dans le nord du Maroc, rapporte l’AFP citant des sources concordantes.

    Le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, a dénoncé entre autres la «corruption» de l’exécutif et des politiciens locaux, les «mafias» locales, «l’esprit de répression» de l’Etat et de ses services de renseignement qui «manipulent les institutions», la «présence massive» des militaires dans la ville, le «sous-développement» de la région, le nouveau gouvernement islamiste.

    S’en prenant au gouverneur local, il a une nouvelle fois rejeté les accusations de séparatisme, exigé la «libération» de militants de sa mouvance et la «démilitarisation» de la province. Réputée frondeuse, la région du Rif est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort, fin octobre 2016, d’un vendeur de poisson, Mouhcen Fikri, broyé accidentellement dans une benne à ordures. L’incident a suscité l’indignation dans le pays, qui a pris la forme à Al Hoceïma d’un mouvement social et politique.

    Au-delà de la mort de Mouhcen Fikri

    Mené par un groupe d’activistes locaux, le «hirak» (la mouvance) pose de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu’il estime marginalisé. A travers les réseaux sociaux, les activistes dudit groupe ont multiplié les paroles de défiance contre la «répression» du pouvoir. Le 6 mai, des manifestants organisent une marche. Le lendemain, le gouverneur de la région nord du pays Mohamed El Yaakoubi a dénoncé les «intox» des leaders de la contestation qui devront répondre «devant la justice de leurs appels à la violence». «Tout est virtuel. A voir les profils Facebook de ces gens, on pourrait croire que la ville est en feu, alors qu’il n’en est rien», a ajouté le même responsable. «Leur discours est une succession d’intox. Ils disent tout et son contraire», a-t-il relevé, dénonçant des «appels à la violence», ainsi qu’un «discours de terreur et d’instrumentalisation» aux relents «discriminatoires».

    «Une procédure (judiciaire, ndlr) est déjà en cours.

    (...) La justice dira qui tire les ficelles», a indiqué le gouverneur. Dimanche dernier, au terme de leur réunion avec le ministre de l’Intérieur pour examiner la situation dans cette région, les chefs des six formations politiques de la majorité ont dénoncé une «instrumentalisation» des manifestations par des «parties étrangères». Ils ont également accusé le mouvement d’exprimer des revendications à «caractère séparatiste». Et les manifestations de jeudi, outre leur dimension économique et sociale, expriment le rejet des populations de la région de ces accusations : «Nos revendications sont sociales et relèvent de notre droit à une vie décente et n’ont aucune dimension séparatiste», a déclaré Nasser Zefzafi à la veille de la manifestation.
    Amnay Idir

    El Watan, 20 mai 2017

    http://www.algeria-watch.org/

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    Lire aussi:

    Au Maroc, Al-Hoceima manifeste à nouveau contre la « corruption », la « répression » et le « chômage » (Le Monde)

  • Dans l’Egypte de Sissi, une révolte face à une tentative de réduction des quotas de pain (A l'Encontre.ch)

    Manifestation pour le pain à Alexandrie, le 7 mars 2017,
    avec les «cartes en papier» bien visibles

    Le 6 mars 2017, des centaines d’habitant·e·s sont descendus dans les rues de diverses localités et villes en Haute-Egypte et dans le delta du Nil, après que le ministère de l’Approvisionnement a réduit leur ration subventionnée de pain baladi (connu sous le nom de pita, base de l’alimentation en Egypte).

    Le lendemain, des milliers de personnes protestaient dans 17 districts dans tout le pays. A Alexandrie, des manifestant·e·s ont bloqué pendant plus de quatre heures une route principale à l’entrée d’un port important, alors que les résidents populaires de la banlieue d’Imbaba à Gizeh [sur la rive gauche du Nil, face à la vieille ville du Caire] bloquaient la route de l’aéroport. Ailleurs, des femmes de la ville de Dissouk, dans le delta du Nil, ont organisé un sit-in bruyant sur les rails de la gare local, en scandant «Un, deux, où est le pain?» et en appelant au renversement du gouvernement du président [ex-maréchal] Abdel Fattah El-Sissi. [1] Le hashtag arabe #Supply_Intifada n’a pas tardé à se répandre sur le Twitter égyptien. Pour tenter de couper court à d’autres mobilisations, le gouvernement égyptien – qui prend appui sur l’armée – s’est dépêché de rétablir l’accès au pain des habitants. Il a promis d’augmenter la ration dans les régions où il y avait eu des protestations.

    Les émeutes contre la pénurie alimentaire

    La récente série de protestations contre la pénurie alimentaire a eu lieu dans le contexte de l’ébranlement des prix provoqué par la décision, le 3 novembre 2016, de la Banque centrale d’Egypte de la flotter la livre égyptienne [autrement de la «libération» du taux de change]. La dévaluation de la livre fait partie d’une série de mesures – dont des coupes dans les dépenses publiques et l’introduction d’une TVA – exigées par le Fonds monétaire international (FMI), en échange d’un prêt de 12 milliards de dollars pour soutenir l’économie égyptienne défaillante. [2] En février 2017, l’inflation des prix alimentaires atteignait 42%. [3] Les principales denrées de base ont été particulièrement frappées: au cours de l’année passée, les Egyptiens ont vu le prix du pain et de l’huile de cuisine augmenter de presque 60%. [4] Pour mettre ces données en perspective, il faut savoir que durant l’année qui a précédé de Printemps arabe de 2011, les prix des denrées alimentaires en Egypte ont subi des hausses annuelles de près de 15%. [5] Sur la base de ces données et de développements comparables, des chercheurs ont estimé que les protestations suscitées par l’insécurité alimentaire ont été un facteur clé dans l’éclatement de la Révolution égyptienne du 25 janvier.[6]

    Il existe un précédent historique. En Egypte, le prix du pain a été considéré comme une question potentiellement explosive depuis l’«Intifada du pain» de 1977, lorsque le président Anwar Sadate [Président de la République de 1970 au 6 octobre 1981; issu de la hiérarchie militaire, Sadate, assis sur la tribune présidentielle, a été tué lors d’une parade militaire] a annoncé qu’il allait abroger les subsides pour plusieurs denrées alimentaires de base. Dans la foulée, des protestations incontrôlables ont éclaté dans tout le pays, manifestations qui ont été durement réprimées. Deux jours plus tard, l’Etat était revenu en arrière et a promis de laisser intacte le système des subventions.

    Ailleurs, dans la région, des tentatives pour couper les subsides étatiques ont eu des conséquences similaires: dans les années récentes, des mesures d’austérité ont été entravées par des mobilisations de rue au Maroc, en Tunisie, en Jordanie, au Yémen et en Mauritanie. [7] En 2017 les contours d’une future rébellion sont, peut-être, en train de prendre forme en Egypte, alors qu’une inflation galopante s’ajoute à des niveaux élevés de chômage. [8] Et si les explications qui voient un lien entre les protestations contre la pénurie alimentaire et le Printemps arabe de 2011 sont correctes, il semble possible que les conditions et les modalités pour un nouveau soulèvement de masse soient en train de prendre forme.

    Au vu de ce contexte historique, un examen approfondi des récentes protestations contre la pénurie alimentaire en Egypte peut apporter de nouveaux renseignements sur les dynamiques qui se développent dans le pays et en particulier sur la fermeté dont fera preuve le gouvernement soutenu par les militaires dans l’application des nouvelles réformes dictées par le FMI et sur ses réactions face aux nouvelles mobilisations de la rue, si la situation économique continue à se détériorer.

    Pour effectuer notre analyse, nous avons effectué un inventaire des récentes protestations liées à la pénurie alimentaire en Egypte à partir de rapports en langue arabe et de vidéos des protestations téléchargées sur les médias sociaux. On a enregistré les localités où ont eu lieu les protestations, le nombre de participants, leurs tactiques, si les forces de sécurité égyptiennes les avaient réprimées, ainsi que tout nouvel élément ou slogan. Au total nous avons identifié 24 mobilisations entre le 6 et le 7 mars 2017, réparties dans 17 districts de 5 gouvernorats.

    Intifada de l’approvisionnement

    Les différentes manières dont les Egyptiens accèdent au système de subventions sont une clé pour comprendre la configuration des récentes protestations alimentaires. La miche de pain subventionné coûte 5 piastres [une livre: 100 piastres, il s’agit donc de 5 Pt]. Suites aux récentes augmentations des prix des denrées alimentaires, ce prix est jusqu’à dix fois meilleur marché que celui d’une miche de pain vendue non subventionnée sur le marché libre. Comme d’autres denrées alimentaires subventionnées, le pain subventionné ne peut être acheté que dans des points de vente enregistrés auprès du ministère de l’Approvisionnement. Certains de ces points de vente sont gérés comme des coopératives, mais la plupart opèrent comme des entreprises privées. Depuis 2014, l’achat de biens subventionnés était nominalement régulé par l’utilisation d’une carte à puce, cette mesure faisant partie du programme d’austérité du gouvernement. Ce système permet aux détenteurs de cartes à puce qui ne réclament pas leur allocation de pain de recevoir des crédits qui peuvent être utilisés pour acheter d’autres biens subventionnés. Mais la distribution de cartes à puce individuelles n’a été que partielle.

    Dans le budget 2016-2017, le ministère des Finances a prévu que 82 millions d’Egyptiens (soit 92% de la population) demanderaient du pain subventionné. [9] Or, selon les chiffres les plus récents, publiés par le ministère de l’Approvisionnement, seuls 69 millions d’Egyptiens ont accès aux cartes à puce, ce qui fait que 13 millions d’Egyptiens (16%) doivent continuer à utiliser des cartes en papier pour toucher leurs denrées subventionnées. [10] Comme solution de dépannage, le ministère de l’Approvisionnement a distribué aux commerçants des «gold card». Avec ce système parallèle, les commerçants reçoivent un quota quotidien qui se situe entre 1000 et 4000 miches de pain, selon le nombre de détenteurs de cartes en papier de leur région. Chaque fois qu’un commerçant vend du pain subventionné à un client muni d’une ancienne carte en papier, il est supposé enregistrer la vente sur leur gold card, déduisant ainsi le produit vendu de leur quota quotidien. Ce processus est coordonné au niveau des sous-districts par les bureaux locaux d’approvisionnement. [11]

    Le 6 mars, le ministère de l’Approvisionnement a annoncé que le quota de pain journalier à disposition pour les gold cards allait être réduit à 500 miches. Incapables de répondre à la demande, des boulangeries enregistrées auprès l’Etat, partout dans le pays, ont réduit la ration quotidienne de pain disponible pour les détenteurs de cartes en papier de cinq à trois miches, ce qui a suscité des manifestations devant les bureaux d’approvisionnement dans plusieurs districts.

    Par exemple, à Assiout [ville importante de Haute-Egypte sur la rive occidentale du Nil|, un des gouvernorats les plus pauvres de l’Egypte, plus de 870’000 cartes à puce subventionnées sont en circulation, pour soutenir 3,2 millions d’individus (75% de la population). [12] Cela laisse bon nombre de résidents qui continuent à dépendre de l’ancien système de cartes en papier. Des denrées subventionnées sont disponibles à l’achat dans plus de mille points de vente enregistrés, qui à leur tour sont chapeautés par 65 bureaux d’approvisionnement. En réaction à la réduction du quota de la gold card, des détenteurs de la carte en papier ont participé à des protestations spontanées devant les bureaux d’approvisionnement des districts de Abnoub, Abou Tig, al-Fath et Sidfa [voir carte ci-dessus].

    Au cours de la même après-midi, des protestataires se sont mobilisés devant le bureau d’approvisionnement à Abou Qurqas dans le gouvernorat voisin de Minya [à 250 km au sud du Caire]. [13]. Dans le même temps, à plusieurs de centaines de kilomètres au Nord, dans la ville de Dissouq dans le gouvernorat de Kafr el-Cheik [gouvernorat du même nom que sa capitale] dans le delta du Nil, des manifestants ont bloqué la rue principale bordant le bâtiment du conseil municipal de la ville, réclamant que le quota soit rétabli. Même s’ils sont situés dans différentes localités, ces bureaux partagent quelques caractéristiques communes: en termes de taux d’illettrisme (un indicateur de privation) et d’étendue de l’économie agraire, ils servent certains des districts les plus ruraux d’Egypte – à l’exception de Dissouq [voir carte ci-dessous].

    Le lendemain, alors que les habitants continuaient à se mobiliser à Assiout, Kafr el-Cheik et Minya, les mobilisations se sont étendues à des régions plus urbaines. A Alexandrie, plusieurs centaines de résidents se sont mobilisés devant les bureaux d’approvisionnement d’al-Dukhaylah et al-Manshiyah, alors des foules importantes bloquaient les routes et les lignes de tram à Asafra, al-‘Atarin et al-Amriyah et scandant: «Nous voulons du pain» et «Vous nous prenez la nourriture, vous essayez de nous tuer». A al-Warraq et Imbaba à Gizeh, des résidents ont également bloqué les entrées de leur bureau local d’approvisionnement en exigeant que la ration complète de pain soit rétablie. En même temps, de nouvelles protestations ont éclaté dans les gouvernorats d’Asyut, de Minya et du Sud Sinaï dans des districts qui étaient restés calmes auparavant. Dans tous ces cas, il semble que les résidents locaux suivent une manière de procéder qui date d’avant le modèle de mobilisation qui a été inauguré lors du soulèvement du 25 janvier. [14] En effet, plutôt que d’essayer d’occuper des places et des espaces urbains politiquement symboliques, les protestataires ont agi localement, sur leurs lieux de résidence, en infligeant un coût immédiat aux autorités en bloquant le flux du trafic et en perturbant le fonctionnement du gouvernement local.

    La réponse du régime

    Depuis le coup de 2013 [3 juillet 2013] qui a évincé le président islamiste Mohamed Morsi, le gouvernement soutenu par les militaires a utilisé une loi anti-protestation drastique pour arrêter des milliers de manifestants. Il est donc frappant que sur les 24 protestations ayant trait aux rations de pain subventionné que nous avons pu identifier, seules quatre d’entre elles ont suscité une quelconque répression. Toutes les actions réprimées se sont déroulées dans les grands centres urbains d’Alexandrie et de Gizeh. Et même là, il semble que seule une force minimale a été employée. Dans l’épisode le plus sérieux, à al-Warraq à Gizeh, les forces de police ont finalement dispersé les protestataires qui bloquaient le bureau d’approvisionnement local en arrêtant plusieurs d’entre eux.

    La police a aussi brisé la protestation alimentaire à Imbala [quartier résidentiel du Caire], après que des résidents aient bloqué la route de l’aéroport. Mais ce sont là des exceptions. A Dissouq, où ont éclaté les premières mobilisations, le directeur du Conseil municipal a rencontré les protestataires en tentant de les persuader de mettre un terme à leur blocus. [15] Lorsqu’ils ont refusé, on a téléphoné au gouverneur, qui à son tour s’est engagé à faire pression auprès du ministre de l’Approvisionnement pour faire rétablir les quotas. Plus tard, le lendemain soir, il a été annoncé que le quota des gold cards dans les boulangeries à Kafr el-Cheik avait été augmenté, poussant les protestataires à démobiliser. [16]

    A Alexandrie les choses se sont passées de manière analogue: les forces de police se contentaient de monter la garde alors que les résidents locaux bloquaient la ligne de tram dans plusieurs districts. A Asafra [quartier d’Alexandrie], au lieu de dégager le sit-in, les officiers de police ont initialement rassuré les protestataires en déclarant que la décision de réduire les quotas allait être annulée; même si plus tard il a été indiqué que la police antiémeute avait été déployée pour sécuriser les lieux. [17] Ce même après-midi, des officiers de police ont été photographiés alors qu’ils faisaient des tournées dans les quartiers ouvriers, en distribuant du pain aux résidents. [18] Ailleurs, on a laissé les protestataires s’engager dans de petits blocus de bureaux d’approvisionnement locaux et poursuivre leurs sit-in avec seulement une ingérence minimale de la part des forces de sécurité.

    Le soir du 7 mars, le média d’Etat égyptien rapportait que le ministre de l’Approvisionnement avait présenté des excuses et réaffirmé: «Chaque citoyen a droit à du pain subventionné». [19] Le lendemain, le ministère de l’Approvisionnement s’est dépêché de distribuer 100’000 nouvelles cartes à puce pour remplacer les cartes en papier existantes dans six des gouvernorats, dont quatre des cinq gouvernorats où il y avait eu des protestations. [20]

    Dans une tentative pour détourner des critiques au sujet des réductions, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Approvisionnement ont annoncé qu’ils allaient lancer une campagne d’inspection dans les boulangeries et points de vente enregistrés auprès de l’Etat et sévir contre la corruption. [21] En attendant, craignant que les protestations ne montent à nouveau après la prière du vendredi, le ministère du Patrimoine et des Affaires religieuses a diffusé un sermon appelant les Egyptiens à réfléchir aux circonstances économiques difficiles et à se préparer à faire des sacrifices pour la patrie. [22] Ensuite c’est le président Sissi lui-même qui a fait une déclaration publique en s’engageant à ce que le quota du pain ne soit pas à nouveau limité. [23]

    Dans la file d’attente du pain

    Que peut nous apprendre cet épisode? L’Intifada de l’approvisionnement souligne de multiples manières le potentiel de la politique gouvernementale en Egypte à générer des protestations. Ici, la décision de couper le quota disponible sur les gold cards a entraîné presque immédiatement une mobilisation déstabilisante.

    En même temps, les développements de la mobilisation suggèrent que les seuls griefs économiques ne prédisent pas l’ampleur des protestations. Entre le 6 et le 7 mars, des millions d’Egyptiens ont trouvé leur sécurité alimentaire immédiatement menacée. Toutefois, seule une petite minorité des personnes touchées est descendue dans la rue dans des mobilisations très locales. Pourtant, le contexte des premières protestations alimentaires est révélateur.

    Dans les cercles politiques (et en particulier ceux des institutions financières internationales) on pense généralement que la «classe moyenne» urbaine a de plus fortes chances de se mobiliser en réaction à des coupes dans leurs subventions. [24] Il faut souligner que le système qui consiste à récompenser des titulaires de cartes à puce lorsqu’ils ne demandent pas leur pain subventionné de manière disproportionnée bénéficie aux familles de la classe moyenne, qui ont davantage de chances de consommer des aliments de base autres que le pain (par exemple le riz) ou d’acheter du pain de meilleure qualité, pas subventionné. De manière révélatrice, la réduction du quota de pain des gold cards s’est accompagnée du projet d’augmenter la quantité de crédit que recevraient les détenteurs de cartes à puce. [25] Mais comme le montrent clairement les protestations de mars, les pauvres, aussi bien dans les zones rurales que dans les villes, sont également disposés à se mobiliser contre la réduction des subventions. Les pauvres d’Egypte ont également compris la dynamique de classe des subventions du pain. A Alexandrie, des femmes protestaient en scandant «Ils mangent du fino [pain de meilleure qualité] alors que nous ne trouvons pas notre pain.»

    Plusieurs protestataires interviewés par les médias se sont plaints de la qualité du pain baladi subventionné, et une femme affirmait qu’il devrait plutôt servir à nourrir les poules. «Le ministre de l’Approvisionnement mangerait-il ceci?», demanda-t-elle devant la caméra, alors qu’un groupe d’enfants qui se bousculaient autour d’elle répondaient en criant à l’unisson: «Non!». Le comportement du régime face à ces mobilisations montre non seulement que les autorités ne sont pas préparées à cette réaction, mais aussi que le régime craint de provoquer davantage ces électeurs. C’est ce que montrent clairement la volte-face immédiate du ministre de l’Approvisionnement et la réticence de la police à réprimer les habitants. Cela suggère que même des petites protestations localisées peuvent être un outil efficace pour arracher des concessions du régime de Sissi.(Article publié dans Middle East Research and Information en date du 29 mars 2017; traduction A l’Encontre; titre A l’Encontre)

     

    Post-scriptum

    Le 27 mars 2017, sur le site NPA2009, Hoda Ahmed indiquait que la campagne: «Nous voulons vivre» – dont le congrès inaugural a eu lieu à la mi-janvier – a pour l’objectif de lutter pour les droits sociaux des Egyptiens et Egyptiennes, particulièrement les travailleurs. Cette initiative regroupe des partis politiques comme les Socialistes Révolutionnaires ou Pain et Liberté, des ONG et des organisations syndicales comme l’Union égyptienne des travailleurs du pétrole ou le Front de défense des journalistes. Ces forces dénoncent le prêt du FMI accordé à l’Egypte et le programme de contre-réformes qui l’accompagne. Elles pointent la responsabilité du gouvernement qui a fait «le choix politique» de «l’appauvrissement de la population.»

    La campagne «Nous voulons vivre» – qui doit être conduite dans un climat répressif sévère – traduit la prise en compte d’un mécontentement social grandissant dont l’expression la plus ample, pour l’heure, s’est traduite dans la bataille pour le pain pita en ce début mars.

    Le lundi 3 avril 2017 est prévue une rencontre entre le président Al-Sissi et le président Donald Trump. En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre 2016, un «contact» avait déjà été établi entre les deux chefs. Trump n’avait-il pas qualifié, lors de sa campagne électorale, Al-Sissi de «gars fantastique»? Et ce dernier avait renvoyé le compliment par une formule sonnante: Trump «a l’étoffe d’un grand leader». A coup sûr la «lutte contre le terrorisme» sera au centre des échanges. Quant à la détermination des montants de «l’aide militaire» et financière, les interrogations vont persister. Par contre, le silence planera sur le régime de répression. (Réd. A l’Encontre)

     Neil Ketchley et Thoraya El-Rayyes

    Alencontre le 2 - avril - 2017

    http://alencontre.org/

  • Soja, la Tunisie importe les OGM (Nawaat.tn)

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    Dans un rapport publié fin février 2017, le Foreign Agricultural Service (FSA) du département agricole américain (USDA) prévoit une augmentation de l’importation de soja en Tunisie « pour répondre à la demande croissante du secteur de transformation » .

    Maintenant que Carthage Grains, la seule société qui s’occupe du concassage du soja, a augmenté ses capacités à transformer les graines et qu’une nouvelle unité d’extrusion est en cours de construction à la Société de nutrition animale (SNA), la transformation des graines de soja importées en tourteaux destinés au secteur avicole et en huile destinée à la consommation humaine peut passer à la vitesse supérieure.  Alors que la plus grande partie de soja est génétiquement modifié et que la Tunisie n’a toujours pas de législation concernant les OGM, le pays compte augmenter les importations de ce produit.

    A l’échelle mondiale, le tourteau de soja constitue le premier ingrédient dans les aliments pour animaux tandis que l’huile de soja compte parmi les huiles alimentaires les plus utilisées. Idem en Tunisie, où 546 000 mille tonnes ont été importées l’année dernière, selon l’USDA. Si le pays ne produit pas cette légumineuse riche en protéines et facile à digérer pour les animaux, c’est une question de ressources en eau et de rentabilité, explique Hamadi Ben Salah, ancien chef du laboratoire des grandes cultures à l’INRAT. Ben Salah précise que « le soja est une culture estivale, les conditions en Tunisie sont favorables à cette culture, mais en irrigué, la disponibilité de l’eau est très limitée. De ce fait la culture n’est pas économiquement rentable » .

    L’USDA prévoit une importation de 600 000 milles tonnes de soja pour la saison 2016-2017 et de 640 000 milles tonnes pour 2017-2018. Le rapport rappelle que la politique tunisienne en matière d’oléagineux vise à diversifier les variétés de tourteaux importées à travers « une approche axée sur les prix » . Aussi elle vise à développer la production nationale de colza, tournesol et de plantes légumineuses. Car, « à part l’huile d’olive, la production des huiles à graines oléagineuses en Tunisie reste insignifiante malgré les efforts du ministère de l’Agriculture pour encourager les agriculteurs à cultiver colza et tournesol afin de diversifier la production de graines oléagineuses », constate le rapport.

    Tourteau de soja pour le secteur avicole

    Hamadi Ben Salah fait partie d’une équipe de chercheurs qui a mené une étude, encore non publiée, avec des recommandations pour organiser le secteur des cultures légumineuses. Il nous précise qu’ « il y a d’autres cultures qui peuvent se substituer partiellement au tourteau de soja comme les fèves, mais les superficies ne sont pas très importantes à cause de la fluctuation des prix et le rendement peu élevé » . En fait, Carthage Grains dispose d’un accès continu de la culture en question, ce qui n’est pas le cas pour les fèves. D’ailleurs, le contenu nutritif de soja est plus convenable pour les animaux, étant riche en protéines (environ 45% par rapport à 20% pour les fèves). De ce fait, la majorité de tourteaux importés (70% d’après l’USDA) sont destinés au secteur avicole.

    Huile de soja pour cuisiner

    Alors que l’huile d’olive est de loin la première huile produite et consommée en Tunisie, la consommation nationale est en baisse car les prix relativement élevés sont largement déterminés par la demande du marché européen. Entre-temps, le gouvernement a réduit, et dans certains cas a supprimé, les droits de douanes et les taxes sur d’autres huiles alimentaires comme les huiles de soja, de palme et de maïs.

    Ben Salah explique que le choix des consommateurs est dicté par la politique des prix. Une politique dont la priorité est l’exportation de l’huile d’olive. En 2015, l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI, sous tutelle du ministère de l’Agriculture) avait déjà souligné qu’ « en voulant protéger le pouvoir d’achat des couches sociales les plus défavorisées par la subvention de certains produits de base notamment les céréales et autres produits importés tels les huiles de graines (soja, maïs, tournesol, etc.) et le sucre, l’Etat n’a-t-il pas, lui aussi accordé des subventions aux producteurs étrangers de graines et des huiles oléagineuses ?» Et de prévoir l’aggravation de cette tendance jusqu’en 2025, car la Tunisie se positionne au-dessus de la moyenne internationale en termes de consommation par habitant d’huiles végétales avec une augmentation annuelle de 2,21%.

    Le soja, aux dépens de la souveraineté alimentaire

    En supprimant les droits douaniers et en important en quantités croissantes des huiles alimentaires, la Tunisie aggrave sa dépendance dans le secteur des graines oléagineuses. D’ailleurs, le gouvernement compte continuer à subventionner l’huile alimentaire dans les années à venir, comme nous explique l’USDA. Plus grave, mais le rapport ne le mentionne pas, le pays continuera à importer du soja argentin, américain, ou brésilien, génétiquement modifié. L’Europe, pendant longtemps réticente à l’importation des organismes génétiquement modifiés (OGM), en importe désormais des dizaines de milliers tonnes chaque année pour l’alimentation des animaux. Alors que la Tunisie n’a toujours pas de loi spécifique concernant les OGM et qu’elle les importe selon les mêmes standards que les produits conventionnels, une éventuelle législation risque de se conformer au modèle appliqué par son premier partenaire cormmercial, l’Union européenne. A moins que la récente Unité de détection des OGM de la Banque nationale des gènes puisse œuvrer pour une réglementation qui protège le pays des risques biotechnologiques.

    Vanessa Szakal

    Vanessa studied French, Spanish, and Arabic at the University of Washington in Seattle. She currently interns at Nawaat where she is able to pursue her interests in news media and the universal right to access to information.
     
     
    Et aussi:
  • Yémen : De la guerre à la famine (NPA)

    C’est une guerre largement oubliée ici mais qui sévit depuis plusieurs années. Mais les humanitaires y pensent, par la force des choses...

    Ainsi, dans ce pays d’environ 26 millions d’habitantEs, deux millions de personnes dépendaient d’une aide alimentaire d’urgence fin janvier. Fin février, c’est même le chiffre de 7,3 millions de personnes qui a été évoqué auprès des Nations unies, qui chiffraient le besoin d’aide urgentissime à 1,7 milliard de dollars. Le 26 janvier, le dirigeant des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, évoquait « la plus grande urgence pour la sécurité alimentaire dans le monde ». 14 millions de Yéménites ont par ailleurs besoin d’un soutien alimentaire venu de l’extérieur. Les réserves de blé du pays sont en train de s’épuiser, et 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition, soit une augmentation de + 53 % par rapport à la situation de 2015.

    C’est essentiellement le blocage des ports du pays qui est responsable de cette situation catastrophique, ainsi qu’un arrêt des transactions des banques avec le Yémen, alors que ce pays dépend largement des importations. Dans un rapport élaboré par un groupe d’experts des Nations unies rendu public fin février, il est écrit que « toutes les parties (du conflit armé) ont fait obstacle à la distribution de l’aide alimentaire dans le pays »...

    Ces parties belligérantes sont essentiellement d’un côté une coalition menée par l’Arabie saoudite (soutenue par les monarchies arabes et notamment les Émirats arabes unis), et de l’autre une alliance de circonstance entre l’ex-président Ali Abdallah Saleh (déchu en 2012 suite à une révolte dans le contexte du « printemps arabe ») et des miliciens chiites.

    Alors que pendant ses années au pouvoir (1979 à 2012), Saleh s’était surtout appuyé sur l’Arabie saoudite voisine et les USA, une fois évincé, il s’est rappelé qu’il était lui-même chiite... Et alors qu’il avait combattu le groupe armé des houthistes, une rébellion de type intégriste issue de la minorité chiite du pays, il s’est rapproché de ces mêmes houthistes après son remplacement au palais présidentiel par son ancien vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi (élu en 2012 lors d’une élection où il fut le seul candidat...).

    Le jeu des puissants

    L’alliance Saleh-houthistes a conquis une large partie du pays en 2014, ce qui a déclenché en mars 2015 une intervention militaire de l’Arabie saoudite appuyée par des régimes arabes sunnites. La guerre, dont le nombre de morts civils était chiffré à 10 000 fin 2016, a donc pris des allures de conflit confessionnalisé. Mais c’est aussi une lutte d’influence entre le régime saoudien et son grand rival chiite, le régime iranien, soupçonné d’appuyer les houthistes.

    La coalition dirigée par le régime saoudien bloque les ports du pays, surtout ceux de la Mer rouge, ce qui empêche les importations alimentaires d’entrer. Le principal port, celui de Hodeida, est toujours tenu par les houthistes, alors que le président Rabo a pu reprendre celui de Moka.

    Les USA, qui se contentaient jusque-là d’appuyer les monarchies du Golfe (alors que l’Arabie saoudite est aussi armée par la France et l’Allemagne), se sont mêlés du conflit ces dernières semaines. Les Saoudiens sont soupçonnés de complaisance avec les forces djihadistes sunnites, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et dans une moindre mesure Daesh opérant dans le pays.

    Or, depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, les USA ont bombardé les combattants d’AQPA. Le 29 janvier, un premier raid étatsunien contre une mosquée et un dispensaire à Yakla a tué 57 personnes... dont au moins 16 civils. Et le Yémen figure aussi sur la liste des pays – initialement sept, désormais six puisque l’Irak a été retiré de la liste – dont les ressortissants sont interdits d’entrée aux USA par l’administration Trump...

    Bertold du Ryon


  • Pêcheurs du Maroc

    maroc.jpg

     
    Organisé par le syndicat national des marins de pêche côtière et de pêche en haute mer du Maroc
    Grève de protestation au port d'Agadir

    Sous le slogan :

    "Non au marché noir, oui à la transparence de la vente de la pêche des bateaux de pêche côtière, oui à la distribution équitable de nos poissons "

    Lundi. 27 février 2017
    Devant le marché aux poissons. Port d'Agadir.
    À 9 h du matin.
     
     

     

  • Palestine : Les activités de colonisation israéliennes constituent une « violation flagrante » du droit international (Via Campesina)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Appel urgent de l'Union of Agricultural Work Committees (UAWC)

    (Ramallah, 7 février 2017) 

    Chers frères et sœurs de La Via Campesina,

    Le parlement israélien a voté en première lecture une loi légalisant les « avant-postes1 » construits illégalement en Cisjordanie, sur les terres palestiniennes classées par les accords d’Oslo de 1993 en zone « C », lesquelles représentent 62% de la Cisjordanie et sont placées sous le contrôle exclusif d’Israël.

    Cette loi permettrait à l’occupation israélienne d’autoriser des milliers de logements, et 53 avant-postes, mais aussi de mettre la main sur 8 000 dounams de terrains palestiniens privés. Cette loi permettrait en outre de nouvelles expropriations de terrains palestiniens privés sans aucune restriction, dès lors que l’objectif de ces expropriations est une expansion des colonies.

    Il est important de noter que depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2017, l’occupation israélienne a donné le feu vert pour la construction de plus de 6 000 logements dans les territoires palestiniens occupés.

    Essentiellement, cette loi réaffirme les pratiques de l’occupation fasciste israélienne et son mépris pour le reste du monde, qui a adopté la décision 2334 à travers le Conseil de sécurité de l’ONU, laquelle stipule que les activités de colonisation israéliennes constituent une « violation flagrante » du droit international, et n’ont aucune « validité légale ».

    En tant que membres de La Via Campesina, nous comptons grandement sur le mouvement LVC et ses membres pour faire entendre leurs voix et faire pression sur leurs gouvernements, afin de pousser l’occupation israélienne à abandonner cette loi et à reconnaître à la Palestine le statut d’État indépendant. Nous appelons par ailleurs le monde libre à organiser là où faire se peut des manifestations massives devant les ambassades israéliennes afin de contrer cette loi fasciste.

    1  Les « avant-postes » israéliens sont de petites colonies ne faisant pas partie des principaux, vastes blocs de colonies qui se sont répandues à travers la Cisjordanie, y compris à Jérusalem, et dans lesquels vivent 700 000 colons ayant remplacé les habitants autochtones de ces terres. 

    https://viacampesina.org/

  • Maroc : Halte à l’exploitation ; Halte à l’humiliation (Via Campesina)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Appel à manifestation nationale RABAT le 15 février 2017 (FNSA)

     Pour dénoncer la souffrance des travailleurs(e)s agricoles et éradiquer toutes les formes de discrimination, la Fédération Nationale du Secteur Agricole (FNSA/UMT) a entamé une campagne de protestation le 18 Janvier dernier. Cette campagne sera couronnée par une manifestation nationale à Rabat le 15 Février 2017, sous le slogan : "Halte à l’exploitation ; Halte à l’humiliation (la hogra)". 

    La Fédération Nationale du Secteur Agricole (FNSA/UMT) entame une campagne de lutte, du 18 Janvier au 15 février 2017, pour protester contre l’exploitation accrue, les conditions sociales et économiques déplorables vécues par les ouvriers (es) agricoles et la discrimination juridique dont ils font l’objet en permanence. A travers cette campagne, les ouvrier(e)s agricoles visent à dénoncer la réalité de leur extrême pauvreté, l’intensité de l’exploitation qu’ils subissent et le bafouement de leurs droits élémentaires

     1. la discrimination au niveau des salaires

    Secteur

     

    Salaire minimum légal

    Salaire mensuel (Dh)

    Retenues(Dh)

    Salaire mensuel net(Dh)

    Industrie

     

    13,46 Dh/Heure

     

    2570,86

     

    173,27

    2398

    Agriculture

     

    69,73 Dh/jour

     

    1812,9

    (26 J/mois)

    122,19

     

    1691

    Le salaire minimum légal dans le secteur Industriel (SMIG) est supérieur de 42% au salaire minimum légal dans secteur Agricole (SMIG). La différence est de 700 Dh. La FNSA revendique, d’une part, de mettre fin à cette discrimination flagrante en unifiant le salaire minimum, comme convenu dans l’accord conclu lors du dialogue social du 26 avril 2011 entre syndicats, patronat et gouvernement et, d’autre part, d’augmenter sa valeur selon l’augmentation des prix et du niveau de vie.

    2. La Discrimination au niveau de la durée du travail

    Légalement, et selon le code du travail Marocain, les ouvrier (e)s agricoles doivent travailler 48 heures par semaine. La durée hebdomadaire pour les travailleur (se)s du secteur industriel, du commerce et des services est de 44 heures. En réalité, la durée du travail dans le secteur agricole est plus longue. Elle dépasse, dans la majorité des cas, 10 heures par jour et dans des conditions lamentables. Ils travaillent dans des serres à forte humidité et des températures élevées et utilisent des produits phytosanitaires très toxiques et sans protection.

    3. La grande faiblesse de la protection sociale

    A peine 16% sont des ouvriers agricoles déclarés à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) sur un total estimé par la FNSA à un million d’ouvriers et ouvrières agricoles. Une majorité d’entre eux sont privés de l’assurance maladie obligatoire et des allocations familiales. L’impunité dont bénéficie le patronat agricole accentue la défaillance des déclarations à la CNSS tout en amplifiant illégitimement leurs profits.

    4. Utilisation des moyens de transport dégradés et non appropriés 

    Les ouvrier(e)s agricoles sont transportés, entassés, vers les exploitations dans de vieux véhicules (remorques, pick up). Ces véhicules, généralement non assurés, mettent les vies des travailleurs agricoles en danger. Des accidents, souvent mortels se produisent régulièrement dans beaucoup de régions. La circulation de ce type d’engins est effectuée au vu et au su des autorités compétentes. Le transport demeure un des aspects cruels de l’exploitation des travailleur(se)s agricoles.

    5. La Précarité du travail et la généralisation de l'insécurité de l'emploi dans le secteur agricole. Le recours intensif aux entreprises d’emploi temporaire (sous traitance) détruit la stabilité du travail, érode les acquis relatifs à l’ancienneté et brise le syndicat.

    6. Droits syndicaux bafoués : Les ouvrier(e)s syndiqué(e)s sont souvent licencié(e)s juste après la formation du bureau syndical. Les délégué(e)s des salariés, censés être protégé(e)s par la loi, sont les premières victimes. Pour briser les luttes ouvrières le patronat agricole bénéficie de la bienveillance du gouvernement qui lui met à sa disposition les outils de répression. Les sit-in et les grèves sont souvent réprimés par l’intervention des forces de répression et l’utilisation de l’article 288 du code pénal qui condamne les grévistes pour leur soit disante entrave, à la liberté du travail.

    7. Absence du dialogue social avec la FNSA.  Contrairement à l’attitude bienveillante du gouvernement envers le patronat agricole, la FNSA est privée complètement de son droit à la négociation sociale prévue par le code du travail. Malgré la formulation de multiples demandes et la présentation des pétitions portant 6000 signatures d’ouvriers et ouvrières, le gouvernement est resté muet.

    ​Ce ne sont ici que quelques aspects des conditions d’oppression et d’exploitation des ouvrier(e)s agricoles, dont la responsabilité incombe à l’Etat et son gouvernement. Pour ce dernier, garantir la soumission des travailleur(se)s agricoles au profit des grands capitalistes agricoles et propriétaires terriens se justifie par la nécessité d’encourager des investissements.

    Par ailleurs, et en plus de l’exonération d’impôt, le patronat agricole bénéficie de subventions, qui atteignent des milliards de dirhams chaque année, et des facilités pour utiliser des terres agricoles cédées par l’Etat.

    Nous, militant(e)s de la Fédération Nationale du Secteur Agricole, lançons un appel à tou(te)s les démocrates et défenseur(se)s des intérêts de la classe ouvrière en vue de se mobiliser pour dénoncer ces violations flagrantes des droits humains et pour soutenir et participer au mouvement de protestation qui aura lieu devant les sièges du ministère de l'Agriculture et du Parlement à Rabat le MERCREDI 15 Février 2017 à partir de 9h.

    Nous appelons également tous les réseaux de solidarité ouvrière et rurale, tant à l’échelle régionale/nationale qu’internationale, à appuyer et soutenir cette initiative militante, de la faire connaître et de la médiatiser.  

    https://viacampesina.org/

  • Israël : main basse sur les terres palestiniennes (Lutte Ouvrière)

    israel-state-land-palestinians.jpg

    Une loi dite de régulation a été votée le 6 février par la Knesset, le Parlement israélien.

    Véritable provocation, elle permet de déclarer terres israéliennes des terrains privés palestiniens sur lesquels des colons israéliens ont construit sans autorisation en Cisjordanie occupée, « soit parce qu’ils ignoraient qu’ils étaient propriétés privées, soit parce que l’État les aurait laissé faire ». Les propriétaires palestiniens seraient toutefois, aux termes de la loi, compensés financièrement ou par d’autres terrains.

    Votée par 60 députés contre 52, cette loi scélérate légalise donc rétroactivement la construction de près de 4 000 habitations de colons israéliens sur des terrains appartenant à des Palestiniens de Cisjordanie.

    Même si la surface concernée ne représenterait que 800 hectares, l’équivalent du parc du château de Versailles, elle est hautement symbolique de la violence de la politique du gouvernement Netanyahou à l’égard des Palestiniens, de plus en plus privés de leurs droits et de leurs terres. Et même si la Cour suprême d’Israël l’invalide par la suite, le vote de la loi aura permis à Netanyahou de faire un geste en direction des colons, frange avancée de l’extrême droite religieuse, et aux partis de même couleur politique qui sont associés au Likoud au sein du gouvernement.

    Le Premier ministre aura, de toute façon, amplement fait étalage de ses choix politiques en faveur de la poursuite de la colonisation et du soutien aux plus réactionnaires de ses ministres. De plus Netanyaou avait besoin d’un dérivatif facile à la colère des colons israéliens d’Amona, colonie sauvage évacuée par la police début février, suite à une plainte des propriétaires palestiniens spoliés, exceptionnellement entendus. Il l’a trouvé dans les prétendues habitations illégales des Arabes israéliens.

    En effet, devant la quasi-impossibilité pour les Arabes israéliens (moins d’un cinquième de la population du pays) d’obtenir un permis de construire, certains bâtissent tout de même et sont donc devenus la cible des attaques racistes de Netanyahou. Un millier de manifestants ont d’ailleurs protesté, le 4 février au soir à Tel-Aviv, aux cris de « Juifs et Arabes tous ensemble », contre les démolitions par la police de ces maisons arabes.

    Si pour l’instant le gouvernement américain n’a pas émis de commentaires après le vote de la loi, Netanyahou et son gouvernement peuvent se sentir encouragés à continuer le vol de terres palestiniennes sur la voie de l’annexion de la Cisjordanie.

    Viviane LAFONT 08 Février 2017
     
  • Tunisie : six ans après le 14 janvier 2011, la révolte gronde… (Anti-k)

    Tunisie : six ans après le 14 janvier 2011, la révolte gronde dans les régions déshéritées de l’intérieur du pays

     

    3 janvier : Mouvements de protestation dans toutes les régions

    http://www.webdo.tn/2017/01/03/mouvements-de-protestation-toutes-regions/

    A partir de ce mardi 3 janvier 2017, des mouvements de protestation seront organisés dans toutes les régions et tous les secteurs, a annoncé hier la coordination des mouvements sociaux dans un communiqué.
    La forme et la date de chaque protestation seront fixées en fonction de la nature du mouvement et de la région, précise-t-on de même source.
    Un représentant de la coordination, Abdelhalim Hamdi, détenteur d’une maitrise en Histoire et au chômage depuis 17 ans, a affirmé à l’Agence TAP que ces mouvements interviennent à la suite d’autres formes de protestation et à de multiples grèves de la faim, sit-in et manifestations.
    Il s’agit, a-t-il dit, d’une nouvelle escalade des protestations qui se poursuivent depuis près d’un an dans les régions, devant les délégations et les mairies, et qui seront réunies sous forme de journées de protestation à partir du 3 janvier.
    Une imposante marche sera organisée, mardi, à Menzel Bouzayane (Sidi Bouzid), et s’étendra aux autres gouvernorats qui choisiront, chacun, une date symbolique pour revendiquer ses droits, a-t-il encore expliqué.

    4 janvier : Mouvements sociaux : procès en cascade

    http://nawaat.org/portail/2017/01/04/mouvements-sociaux-proces-en-cascade/

    La Cour d’appel de Nabeul a reporté, ce matin, le procès des jeunes de Kélibia au 15 février 2017. Des dizaines de personnes se sont rassemblés devant le tribunal pour soutenir aux onze jeunes condamnés par contumace à 14 ans et un mois de prison ferme pour « provocation d’incendie dans des locaux non habités » et six autres chefs d’accusation. Hier, les ouvriers des chantiers, les discriminés politiques et la coordination nationale des mouvements sociaux déclarent une semaine de protestation sociale par des rassemblements, des manifestations et une désobéissance civile à Meknassi. Les prémisses d’un janvier chaud que les médias dominants ont déjà commencé à criminaliser.

    De Kélibia à Tajerouine

    L’affaire de Kélibia qui a soulevé une vive polémique concerne les violentes manifestations consécutives à l’assassinat de Chokri Belaid en février 2013. D’après Charfi Kellil, un des avocats de la défense, Meriem Jeribi et Rabii Abdeljaouad ne sont pas concernés par les actes de vandalisme survenus lors des manifestations. « Nous allons demander à la Cour de reprendre les investigations. Il faut noter que les accusations ne concernent pas le vandalisme du local d’Ennahdha uniquement mais aussi le vol d’un hôtel et de la fourrière municipale à Kelibia. Rappelons que mes clients n’ont été interrogés qu’une seule fois, en février 2013, par la police judiciaire » précise Charfeddine Kelil. Le comité de soutien rassemblé devant la Cour ce matin a dénoncé « la criminalisation des mouvements sociaux ».

    Jeudi 5 janvier, Imed Touta, Firas Hamda et Hafedh Karbaya, comparaîtront devant la Cour d’appel de Gafsa. Le 13 mai 2016, le Tribunal de première instance de la ville les a condamné à une année de prison ferme et mille dinars d’amende pour « soupçon de consommation de drogue ». Le même jugement a été confirmé, le 7 juin, par le même tribunal. Les trois jeunes militants, originaires d’El Guettar avaient participé au mouvement social de janvier 2016. D’après Wael Ammar, membre du comité de soutien « depuis 2011, les jeunes de la région sont la cible d’une série de procès iniques qui visent à réprimer les mouvements sociaux. Le procès de demain en fait partie ».
    Le 18 janvier 2017, dix sit-ineurs de Kasserine seront jugés pour « entrave à la liberté du travail et usage de la violence » passible de trois ans d’emprisonnement et de 720 dinars d’amende. Les 10 jeunes chômeurs avaient participé au sit-in du gouvernorat suite au suicide de Ridha Yahyaoui le 16 janvier 2016.
    Le 25 janvier 2017, 117 jeunes de Jérissa, Dahmani et Tajerouine en détention depuis février 2016 passeront devant le Tribunal de première instance du Kef pour entrave à la circulation, participation à une entente en vue de préparer et de commettre une agression contre les biens et les personnes, participation à une rébellion provoquée par plus de dix personnes durant laquelle il y a eu agression d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions et la participation à une désobéissance civile. Le comité de soutien des accusés compte une vingtaine d’avocats. Hichem Mejri, membre de ce comité affirme que « certains détenus ont été victimes de torture dans la prison de Mornaguia. Nous essayons de collecter les preuves pour porter plainte. Concernant le procès, les accusations n’ont aucun lien avec la réalité. Les jeunes accusés ne sont que des manifestants pacifistes que le pouvoir essaye de réprimer afin de faire taire les contestations dans la région ». À noter que trois accusés sont en fuite alors que les autres sont dispersés entre différentes maisons d’arrêt en attendant leur procès.

    La désobéissance civile à Meknassi

    Depuis vendredi 30 décembre 2016, les habitants de Meknassi ont appelé à la désobéissance civile en signe de protestation contre l’absence de dialogue et de réponses du gouvernement à leurs demandes d’emplois et de développement régional. Les diplômés chômeurs ont commencé en janvier 2016 le sit-in Harimna [On a vieilli] à la délégation. Abdelhalim Hamdi, porte parole du sit-in explique que la désobéissance civile est « la dernière forme de protestation pacifique que nous avons trouvé pour attirer l’attention du gouvernement et l’appeler à ouvrir le dossier de l’emploi dans la région. Nous exigeons aussi que le dossier de la mine de phosphate de Meknassi soit traité en partenariat avec les habitants et les chômeurs de la région ». L’ouverture de la mine de phosphate a été prévue en 2016. Par ailleurs, les chômeurs diplômés considèrent que le gouverneur de Sidi Bouzid et les autorités régionales en générale « sont responsables du pourrissement de la situation. Durant notre sit-in à la délégation, le gouverneur a refusé de nous recevoir. Il a même porté plainte contre les sit-ineurs et a déclaré que Meknassi ne fait plus partie de ses préoccupations » s’indigne Abdelhalim Hamdi.

    Justice sociale ou démission des incompétents

    La coordination nationale des mouvements sociaux, créée le 26 avril 2016, a annoncé dans un communiqué le début d’une série d’actions de contestation à partir du 3 janvier 2017. Ainsi, les ouvriers des chantiers se sont rassemblés dans 17 gouvernorats durant mardi 3 janvier. Le jour même, les diplômés chômeurs se sont rassemblés à Menzel Bouzayan et Sidi Bouzid. Le 5 janvier, un rassemblement aura lieu à la place de l’UGTT à Redayef. Le 8 janvier, des rassemblements auront lieu à Thala et Kasserine.
    Cette étape vient après plusieurs rassemblements, communiqués et manifestations dans différentes régions pour le travail et le développement. Le dernier rassemblement date du 10 décembre devant l’Assemblée des représentants du peuple où des centaines de militants venus de tout le pays ont rappelé l’urgence de traiter les dossiers économiques et sociaux.
    Selon le Forum tunisien des droits sociaux et économiques, l’année 2016 a enregistré 9887 mouvements sociaux, soit le nombre le plus élevés depuis 2011. La coordination nationale des mouvements sociaux appelle « tous les responsables locaux, régionaux et nationaux incapables d’apporter des solutions équitables aux demandes sociales et économiques de démissionner ».

    10 janvier : Le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid pris d’assaut

    http://www.jawharafm.net/fr/article/le-siege-du-gouvernorat-de-sidi-bouzid-pris-d-assaut/90/47660

    Des habitants de la ville de Meknassi ont fait irruption ce mardi matin au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid.
    Les manifestants ont scandé le slogan « Dégage » au gouverneur.
    Selon le correspondant de Jawhara FM dans la région, des renforts sécuritaires ont été déployés sur place.
    Plusieurs protestataires ont été arrêtés par les forces de l’ordre tandis que le siège du gouvernorat a été saccagé, a-t-il ajouté.

    10 janvier : Sidi Bouzid : Les autorités appellent les protestataires de Meknessi au dialogue

    http://africanmanager.com/51_sidi-bouzid-les-autorites-appellent-les-protestataires-de-meknessi-au-dialogue/

    Des protestataires de Meknessi ayant envahi, mardi, le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid ont été arrêtés puis relâchés, dans la journée. Le gouverneur de la région, Mourad Mahjoubi, affirme, dans une déclaration de presse, que les autorités sont disposées à dialoguer avec les protestataires et à trouver des solutions aux problèmes de l’emploi, de l’activation du projet de mine de phosphate et des travailleurs de chantier.
    L’arrestation d’un groupe de jeune (7 manifestants), explique le gouverneur, était à titre provisoire afin de protéger le siège de la délégation contre les agressions.
    Les protestations qui se poursuivent depuis plus de deux semaines à Méknessi ont connu une escalade, mardi, lorsque des manifestants ont envahi le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, défonçant la porte principale, avant d’être délogés de force par la police.
    Auparavant, les jeunes venus de la délégation de Meknessi se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat, revendiquant leurs droits au développement et à l’emploi, outre la démission du gouverneur.
    Les forces de l’ordre ont fait évacuer de force les manifestants causant de légères blessures à quelques-uns. Des représentants de la société civile et des syndicalistes présents sur les lieux ont vivement condamné « l’intervention policière musclée ».
    L’Union Locale du Travail (UGTT) avait, depuis une dizaine de jours, appelé à la désobéissance civile dans la délégation jusqu’à la réalisation des revendications de la population locale se rapportant, essentiellement, à l’emploi et au développement.

    12 janvier : Protestations et grève générale à Meknessi

    http://www.businessnews.com.tn/protestations-et-greve-generale-a-meknessi,520,69570,3

    A Meknessi, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, la situation reste instable après des manifestations menées par des jeunes chômeurs réclamant l’emploi et le développement dans la région. Depuis quelques jours, des manifestations sillonnaient les rues de la ville.
    Parmi les protestataires, des jeunes chômeurs qui avaient réussi un concours leur permettant de travailler dans le secteur du phosphate, mais qui n’ont pas été recrutés à ce jour, selon ce que nous affirme une source bien informée.
    Des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu, notamment hier. Une situation qui a amené le syndicat régional, relevant de l’UGTT, et d’autres organismes de la société civile à appeler à une grève générale. Ainsi, toutes les activités commerciales à Meknessi sont à l’arrêt en ce jeudi 12 janvier 2017.

    13 janvier 2017 : Ça barde à Sidi Bouzid, Ben Guerdane, Kasserine… Calmer la situation ou trouver des solutions ?

    http://www.webdo.tn/2017/01/13/ca-barde-a-sidi-bouzid-ben-guerdane-kasserine-calmer-situation-trouver-solutions/

    Plusieurs villes du centre et du sud de la Tunisie vivent depuis deux jours des mouvements de protestations et des nuits agitées.
    Des actes de violences ont été observés durant les dernières nuit à Ben Guerdane, Meknassi et Sbeïtla, régions où les jeunes revendiquent encore et toujours l’emploi et le développement régional six ans après la révolution.

    Ben Guerdane et l’éternelle affaire de Ras Jedir

    La ville de Ben Guerdane a connu mercredi 11 janvier, une journée agitée avec des protestations qui ont abouti à des affrontements entres manifestants et forces de l’ordre et un blocage de plusieurs routes à l’aide de pneus brûlés.
    Les protestataires ont appelé le gouvernement à trouver une solution pour le poste frontalier de Ras Jedir qui connait des agitations depuis des mois, avec des fermetures et des ouvertures répétitives, d’où un blocage quasi-permanent des échanges commerciaux.
    Une grève générale a été décidée par l’Union régionale du Travail (UGTT). Le ministre des Relations avec les Instances constitutionnelles, la Société civile et les Droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia et le ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, Abid Briki se sont déplacés à Ben Guerdane pour essayer de calmer la situation et de trouver une solution rapide.
    En dépit de ce déplacement, des manifestants ont bloqué la Route Nationale N°1 au niveau de la zone Hassi Ferid en brûlant des pneus sur la route, la soirée du jeudi 12 janvier.

    Meknassi : Sidi Bouzid revendique encore l’emploi

    La délégation Meknassi de Sidi Bouzid est entrée dans une grève générale hier, en réponse à l’appel de l’UGTT. Le droit au développement et à l’emploi sont les revendications principales des protestataires.
    La délégation de Meknassi avait annoncé, depuis le 30 décembre dernier, une désobéissance civile à l’appel de l’Union locale du travail (UGTT). Les activités des différents établissements publics sont entravées jusqu’à la résolution du problème des ouvriers de chantiers et des candidats admis au concours de recrutement à la mine des phosphates de Meknassi en plus de la régularisation de la situation de certains jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en chômage depuis une dizaine d’année, indique la TAP.
    Il faut savoir que cette grève vient après une nuit très agitée à Meknassi, hier soir, marquée par des confrontations violentes entre manifestants et forces de l’ordre.
    La grève générale a été accompagnée d’une marche citoyenne jusqu’au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid.
    Dans la soirée du jeudi 13 janvier 2013, des jeunes de la région ont bloqué plusieurs rues et avenues de la villes à l’aide de pneus brûlés et des pierres.
    Pour les disperser, les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène ce qui a nécessité le transport de certains manifestants à l’hôpital régional. La ville a retrouvé son calme ce matin.

    Sbeïtla s’oppose à son délégué régional

    La délégation de Sbeïtla, dans le gouvernorat de Kasserine, connait depuis hier, mercredi 11 janvier 2017, des protestations organisées par des chômeurs qui revendiquent l’emploi et le développement de la région.
    Les protestataires qui se sont introduits de force dans le siège de la délégation, revendiquent également le limogeage du délégué régional. (…)

    13 janvier : Nouvelle nuit de violences à Meknassi et Ben Guerdane

    http://www.webdo.tn/2017/01/13/nouvelle-nuit-de-violences-a-meknassi-ben-guerdane/

    La ville de Meknassi, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, a connu une nouvelle nuit agitée. Dans la soirée du jeudi 13 janvier 2013, des jeunes de la région ont bloqué plusieurs rues et avenues de la villes à l’aide de pneus brûlés et des pierres.
    Pour les disperser, les forces de l’ordre ont eu recours au gaz lacrymogène ce qui a nécessité le transport de certains manifestants à l’hôpital régional, selon Shems fm. La ville a retrouvé son calme ce matin.

    De même, Ben Guerdane a vécu une longue nuit de violences. Des manifestants ont bloqué la Route Nationale N°1 au niveau de la zone Hassi Ferid en brûlant des pneus sur la route.

    http://www.anti-k.org/