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  • Tunisie : Béji Caïd Essebssi à l’œuvre pour précipiter la « réconciliation » (PT.tn)

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    La « réconciliation économique et financière » occupe à nouveau le devant de la scène.

    Le président de la république y a consacré une partie de l’entrevue qu’il a accordée à la télévision nationale le 20 Mars.  Les partis de Nidaa Tounès et du mouvement En-Nahdha l’ont aussi abordée dans leurs communiqués à l’occasion de l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance.  Le parti Projet de Tunisie y a consacré une conférence entière à la veille de cet anniversaire.

    Ces prises de positions coïncident avec la représentation du projet de loi sur la réconciliation.

    Ce projet de loi avait été proposé par le président de la république pendant l’été 2015, il avait rencontré l’opposition de la majorité des forces démocratiques, partis, associations, organisations et personnalités, ce qui l’avait contraint à le retirer et réviser certaines de ses dispositions.

    L’intervention du président de la république au sujet de la loi sur la réconciliation, tout comme les déclarations des partis qui la défendent, tendent à faire croire que la résolution de la crise économique et sociale dans le pays dépend de la promulgation de cette loi et donc de l’amnistie des hommes d’affaires, des rentiers et des hauts fonctionnaires coupables de tyrannie, de corruption et de vols sous l’ère de la dictature de Ben Ali.

    Ils veulent faire croire qu’ils sont animés par l’amour de la patrie, le désir d’unir les tunisiennes et les tunisiens pour faire face aux difficultés que vit le pays, et que ce n’est aucunement pour un quelconque intérêt partisan qu’ils se mobilisent pour « la réconciliation » !

    Mais la réalité est bien loin de ce qu’ils prétendent !

    Ceux qui défendent « la réconciliation » veulent sauver leurs peaux, sauver leurs proches, ces hommes d’affaires et hauts fonctionnaires englués dans la corruption et l’arbitraire sous la dictature.
    Ils veulent les épargner avant qu’ils ne soient rattrapés par le processus de la justice transitionnelle, avant qu’ils ne soient poursuivis et jugés.

    Les partis Nidaa Tounès, En-Nahdha et Projet de Tunisie ont tous soit recruté parmi ces corrompus, profité de leurs largesses lors des élections, ou alors sont assoiffés à bénéficier encore plus de leur générosité lors des prochaines élections municipales.

    Il s’agit bien d’une amnistie sous couvert de « réconciliation nationale ».

    Se concilier avec la corruption, les corrompus, avec la contre-révolution et baliser le chemin pour le retour de l’ancien régime. Quant à la crise économique et sociale, celle-ci résulte des politiques anti-patriotiques et anti-populaires de la coalition dirigeante.

    Elle a renforcé la domination néo-coloniale, amplifié la destruction des secteurs industriels et agricoles, et soumis entièrement l’économie du pays aux desiderata des institutions monétaires internationales.
    Ces choix ont aggravé le chômage, la misère, l’exclusion et les disparités entre les classes et les régions, ils ont aussi permis la prolifération de la corruption et du pillage.

    Il est certain que la loi de réconciliation présentée par la présidence de la république ne pourra nullement sortir le pays de cette crise, car la situation exige de nouveaux choix en rupture totale avec ceux mis en œuvre actuellement.

    Les difficultés économiques et financières mises en avant ne sont qu’un prétexte pour faire admettre la réconciliation avec la corruption, les corrompus et les tyrans d’hier, tout en faisant croire aux victimes qui en pâtissent, que cette réconciliation leur sera profitable et qu’elle relancera l’économie.

    Le Front Populaire a assuré, à de nombreuses reprises, qu’il ne s’oppose pas à l’idée de la réconciliation, seulement, elle doit être inscrite dans le cadre de la justice transitionnelle, ce qui exige, des poursuites, des jugements, pour établir les responsabilités et pour que toute la vérité soit dévoilée.
    Les victimes doivent aussi obtenir réparation.

    Ce sont des étapes indispensables pour rendre justice aux victimes, déconstruire le système de tyrannie et de corruption et éviter son retour.

    Quand les partisans du projet de « réconciliation » ont prétexté la lenteur de la justice transitionnelle -une lenteur dont le gouvernement de coalition assume l’entière responsabilité, car il veut la retarder voire même l’enterrer- le Front populaire à présenté un projet de loi visant l’amendement de la loi de justice transitionnelle, notamment en préconisant la mise en place d’une commission dédiée aux dossiers économiques et financiers, pour permettre de les traiter rapidement.

    Seulement, leur objectif n’est pas de résoudre les dossiers en suspens, ils veulent saboter le processus de la justice transitionnelle, qui est une des exigences de la révolution. Ils veulent remettre à la manœuvre les visages de l’ancien régime et ses hommes de main, ils veulent bénéficier de leur savoir-faire dans la répression et dans la gestion des affaires de la bourgeoisie corrompue.

    Ils ont refusé de discuter du projet du Front Populaire, et ont remis sur la table leur premier projet dans l’objectif de le faire adopter par le parlement.

    A cette occasion, les visites, les délégations et les rencontres se sont succédé dans l’attente de la décision du parlement.

    Cette situation exige des forces démocratiques - partis, associations, organisations et personnalités- de se mobiliser pour contrecarrer ce projet et dévoiler ses visées réelles, car il constitue bien une étape très dangereuse parmi toutes celles engagées pour le détournement de la révolution.

    Il veut blanchir le régime de Ben Ali, refermer la page de ses crimes politiques, économiques et financiers.
    Il veut remettre ses suppôts au travail, non pour faire face à la crise sociale et économique, mais bien pour faire taire les mobilisations sociales et politiques qui s’opposent aux choix de la coalition dirigeante.

  • En emprisonnant Omar Barghouti, Israël expose sa crainte de la campagne BDS (Anti-k)

     

    Dr Daud AbdullahIl y a maintenant une semaine que les autorités israéliennes ont arrêté Omar Barghouti, co-fondateur du mouvement de Boycott, Sanctions et Désinvestissement (BDS) en Palestine.Son arrestation fait suite à des années d’intimidation et de menaces de la part de divers organismes publics. Si le but est d’isoler et de faire taire Barghouti, son arrestation est, au mieux, myope et contre-productive. BDS, en attendant, est déjà un mouvement global palestinien qui a le vent en poupe et qu’il sera impossible d’arrêter.Alors que le président israélien Reuven Rivlin a en mai 2015 qualifié le mouvement BDS de « menace stratégique« , lorsque celui-ci a été lancé en juillet 2005, les officiels israéliens ont rejeté l’avait balayé d’un revers de la main, estimant qu’il s’agissait d’une pauvre tentative d’imiter le boycott international qui a joué un rôle crucial dans le démantèlement du régime criminel d’apartheid en Afrique du Sud. Cette attitude méprisante appartient maintenant au passé. Le seul fait que le pays dépense des millions de dollars chaque mois pour collecter des données et contrer BDS sur place et à l’étranger, est en lui-même la preuve du sérieux avec lequel les Israéliens traitent maintenant cette campagne.

    En recourant à la répression et à l’intimidation, Israël se tire une balle dans le pied

    Sans le vouloir, il a créé avec ce genre de mesures les conditions idéales pour que la campagne BDS s’amplifie et attirent des sympathisants du monde entier, car il ne faut pas grand-chose pour convaincre les gens ouverts d’esprit sur la nécessité du BDS.

    Les politiques qui nient les libertés fondamentales et les droits de l’homme sont intrinsèquement réfractaires au sens de la justice portés par les êtres humains raisonnables.

    Aujourd’hui, ceux qui soutiennent BDS sont motivés par des valeurs d’égalité et d’équité, ainsi que par la reconnaissance d’une humanité partagée. C’est pourquoi ils trouvent le déni de la pleine égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël si répugnant; c’est pourquoi ils demandent la fin de l’occupation militaire des territoires palestiniens occupés en 1967; et c’est pourquoi ils veulent savoir quelle est la raison qui fait que les Palestiniens qui ont été expulsés par les milices juives en 1948 ne sont pas autorisés à exercer leur droit légal de retourner chez eux. Il n’est pas question de conspiration ou de fanatisme à ce sujet. Ce droit au retour est, après tout, est un droit internationalement reconnu.

    C’est le refus constant d’Israël de tous les droits palestiniens qui a alimenté le mouvement BDS. Sur chaque continent, les communautés minoritaires et défavorisées, les églises, les syndicats et les organisations de défense des droits de l’homme soutiennent cette campagne non violente parce qu’ils sont convaincus qu’elle fait partie de leur propre salut.

    Le temps est révolu où les célébrités, les acteurs connus et les personnalités sportives accordaient leur soutien sans réserve à Israël. Aujourd’hui, ce soutien est conditionnel, et il ne sera donné que lorsque Israël respectera la dignité du peuple palestinien. En aucun cas, les célébrités d’aujourd’hui ne peuvent être considérées comme endossant ou légitimant ouvertement la discrimination, quel qu’en soit l’auteur. Il n’y a simplement aucune justification morale ou juridique pour une discrimination d’aucune sorte, et moins encore sa manifestation institutionnelle que nous voyons en Israël.

    Aussi cruel que cela puisse paraître, l’arrestation d’Omar Barghouti était inévitable. Non pas en raison d’une activité criminelle de sa part, mais en raison des menaces de longue date qui lui sont adressées. L’année dernière, Amnesty International a exprimé son inquiétude quant à sa sécurité et à sa liberté après que plusieurs ministres israéliens aient lancés des menaces voilées contre Barghouti lors d’une conférence anti-BDS à Jérusalem le 28 mars.

    Une menace particulièrement grotesque a été faite par le ministre des Transports, du Renseignement et de l’Énergie Atomique, Yisrael Katz, qui a appelé Israël à « éliminer civilement » les dirigeants de la campagne BDS avec l’aide de ses meurtrières agences de renseignement. Amnesty a fait savoir que la formule faisait allusion aux « assassinats ciblés« , qui est utilisé pour décrire la politique israélienne d’assassinat des membres des groupes armés palestiniens.

    Le Comité national des BDS palestiniens (BNC) ne doute pas du motif de l’arrestation de son co-fondateur: il s’agit de répression. Le BNC a souligné que l’enquête actuelle, qui inclut une interdiction de voyager, n’était pas une coïncidence, quelques semaines seulement avant que Barghouti ne se rende aux États-Unis pour recevoir le Gandhi Peace Award conjointement avec Ralph Nader lors d’une cérémonie à l’Université de Yale.

    Le mouvement BDS s’effondrerait-il si Omar Barghouti restait emprisonné ou était assassiné ? Bien sûr que non. Les similitudes juridiques, politiques et sur les droits de l’homme entre la réalité palestinienne et celle qui existait dans l’Afrique du Sud de l’apartheid sont si flagrantes qu’elles ne passeraient ni inaperçues ni incontestées dans le monde civilisé.

    À ce jour, aucune des mesures adoptées par Israël pour lutter contre le BDS n’a réussi. Qu’il s’agisse de l’interdiction des militants d’entrer en Palestine, de coups tordus pour déshonorer les militants ou les emprisonner, ce sont des méthodes qui ont été jugées en Afrique du Sud où elles se sont révélées totalement inadéquates et ineffectives. Au contraire, elles n’ont réussi qu’à attirer de plus en plus l’attention sur la nature injuste et criminelle du système d’apartheid.

    Soyez assurés que les résultats seront les mêmes en Palestine, avec ou sans la présence physique et les grands efforts d’Omar Barghouti. En faisant d’Omar une cause universelle, Israël a confirmé que la campagne de Boycott, de Désinvestissement et de Sanctions est en effet une menace stratégique.

    Comitebdsfrance34@gmail.com

    Dr Daud Abdullah est le directeur du média Midddle East Monitor. Il est également chercheur principal au Centre palestinien pour le droit au retour. 27 mars 2017 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah

    BDS France 34 – 29/03/2017

    http://www.anti-k.org/

  • Rennes. Des étudiants manifestent contre l’ambassadrice d’Israël (Ouest France)

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    Des étudiants de Sciences Po Rennes ont protesté, ce jeudi , contre la venue de l’ambassadrice d’Israël dans le cadre d’une rencontre avec les élèves de l’établissement.

    « On manifeste contre la venue de l’ambassadrice d’Israël », explique Kevin, membre de l’association France Palestine solidarité. La venue, ce jeudi matin, de la diplomate israélienne d’Aliza Bin-Noun dans les locaux de l’Institut d’études politiques (IEP) de Rennes a déclenché une vague de protestations aux abords et à l’intérieur des locaux de l’IEP breton.

    Arrivée dans le cours de la matinée à Sciences Po, l’ambassadrice devait rencontrer les étudiants puis se prêter à un exercice de questions-réponses. Toutefois, cette première visite de la diplomate à Sciences Po Rennes a rapidement été perturbée.

    Des manifestants pro-palestiniens présents

    À l’extérieur, une vingtaine de manifestants se sont postés devant l’entrée de l’établissement avec des drapeaux palestiniens et des pancartes dénonçant la politique israélienne dans les territoires occupés. Les protestations ont ensuite continué à l’intérieur de l’amphithéâtre Érasme, où Aliza Bin-Noun devait prendre la parole. Peu de temps après le début du discours de l’ambassadrice, une partie des étudiants se sont fermement opposés à la venue de la diplomate car selon ces étudiants « l’État d’Israël viole depuis des décennies le droit international. »

    Une rencontre écourtée

    Par la suite, plusieurs dizaines d’élèves ont quitté les lieux avant de déclencher l’alarme incendie en signe de protestation. Après avoir laissé passer la bronca, l’ambassadrice d’Israël a remercié les élèves restés l’écouter. « On peut s’exprimer à l’université même si, parfois, c’est difficile. Merci à ceux qui sont toujours présents. » Parmi eux Claire, étudiante en deuxième année. « Le sujet est intéressant, on veut savoir ce que l’ambassadrice a à dire. On souhaite comprendre la position d’Israël même si on peut ne pas être d’accord avec sa politique. » Après une session de questions-réponses, la rencontre s’est terminée « plus tôt que prévu » selon un membre de l’organisation.

  • Irak : Mossoul, ville martyre (NPA)

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    Les opérations militaires soutenues par les États-Unis pour chasser Daesh, « l’État islamique » (EI), de la ville de Mossoul entrent maintenant dans leur sixième mois. 

    L’État islamique a été délogé de la plus grande partie de la ville. L’ensemble de l’est et environ la moitié de l’ouest de la ville sont sous contrôle des forces armées gouvernementales irakiennes, avec l’assistance des milices paramilitaires du Hachd al-Chaabi (« mobilisation populaire »). Les opérations militaires des deux dernières semaines ont néanmoins été ralenties, car les combats se déroulaient dans la vieille ville aux ruelles étroites, tandis que les combattants de l’EI résistaient férocement en utilisant des moyens multiples comme les voitures piégées et les snipers. Il y aurait 400 000 habitantEs dans la vieille ville, et environ 600 000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par l’EI, qui représentent environ 60 % de Mossoul-Ouest.

    Le mercredi 22 mars s’est tenue à Washington une réunion des pays de la coalition internationale luttant contre l’EI en Syrie et en Irak, devant laquelle le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a promis l’éradication de cette « force mondiale du mal » et l’élimination prochaine de son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Deux jours plus tôt, le 20 mars, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait affirmé qu’il avait obtenu des garanties de soutiens supplémentaires des États-Unis lors de discussions avec le président Donald Trump et ses conseillers à Washington.

    Des pertes civiles par milliers...

    Mais à Mossoul, les civils continuent de souffrir. Les combats depuis le début de l’offensive en octobre ont déplacé jusqu’à 355 000 personnes, tandis que le bilan des morts civils est estimé à environ 3 500. Les bombardements de l’aviation des États-Unis y participent. Environ 230 personnes auraient été tuées dans une frappe aérienne de la coalition sur un quartier tenu par l’EI à Mossoul en début de semaine dernière. À la suite de cet acte, les forces gouvernementales irakiennes ont décidé le samedi 25 mars de suspendre les opérations militaires en raison du nombre élevé de victimes civiles. Une stratégie moins coûteuse en pertes civiles est à l’étude... 

    Les pertes civiles causées par les bombardements de l’aviation états­unienne ne s’arrêtent pas à l’Irak. La même semaine, plus de 40 civils ont été tués en Syrie dans des raids aériens dirigés par les États-Unis, dont les troupes toujours plus nombreuses, un millier de soldats, participent à des opérations contre les forces de l’EI dans le nord du pays au côté des Forces démocratiques syriennes dominées par la branche armée du PYD kurde, le YPG. Quelques jours plus tôt, le 16 mars, plus d’une quarantaine de civils ont été tués, y compris des enfants, et plus d’une centaine ont été blessés dans le village d’Al Jina près d’Alep, à la suite d’un raid aérien américain qui avait frappé la mosquée Omar ibn al-Khattab dans lequel les habitants s’étaient réunis pour la prière du soir.

    Contre le fondamentalisme et les interventions impérialistes, soutien aux peuples !

    L’ONG Airwars, qui comptabilise les victimes civiles causées par les attaques aériennes au Moyen-Orient, indique que la campagne aérienne contre l’EI a jusqu’à présent tué au moins 2 590 civils en Irak et en Syrie depuis 2014. Entre le 1er janvier et le 15 mars 2017, Airwars a déjà signalé 245 frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis touchant des civils, une moyenne d’environ trois cas par jour. Auparavant, en 2015, l’ONG avait comptabilisé 261 cas et en 2016, ce chiffre était passé à 454.

    L’intensité des bombardements depuis le début de l’année 2017, notamment autour de Raqqa et de Mossoul, est sans précédent selon l’organisation. Dans la « guerre contre le terrorisme », le nouveau président Trump s’avère encore plus radical que son prédécesseur Obama, qui n’était déjà pas regardant sur les dommages collatéraux et pertes civiles dans les opérations extérieures de ses troupes. Fin janvier, Trump a par exemple demandé à l’armée américaine d’établir un nouveau plan militaire, dans lequel il appelait à des « changements sur toutes les règles d’engagement des États-Unis et autres restrictions politiques américaines qui dépassent les exigences du droit international concernant l’usage de la force contre l’EI »...

    Le mépris pour les victimes civiles et autres dommages causés dans cette « guerre contre le terrorisme » est patent et nourrit le discours des organisations fondamentalistes religieuses tel que Daesh ou al-Qaïda. Tout en nous opposant radicalement à ces dernières, il faut condamner clairement les interventions militaires occidentales et autres dans la région, comme celle de la Russie en Syrie : celles-ci s’inscrivent dans des logiques impérialistes et de maintien de systèmes politiques autoritaires et injustes, et qui s’opposent à l’auto­détermination des peuples de la région et à leurs luttes pour leur libération. 

    Joseph Daher

    https://npa2009.org

  • « La révolution syrienne a subi plusieurs revers mais elle reste vivante » (NPA)


    Entretien. Chercheur en sciences politiques franco-libanais, Ziad Majed s’est engagé de longue date pour la démocratisation du Liban, et depuis six ans en solidarité avec la révolution syrienne. Il tient un blog, « Vendredis arabes », et a publié en 2014 le livre « Syrie, la révolution orpheline »1.

    Six ans après son déclenchement, et deux mois après la chute d’Alep est, la révolution syrienne est-elle toujours vivante ?

    La révolution syrienne a certes subi plusieurs revers, politiques comme militaires, lors des derniers mois. Elle se trouve aujourd’hui plus que jamais isolée et trahie, mais elle reste néanmoins vivante.

    Elle est vivante à travers les différentes formes de résistance qu’exprime la société dans les zones libérées du régime, dans les camps de réfugiés, comme au niveau de la production culturelle. Nous pouvons évoquer le travail de conseils locaux qui essayent toujours de fournir des services dans les villages et villes bombardés quotidiennement. Nous pouvons évoquer aussi le travail que font les enseignants, les secouristes et les médecins qui sauvent des vies dans des conditions inhumaines, les femmes qui luttent au quotidien pour défendre leurs droits et nourrir leurs enfants, les jeunes journalistes-citoyens, et les activistes pacifiques nombreux qui continuent de documenter les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité. Nous pouvons enfin parler de la société civile syrienne naissante, qui s’organise dans les camps de réfugiés et parmi les Syriens dans la diaspora exprimant une solidarité et une détermination que rarement la Syrie a connues dans son histoire avant 2011. À cela s’ajoute la libération de la parole, la publication de récits, de romans et d’essais politiques, et l’explosion artistique qui tentent de maintenir en vie la résistance culturelle face au régime, mais aussi face à la guerre et la mort.

    La révolution reste donc vivante à travers tout cela, et à travers certaines forces combattantes sur le terrain qui brandissent toujours le drapeau révolutionnaire et les slogans de liberté, de dignité et de justice.

    Pourquoi l’as-tu définie comme une « révolution orpheline » ? Avec des considérants opposés, beaucoup de monde pense que les USA et la France l’ont soutenue...

    Je l’ai qualifiée d’orpheline, car depuis son début en mars 2011, et malgré un bilan humanitaire des plus lourds, malgré les destructions des villes et des villages par les bombardements aériens, balistiques et à coups de barils explosifs, malgré les millions d’images, de films et de témoignages qui documentent la tragédie syrienne, malgré l’utilisation par le régime Assad d’armes chimiques contre des civils dans plus d’une région, les institutions de la « Communauté internationale » – qu’elles soient politiques, juridiques ou humanitaires – ont toutes manqué à leur devoir à l’égard du peuple syrien. Elles ont souvent persisté à fournir justifications et excuses pour ne rien faire qui puisse aider les Syriens à tourner la page de la tyrannie qu’ils subissent depuis le coup d’État de 1970 qui a conduit Assad père au pouvoir.

    Pire, certains intellectuels, courants politiques et médias, soutiennent ouvertement le régime au prétexte d’un « complot impérialiste » ourdi contre lui ou de « sa laïcité et sa protection des minorités », alors que d’autres s’abstiennent de prendre position, alléguant que toutes les parties « se valent en termes de violence et de barbarie » et que ces événements se déroulent dans un « Moyen-Orient compliqué ».

    Quant aux USA et à la France, leur soutien à l’opposition a été diplomatique. Elles ne l’ont pas traduit en actes fermes, ce qui a encouragé les Iraniens et surtout les Russes à intervenir sans craindre les conséquences. Le refus catégorique de l’administration Obama de fournir des missiles sol-air à l’opposition ou d’imposer une zone d’exclusion aérienne dès 2012, bien avant la création de Daech, a permis au régime de bombarder toutes les zones qui se libéraient de son armée, et a rendu l’émergence de gouvernance et d’alternatives politiques dans ces zones impossible. L’inaction américaine, qui a paralysé le gouvernement français l’été 2013 suite au massacre chimique commis par Assad dans la Ghouta de Damas, au moment où la seule ligne rouge qu’avait émis Obama a été franchie, a montré au régime et ses alliés que les occidentaux n’étaient pas près de les inquiéter. Les conséquences ont été terribles.

    Que réponds-tu à ceux qui considèrent que la politique de la Russie en Syrie est un « moindre mal » face aux djihadistes ? Les négociations qu’ils relancent peuvent-elles aboutir ?

    La Russie de Poutine a souhaité à travers son intervention militaire directe en Syrie faire la démonstration d’un « moment de gloire » similaire à celui des Américains durant l’opération « Tempête du désert » en 1991 contre l’Irak, et ce, sous la bénédiction de l’église russe qui est allée jusqu’à qualifier l’intervention de « guerre sainte ». Les opérations militaires de Moscou cherchaient à réaliser deux objectifs sur le terrain.

    Le premier, affaiblir l’opposition syrienne, voire l’anéantir dans les régions limitrophes de la côte méditerranéenne, dans le centre du pays et autour de Damas et d’Alep, ceci dans le but de permettre aux forces du régime (et ses alliés) de reprendre du territoire. Ainsi, une nouvelle configuration du conflit permettrait à Moscou de n’évoquer que deux forces principales sur le terrain : le régime et les djihadistes. C’est dans cette même logique que les Russes ont dès le début de leurs opérations nié l’existence de l’Armée syrienne libre et des groupes armés « modérés », et qu’ils ont plus tard annoncé qu’ils bombardaient sans distinction tous les groupes terroristes en Syrie. La carte des frappes montre que non moins de 86 % des attaques russes ont visé l’opposition syrienne, et seulement 14 % ont visé Daech.

    Le deuxième objectif consistait à affirmer que Moscou ne se contentait plus du rôle de sponsor politique du régime, mais qu’il devient l’acteur le plus influent en Syrie, non seulement à court mais même à long terme. La Russie a préservé par ce biais sa domination (impérialiste !) de la Syrie de demain.

    De plus, le grand « succès » militaire russe, c’est-à-dire, l’invasion des quartiers Est d’Alep (après la destruction systématique des hôpitaux et des boulangeries dans ces quartiers et après la déportation des civils qui ont survécu vers d’autres régions), ce « succès » s’est fait contre les forces de l’opposition qui avaient chassé Daech d’Alep en janvier 2014 !

    D’ailleurs, depuis janvier 2017, les russes ont invité aux négociations les mêmes groupes qu’ils bombardaient et qualifiaient de « djihadistes » et de « terroristes ». Ces négociations ressemblent aux négociations entre Israéliens et Palestiniens. Le principe qui les dirige semble être « négocier pour négocier », car les questions fondamentales ne sont pas traitées sérieusement : la transition politique et le départ d’Assad, la levée des sièges sur les centaines de milliers de Syriens, la libération des détenus et des prisonniers, le retrait des forces étrangères du pays, etc. Même la lutte contre Daech ne peut être juste et efficace à long terme que si un changement politique à Damas s’effectue et permet la construction d’une nouvelle majorité politique syrienne.

    Quel peut être le rôle des citoyens qui voudraient être solidaires du peuple syrien, mais qui se trouvent démunis face aux machines militaires, diplomatiques et humanitaires des États ?

    Je pense que notre responsabilité en tant que citoyens commence par le refus de la banalisation du mal, par le rejet de l’impunité accordée aux criminels de guerre, et par l’opposition ferme à toute tentative de normalisation avec le régime Assad. Après, il y a tout le travail que nous pouvons faire pour informer, mobiliser l’opinion publique, soutenir les réfugiés, soutenir les projets à l’intérieur de la Syrie (tels les écoles, les dispensaires, les casques blancs, etc), montrer aux Syriens que les valeurs universelles, l’internationalisme et la solidarité, existent encore.

    Propos recueillis par Jacques Babel

     
     
  • Tataouine : les protestations s’étendent à d’autres localités (Mosaïquefm)

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    Selon notre correspondant à Tataouine, Habib Chaâbani, les mouvements protestataires des jeunes chômeurs réclamant le développement et l’emploi se sont étendues à d’autres régions dont Ksar Ouled Soltane et Maghit relevant de la délégation de Tataouine Nord.

    Les protestataires ont bloqué les routes principales des villes ce qui a conduit à la paralysie du trafic et a empêché les élèves et les cadres enseignants de rejoindre les institutions éducatives.

    Par ailleurs, un calme précaire s’est installé dans les régions de Bir Thlethine et Maztouria après qui les incidents qui se sont produits hier 27 mars 2017.

    28 Mars 2017

    http://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-regional-tunisie/115513/tataouine-protestations-autres-villes

  • Ces banques et assurances françaises qui financent l’expansion coloniale israélienne (Bastamag)

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    Une enquête menée par un collectif de syndicats et d’organisations de défense des droits humains françaises et palestiniennes, révèle comment les principales banques françaises soutiennent l’expansion coloniale israélienne aux dépens des territoires palestiniens, et de la construction de la paix.

    Pourtant, la France a officiellement condamné cette colonisation et soutenu les résolutions des Nations Unies en la matière. Les auteurs du rapport espèrent que ces banques hexagonales imiteront les grands fonds d’investissements européens et états-uniens qui excluent tout financement de la colonisation israélienne.

    La colonisation israélienne de la Palestine dure depuis cinquante ans. Le blocus de la bande de Gaza depuis dix ans. « Les colonies israéliennes en territoire palestinien occupé ne font pas partie d’Israël comme défini par les frontières de 1967 et sont illégales au regard du droit international », rappelle la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 23 décembre 2016. Une position soutenue officiellement par l’Union européenne et le gouvernement français. Pourtant, les gouvernements israéliens poursuivent et intensifient l’occupation et la colonisation, rendant ainsi impossible toute résolution du conflit. Et ce, avec l’appui de plusieurs banques françaises, comme le révèle un rapport intitulé "Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne", réalisé par huit organisations françaises et palestiniennes, dont le CCFD, la Ligue des droits de l’homme, la CGT, Solidaires ou l’ONG palestinienne Al-Haq [1].

    Rien que pour 2016, la construction de 1823 habita­tions supplémentaires a été programmée par le gouvernement israélien dans les colonies de Jérusalem-Est et de la zone C, une zone qui s’étend sur 60 % de la Cisjordanie placée sous contrôle militaire israélien. 6000 nouveaux logements de colons viennent d’être planifiés en janvier 2017. En parallèle, 986 maisons et autres structures palestiniennes – écoles, citernes, enclos d’éleveurs, installations sanitaires… – ont été détruites. Ces démolitions se sont fortement intensifiées et « ont entraîné le déplacement forcé de nombreux civils palestiniens », précise le rapport.

    Le système bancaire israélien : « Un outil essentiel de la politique de colonisation »

    Viabiliser les terres accaparées, bâtir des colonies et mettre en place les infrastructures qui les accompagnent nécessitent des financements. Cette colonisation, et la violation des droits fondamentaux des Palestiniens qui en découle, bénéficie du soutien de banques israéliennes. En 2013, une mission d’enquête des Nations unies sur l’impact des colonies israéliennes a montré le rôle capital de plusieurs banques du pays dans la colonisation [2]. « Le système bancaire israélien constitue un outil essentiel de la politique de colonisation », écrivent les auteurs du rapport.

    Les banques israéliennes se sont pas les seules en cause : « Les principales institutions financières françaises contribuent indirectement au maintien et au développement de cette situation illégale au regard du droit international », dénonce le rapport. Elles « gèrent des participations financières ou détiennent des actions auprès de banques et entreprises israéliennes qui contribuent au financement des colonies dans le territoire palestinien occupé et fournissent des services vitaux au maintien et au développement des colonies, comme la construction d’habitations ou d’usines, la connexion aux réseaux téléphoniques et internet ou encore l’aménagement en équipements de surveillance », déplore l’enquête.

    Crédit agricole et BPCE particulièrement impliqués

    Le Crédit agricole et sa filiale LCL détiennent ainsi des participations financières dans neuf banques et entreprises israélienne directement impliquées dans l’expansion coloniale. Le groupe BCE et sa filiale Natixis en détiennent six, la Société générale et AXA quatre (voir le tableau ci-dessous). Autre exemple : un prêt de 288 millions d’euros a été accordé par un consortium de banques – dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis – à la société Israel Electric Corporation qui pourvoit en électricité les colonies. Et les travaux sont réalisés par… Alstom, dont l’Etat français, qui dénonce par ailleurs la colonisation, est actionnaire à hauteur de 20 %. Pour les auteurs, les groupes français impliqués violent les lois et résolutions françaises et internationales tout comme leurs engagements et directives en matières de droits humains – le pacte mondial des Nations unies, les lignes directrices de l’OCDE et les principes directeurs des Nations unies.

    « Se conformer aux principes internationaux »

    Des entreprises étrangères ont pourtant déjà mis fin à leur collaboration avec des partenaires israéliens. Le premier fonds de pension mondial, le fonds souverain norvégien, ainsi que le fonds de pension néerlandais PGGM ont placé plusieurs de ces entreprises israéliennes sur leur liste d’exclusion. « En 2014, le fonds de pension luxembourgeois FDC s’est désinvesti à son tour de ces cinq banques israéliennes pour les mêmes raisons. La même année, la banque danoise Danske Bank et la banque allemande Deutsche Bank Ethical Fund ont mis Hapoalim Bank sur une liste noire. Plus récemment, en janvier 2016, le fonds de pension de l’Église méthodiste aux États-Unis, estimé à 20 milliards de dollars, s’est désengagé des banques Hapoalim et Leumi et a ajouté les cinq banques sur sa liste d’exclusion en raison de leur contribution directe à la colonisation israélienne ».

    Les huit organisation signataires du rapport demandent en conséquence à l’État français de respecter ses engagements et responsabilités, notamment en faisant pression sur les entreprises ; et aux banques et assurances « de se conformer aux principes internationaux en cessant tout financement de la colonisation israélienne ». Les acteurs cités ont pour la plupart reconnu que ces accusations étaient fondées, indique le rapport, mais n’ont pas donné suite. En 2016, Orange et l’entreprise israélienne ont résilié leur contrat après la publication d’un rapport similaire [3]. Les auteurs de cette nouvelle alerte espèrent le même impact, pour que les États et entreprises ne rendent plus possible la colonisation illégale de la Palestine.

     Warda Mohamed

     

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