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Anti impérialisme

  • Égypte : inflation, répression et… Rafale (Lutte Ouvrière)

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    La nouvelle ministre des Armées, Sylvie Goulard, s’est rendue au Caire le 5 juin pour représenter les intérêts des marchands de canons français.

    Le service après-vente concernant les 24 Rafale, la frégate Fremm et les deux porte-hélicoptères Mistral, pour plus de 6 milliards, demande en effet au minimum la visite de courtoisie d’un membre du gouvernement créancier, après l’élection du nouveau président.

    Après l’Inde, l’Égypte est en effet le deuxième client pour ces engins de mort à 101 millions d’euros pièce, à égalité avec le Qatar. Entretenir les relations avec la clientèle, c’est ce qu’avaient fait Sarkozy et Hollande, c’est ce que continue Macron. L’ex-maréchal Sissi, qui dirige l’Égypte d’une main de fer, a d’ailleurs fait état d’une conversation téléphonique au cours de laquelle Macron lui-même, présentant comme il se doit ses condoléances suite à l’attentat de Daech contre les chrétiens coptes d’al-Minya, aurait mentionné l’urgence de la coopération entre les deux pays face au terrorisme.

    En fait, les 30 morts d’al-Minya ont surtout servi d’occasion aux deux chefs d’État pour renouveler les paroles hypocrites qui recouvrent un renouvellement d’alliance diplomatique. Dans le jeu du Moyen-Orient, la bourgeoisie française tient à garder en main une carte égyptienne, comme elle le fait depuis longtemps, en concurrence avec la Grande-Bretagne et bien sûr les États-Unis. L’évolution des rapports de force entre puissances régionales exige cette réaffirmation, du point de vue des intérêts de l’impérialisme français.

    Mais, du point de vue des intérêts des 90 millions d’Égyptiens, la visite de la ministre a dû passer d’autant plus inaperçue que les préoccupations sont ailleurs : l’inflation a atteint en avril le taux de 33 %, et 44 % pour les produits alimentaires, auxquels la majeure partie des familles populaires consacrent près de la moitié de leurs revenus. La récente mise en place de la TVA et la baisse des subventions sur les carburants ont aggravé le problème, et il est question, pour répondre aux demandes de réformes du FMI, d’une nouvelle diminution de ces subventions.

    Il n’est donc pas étonnant que, fréquemment, des travailleurs entrent en lutte pour réclamer des salaires en retard ou bien des renouvellements de contrats avec davantage d’heures. Le 4 juin, 32 travailleurs de la Compagnie des ciments de Tourah, au sud du Caire, ont été condamnés à trois ans de prison au cours d’un simulacre de jugement. Ils avaient participé depuis le 15 mai à des sit-in pour des contrats à plein temps. Une pétition de soutien, présentée par plusieurs syndicats indépendants du pouvoir et quelques personnalités de l’opposition politique, circule tant bien que mal. Une loi d’août 2015 « contre le terrorisme » favorise la répression des manifestations, et permet en particulier de qualifier de criminelle toute grève ouvrière. L’interdiction récente d’accéder à un site Internet d’information indépendant du pouvoir, celui de Mada Masr où les débrayages et protestations ouvrières étaient relatées, va dans le même sens.

    Cela n’empêche apparemment pas Mme Goulard de dormir et encore moins de faire faire des affaires à Dassault, DCNS et Thales.

    Viviane LAFONT 07 Juin 2017
     
  • Syrie : un 1er mai sous les bombes (Collectif)

     
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     

    Le 04 avril, le régime syrien larguait des bombes contenant du gaz sarin sur Khan Cheikhoun, faisant 87 morts.
     
    Trois jours plus tard, les USA bombardaient la base aérienne de Shayrat, après avoir averti les Russes pour que ces derniers évacuent auparavant leurs propres équipements.

    Depuis ? Les massacres continuent : jusqu’à ce jour, les avions syriens et russes poursuivent leurs bombardements, sur les civils notamment (les marchés, les hôpitaux, les camps de réfugiés...). Ainsi entre le 7 et le 11 avril, les avions russes et syriens massacraient plus de 98 civils. Entre mars 2011 et mars 2017, plus de 320 000 morts ont été comptabilisés (dont plus de 206 900 civils). Le régime d’Assad et les régimes russe et iranien (avec leurs bras armés tels le Hezbollah libanais) sont responsables de plus de 94 % des morts civils.

    Pourquoi ? Car en 2011, le peuple syrien s’est soulevé massivement et pacifiquement contre plus de 40 ans de dictature dirigée par Assad, père puis fils. Une aspiration à la liberté totalement juste, à laquelle le régime syrien a répondu par une répression sans nom, relâchant nombre de chefs islamistes de ses prisons en 2011, et laissant Daech prendre sans combat nombre de villes et casernes. Cette révolution, aucun gouvernement ne l’a soutenue. Ainsi, les USA et la France délivrèrent des armes au compte goutte à l’opposition qui se vit refuser toute arme pour défendre les civils contre la mort venue du ciel. L’aide humanitaire de l’ONU a pour l’essentiel été livrée au régime. Quant au Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, ils ont préféré financer les forces islamistes pour étouffer la révolution.

    L’abandon du peuple syrien, le pourrissement de la situation en Syrie ont favorisé l’émergence de Daech et de forces proches d’al-Qaida, puis leur renforcement. C’est alors qu’une coalition internationale, menée par les USA (et dont fait partie la France), est intervenue militairement en Irak puis en Syrie, contre Daech, confortant ainsi la propagande djihadiste et causant nombre de morts civils (plus de 3100 depuis 2014, en Irak et Syrie). Ouvrant la voie à l’intervention russe qui vise à écraser la révolution syrienne. Puis ouvrant la voie à l’intervention turque dont l’objectif premier est d’écraser les forces kurdes du PYD.

    Malgré les bombes, les civils syriens continuent de travailler, d’organiser la vie au quotidien (éducation, secours, logement…) et de manifester : contre certaines forces islamistes (notamment contre Hay’at Tahrir al-Cham), contre les déportations qui se poursuivent, contre les massacres du régime et de ses alliés. Dans des zones sous contrôle du régime, comme à Sweida le 17 avril, des hommes et femmes syriens exigent aussi, toujours, le départ de Assad.

    Aujourd’hui, le peuple syrien est l’otage des grandes puissances et certains acteurs politiques, comme le dictateur Sissi ou, en France , Marine Le Pen, soutiennent Assad. A l’inverse, nous considérons que le combat du peuple syrien pour la liberté et le droit à vivre dignement reste entièrement légitime ; l’accueil de ses exilés ne saurait être transigé. Et c’est au mouvement ouvrier que revient en premier lieu la tâche de le soutenir dans ces luttes. Car la défense des libertés est un combat qui n’a pas de frontières.


    ° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !
    ° Levée immédiate de tous les sièges !
    ° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
    ° Départ de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
    ° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !

    Ni Assad, ni Daech ! C'est au peuple syrien et à lui seul de décider de son avenir. La revendication du peuple syrien pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime.


    Collectif Avec la Révolution Syrienne :
     
    Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, Forum Palestine Citoyenneté, L’insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires
     
    http://aveclarevolutionsyrienne.blogspot.fr/
  • Pour la reconnaissance des crimes de la colonisation: questions à Emmanuel Macron (Anti-k)

     

    Les déclarations d’Emmanuel Macron qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité » ont suscité de violentes critiques de Marine Le Pen.
     
    De fait, ce débat s’est introduit dans le second tour de la présidentielle. La commémoration des massacres de mai-juin 1945 dans le Nord-Constantinois donne l’occasion au candidat Macron de concrétiser ses propos. Par François Gèze et Gilles Manceron.

    Le 20 février dernier, nous avons salué les déclarations d’Emmanuel Macron à Alger, cinq jours plus tôt, qualifiant la colonisation d’« acte de barbarie » et de « crime contre l’humanité » tout en souhaitant qu’elles soient précisées et que d’autres candidats s’emparent du sujet. Le fait est que, suivies des violentes critiques de la part de la droite et de l’extrême droite, ces déclarations ont fait entrer dans le débat de l’élection présidentielle la question de la reconnaissance par la France des crimes de la colonisation.

    L’extrême droite n’est pas la seule à s’y être opposée. Le président du Cercle algérianiste national, Thierry Rolando, accompagné de l’avocat Gilles-William Goldnadel, a déposé à Perpignan, le 27 février, une plainte pour « injures » contre Emmanuel Macron. Symptôme de ce que cette opposition n’est pas le monopole du Front national, Rolando est connu pour être l’un des proches du lieutenant de François Fillon, Bruno Retailleau. Il a signé en 2012, avec le maire de Béziers Robert Ménard, un pamphlet intitulé Vive l’Algérie française (éd. Mordicus) et il a été depuis, comme lui, à la pointe du refus de commémorer la journée nationale du 19 mars, anniversaire de la fin de la « guerre d’Algérie ».

    Mais c’est bien du côté du Front national et de Marine Le Pen que s’est manifestée l’opposition la plus radicale aux propos d’Emmanuel Macron sur ce sujet. Le FN a manifesté contre sa venue à Carpentras et à Toulon en février, aux côtés de groupes extrémistes pieds-noirs nostalgiques de l’OAS. Marine Le Pen a déclaré le 19 avril sur BFMTV que « la colonisation a beaucoup apporté à l’Algérie » et que les déclarations d’Emmanuel Macron constituaient un « crime contre la France » : « Y a-t-il quelque chose de plus grave que d’aller à l’étranger pour accuser le pays qu’on veut diriger de crime contre l’humanité ? » A contrario, elle n’a rien trouvé à redire à propos de son père, Jean-Marie Le Pen, ancien lieutenant parachutiste tortionnaire en Algérie, puisqu’« il a défendu l’Algérie française, comme beaucoup de gens qui ont créé le Front national », parmi lesquels de nombreux anciens activistes de l’organisation terroriste qu’était l’OAS. Le 20 avril, une manifestation du Cercle algérianiste en soutien à la plainte déposée contre Macron a eu lieu devant le tribunal de Perpignan, à laquelle, aux côtés du Front national, le maire Les Républicains Jean-Marc Pujol a participé, ainsi que plusieurs de ses adjoints et d’autres élus LR du département.

    L’indispensable reconnaissance par l’État des massacres de mai-juin 1945 dans le Nord-Constantinois

    C’est dans ce contexte qu’intervient à nouveau la commémoration des massacres de mai-juin 1945 dans le Nord-Constantinois, événements longtemps occultés lors desquels l’armée française et des milices de colons ont fait des milliers de victimes civiles parmi la population algérienne. Cet épisode tragique est essentiel, car il a écarté définitivement toute possibilité d’une évolution politique pacifique de l’Algérie vers l’indépendance et a rendu inévitable à terme une insurrection armée pour y parvenir.

    La question de la reconnaissance par la France des conséquences dramatiques de cette répression sanglante a commencé à être posée publiquement en 2005 lors du soixantième anniversaire de cet événement. Le 27 février de cette année-là, l’ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, a pour la première fois qualifié, dans un discours remarqué à Sétif, de « tragédie inexcusable » les « massacres du 8 mai 1945 ». Puis une marche a eu lieu dans les rues de Paris, ainsi qu’une projection du premier film documentaire sur ce sujet, Les Massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945 (réalisé par Mehdi Lallaoui en 1995), avec le soutien de la Mairie de Paris. La Ligue des droits de l’Homme a organisé un colloque rassemblant des militants nationalistes algériens acteurs de ce moment d’histoire et des historiens appartenant à plusieurs générations. Dont Annie Rey-Goldzeiguer, qui avait vécu l’épisode dans sa jeunesse algéroise et a publié en 2002, à La Découverte, un livre important, Aux origines de la guerre d’Algérie, 1940-1945. De Mers-el-Kébir aux massacres du Nord-Constantinois, qui souligne le tournant que cette séquence historique, essentielle et jusque-là occultée, a représenté pour l’ensemble des forces politiques et sociales de l’Algérie. En 2015, un collectif d’organisations a lancé un appel à la reconnaissance de ce massacre de masse, signé de nombreuses associations. Des rassemblements ont eu lieu à Paris, devant l’Hôtel de ville, à Rennes et dans d’autres villes.

    Cela avait été précédé par la publication d’autres livres, comme le témoignage posthume de Marcel Reggui, originaire de Guelma et ami de l’écrivain Jean Amrouche, Les Massacres de Guelma. Algérie, mai 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales (La Découverte, 2006) et celui de Jean-Pierre Peyroulou, Guelma, 1945, une subversion française dans l’Algérie coloniale (La Découverte, 2009). La préface de Marc Olivier Baruch, historien spécialiste du régime de Vichy, souligne qu’on ne peut se satisfaire de l’équation simpliste « État colonisateur = État exterminateur », car à Guelma des Français d’Algérie ont mené une rébellion de plus de deux mois contre les autorités de l’État, qui a préfiguré celle de l’OAS.

    Ces livres, comme le film documentaire de Yasmina Adi, L’autre 8 mai 1945, diffusé sur France 2 en 2008 et plusieurs fois rediffusé depuis, ont mieux fait connaître cet événement. En mai 2009, deux importants colloques s’étaient tenus à Paris et à Guelma. Et en 2016, d’autres rassemblements ont eu lieu, notamment à Nanterre, à l’initiative de la ville, à Paris (sur la place du Châtelet, qu’ont rejoint une partie des manifestants de « Nuit debout »), à Nîmes, à Roubaix.

    En 2017, la principale initiative est un colloque international à Paris, le 2 mai, ouvert par la projection d’un autre documentaire, celui de Mariem Hamidat, Mémoires du 8 mai 1945 (2007). Une table ronde aborde le problème de la reconnaissance par la France de la répression de mai-juin 1945 et des autres crimes qui ont ponctué son histoire coloniale. Mais, d’abord, des historiens algériens et français tentent de reconstituer les faits. Abdelmadjid Merdaci, de l’université de Constantine, souligne que la répression de mai-juin 1945 a constitué un tournant dans l’histoire du mouvement national algérien, puisqu’il a alors pris conscience qu’une véritable insurrection nationale impliquait une meilleure organisation pour éviter des violences spontanées inadmissibles et contreproductives. Car, le 8 mai 1945 à Sétif, à la répression coloniale initiale du défilé de manifestants arborant le drapeau algérien ont répondu de la part d’Algériens du Nord-Constantinois, ruraux pour la plupart, des meurtres d’Européens qui ne faisaient pas partie des milices de civils armés criminels. C’est le mérite du livre d’un autre intervenant venant d’Algérie, Kamel Beniaiche, responsable du bureau de Sétif du quotidien El Watan, La Fosse commune, massacres du 8 mai 1945 (El Ibriz, 2016), d’aborder pour la première fois ce qui s’est produit précisément dans les différentes localités autour de Sétif, sans occulter ces cent trois morts européens ; il montre aussi que certains Européens ont protégé des Algériens de la répression et que des nationalistes algériens ont empêché que des Européens soient victimes de violences aveugles.

    Ouvrir les archives pour permettre le nécessaire travail des historiens

    Côté français, il est essentiel que les historiens reconstituent les faits et établissent les responsabilités précises : celles du chef de l’armée en Algérie, le général Henry Martin (1888-1984), du commandant de la division de Constantine, le général Raymond Duval (1894-1955), du gouverneur général de l’Algérie Yves Chataigneau (1891-1969), du préfet de Constantine André Lestrade-Carbonnel, du sous-préfet de Guelma André Achiary (1909-1983). Qu’ils tentent de savoir aussi le niveau d’information du chef du gouvernement français provisoire de l’époque, le général de Gaulle (1890-1970), le rôle des ministres qui ont encouragé la répression, celui du ministre de l’Intérieur Adrien Tixier (1893-1946), qui semble avoir voulu arrêter l’action des milices en envoyant sur place le général Paul Tubert (1886-1971). C’est le travail des historiens qui, près de trois quarts de siècle après les faits, doivent pouvoir accéder librement à toutes les archives. Et il faut aussi que les programmes et les manuels scolaires français restituent honnêtement cette tragédie. Qu’ils montrent que cette répression de mai-juin 1945 est liée à l’adhésion très majoritaire de la France libre et des principales forces politiques françaises de l’époque, y compris à gauche, au maintien de l’empire colonial.

    Cette question est doublement importante. Pour les relations franco-algériennes d’abord, car la reconnaissance par la France des crimes de sa colonisation est une condition au dépassement du passé colonial et à l’établissement de relations apaisées entre les deux pays. Mais elle est importante aussi pour la société française, afin d’en finir avec toutes les mentalités et les comportements hérités de l’époque coloniale. La reconnaissance de la part d’histoire dont les descendants de l’immigration algérienne sont les héritiers est liée à celle de leur place pleine et entière dans la société française et à la fin des discriminations à leur égard. Elle est indispensable pour que la société française assume, enfin, l’héritage de l’époque coloniale.

    Le fait que, depuis 2015, plusieurs villes françaises ont adopté des résolutions en faveur de la reconnaissance par la France de cette répression de mai-juin 1945 – la Ville de Paris, à l’unanimité de son conseil municipal, plusieurs communes de la banlieue parisienne, les villes de Rennes et de Givors – témoigne d’une évolution de l’opinion par rapport à la question du passé colonial, notamment dans les jeunes générations, qui ont une perception différente de celle de leurs aînés. En atteste également la déclaration d’Emmanuel Macron, qui appartient à une génération regardant cette page d’histoire autrement que les précédentes.

    Les gouvernements de Jacques Chirac et de François Hollande ont fait de petits pas dans le sens de la reconnaissance nécessaire, mais sans oser être clairs ni avoir le courage d’être un pas en avance sur l’opinion moyenne des Français. C’est à la partie anticolonialiste de la société française, aux médias, qui sont avec l’école l’un des principaux moyens d’information de l’opinion, qu’il revient de contribuer aux prises de conscience nécessaires, et de pousser les nouveaux président et gouvernants à prendre courageusement leurs responsabilités. Il ne s’agit absolument pas de « repentance » – vocable imbécile inventé par les nostalgiques de l’ère coloniale pour discréditer les partisans de la vérité historique –, car les Français d’aujourd’hui ne sont pas responsables des crimes des générations qui les ont précédés. Ils n’ont pas à s’en « repentir », mais ils doivent les connaitre, prendre conscience des idéologies racistes qui les ont rendus possibles, les condamner et demander aux responsables politiques de réviser les lois qui font obstacle à cette reconnaissance.

    Ouvrir un chantier législatif pour faire reconnaître les crimes coloniaux comme « crimes contre l’humanité »

    S’agissant des massacres de mai-juin 1945 en Algérie comme des autres crimes commis par la France dans son ancien empire colonial, l’établissement des faits par les historiens est certes incontournable. Mais leur qualification juridique précise l’est tout autant. Car il est avéré qu’en France, la « volonté des juges de verrouiller toute possibilité de traitement des crimes coloniaux » (comme l’explique dans un article récent la juriste Sévane Garibian), redoublée par celle du législateur qui a multiplié dans le même but les lois d’amnistie puis de réhabilitation, a joué un rôle majeur dans la difficulté de la société française – et a fortiori de l’État – de reconnaître pleinement les réalités des violences coloniales.

    Or, il ne fait pas de doute que les massacres de mai-juin 1945 (comme bien d’autres « massacres coloniaux ») constituent bien un « crime contre l’humanité » imprescriptible au sens de la définition du Statut de Rome de 1998 qui a fondé la Cour pénale internationale, selon laquelle sont réputés tels les meurtres, les exterminations, la réduction en esclavage, la déportation, la torture, les viols ou les persécutions commis « dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre une population civile et en connaissance de cette attaque dans l’application ou la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation ». Bien sûr, les compétences de la CPI ne concernent que les faits survenus postérieurement à sa création, mais cette non-rétroactivité, indiscutable en l’espèce, a d’une certaine façon bon dos. Car, depuis la définition du crime contre l’humanité par le traité de Londres du 8 août 1945, la législation et la jurisprudence de la Cour de cassation ont évolué dans le sens d’un « “deux poids, deux mesures”, qui mène à terme à l’exclusion implicite de toute possibilité de répression des actes inhumains et persécutions perpétrés par des Français, pour le compte de la France », comme le soulignait Sévane Garibian en 2008, dans un article aussi pondéré que remarquablement documenté.

    Ainsi, comme l’ont relevé Éric Conan et Henry Rousso dans leur livre Vichy, un passé qui ne passe pas (p. 328), « la France n’a pas signé la convention internationale de 1968 sur l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, par peur de voir des membres de l’armée française être l’objet de procédures pour des faits commis durant la guerre d’Algérie ». Et Sévane Garibian souligne dans son article de 2008 que l’arrêt du 20 décembre 1985 de la Cour de cassation, rendu dans le cadre de l’instruction du procès du nazi Klaus Barbie, introduisait dans le droit français une définition des crimes contre l’humanité comme étant des « actes inhumains et [des] persécutions qui, au nom d’un État pratiquant une politique d’hégémonie idéologique, ont été commis de façon systématique, non seulement contre des personnes en raison de leur appartenance à une collectivité raciale ou religieuse, mais aussi contre les adversaires de cette politique, quelle que soit la forme de leur opposition ». Cette définition large pouvait à l’évidence s’appliquer aux crimes coloniaux. Ce que « corrigera » la même Cour de cassation en novembre 1992, avec un arrêt « opportuniste » concernant le procès du milicien Paul Touvier et stipulant que « les auteurs ou complices de crimes contre l’humanité ne sont punis que s’ils ont agi pour le compte d’un pays européen de l’Axe ».

    « Depuis, expliquait en 2008 Sévane Garibian, deux séries de textes applicables aux crimes contre l’humanité coexistent en France, ayant chacune son propre champ d’application dans l’espace et le temps : d’une part, les dispositions du Statut de Nuremberg de 1945 et la loi du 26 décembre 1964 pour la répression exclusive des crimes nazis commis au nom des pays européens de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale ; d’autre part, les articles 211-1 à 212-3 du nouveau Code pénal (NCP) pour la seule répression des crimes contre l’humanité perpétrés après leur entrée en vigueur (soit après le 1er mars 1994), au regard du principe de non-rétroactivité des nouvelles incriminations françaises. Une telle configuration juridique soulève évidemment le problème de l’impunité des crimes contre l’humanité autres que les crimes nazis, exécutés avant le 1er mars 1994, et souligne la réalité d’une “différence flagrante de traitement”en la matière – au-delà même de la problématique de la répression des crimes coloniaux. »

    Aujourd’hui, il nous semble essentiel d’en finir avec cette étrange « configuration juridique » qui entrave gravement la pleine reconnaissance des crimes de la colonisation. L’enjeu n’est plus de juger intuitu personæ les responsables de ces crimes, qui, pour la plupart, ne sont plus de ce monde. Il s’agit, parallèlement au chantier historiographique déjà bien engagé (même si beaucoup reste à faire), d’ouvrir enfin un chantier juridique et législatif visant à mettre fin aux entraves légales que nous avons évoquées, consacré notamment : a) à l’abrogation des grandes lois d’amnistie des années 1960 et 1980, objectivement contradictoires avec l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité (loi n° 66-396 du 17 juin 1966 « portant amnistie des infractions commises en relation avec les événements d’Algérie » ; loi n° 66-409 du 18 juin 1966 « portant amnistie de tous les crimes ou délits commis en liaison avec les événements consécutifs à l’insurrection vietnamienne » ; loi n° 68-697 du 31 juillet 1968 « portant amnistie générale de toutes les infractions commises en relation avec les événements d’Algérie » ; loi n° 82-1021 du 3 décembre 1982 « relative au règlement de certaines situations résultant des événements d’Afrique du Nord, de la guerre d’Indochine ou de la Seconde Guerre mondiale ») ; b) à l’adoption d’une loi précise et détaillée de reconnaissance des crimes de la colonisation française (et non une simple résolution), dans l’esprit de la loi du 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », dite loi Taubira. Même si, vu le temps écoulé, une telle loi ne pourra plus, très vraisemblablement, déboucher sur des poursuites judiciaires contre des personnes.

    Dans une vidéo postée le 16 février 2017 sur son site Web, Emmanuel Macron a déclaré à propos de la colonisation de l’Algérie : « Sommes-nous aujourd’hui condamnés à vivre à jamais dans l’ombre de ce traumatisme pour nos deux pays ? Il est temps de clôturer ce deuil. Il faut pour cela avoir le courage de dire les choses et de ne céder à aucune simplification. » En le prenant au mot, nous lui demandons de s’adresser directement aux Français, de préciser ses déclarations d’Alger et d’en tirer toutes les conséquences. La prochaine commémoration du 8 mai 1945 pourrait en être l’occasion.

    1 MAI 2017 –  FRANÇOIS GÈZE – BLOG : LE BLOG DE FRANÇOIS GÈZE

    http://www.anti-k.org/

  • Le « je » colonial de Michel Onfray (Nawaat.tn)

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    Le pire, c’est qu’il y a chez nous des gens qui prennent les insultes d’Onfray pour des compliments !

    Le pire du pire, c’est qu’il s’en trouve d’autres pour abonder sans s’en apercevoir dans son sens en lui reprochant de négliger que nous aussi nous aurions eu « nos » Descartes. Et le pire du pire du pire, c’est que la majorité d’entre nous partage la conception coloniale de l’histoire comme réalisation du « progrès » dont la modernité, inventé et répandue généreusement par l’Europe, serait le passage obligé voire carrément, pour certains, le but à atteindre.

    Il faut d’abord que je vous prévienne.

    Je vais vous parler d’une conférence à laquelle je n’ai pas assisté. Je me suis contenté de consulter quelques articles qui s’en sont fait l’écho. Plus répréhensible encore, je vais critiquer, dénoncer, manquer de respect, maudire, vouer aux gémonies, deux personnages dont, de l’un au moins, j’ignore tout. Il s’agit de deux intellectuels français, Gérard Poulouin et Michel Onfray, qui ont été invités à prendre la parole, jeudi dernier, dans le cadre de « Doc à Tunis ».  Tous deux sont philosophes et fondateurs de l’Université populaire de Caen (qui n’est sans doute populaire que dans le sens où elle permet à Michel Onfray d’augmenter sa popularité). Le premier d’entre eux a donné une conférence à l’intitulé a priori sympathique (mais traitre comme nous allons le voir), « décoloniser la langue française » ; le second, un peu plus franc dans son intention, a parlé du « temps long » de la laïcité.

    Plutôt que de nous dire « vous êtes un pays de ploucs arriérés », Michel Onfray enrobe son propos de missionnaire français dans une philosophie de l’histoire « finaliste », c’est-à-dire dans une conception de l’histoire comme d’un devenir commun de l’humanité, prédéterminé par une fin, une finalité ultime, dont, selon lui, le triomphe du « JE », conditionné notamment par la laïcité (voire l’extinction des religions), serait l’une des dimensions constitutives.

    Le « temps long » de la laïcité, c’est cela, ce long périple qui aurait commencé avec Descartes et aurait franchi des étapes décisives en France et plus généralement en Occident, tandis que nous, nous serions encore à la traîne. Nous sommes, affirme-t-il, selon un compte-rendu favorable de son intervention, publié sur le net« un pays où le JE n’existe pas encore, dans lequel Descartes n’a pas encore produit ses effets ».  Pour satisfaire nos égos, qu’il sait très sensibles, il ajoute dans un entretien, qu’en fouillant bien dans le monde musulman pour trouver une « avant-garde », c’est en Tunisie qu’on aurait le plus de chance de la dénicher. Dans la marche de l’Histoire vers la Raison, nous serions donc en retard par rapport aux Etats pleinement séculiers ou laïcs mais en avance par rapport à nos congénères musulmans. Ouf !

    Le pire, je dois dire, c’est que, comme on peut le constater dans certains de nos médias ou sur les réseaux sociaux, il y a chez nous des gens qui prennent les insultes d’Onfray pour des compliments !

    Le pire du pire, c’est qu’il s’en trouve d’autres pour abonder sans s’en apercevoir dans son sens en lui reprochant de négliger que nous aussi nous aurions eu « nos » Descartes. Et le pire du pire du pire, c’est que la majorité d’entre nous partage la conception coloniale de l’histoire comme réalisation du « progrès » (quel qu’en soit le sens qu’on donne à ce terme) dont la modernité, inventé et répandue généreusement, par l’Europe, serait le passage obligé voire carrément, pour certains, le but à atteindre. Une telle idéologie qui a sous-tendu la constitution des empires européens justifie aujourd’hui – c’est imparable – l’idée d’une « œuvre positive » de la colonisation, « œuvre » que nous aurions désormais à parachever nous-mêmes, comme le suggère Michel Onfray.

    Au vu du titre qu’il a donné à son intervention, on aurait pu imaginer une autre tonalité dans le discours proposé par Gérard Poulouin. « Décoloniser la langue française » semble un beau programme (quoi que j’ai du mal à me représenter concrètement ce que cela implique). Hélas, à lire ce qui en a été rapporté dans la presse, cette formule ne dit pas du tout ce qu’elle a l’air de dire. C’est juste une ruse, une sorte de lubrifiant dont je n’aurais pas la vulgarité de vous dire la finalité.

    En langage poli, on dit simplement « dorer la pilule », un procédé généralement utilisé pour faire avaler à un imbécile une pilule qu’il rechigne à absorber.

    Car Poulouin qui est prudent et nous prend pour des idiots, pressent tout de même les réticences qu’il risque de susciter en se faisant le propagandiste de la francophonie, dont chacun sait qu’elle est un instrument de domination. Qu’à cela ne tienne, l’homme est malin, sa dame blanche il la déguise en dame noire. En bon représentant de commerce, pour mieux nous vendre sa francophonie frelatée, il change l’étiquette. Le français « décolonisé » remplace le français de la « grandeur française » : en parlant français, en écrivant français, en pensant français, eh bien, nous dit-il en substance, vous faites œuvre décoloniale.

    Vous vous demandez sans doute ce que cela signifie.

    Rien n’est plus simple. D’autres l’ont déjà fait. Poulouin nous cite ainsi Assia Djebar, Abdellatif Laâbi, Taher Bekri ou Leopold Sédar Senghor, lequel à travers ses poèmes en français, fait entendre « une voix, celle de l’Afrique noire ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette « voix » qui dirait tout un continent et, pour tout vous dire, je soupçonne fortement Poulouin de confondre les cultures des peuples d’Afrique avec les quelques stéréotypes essentialistes qu’il a probablement dans la tête. Il faudrait d’ailleurs, juste pour l’embêter, lui demander à quoi il reconnaît une « voix » de l’Afrique noire.

    Pour décoloniser la langue française, et nous décoloniser à travers elle, il s’agirait donc pour nous d’y ouvrir « des espaces linguistiques » d’émancipation, un peu comme, il y a quelques décennies, on nous exhortait à renoncer aux revendications indépendantistes pour demeurer au sein de l’Union française, laquelle avec un bon gouvernement ne manquerait pas de nous émanciper. L’argument était alors que la République des Lumières avait, certes, été un peu méchante avec nous mais, dans son essence même, elle était égalitaire, émancipatrice et porteuse de progrès pour tous.

    Evoquant la langue française, Poulouin ne dit rien d’autre.

     Le français a été un « instrument d’aliénation des peuples colonisés » mais au fond, il est « porteur d’un héritage » celui des Lumières qu’avec un peu de bonne volonté nous pourrions nous approprier. L’arabe serait-il la langue de l’oppression ? Je n’ose pas accuser Poulouin de le penser. On pourrait me rétorquer que, n’ayant pas assisté à la conférence, je me fonde sur des propos rapportés par les médias. C’est indiscutable. Mais, si je me trompe, pourquoi, intervenant dans un pays dont la population parle arabe, l’invité de « Doc à Tunis », juge-t-il nécessaire de nous recommander l’usage de la langue française, fut-elle « décolonisée » ? Vous ne trouvez pas ça louche, vous ?

    Sadri Khiari

    Membre fondateur du Conseil National des Libertés en Tunisie (CNLT) et d'ATTAC-Tunisie (RAID). Co-fondateur en France du Parti des indigènes de la république. Sadri est aussi l’auteur de nombreux articles sur la Tunisie et d’un ouvrage intitulé Tunisie, le délitement de la cité, éditions Karthala, Paris, 2003. Voir également « La révolution ne vient pas de nulle part », entretien avec Sadri Khiari conduit par Beatrice Hibou, in Politique africaine, n°121, éd. Karthala, Paris, mars 2011, disponible en français et en anglais.
     
    Il a publié également Sainte Caroline contre Tariq Ramadan. Le livre qui met un point final à Caroline Fourest, éditions LaRevanche, Paris, 2011, La Contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, éditions La Fabrique, Paris, 2009 et Pour une politique de la racaille. Immigrés, indigènes et jeunes de banlieue, éditions Textuel, Paris, 2006. "Malcolm X, stratège de la dignité noire", éditions Amsterdam, Paris, 2013. Artiste-peintre et dessinateur, collaborateur régulier du magazine tunisien de bandes dessinée, "LAB 619".
     

    Sadri Khiari

    http://nawaat.org/

  • L’impérialisme britannique au Moyen-Orient depuis 2001 (Révolution Permanente)

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    L’attentat de Londres a finalement été revendiqué par Daech.

    Mais comment comprendre cet acte meurtrier et tous ceux qui l'ont précédé sans s'interroger sur le rôle de l'impérialisme, à commencer par l'impérialisme britannique, au Moyen-Orient ?

    Il est évident que l’attaque qui a causé plusieurs victimes à Londres ce mercredi est un drame et que nous nous solidarisons avec elles et leurs familles. Mais dans un contexte où les attentats sont toujours prétextes à une union nationale plus forte et à un renforcement sécuritaire, où des personnalités politiques comme Manuel Valls, il y a plus d’un an, n’hésitent pas à déclarer qu’« expliquer c’est excuser », il est réalité primordial de comprendre le rôle des grandes puissances au Proche et Moyen-Orient.

    Des interventions meurtrières à l’émergence de forces réactionnaires

    S’il n’existe pas de lien corrélatif mécanique entre les interventions impérialistes anglo-américaines, françaises, etc., et l’émergence d’Al Qaeda et de Daech, la déstabilisation du Moyen et Proche-Orient est évidemment un terreau fertile à l’émergence de mouvances obscurantistes comme la dictature des talibans en Afghanistan, Al Qaeda et Daech.

    Ce serait un raccourci simpliste que d’analyser l’émergence de ces forces réactionnaires comme l’émanation directe de Washington et ses alliés. Mais ces puissances impérialistes ont joué un rôle majeur dans la situation chaotique que connaissent ces régions du Proche et du Moyen-Orient.

    À la suite du 11 septembre 2001, les États-Unis, mais également d’autres puissances impérialistes telles que la France, le Royaume-Uni et le Canada, ont mené une « guerre contre le terrorisme » sans merci, en Afghanistan en premier lieu, puis en Irak dès 2003. La stratégie militaire en œuvre était une « guerre punitive et préventive ». Après l’invasion de l’Irak et le renversement de Saddam Hussein, l’objectif de la Maison Blanche a été d’exacerber les conflits larvés entre différents courants religieux pour éviter une alliance entre sunnites et chiites face à l’impérialisme nord-américain. Ces interventions incessantes ont causé parmi les populations locales des dizaines de milliers de morts directes – sous les bombardements, pris en étau entre la coalition internationale et les forces réactionnaires – mais aussi indirectes, par l’exil, la misère et la famine. Cette région, et notamment du fait de sa richesse en matières premières, est le lieu où depuis plus d’un siècle, les puissances mondiales et leurs relais régionaux se livrent une bataille barbare et impitoyable.

    Cette instabilité géopolitique exacerbée depuis 2001 et le chaos généralisé ont permis l’émergence et le renforcement de mouvances islamistes radicales. Avant 2003, Al Qaeda et Daech n’existaient pas en Irak ni en Syrie. Aujourd’hui, les talibans sont plus forts que jamais en Afghanistan, maintenant les populations sous une chape de plomb.

    Une guerre asymétrique

    Ce contexte instable, directement issu de l’interventionnisme des grandes puissances et de la « guerre préventive » menée par l’administration Bush et ses alliés – où le Royaume-Uni et la France figurent au premier rang - puis perpétuée sous Obama, ont été un terreau fertile à la radicalisation, au désespoir et à l’emprise des mouvances islamistes radicales.

    Ce même schéma est en train de se répéter en Syrie, plongée dans le chaos après la contre-révolution sanglante menée par Bachar El Assad au début des années 2010 et intensifiée par les interventions impérialistes de la coalition internationale.

    Il s’agit d’une forme de terrorisme qui ne dit pas son nom, en cela qu’elle est menée par des puissances qui se proclament démocratiques et qui opposent l’art de la guerre et de la violence légitimée de fait, au Proche et au Moyen-Orient, à des attaques terroristes perpétrées sur le sol des pays impérialistes mais aussi périphériques qui lui sont alliés.

    Ainsi la notion même de terrorisme est arbitraire et repose sur des présupposés propres aux pays occidentaux, tels que la loi, l’ordre, la sécurité… Mais qu’en est-il lorsque ce sont ces mêmes pays occidentaux qui participent à semer la terreur dans des pays plus lointains ? Cette barbarie capitaliste doit cesser, car une nouvelle fois, ce sont leurs guerres et nos morts. L’attaque de Londres en est un nouveau témoignage.

    Léonie Piscator jeudi 23 mars

    http://www.revolutionpermanente.fr/

  • Guerre au Yémen : la France finance le conflit… et empoche 455 millions d’euros (Anti-k)

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    François Hollande vient de donner son accord pour vendre à l’Arabie saoudite des armes en masse dans le cadre de la guerre au Yémen où sunnites et chiites se déchirent.

    Un contrat de près de 455 millions d’euros suffisant pour fermer les yeux sur l’horreur de la situation… et de l’intervention saoudienne.

    Yémen : un conflit entre sunnites et chiites

    Depuis près de deux ans, le Yémen est en proie à un conflit interne entre le gouvernement de Sanaa et les rebelles houtis. Ce conflit dépasse largement les frontières nationales puisque les puissances présentes au Moyen-Orient alimentent le conflit de leur soutien et se livrent une guerre par procuration. Dans le camp des houtis, c’est l’Iran chiite qui finance la guerre tandis que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis entend remettre en selle le président Abd Rabbo Mansour Hadi, d’obédience sunnite.

    Les conflits au Yémen font rage et touchent sans distinction les combattants, les populations civiles, les hôpitaux et les écoles.

    Le nombres de victimes de raids aériens sur des hôpitaux est astronomique à l’image de celui qui a fait 140 morts et 500 blessés en octobre 2016 ou celui perpétré par les États-Unis au mois de janvier dernier. Alors que les violations des droits les plus élémentaires sont monnaie courante dans ce conflit, que de nombreuses associations comme Amnesty International dénoncent l’implication des États-Unis et du Royaume-Uni dans la coalition, la France fait la sourde oreille à propos des souffrances des civils et n’écoute que l’appel des profits que la vente d’armes peut lui rapporter. Avec près de 20 milliards d’euros de matériel vendu en 2016, la France a battu son précédent record de 17 milliard atteint en 2015. Elle entend donc consolider sa place dans le trio mondial d’exportateurs d’armes.

    Saudi-French Military Contract : 455 millions d’euros de contrat d’armement

    Les relations commerciales en matière d’armement entre la France et la pétromonarchie du golfe remontent, pour la période récente, à 2014. Le contrat Donas, signé par l’Arabie saoudite et la France au profit du Liban s’est finalement mué en achat direct d’armes pour le compte du principal pays de la péninsule arabique. D’un montant de 3 milliard d’euros, il a déjà fait la joie des industriels français. Aujourd’hui le contrat a été rebaptisé SFMC pour Saudi-French Military Contract. C’est sur ce nouveau contrat que les saoudiens ont entrepris de refaire leur stock d’armement pour une somme qui atteint actuellement les 455 millions d’euros mais qui pourrait, à terme, représenter 1,2 à 1,4 milliard d’euros.

    Dans ces conditions, pas question de faire perdre de juteux contrats en munitions et canons à Nexter et Thalès TDA Armements. Pourtant, la procédure de transfert des armes dans le golfe n’a pas été facile et il a finalement fallu qu’Hollande mette un terme aux réticences de Cazeneuve et du Quai d’Orsay et tranche en faveur de l’autorisation de la vente d’armes à l’Arabie saoudite. C’est donc la ligne du ministère des Finances, toujours près à rendre service aux grands groupes, et de celle Le Drian, toujours près à combattre le terrorisme en finançant les pires dictatures, qui l’a emporté.

    Pour masquer un financement ouvert du conflit, le contrat a été rédigé dans des termes qui ne laissent pas entendre qu’il finance une guerre d’influence locale, alors que les armes une fois livrées y serviront sans aucun doute. Une partie des fournitures est directement destinée à la garde nationale qui n’intervient pas en dehors du pays et les munitions livrées le seront sans qu’on s’inquiète de leur usage, bien que la quantité commandée indique un besoin supérieur aux demandes ordinaires de Riyad.

    Dans le domaine des règles commerciale comme dans celui des droits démocratiques, la France fait une fois de plus la démonstration qu’elle se moque éperdument de celles qu’elle s’enorgueillit de respecter et de promouvoir. En dépit de la ratification du traité sur le commerce des armes qui interdit la vente d’équipements militaires s’il est avéré qu’ils serviront à perpétrer des violences contre les civils, la France finance bel et bien une guerre ouverte qui la conforte dans sa position de puissance industrielle et militaire d’envergure internationale.

    Boris Lefebvre mercredi 22 mars

    http://www.anti-k.org/

    http://www.revolutionpermanente.fr/

    Commentaire:

    Anti-k est le site de la Commission Economie du NPA. Révolution Permanente est un courant interne du NPA.

     

     

  • Yémen : De la guerre à la famine (NPA)

    C’est une guerre largement oubliée ici mais qui sévit depuis plusieurs années. Mais les humanitaires y pensent, par la force des choses...

    Ainsi, dans ce pays d’environ 26 millions d’habitantEs, deux millions de personnes dépendaient d’une aide alimentaire d’urgence fin janvier. Fin février, c’est même le chiffre de 7,3 millions de personnes qui a été évoqué auprès des Nations unies, qui chiffraient le besoin d’aide urgentissime à 1,7 milliard de dollars. Le 26 janvier, le dirigeant des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, évoquait « la plus grande urgence pour la sécurité alimentaire dans le monde ». 14 millions de Yéménites ont par ailleurs besoin d’un soutien alimentaire venu de l’extérieur. Les réserves de blé du pays sont en train de s’épuiser, et 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition, soit une augmentation de + 53 % par rapport à la situation de 2015.

    C’est essentiellement le blocage des ports du pays qui est responsable de cette situation catastrophique, ainsi qu’un arrêt des transactions des banques avec le Yémen, alors que ce pays dépend largement des importations. Dans un rapport élaboré par un groupe d’experts des Nations unies rendu public fin février, il est écrit que « toutes les parties (du conflit armé) ont fait obstacle à la distribution de l’aide alimentaire dans le pays »...

    Ces parties belligérantes sont essentiellement d’un côté une coalition menée par l’Arabie saoudite (soutenue par les monarchies arabes et notamment les Émirats arabes unis), et de l’autre une alliance de circonstance entre l’ex-président Ali Abdallah Saleh (déchu en 2012 suite à une révolte dans le contexte du « printemps arabe ») et des miliciens chiites.

    Alors que pendant ses années au pouvoir (1979 à 2012), Saleh s’était surtout appuyé sur l’Arabie saoudite voisine et les USA, une fois évincé, il s’est rappelé qu’il était lui-même chiite... Et alors qu’il avait combattu le groupe armé des houthistes, une rébellion de type intégriste issue de la minorité chiite du pays, il s’est rapproché de ces mêmes houthistes après son remplacement au palais présidentiel par son ancien vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi (élu en 2012 lors d’une élection où il fut le seul candidat...).

    Le jeu des puissants

    L’alliance Saleh-houthistes a conquis une large partie du pays en 2014, ce qui a déclenché en mars 2015 une intervention militaire de l’Arabie saoudite appuyée par des régimes arabes sunnites. La guerre, dont le nombre de morts civils était chiffré à 10 000 fin 2016, a donc pris des allures de conflit confessionnalisé. Mais c’est aussi une lutte d’influence entre le régime saoudien et son grand rival chiite, le régime iranien, soupçonné d’appuyer les houthistes.

    La coalition dirigée par le régime saoudien bloque les ports du pays, surtout ceux de la Mer rouge, ce qui empêche les importations alimentaires d’entrer. Le principal port, celui de Hodeida, est toujours tenu par les houthistes, alors que le président Rabo a pu reprendre celui de Moka.

    Les USA, qui se contentaient jusque-là d’appuyer les monarchies du Golfe (alors que l’Arabie saoudite est aussi armée par la France et l’Allemagne), se sont mêlés du conflit ces dernières semaines. Les Saoudiens sont soupçonnés de complaisance avec les forces djihadistes sunnites, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et dans une moindre mesure Daesh opérant dans le pays.

    Or, depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, les USA ont bombardé les combattants d’AQPA. Le 29 janvier, un premier raid étatsunien contre une mosquée et un dispensaire à Yakla a tué 57 personnes... dont au moins 16 civils. Et le Yémen figure aussi sur la liste des pays – initialement sept, désormais six puisque l’Irak a été retiré de la liste – dont les ressortissants sont interdits d’entrée aux USA par l’administration Trump...

    Bertold du Ryon


  • La France « nation universaliste » ou comment légitimer l’impérialisme et la présence post-coloniale (Tendance Claire)

    L'hypocrisie du programme de la « France insoumise » éclate dans le chapitre 5: « Face à la guerre, instaurer l’indépendance de la France au service de la paix ».

    Derrière un discours pacificateur, Mélenchon veut « redonner » à la France un statut de « puissance », en tête d’un regroupement excluant les USA désignés implicitement comme « le seul méchant impérialisme ». L'objectif : être hégémonique notamment au sein de l'ONU et « face au désordre libéral et au changement climatique » imposer « un monde ordonné ». Mélenchon célèbre l’ONU comme « organe légitime pour assurer la sécurité collective » alors que comme son ancêtre la « Société des nations », c’est la « caverne des brigands » (Lénine), lieu de confrontation des principales puissances impérialistes. En effet, il est illusoire de croire et de faire croire que, dans un monde capitaliste, les États peuvent ne pas chercher à tirer leur épingle du jeux pour que leurs économies respectives se portent mieux que celles des autres. La compétition économique est nécessaire pour la survie des capitalistes.

    Dès le chapeau introductif, le ton est donné et c'est le chef lui même qui est cité : « Nous sommes une Nation universaliste […] Notre ancrage est en Méditerranée et avec les peuples francophones du continent africain, là où va se façonner l’avenir. »

    Il n'y a pas de meilleures façons pour affirmer que l'objectif est de maintenir une réelle présence post-coloniale et de maintenir sous tutelle les « peuples francophones », c'est à dire les peuples victimes de l'impérialisme et de la colonisation. Et que veut dire l’« avenir se façonne » ? S’il s’agit d’une nouvelle source de profit pour les capitalistes, alors nous le combattrons, et s’il s’agit d’un soulèvement de masses pour renverser le système, alors nous le soutiendrons.

    Dans le même temps, Mélenchon proclame qu'il faut « refuser la logique de choc des civilisations » (A1) et surtout « qu’il « faut arrêter les guerres », (F) pour permettre à chacun de vivre chez soi. Très bien mais alors pourquoi se félicite-t-il quand son ami Dassault vend des armes au monde entier ?1Puisque le secteur de l’armement est un des « fleurons » de l’économie française2, un défenseur de la « puissance » de la France comme Mélenchon n’y mettra aucune entrave.

    En outre, l'arrêt des guerres n'aura jamais lieu dans le cadre du capitalisme, car, comme l'a déclaré un des modèles de Jean Luc « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jean Jaurès).

    Dans un capitalisme en crise, les capitalistes se battront de plus belle pour l'accaparement de richesses ! Pour engager de telles combats, les différents États au service des classes capitalistes nationales, sont toujours prêts à engager des guerres sanglantes (même s’ils prétextent des causes humanitaires et démocratiques). Seul.e.s les travailleurs/euses organisé.e.s et conscient.e.s de leur intérêts communs pourront mettre fin aux guerres capitalistes en mettant à bas ce système. Nous opposons l’internationalisme ouvrier aux arrangements entre impérialistes au sein de l’ONU.

    Mélenchon prétend vouloir « changer de stratégie » et rompre avec les pratiques actuelles concernant les relations internationales.

    Il n'a de cesse de parler de « diplomatie » et de « paix » mais toujours dans le même cadre : celui d'accords entre dirigeants de grandes puissances qui vont intervenir dans tel ou tel pays, avec la légitimité du plus fort. Il n'a de cesse de parler de l'ONU comme étant le « seul organe légitime pour la sécurité collective » (C1). Lorsque Sarkozy envahissait la Libye, le seul reproche que lui faisait Mélenchon était de n’avoir pas suffisamment agi dans le cadre de l’ONU… Mais qu’est-ce que cela aurait changé pour la Libye, qui a été durablement déstructurée ?

    Mais faut-il lui rappeler que siègent au conseil de sécurité de l'ONU les plus gros marchands d'armes et les pays qui ont causé le plus d'horreur dans le monde, dont la France ?

    Faut-il lui rappeler que l'ONU est simplement un outil de légitimation du pouvoir des grandes puissances atomiques ? Faut il lui rappeler qu'on n’apporte pas la paix les armes a la main ? Ce qu’il propose réellement s’apparente en fait à une politique impérialiste « à visage humain ».

    Concernant la Françafrique, il indique qu’il faut « respecter l’indépendance des États africains et la souveraineté des peuples en s’interdisant de se mêler des élections et réprimant les corrupteurs ».(I1) Louable promesse… Mais pas très explicite ! Dans le tandem France-Afrique, ce sont les capitalistes français comme Total, Orange, Vivendi et Bolloré qui sont les principaux corrupteurs. Il est nécessaire de les exproprier, et de donner le contrôle de leurs implantations en Afrique aux peuples eux-mêmes, à qui leurs ressources reviennent de plein droit ! Mélenchon n’a aucune intention de faire cela, même pas l’intention de nationaliser ces groupes.

    Chez Mélenchon, mettre fin à la Françafrique signifie respecter « l'indépendance des États ». Il devrait préciser comment : en mettant fin au franc CFA, en expropriant les grands patrons français comme Bolloré qui obtiennent des chantiers de construction monumentaux, en retirant toutes les forces armées qui occupent des pays entiers etc etc. Jamais Mélenchon n'y fait allusion, il se contente simplement de vagues postures. La réalité est qu’objectivement, il se retrouverait à la tête d’une France impérialiste qui continuerait à soumettre ses néo-colonies.

    Concernant la Syrie, Mélenchon veut une politique « pour l’éradication de Daech, le retour à la paix, la transition politique et la reconstruction de la Syrie »(G). Que signifie la paix en Syrie pour Mélenchon, lui qui appelle de ses vœux a « organiser des élections libres et pluralistes sans ingérences étrangères sous surveillance de l'ONU (donc avec ingérence) pour que le peuple syrien souverainement et démocratiquement de ses dirigeants » (G3).

    Assad a réussi à maintenir son pouvoir par la force grâce au soutien de ses alliés russes et iraniens. Des villes entières ont été rasées pour cela, 6 millions de personnes ont été déplacées et plus 350 000 tuées. Plus de 17 000 personnes ont été enfermées, torturées et tuées dans les geôles du »régime ». Aucune élection libre ne pourra avoir lieu avant des dizaines d'années dans un pays qui vit une guerre civile depuis plus de 5 ans et où il n'existe plus aucune force politique organisée si ce n'est les forces armées kurdes du PYD.

    De fait, sous un vrai langage politicien de vieux baroudeur de la politique, Mélenchon légitime le pouvoir d'Assad et se propose, comme généreux humaniste « d'organiser à Paris une conférence internationale pour la reconstruction de la Syrie et le retour des réfugiés en intégrant la partie kurde aux négociation de paix » (G4). Pour parler clairement, Mélenchon nous dit qu'il veux mettre autour de la même table boucher et victimes. Cela est honteux et montre la vraie nature de l’humaniste qui veux « instaurer l'indépendance de la France au service de la paix », c'est à dire traiter et légitimer un dictateur dans le but de lui renvoyer « ses » réfugiés. Notons de plus l'hypocrisie quand à son prétendu soutiens au forces kurdes lorsqu'il annonce « la garantie de l'intégrité de l’État syrien et de ses frontières »(G3). De fait, le Kurdistan syrien, le Rojava, est une enclave qui revendique la pleine possession de ces terres. On ne peut à la fois vouloir soutenir les Kurdes et Bachar Al Assad qui leur a annoncé récemment que leur « autonomie était provisoire ».

    La question des frontières est évoquée et les choses sont claires : « Refonder la politique européenne de contrôle des frontières extérieures et refuser la militarisation de la politique de contrôle des flux migratoires » (F3). L’Europe de Mélenchon serait toujours une Europe forteresse. Il assume d’ailleurs clairement qu’il n’a « jamais été pour la liberté de circulation ».3 La France insoumise chante l'Internationale à la fin de ses meetings, proclame qu’il faut « respecter la dignité humaine des migrants », mais cela ne restera que des mots. Des migrant.e.s continueront à mourir noyé.e.s en Méditerranée, en tentant de passer au travers du « Frontex à visage humain ».

    Mélenchon dit qu’au lieu d’accueillir les migrant.e.s, il faut éviter qu’ils émigrent en aidant leurs pays à se développer…

    Bien évidemment que ces hommes, femmes et enfants, la plupart du temps auraient préféré ne pas avoir à tout quitter. Mais ce sont les pays impérialistes du Nord, dont la France, qui profitent et entretiennent la misère et les guerres. La « realpolitik » de droite ou de gauche, comme celle de Mélenchon, conduit à épouser les intérêts impérialistes de la France et à prétendre ensuite qu’on ne peut accepter « toute la misère du monde ». La France insoumise, toujours dirigée par le CAC40, contribuerait toujours à piller le Sud, et à fermer la porte à celles et ceux qui fuient la misère. Nous refusons fermement cette position. Nous voulons renverser le capitalisme pour pouvoir à la fois accueillir en urgence les migrant.e.s, et permettre à tous les peuples de satisfaire leurs besoins de façon égalitaire.

    Ajoutons à tout ce merveilleux programme quelques petites touches un peu réacs de type « Unir le petit bassin méditerranéen autour d'objectifs communs de progrès » (J). Le chapeau est clair « Ne nous résignons pas à voir la mer Méditerranée devenir seulement un cloaque ou un cimetière pour migrants. Il y a tant d’intelligence et tant à faire autour d’elle. Reprenons le fil de l’histoire de l’humanité, faisons place à l’intelligence, à la culture, aux coopérations techniques, scientifiques, écologiques. La France doit assumer la responsabilité particulière créée par son histoire, sa géographie, sa langue, la richesse et la diversité de son peuple ». La France doit assumer sa responsabilité particulière c'est à dire être hégémonique dans cette zone.

    Terminons par un peu de nostalgie quant à la belle francophonie qui est « un trésor à faire vivre pour un monde meilleur et d'avantage mis en commun »(K) et nous avons là le discours du parfait néo-colon.

    Finalement, même si c’est noyé au milieu de dizaines de propositions, le programme complet de la FI et de JLM tient en une phrase au début du chapitre I : « Un autre monde est possible. Plus juste, plus ordonné, plus écologique et moins soumis à la finance. ». Aucune remise en cause de la propriété privée ou du capitalisme, simplement un faible désir chimérique d'un monde injuste un peu moins injuste. Outre l’utopie du concept, il s’agit aussi d’un monde plus juste dans lequel la France sera un moteur, comme lorsqu'elle « apportait la civilisation ». Un monde plus ordonné dans lequel la France tranchera les litiges internationaux « au service de la paix » : un jour en soutenant un dictateur, le lendemain en vendant des Rafales. Finalement, un monde ou des politiciens au service des capitalistes (français) décident à la place de tout le monde : rien de vraiment neuf sous le soleil !

    Tendance CLAIRE ( 8 mars 2017)

    1 France Inter, 1er février 2012

    2 La France est au coude à coude avec la Russie pour la deuxième place des pays plus gros vendeurs d’armes…

    3 http://www.europe1.fr/emissions/ledito-politique-dyves-threard/migrants-jean-luc-melenchon-muscle-son-discours-et-cree-le-malaise-a-lextreme-gauche-2856280

    http://tendanceclaire.org

    Commentaire: La "Tendance Claire" est un courant d'opinion du NPA.

  • L’intolérable révisionnisme sur le colonialisme (UFJP)

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    Il aura suffi qu’un présidentiable amateur de paillettes réalise qu’il y a des voix à prendre dans les banlieues et énonce une évidence : « la colonisation a été un crime contre l’humanité » pour que le ban et l’arrière-ban des nostalgiques du « temps des colonies » lui tombe dessus.

    Macron était tellement peu convaincu par ses propres propos qu’il s’est cru obligé de singer De Gaulle avec un vibrant « je vous ai compris » adressé aux anciens de l’Algérie Française.

    Qu’as-tu appris à l’école ?

    Cette belle chanson de Tom Paxton (1963) traduite par Graeme Allwright parle de l’école américaine. Et la nôtre ? J’ai appris que la France allait de Dunkerque à Tamanrasset. Qu’il y avait 15 départements avec préfectures et sous-préfectures en Algérie et deux territoires sahariens. Que certaines villes avaient de jolis noms sentant bon la province : Philippeville, Orléansville, Bougie, La Calle.

    J’ai appris que le dey d’Alger avait vraiment été méchant en 1827 en frappant du « manche de son chasse-mouche » le consul de France et que c’est un peu à l’insu de notre plein gré qu’il avait fallu réparer l’outrage.

    J’ai dû me fader les noms de grands généraux :


    Le père Bugeaud (comme dit la chanson) a été le « pacificateur » de l’Algérie. Heureusement, Wikipédia nous en dit aujourd’hui un peu plus : Les troupes furent divisées en colonnes mobiles ; elles pourchassèrent les résistants algériens par une incessante offensive et, pour les affamer, firent le vide devant eux, incendiant les villages, raflant les troupeaux. C’est la politique de la terre brûlée. Il disait « Le but n’est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, […] de jouir de leurs champs […] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes […], ou bien exterminez-les jusqu’au dernier. » Critiqué pour ses « enfumades », il eut une réponse qui pourrait être aujourd’hui celle de Trump quand il fait l’apologie de la torture : « Et moi, je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment ». Si vous avez des interrogations sur le joli terme d’enfumade, Wikipédia a la réponse : Des milliers d’Algériens (y compris des femmes et des enfants) sont enfumés ou emmurés dans les grottes d’Algérie. En effet, les populations civiles se réfugiaient souvent dans des grottes pour échapper aux combats.

    Si Bugeaud sent un peu le moisi dans certains milieux, le Maréchal Lyautey est toujours célébré comme étant le « pacificateur du Maroc » et on peut acheter sur Internet des médailles à l’effigie de ce grand philanthrope. Ce gradé fera ses premières armes en « rassurant et en remettant au travail les paysans du nord du Madagascar » (sans rire). On a appris sur Lyautey des phrases énigmatiques : « il parvient à pacifier la zone frontière, il réprime un soulèvement … La révolte continue et on a bien du mal à la contenir ».

    Lyautey avait fait ses premières armes auprès d’un autre grand général dont on nous a célébré les exploits : Joseph Galliéni. Devenu gouverneur général de Madagascar, il travailla à la grandeur de la France : « À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes … Au total, la répression qu’il mène contre la résistance malgache à la colonisation aurait fait de 100 000 à 700 000 morts pour une population de 3 millions. »

    Il y a un hôtel Galliéni à Marseille et une station de métro à Bagnolet. Pas d’avenue Philippe Pétain : célébrer le fascisme est devenu politiquement incorrect mais célébrer les génocides coloniaux ne pose pas de problème.

    De l’esclavage à la colonisation.

    Dans l’histoire, les prédateurs ont souvent été des pillards.

    La découverte et la conquête de l’Amérique marquent un tournant. Les peuples autochtones vont subir une violence extrême. 90% de ces « indigènes » disparaîtront, victimes de massacres, de maladies venues d’Europe et du travail forcé. La « controverse de Valladolid » (1550-1551) reste d’une incroyable actualité. Le théologien Juan Gines de Sepulveda justifie la colonisation et l’évangélisation forcée par la « cruauté des civilisations précolombiennes ». On croirait entendre Sarkozy sur les « Africains qui ne sont pas entrés dans l’histoire » (Dakar, 2007).
    Entre 7 et 8 millions d’Amérindiens mourront au travail pendant les 4 siècles d’exploitation de la mine de Potosi à près de 5 000 m d’altitude. Les conquistadors s’acharneront aussi à effacer toute trace de la culture autochtone en construisant leurs églises et cathédrales sur les temples originels. Un « sociocide » s’ajoutera au génocide : les sociétés autochtones seront éradiquées au nom de la vraie foi et de la « modernité ».

    Si certains Espagnols « avancés » comme Bartolomé de las Casas pensaient que les Indiens avaient une âme, il y avait unanimité pour considérer que les Noirs n’en avaient pas.

    L’esclavage a non seulement été une horreur pour celles et ceux qui l’ont subi mais il a durablement déstructuré les sociétés africaines. On évalue à 14 millions le nombre d’esclaves enlevés et déportés en Amérique. La traite est à l’origine de la prospérité des pays européens maritimes et des grands ports atlantiques. L’accumulation des richesses issues de la traite est à l’origine du développement du capitalisme

    Le « grand ministre » Colbert tant vanté dans nos manuels scolaires est l’auteur du « Code Noir » qui promulgue la loi sur les relations entre les esclaves et leurs maîtres. Abrogé par la Révolution Française, l’esclavage sera rétabli par Napoléon. Il ne sera aboli qu’en 1848 en France et en 1888 à Cuba ou au Brésil.

    Aux États-Unis, même s’il a existé un important mouvement abolitionniste (voir l’étonnante histoire de John Brown) avant la guerre de Sécession, ce n’est absolument pas « par humanisme » que le Nord a fait la guerre au Sud. Cette guerre a levé tout frein à l’expansion du capitalisme « yankee » naissant. Celui-ci a rapidement montré sa férocité là où il a conquis des nouveaux territoires (Ouest des États-Unis, Cuba, Philippines).

    Après la fin théorique de l’esclavage (1865), les Noirs, privés de terre et de moyens d’existence, vont vivre un siècle de discriminations et de lynchages. Les lynchages étaient annoncés dans la presse à l’avance et aucune autorité ne voulait ou ne pouvait s’y opposer.

    Le colonialisme ne marque en rien une rupture par rapport à l’esclavage. C’est sa continuation par d’autres moyens. En s’emparant de l’essentiel des richesses et en déstructurant totalement l’économie locale, les colonisateurs n’ont plus besoin du travail forcé, les indigènes cherchent du travail pour survivre. Au Congo, pour construire la ligne de chemin de fer entre Pointe-Noire et Brazzaville (1921-1934), 127 000 ouvriers furent recrutés et 17 000 y laissèrent la vie.

    Le colonialisme, c’est génial pour le capitalisme : on connaît l’histoire du coton cultivé dès le XVIIIe siècle en Inde, transformé dans les usines de Manchester et réexporté en Inde.

    Les colonies constituent aussi un immense réservoir pour les armées des États colonisateurs : zouaves, tirailleurs, spahis, goumiers … ces jolis noms masquent mal l’enrôlement plus ou moins forcé des indigènes dans l’armée de la république.

    À Marseille, on célèbre le général de Montsabert qui libère la ville en août 1944. On masque soigneusement le fait que seule la hiérarchie de cette armée était blanche. Ces tirailleurs ont été bien mal récompensés. 300 d’entre eux qui réclamaient leur solde ont été exécutés à Thiaroye (Sénégal) en 1944.

    La conquête coloniale a été meurtrière partout : Algérie, Madagascar, Maroc… La guerre du Rif a fait des milliers de morts. Le 14 juillet 1926, la France du Cartel des Gauches a rassemblé sous l’Arc de Triomphe les principaux acteurs de cette victoire de la « civilisation » : Aristide Briand, Édouard Herriot, Philippe Pétain, Primo de Rivera (qui fondera les Phalanges espagnoles).

    Quand la « décolonisation » commence, immédiatement après la défaite du nazisme, les crimes contre l’humanité vont s’accumuler : le bombardement d’Haiphong décidé par l’amiral d’Argenlieu (6 000 morts en 1946) déclenche la première guerre du Viêt-Nam.

    Dans l’île de Madagascar, quand des paysans se révoltent en 1947, la « pacification » se met en marche sous les ordres du gouvernement « socialiste » de Paul Ramadier : il y aura officiellement 89 000 morts. Bien avant les militaires fascistes argentins, l’armée française jettera des suspects d’avions pour « terroriser » la population.

    La France n’est pas la seule dans le massacre de masse des colonisés : les troupes britanniques ont massacré 12 000 Palestiniens pendant la révolte de 1936-39 et un nombre équivalent de Kikuyus au Kenya pendant l’insurrection Mau-Mau (1952-56). L’Allemagne a été privée de colonies après 1918. Mais c’est l’Allemagne impériale qui a perpétré le premier génocide du XXe siècle : l’extermination des Héréros et des Namas dans le Sud-Ouest Africain (Namibie, 1904-7).

    La gauche et le colonialisme

    Les « Lumières » ont-elles été contre l’esclavage et pour l’égalité de tou-te-s indépendamment de leur origine et de la couleur de leur peau ?

    Oui et non. Il y a eu un mouvement d’idée qui a mené à l’abrogation de l’esclavage. Celui-ci est vivement condamné par Diderot et d’Alembert dans « l’Encyclopédie », par Voltaire dans « Candide » et dès 1788, est créée une « société des amis des Noirs ». Mais le siècle des Lumières est aussi celui de la classification « scientifique » des races. Et même Diderot ou Voltaire (homme d’affaire peu regardant sur l’origine de son argent) ne sont pas exempts de préjugés racistes.

    Les partis bourgeois dits « de gauche » seront bien sûr colonialistes. Ils ne verront aucune contradiction entre leur anticléricalisme et l’utilisation de l’Église pour aller évangéliser les colonisés et en faire des auxiliaires à l’entreprise coloniale.

    Le socialisme est né comme expression des classes ouvrières européennes. Il a tardé à comprendre la question coloniale quand il ne l’a pas totalement ignorée. Louise Michel est une fantastique exception : pendant les 7 ans de sa déportation en Nouvelle Calédonie (Kanaky), elle a un rapport d’échange mutuel avec les Kanaks et elle prend leur défense au moment de l’insurrection de 1878 (la tête de Ataï qui dirigea l’insurrection fut achetée et conservée dans le formol. C’est beau, la civilisation). C’est elle qui témoignera de la sauvagerie de la répression alors que les autres déportés pactisent avec l’armée.

    La « gauche », toutes tendances confondues, a largement propagé l’idée que les peuples européens apportaient civilisation et modernité à des peuples arriérés, en tout cas pas mûrs pour le socialisme.

    Dès qu’apparaît l’aile réformiste du socialisme, celle qui s’est ralliée à l’Union Sacrée en 1914, on va retrouver des « socialistes » à l’avant-garde du colonialisme.
    C’est le Front Populaire qui dissout en janvier 1937 l’Étoile Nord Africaine, le parti de Messali Hadj, en application du « décret Régnier » qui réprimait les manifestations contre la souveraineté française en Algérie.

    Après 1945, on retrouvera la SFIO puis le PS actifs dans toutes les entreprises coloniales ou néo-coloniales. Il y a l’Algérie bien sûr. Guy Mollet avait en interne un langage de « marxiste orthodoxe ». Il gagne les élections de 1956 sur la promesse de la paix en Algérie. Très rapidement, il obtient les pleins pouvoirs et lance les paras dans une guerre totale. La torture, les disparitions, les viols, les « corvées de bois », les camps seront organisés et gérés par des « socialistes » : Max Lejeune, Robert Lacoste. Malgré cet acharnement barbare, l’Algérie obtiendra l’indépendance.
    Les socialistes aideront aussi une entreprise néocoloniale : la conquête de la Palestine par les sionistes. Leur aide a été déterminante dans l’acquisition par Israël de la force nucléaire.

    Quand Mitterrand arrive au pouvoir en 1981, les magouilles meurtrières de Foccart qui envoie systématiquement l’armée française au secours des pires dictateurs africains semblent discréditées. Jean-Pierre Cot devient ministre délégué chargé de la Coopération et du Développement avec l’idée d’impulser de nouvelles pratiques. En désaccord avec le système de la Françafrique qui se poursuit, il démissionne. Son successeur, Christian Nucci sera compromis dans le premier grand scandale de la Mitterrandie : l’affaire du Carrefour du développement.

    Le soutien aux multinationales et aux dictateurs africains sera désormais plein et entier sous la droite comme sous la « gauche ». Pour le crime le plus effroyable, le soutien militaire jusqu’au bout aux génocidaires du Rwanda, les responsabilités sont partagées entre Mitterrand, Balladur et Juppé.

    Il serait diffamatoire de mettre sur le même plan l’attitude des communistes face au colonialisme. Ils se sont battus contre la guerre du Rif et contre la guerre d’Indochine. Beaucoup de dirigeants anticolonialistes (comme Ho-Chi-Minh) ont été formés par ce parti. Sur l’Algérie, il y a un couac terrible. Le 8 mai 1945, quand l’armée française commence un massacre qui fera des milliers de morts à Sétif et Guelma, l’Humanité appelle à « châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l’émeute ». Mais beaucoup d’anticolonialistes ou plus tard de porteurs de valise sont issus des rangs communistes. On célèbre la mémoire de Fernand Iveton, communiste français d’Algérie rallié au FLN et guillotiné en février 1957 (le garde des sceaux était alors Mitterrand). Des militants comme Henri Alleg ou William Sportisse qui ont connu la prison ou la torture n’ont jamais « chargé » le parti communiste. Pour eux et pour beaucoup, le PCF est le parti des mort-e-s du métro Charonne. Pourtant, en tant que parti, le PCF a voté les pleins pouvoirs à l’armée en 1956 et en est resté au seul mot d’ordre « paix en Algérie ». Il aura été bien timide sur la question de l’indépendance.

    Algérie : la parole n’a jamais été dite

    On attend en vain une reconnaissance par les plus hautes autorités françaises de ce que le colonialisme a fait en Algérie sur le mode d’un Willy Brandt s’agenouillant à Auschwitz.

    Rétablissons les faits : non, la France n’a pas apporté la « modernité » en Algérie. Sauf si on considère que les colons en liesse le 13 mai 1958 à Alger (jour du coup d’État) arrachant les voiles des femmes musulmanes, c’est un acte de modernité.

    La France a pris les meilleures terres, elle a fait « suer le burnous ». Elle a divisé officiellement la population en fonction des origines et de la religion. Les juifs sont devenus français (décret Crémieux, 1870) mais pas les musulmans, le colonialisme a toujours divisé et fragmenté les sociétés dominées. Les musulmans (que la loi nommait « indigènes ») n’avaient qu’un seul droit, travailler pour leurs maîtres. Leur droit à la citoyenneté n’a jamais existé.

    Au début de l’insurrection en 1954, 90% des musulman-e-s étaient analphabètes. Après 130 ans de présence française !!

    La défaite du nazisme avec lequel beaucoup de colons avaient collaboré n’a signifié en rien un changement des rapports coloniaux. Le massacre qui a commencé le jour de la capitulation du IIIe Reich à Sétif a fait entre 3 000 et 30 000 mort-e-s.

    La guerre (1954-1962) a connu le sobriquet « d’événements ». Elle a fait périr 7 à 8% de la population de l’époque.

    Faut-il détailler ce qu’a fait notre chère armée ? La construction d’un mur miné et électrifié de 320 km sur la frontière, les massacres de villages comme à Beni Oudjehane (mai 1956), le détournement d’un avion pour enlever la direction du FLN. En 1959, Michel Rocard écrit un livre sur les camps de regroupement (il faudrait parler de camps de concentration) où l’armée française faisait mourir à petit feu la population civile démunie de tout.

    Tout a été utilisé dans cette guerre : la torture, les exécutions sommaires, le viol (que subiront des résistantes comme Louisette Ighilariz), la censure, la répression contre les Français solidaires. Cette guerre a engendré un fascisme bien français (celui de l’OAS) qui a été à deux doigts de prendre le pouvoir.

    Il aura fallu le courage et la fierté du peuple algérien, la détermination d’une petite poignée de Français (le général de la Bollardière qui démissionne de l’armée, les 121 intellectuels, le réseau Jeanson, les journalistes qui osent enquêter et parler) pour en finir avec ce crime. Il aura fallu que, malgré le silence étatique, des militants comme Jean-Luc Einaudi s’acharnent à enquêter pour faire la lumière sur les dizaines d’Algérien-ne-s de Paris jetés dans la Seine par la police de Papon le 17 octobre 1961.
    Il aura surtout fallu d’énormes pertes dans un contingent qui a fini par refuser de mourir pour les colons. Cela explique l’émergence d’un puissant mouvement populaire (500 000 personnes aux obsèques des victimes de Charonne) qui a pu imposer la fin de la boucherie.

    La vérité a été enfouie avec l’amnistie et ce non-dit a permis l’essor du Front National qui regroupait à ses débuts pleins d’anciens de l’OAS. Les Salan, Jouhaud, Massu, Aussaresses sont morts dans leur lit. On ne sait pas comment est mort sous la torture Maurice Audin et ce qu’on a fait de son corps. Il aura fallu des films comme « Avoir 20 ans dans les Aurès » (1972) ou « La bataille d’Alger » (tourné en 1966, interdit en France jusqu’à 1971) pour que la vérité crue commence à sortir.

    La colonisation n’a jamais cessé

    En 1978, François Béranger chante dans « Mamadou m’a dit » : « les colons sont partis. Ils ont mis à leur place une nouvelle élite de noirs bien blanchis … Que l’Afrique se démerde. Que les paysans crèvent. Les colons sont partis avec, dans leurs bagages quelques bateaux d’esclaves pour pas perdre la main …

    La décolonisation est un leurre. Presque partout, le colonisateur a installé ses hommes pour garantir les profits et le pillage. Entre 1955 et 1962, la France a mené une guerre totale contre les indépendantistes de l’UPC. Les estimations vont de 20 000 à 120 000 mort-e-s. La France a installé son homme (Ahidjo) au pouvoir et Jacques Foccart a obtenu en 1971 l’exécution du dirigeant de l’insurrection Ernest Ouandié.

    L’Afrique a été livrée aux multinationales. L’armée française est intervenue pour maintenir au pouvoir les pires dictateurs, ceux qui garantissent les profits miniers ou l’exportation à bas prix des matières premières. Elle a utilisé des mercenaires comme Bob Denard aux Comores. Elle n’est pas étrangère à l’assassinat de Thomas Sankara. Multinationales et armée française ont une responsabilité directe dans des massacres de masse comme ceux perpétrés au Congo-Brazzaville par Sassou Nguesso ...

    Dans les DOM-TOM, tout a été fait pour maintenir une dépendance totale vis-à-vis de la métropole. En Martinique, les Békés ont survécu à la Révolution (contrairement à la Guadeloupe où ils ont été guillotinés). Deux siècles plus tard, leurs descendants possèdent toujours l’essentiel de la production et de la distribution.
    Quand la France a testé sa bombe atomique, ça s’est fait chez les colonisés (Sahara, Polynésie).

    La colonisation est théoriquement devenue politiquement incorrecte. Mais il ne fait pas de doute que le soutien inconditionnel apporté par l’Occident à Israël vient du fait que, là-bas, la reconquête coloniale est en marche.

    En Europe vit aujourd’hui une importante population post-coloniale. Environ 10% de la population française. Une population prolétarisée que nos capitalistes sont allés chercher pendant les Trente Glorieuses. Pour eux, la colonisation ne s’est jamais arrêtée, même si la plupart ont acquis la nationalité française. La discrimination est la règle, au travail ou au logement avec la constitution d’énormes ghettos urbains. La stigmatisation contre eux continue comme au bon vieux temps des colonies. Toujours la même accusation d’être arriérés, de ne pas avoir accepté les « valeurs » de notre société. Contre eux, les contrôles au faciès et les violences policières sont la règle.

    Allez, courage, Macron ! Après une intuition comme celle que tu as eue, tu as encore du chemin à faire pour aller au fond d’une dénonciation plus que jamais nécessaire.

    Pierre Stambul dimanche 26 février 2017

    http://www.ujfp.org/

  • Semaine Anticoloniale

    affiche_semaine_2017_web.jpg

     

    MARDI 21 FEVRIER 11h

    Rassemblement Hommage à Missak Manouchian et aux FTP MOI (Francs Tireurs et Partisans de la Main d’Oeuvre Immigrée)

    RDV devant le 11 rue de Plaisance Paris 14è

    M°Plaisance

    JEUDI 23​ FEVRIER

    18h30 INAUGURATION Soirée de présentation de la campagne

    " Suspension de l’Accord d’Association UE-Israël "

    organisée par le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens et le Collectif "Trop, c’est Trop !"

    Avec les soutiens de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

    Espace Oscar Niemeyer 2 Place du Colonel Fabien Paris 19ème

    M° Colonel Fabien 

    La soirée se prolongera par un temps convivial. 

    Inscriptions à : international@pcf.fr

    19 h 00 L’ Afrique des clichés, des stéréotypes et des préjugés

    avec Georges Courade (auteur du livre L’Afrique des idées reçues, 2016, Belin)

    La Belle Etoile - Jolie Môme, 14, allée Saint-Just, La Plaine Saint-Denis

    M°Front Populaire

    VENDREDI 24 FEVRIER

    19h Retour sur l’histoire de Fernand Iveton, communiste algérien victime du colonialisme

    Il y a 60 ans, le 11 février 1957, Fernand Iveton, militant communiste rallié au FLN, était guillotiné sur l’ordre de l’État français. Il avait commis comme « crime » un acte de solidarité avec son peuple, le peuple algérien. La guerre d’Algérie durait alors depuis trois ans. Le peuple algérien paya un lourd tribut à la cause de son indépendance, certains européens d’Algérie, aux premiers rangs desquels les communistes, furent partie prenante de ce combat.

    En présence de :

    Sadek Hadjerès, ancien secrétaire du PCA

    Alain Ruscio, historien

    Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité

    Joseph Andras, romancier (sous réserves)

    Espace Niemeyer

    2 place du Colonel Fabien 75019 Paris

    M°Colonel Fabien

    SAMEDI 25 FEVRIER

    11h Projection du film d’Emmanuel Audrain Retour en Algérie

    proposé par 4ACG

    Rencontre avec Tramor Quemeneur, historien 

    Luminor 20 rue du Temple Paris 4è

    M°Hôtel de Ville

    6 euros

    VENDREDI 3 MARS

    19h30 Vernissage de l’exposition consacrée à l’Exposition Coloniale

    Soirée cabaret autour de la chanson coloniale animée par Alain Ruscio, historien

    ECS 100 rue de Charenton Paris 12è

    M°Ledru Rollin ou Gare de Lyon

    SAMEDI 4 & DIMANCHE 5 Mars SALON ANTICOLONIAL (entrée solidaire 2 euros)

    Programme en ligne dans la rubrique dédiée

    RENCONTRES DÉBATS ANIMATIONS ESPACE LIBRAIRIE STANDS DE LA SOLIDARITE INTERNATIONALE

    PRIX DU COLONIALISTE DE L’ANNEE, PRIX DU LIVRE ANTICOLONIAL

    LA BELLEVILLOISE

    21 RUE BOYER PARIS 20è

    M°Ménilmontant ou Gambetta

    SAMEDI 4 MARS

    11h Projection du film d’Emmanuel Audrain Retour en Algérie

    proposé par 4ACG

    Rencontre avec Claude Juin, ancien appelé, sociologue 

    Luminor 20 rue du Temple Paris 4è

    M°Hôtel de Ville

    6 euros

    14h30 Rencontre des Soldats du refus

    SPF - 9-11 rue Froissart Paris 3è avec Julien Lauprêtre

    MARDI 7 MARS

    19h Quand les cellules se mettent à parler

    Lecture musicale et théâtrale proposée par Samia El Ouazzani, accompagnée par Kacem Mesbahi

    Maroc, années 70’s années de plomb

    Répressions, contrôles, arrestations de militanteEs. Enfermement.

    Il y avait Saïda Menebhi, morte le 11 Décembre 1977 après 34 jours de grève, à l’âge de 25 ans. Il y avait aussi tous les autres militantEs...

    Et il y avait leur poèmes.

    Les mots comme une arme, un outil, un espace d’existence et de résistance"

    "Quand les cellules se mettent à parler..." nous porte, nous transporte, nous emporte dans les méandres poétiques des textes écrits en prison par les résistantEs marocainEs des années 70.

    Au son du oud, de la clarinette, de la flûte, du daff, du bendir... Kacem Mesbahi accompagne ces poèmes, ce voyage mémoriel, qui nous rappelle que l’écriture est un cri humain.

    CICP

    21 ter rue Voltaire Paris 11è

    M°Rue des Boulets

    Entrée 5 euros

    19h Projection-débat : Maurice Audin, La disparition un film de François Demerlac dans le cadre du 60ème anniversaire de la Bataille d’Alger

    Centre Culturel Algérien

    171 Rue de la Croix Nivert Paris 15è M°Boucicaut

    19h Réunion-débat :« Le dynamisme démographique africain est-il un risque et pour qui ? (Surpeuplement, condition des femmes et migrations) 

    Proposé par Les Amis du Monde Diplomatique

    Avec Georges Courade ,auteur du livre Les Afriques au défi du XXIème siècle,2014, Belin

    Théâtre de la Jonquière

    88 rue de la Jonquière Paris 17è M°Guy Môquet, Brochant ou Place de Clichy

    MERCREDI 8 MARS

    19h Femmes en résistance  Organisé par l’AFASPA

    Les femmes djiboutiennes contre l’impunité des viols des militaires Les femmes sahraouies

    Salle des expositions

    8 rue de la Banque Paris 2è

    M° Bourse

    21h Grandes figures militantes et évolution du statut des femmes dans les pays de l’ALBA et de la CELAC

    soirée proposée par France Cuba et El Otro Correo et animée par Hernando Calvo Ospina auteur de "Belles, Latines et Rebelles"

    Maison de l’Amérique Latine   217 bd Saint Germain Paris 7è

    M°Solférino

    JEUDI 9 MARS

    19h Quels syndicalismes dans l’Etat colonial ? Champs d’activité, interrelations, contradictions

    A l’initiative de : Union syndicale Solidaires, Sindicatu Di I Travagliadori Corsi (STC), Langile Abertzaleen Batzordea (LAB), USTKE, CNT

    Bourse du travail de Paris

    3 rue du Château d’Eau Paris 10è

    M°République

    19h Bienvenue à Madagascar un film de Franssou Prenant

    http://www.survivance.net/ document/29/69/Bienvenue

    Projection en avant-première en présence de la réalisatrice

    Invité Olivier Lecour Grandmaison

    Espace Jean Dame

    17 rue Léopold Bellan Paris 2è

    M° Sentier

    19h Racisme, medias et politiques gouvernementales

    Réunion débat avec Vincent Gay

    En partenariat : Amis du Monde Diplomatique de Saint-Denis et Sciences Pop de Saint-Denis

    La Belle Etoile – Jolie Môme

    14, allée Saint-Just

    La Plaine Saint-Denis

    M°Front Populaire

    VENDREDI 10 MARS

    18h30 Café politique Sortir l’Afrique de la servitude monétaire . A qui profite le franc CFA ?    avec Kako Nubukpo , ancien ministre du Togo, en charge de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques

    organisé par Pcf 14e et Les amis du PIT (Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal)

    32 rue Saint-Yves Paris 14e

    M°Alésia

    19h30 Rencontre avec Omar Benlaala autour de ses ouvrages La Barbe, et L’Effraction

    Librairie Libre Ere

    111 Bd de Ménilmontant Paris 20è

    M°Ménilmontant

    19h30 Afrique : comment maîtriser une urbanisation galopante : villes ingouvernables et indociles

    Réunion débat avec Georges Courade

    Salle des expositions

    8 rue de la Banque 75002 Paris

    M°Bourse

    SAMEDI 11 MARS

    10h30-18h Colloque : Notre Histoire n’est pas un roman

    organisé par Réseau International Histoire et Mémoires et Sortir du Colonialisme

    La Bellevilloise

    21 rue Boyer Paris 20è

    M°Ménilmontant

    14h - 23h La Nouvelle-Calédonie en marche vers Kanaky ?

    Point sur la décolonisation :

    - projection film

    - 1e table ronde : situation politique et sociale en Kanaky (avec des militant-e-s de l’ustke et du Mjkf (mouvement des jeune kanak en France)

    - 2e table ronde : quelle solidarité en France à l’aube du referendum de 2018.. (aisdpk, collectif solidarité kanaky, comités soutien corses, basques....)

    - Repas

    - 20h30 Concert du groupe kanak Pacific Family

    CICP

    21 ter rue Voltaire Paris 11-

    M°Rue des boulets

    11h Retour en Algérie un film d’Emmanuel Audrain

    proposé par les 4ACG

    Invité Jean-Claude Escaffit, journaliste

    Cinéma Luminor

    20 rue du Temple M°Hôtel de Ville

    6 euros

    12h-18h Initiative du réseau Indonésie

    19h-23h Expérience comparées des Kurdes et des Zapatistes

    Invité Jérôme Baschet, historien

    Débat suivi d’un concert avec Cihan et des musiciens kurdes et sahraouis

    ECS

    100 rue de Charenton Paris 12è

    M°Ledru Rollin ou Gare de Lyon

    10h Projection La bataille d’Alger

    14h Projection La terre parle arabe

    Collectif Faty Koumba

    1-3, rue Frédérick Lemaître Paris 20è

    M°Jourdain

    LUNDI 13 MARS

    19h Soirée politico-artistique autour de Haïti

    Proposée par Kreyolofoni

    Salle des Expositions

    8 rue de la Banque Paris 2è

    M°Bourse

    19h L’Espèce Humaine

    Mise en scène d’extraits de "L’espèce humaine" , livre éponyme de Robert Antelme par la Compagnie Monsieur Madame

    Mise en scène et dramaturgie Maylis Isabelle Bouffartigue - Co-dramaturgie Olivier Le Cour Grandmaison - Interprétation Diogène Ntarindwa (Atome)

    ECS

    100 rue de Charenton Paris 12è

    M°Ledru Rollin ou Gare de Lyon

    MARDI 14 MARS

    19h Hommage à José Marti, philosophe, penseur, journaliste et poète cubain

    Conférence animée par Paul Estrade professeur émérite à Paris 8

    Présentée par El Otro Correo

    Salle des expositions

    8 rue de la Banque Paris 2è

    M°Bourse

    20h Dis leur que j’existe, une histoire sahraouie 

    Film de Manu Mosset sur le militant des droits de l’Homme Sahraoui Naâma Asfari

    Les mardis de l’AFASPA

    Cinéma La Clef

    34 rue Daubenton Paris 5e

    M°Censier-Daubenton

    5 euros

    19h L’Espèce Humaine

    Mise en scène d’extraits de "L’espèce humaine" , livre éponyme de Robert Antelme par la Compagnie Monsieur Madame

    Mise en scène et dramaturgie Maylis Isabelle Bouffartigue - Co-dramaturgie Olivier Le Cour Grandmaison - Interprétation Diogène Ntarindwa (Atome)

    ECS 100 rue de Charenton Paris 12è

    M°Ledru-Rollin ou Gare de Lyon

    MERCREDI 15 MARS

    19h L’Espèce Humaine Mise en scène d’extraits de "L’espèce humaine" , livre éponyme de Robert Antelme par la Compagnie Monsieur Madame

    Mise en scène et dramaturgie Maylis Isabelle Bouffartigue - Co-dramaturgie Olivier Le Cour Grandmaison - Interprétation Diogène Ntarindwa (Atome)

    ECS 100 rue de Charenton Paris 12è

    M°Ledru Rollin ou Gare de Lyon

    19h Soirée organisée par la Campagne de solidarité avec la Palestine BDS (Boycott désinvestissement Sanctions)

    CICP

    21 ter rue Voltaire Paris 11è

    M°Rue des Boulets

    19h Quel avenir pour une Afrique divisée et dépendante, jeune et convoitée ?

    avec Georges Courade, auteur du livre Les Afriques au défi du XXIème siècle, 2014, Belin)

    Le Lieu-dit 6 rue du Sorbier Paris 20è M°Ménilmontant

    Sortie nationale de Bienvenue à Madagascar, film de Franssou Prenant   Séance à 13h50 et 20h du 15 au 21 mars Rencontres autour du film

    Reflet Médicis 3 rue Champollion Paris 5ème M°Cluny-La Sorbonne   Tarif 9.30 € et réduit 6.90 €

    JEUDI 16 MARS

    19h30 "Peuples autochtones - WATER IS LIFE ! AGUA ES VIDA ! - On ne peut pas coloniser l’eau qui coule ! - De la Guyane dite "française" aux terres sioux lakota de Standing Rock !"

    organisé par le CSIA-Nitassinan

    CICP

    21 ter rue Voltaire Paris 11è

    M°Rue des Boulets

    19h Algérie du Possible film de Viviane Candas

    Projection en présence de la réalisatrice

    Espace Jean Dame

    17 rue Léopold Bellan Paris 2è

    M°Sentier

    19h Les survivances coloniales entre la France et l’Algérie. La solidarité syndicale comme arme de lutte

    Avec Stéphane Enjalran (Solidaires) Frençois Gèze, et un-e membre de la CGATA (confédération générale autonome des travailleurs algériens )

    Bourse du travail Salle Hénaff 85 rue Charlot Paris 3è M° République ou Filles du Calvaire

    19h30 Présentation du livre d’Amel Chaouati Les Algériennes du Château d’Amboise, en présence de l’auteure

    Librairie Envie de Lire

    16 Rue Gabriel Péri Ivry-sur-Seine M°Mairie d’Ivry

    VENDREDI 17 MARS

    19h Le Gang ses Antillais, film de Jean-Claude Barny

    Projection en présence du réalisateur et de l’historien Amzat Boukari Yabara

    Ciné 104

    104 avenue Jean Lolive

    M°Hoche ou Eglise de Pantin

    6 euros

    19h Le rôle du Maroc dans les réseaux Françafrique

    proposé par l’AMDH

    Salle des expositions

    8 rue de la Banque Paris 2è

    M°Bourse

    Du 17 mars au 22 avril La Compagnie Jolie Môme joue L’Exception et la règle de Bertold Brecht

    Vendredi, samedi à 20h30, dimanche à 16h

    La Belle Etoile

    14 rue Saint-Just, La Plaine, Saint-Denis - M° Front Populaire

    Renseignements et réservations 01 49 98 39 20

    www.cie-joliemome.org

    Les représentations des dimanches seront accompagnées de rencontres

    20h Mon Algérie film sur Raymond Hannon

    Cinéma l’Etoile

    1 allée du Progrès La Courneuve

    SAMEDI 18 MARS

    11h Retour en Algérie Film d’Emmanuel Audrain

    proposé par les 4ACG

    Invité Gilles Manceron, historien et journaliste

    Cinéma Luminor

    20 rue du Temple M°Hôtel de Ville 6 euros

    14h Initiative du Réseau indonésie

    Section du PCF 10 rue Victor Hugo Montreuil

    M°Croix de Chavaux ou Mairie de Montreuil

    DIMANCHE 19 MARS

    Marche pour la justice et la dignité, à l’appel des familles des victimes de crimes policiers

    RDV 14h Place de la Nation

    19h Poétiques de la résistance

    Maison de la Poésie

    157 rue Saint Martin Paris 3è

    M°Rambuteau

    5 euros

    LUNDI 20 MARS

    18h30 Vernissage de l’exposition proposée par les 4 ACG, "Un appelé en Algérie se souvient" (jusqu’au 30 mars)

    Salle des expositions

    8 rue de la Banque Paris 2è

    M°Bourse

    MARDI 21 MARS

    Du 21 mars au 11 avril Les 11 mois et 20 jours de la République de Mahabad    Comment en 1946, les Kurdes d’Iran se sont affranchis pendant 11 mois et 20 jours du pouvoir central iranien.

    Exposition de documents d’archives par Esmaell Mameli

    Projection du film documentaire "11 mois et 20 jours de bonheur et de joie" Écrit par Esmaell Mameli

    Commune d’Aligre 3 rue d’Aligre Paris 12ème

    SAMEDI 25 MARS

    11h Retour en Algérie D’Emmanuel Audrain

    Invitée : Florence Beaugé, journaliste

    Luminor

    20 rue du Temple Paris 4è

    M°Hôtel de Ville

    6 euros.

    DIMANCHE 26 MARS

    10h Projection Ben Barka

    14h Projection Les 18 fugitives

    Collectif Faty Koumba

    1-3, rue Frédérick Lemaître Paris 20è M°Jourdain

    MERCREDI 29 MARS

    1947-2017 : L’insurrection malgache : Histoire universitaire- Mémoires Populaires

    organisée par Mémoires de Madagascar

    INALCO (amphi 7)

    65 Rue des Grands Moulins Paris 13è

    M°Bibliothèque François Mitterrand

    JEUDI 30 MARS

    18h30 Mon Algérie Film sur Raymond Hannon

    Hotel de Ville de Paris

    4 rue Lobeau Paris 75004

     

    Programme

     

    http://www.anticolonial.net/