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Djibouti

  • Nouveautés sur "Afriques en Lutte"

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    Mobilisation pour la libération des prisonniers politiques sahraouis

    Quelques infos sur la mobilisation sur la question sahraouie dans les semaines qui viennent, notamment dans le cadre de la 12ème Semaine anticoloniale et antiraciste qui se tiendra du 4 au 20 mars à Paris mais aussi en région (voir le programme actualisé sur www.anticolonial.net). Les associations sahraouies et de soutien à la cause sahraouie sont particulièrement intéressées par plusieurs évènements : Soirée d’ouverture le jeudi 23 février à 18h au siège du PCF place du Colonel Fabien centrée sur (...)

    "Tunisie : six ans après la Révolution, les mouvements sociaux se multiplient"

    Le Comité pour le respect des libertés des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID), - l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (...)

    Tunisie : Le parlement devrait amender le projet de loi sur les stupéfiants Il faut supprimer les peines de prison pour les simples utilisateurs

    Le parlement tunisien devrait amender le projet de loi sur les stupéfiants qui lui a été présenté, afin d’en renforcer les dispositions en matière de droits humains, ont déclaré aujourd’hui Human Rights Watch, Avocats sans Frontières et la Ligue (...)

    Djibouti : Condamnation de la réception d’Ismaël Omar Guelleh à l’Elysée et appel à manifester

    La réception en visite officielle d’Ismaël Omar Guelleh en France est inacceptable pour les citoyens du monde que nous sommes. Elle constitue un dénigrement manifeste des droits des Djiboutiens à la démocratie et à la liberté déjà totalement bafoués (...)

  • Djibouti : choléra (Afriques en Lutte)

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    Le choléra tue toujours en silence à Djibouti alors que le département Ministériel de la Santé brille par son absence de réponse à cette terrible maladie.

    Après les régions du NORD le choléra a élu domicile dans la Capitale surtout dans les quartiers populaires à BALBALA et PK12.

    Il ne se passe pas un jour sans que la maladie emporte plusieurs djiboutiens de tout âge confondu.

    Face à cette situation terrible, que fait le Ministère de la Santé ? Rien ! Le petit centre hospitalier de PK12 où sont traités les malades atteints de choléra est débordé car le manque du personnel soignant et le déficit de l’infrastructure sont criants et enfin les responsables de la Santé publique sont loin de la volonté de palier à cette situation déplorable.

    En attendant les djiboutiens meurent en silence faute de volonté politique pour arrêter le choléra.

    La LDDH dénonce et condamne sans réserve le comportement irresponsable et le manque de volonté politique au sommet du Ministère de la Santé et lance la présente alerte à l’adresse de la Communauté nationale et internationale pour que les victimes de choléra soient secourues !

    Le Président de la LDDH OMAR ALI EWADO

    21 décembre 2016 Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)

    http://www.afriquesenlutte.org/

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

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    Manifestation féministe à Rabat

    Samedi 18 juin à 21H30, une manifestation féministe s’est tenue sur l’esplanade du parlement, à Rabat. La manifestation, qui a regroupé plusieurs associations et collectifs d’associations féministes, a aussi vu la participation de personnalités du milieu associatif, dont Khadija Ryadi, ex-présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), ou encore Ahmed El Haij, l’actuel président de l’association. Les participantes ont brandi des pancartes appelant à la parité et à l’égalité des sexes, (...)

    L’UE risque d’alimenter les violations des droits des réfugiés et des migrants en Libye

    L’Union européenne (UE) projette de coopérer plus étroitement avec la Libye en matière de migration, au risque de favoriser les mauvais traitements endémiques et la détention pour une durée indéterminée, dans des conditions terribles, que subissent des milliers de réfugiés et de migrants, a déclaré Amnesty International. En mai, faisant suite à une demande du nouveau gouvernement libyen, l’UE a annoncé son plan axé sur la prolongation pendant un an de l’opération Sophia, sa mission navale de lutte contre (...)

    Tunisie - Tataouine : Grève de trois jours des employés de la société pétrolière SODAPES

    Abdallah Ben Jabeur, membre du syndicat de base de SODAPES, a indiqué ce mardi 21 juin 2016, à la TAP, que les employés de la société pétrolière à Tataouine entament une grève de trois jours, à partir d’aujourd’hui. Cette grève, indique la même source, a (...)

    Une pétition demande la restitution à Alger des crânes des insurgés de Zaatcha, entreposés dans les sous-sols du musée de l’Homme, à Paris.

    Ils sont numérotés, entreposés dans des boîtes, dans les armoires métalliques de quelque obscur sous-sol du musée de l’Homme, à Paris. Les crânes des résistants algériens tués, puis décapités en 1849, lors de la célèbre bataille de Zaatcha, furent longtemps (...)

    OÙ VA DJIBOUTI ?

    Va-t-on vers un scénario similaire à celui de la Somalie, du Burundi ou du Sud Soudan ? Sur ce petit territoire, trois acteurs se font face : les bases militaires étrangères, le régime et la population djiboutienne. Qu’en est-il de l’opposition ? (...)

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

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    Contre les viols par l’armée djiboutienne et l’impunité, grève de la faim de 10 femmes Djiboutiennes

    Contre les viols par l’armée djiboutienne et l’impunité, grève de la faim de 10 femmes Djiboutiennes Dix femmes de Djibouti, résidant en Belgique entament une grève de la faim, le 25 avril 2016, dans la continuité des actions menées à Cachan (France) Pour dénoncer les viols des Femmes Afar par des soldats djiboutiens qui continuent dans l’impunité totale depuis septembre 1993, dans le Nord et le Sud-Ouest du pays. Elles entendent protester contre ces violences et briser le mur de silence érigé autour (...)

    Brèves manifestations au Caire contre le pouvoir

    Des dizaines de personnes ont manifesté hier au Caire contre le gouvernement du président Abdel Fattah el-Sissi. Pour ce 25 avril, jour férié commémorant la restitution du Sinaï par Israël en 1982, plusieurs mouvements laïcs et de gauche avaient (...)

    Elections présidentielles 2016 : un recul pour les institutions et la démocratie à Djibouti

    A. Contexte Après plus de trois (3) ans d’une crise politique sans précédent suite aux élections législatives du 22 février 2013 contestées et dénoncées par l’opposition et dont le pouvoir n’a jamais voulu publier les résultats. Après plus de trois (...)

    Mauritanie : La Cour suprême doit annuler la condamnation à mort d’un journaliste blogueur

    Reporters sans frontières (RSF) demande solennellement à la Cour suprême mauritanienne de revenir sur la condamnation à la peine capitale du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir. Jugé pour apostasie le 24 décembre 2014, le journaliste non (...)

  • L’heure est venue de libérer le peuple de Djibouti (Afriques en Lutte)

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    C’est ici, à Djibouti, que les Etats-Unis ont leur seule base militaire de tout le continent.

    La Chine, qui profite du pays pour son propre enrichissement, y construit la sienne, de même que la Russie et le Japon. En un temps record, le petit Djibouti sera bientôt l’hôte du plus grand nombre de soldats étrangers au kilomètre carré.

    Le président, Ismaïl Guelleh, a fait de Djibouti un allié dans la « guerre contre le terrorisme ». De là, Washington fait voler sa deuxième plus grande flotte de drones, à la fois sur la côte somalienne contre les Chabab et à travers le détroit de Bab Al-Mandeb, vers le Yémen, l’Irak et au-delà.

    « Guerre contre le terrorrisme »

    Djibouti va organiser une élection présidentielle vendredi 8 avril. Le parti du président Ismaïl Guelleh, le Rassemblement populaire pour la démocratie, contrôle actuellement les 65 sièges du Parlement, un monopole malsain. L’opposition a d’ores et déjà appelé au boycottage de ce scrutin.

    Deux jours avant Noël, le 23 décembre 2015, la police du régime a ouvert le feu sur une manifestation pacifique dans la capitale, la ville de Djibouti, tuant plusieurs dizaines de personnes et en blessant beaucoup d’autres.

    Ismaïl Guelleh a de nouveau modifié la Constitution pour s’ouvrir la voie d’un quatrième mandat à la prochaine élection, même s’il avait promis que son troisième mandat – déjà inconstitutionnel en 2011 – serait le dernier. Depuis l’indépendance, obtenue de la France en 1977, le pays n’a eu que deux dirigeants : M. Guelleh et son oncle.

    Toutes les agences non gouvernementales présentes dans le pays – Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters sans frontières – classent Djibouti parmi les pays les plus pauvres. La richesse de l’élite dirigeante contraste avec la majorité de la population qui n’a pas accès à l’eau, à la nourriture ni à l’assainissement.

    La torture est courante, et le meurtre « extra judiciaire », l’exil ou la disparition forcée sont le sort de tous ceux qui se lèvent contre les actions de l’Etat. Pourtant, Djibouti est un membre de la Cour pénale internationale (CPI) et l’un des plus proches alliés de la France.

    Nous avons entendu à maintes reprises que la « guerre contre le terrorisme » est menée pour rendre le monde sûr pour la démocratie. Si Djibouti est si stratégique pour les grandes puissances, sûrement la stabilité est-elle une clé pour maintenir son rôle en tant que partenaire. La stabilité à long terme dépend du respect des droits de l’homme. La liberté du peuple est un droit, garanti par de nombreuses conventions de l’Organisation des Nations unies.

    Aux nations éprises de paix

    Depuis la Révolution française de 1789, l’histoire moderne a compté beaucoup de dictateurs qui ont poussé leur peuple trop loin, entraînant le chaos et la misère. Et parfois le génocide.

    Nous, les soussignés, sommes des universitaires, des professeurs et chargés de cours sur l’étude du génocide et des droits de l’homme. Nous appelons la France, les Etats-Unis, les membres de l’ONU, l’Union africaine et toutes les nations éprises de paix à surveiller les élections du 8 avril, et de donner au peuple de Djibouti le droit à un gouvernement de leur choix. 8 avril 2016 

    Signataires:

    Charikleia Kefalidou, université de la Sorbonne (France) ; Docteur Kjell Anderson, Insitut pour la justice de La Haye (Pays-Bas) ; Professeur Allan Moore, université d’Hamilton (Ecosse) ; Docteur Elihu Richter, université de Jérusalem (Israël) ; Professeur Naupess K Kibiswa, université de Kinshasa (République démocratique du COngo) ; Docteur Ali Mahmud, université d’Erbil (Irak) ; Docteur Mark D. Kielsgard, université de Hongkong (Chine) ; Professeur Andrew Woolford, université de Winnipeg (Canada) ; Professeur Christiane Allsop, université de Boston (Etats-Unis) ; Docteur Beth Lilach, Holocaust Memorial and Tolerance Center de New York (Etats-Unis) ; Docteur Joseph Psotka, psychologue à l’Institut de recherche de l’US Army de Washington (Etats-Unis) ; Professeur Gregory Stanton, fondateur du Genocide Watch de Washington (Etats-Unis)

    Source : http://www.lemonde.fr/afrique

    http://www.afriquesenlutte.org/djibouti/article/l-heure-est-venue-de-liberer-le

  • Djibouti : terreur électorale à l’ombre des bases militaires et dans l’indifférence internationale (Afriques en Lutte)

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    L’élection présidentielle djiboutienne est prévue les 8 et 22 avril.

    Depuis qu’il a succédé à son oncle il y a 17 ans, Ismaël Omar Guelleh a déjà imposé à son peuple 3 présidentielles et 3 législatives fraudées ou au résultat inversé. En 2010, il a fait supprimer de la constitution par le parlement la limite de deux mandats de 5 ans. Confrontée à des processus électoraux sans démocratie, l’opposition a boycotté les législatives de 2008 puis la présidentielle de 2011.

    Pour les législatives de 2013, les démocrates se sont unis dans la coalition Union pour le Salut national (USN). Ces législatives ont atteint le comble africain en terme d’inversion du résultat, puisque la majorité à l’assemblée a été complètement inversée en fonction de chiffres entièrement fictifs basés sur aucun procès verbaux issus des bureaux de votes. Aussitôt, en argumentant sur logique militaire régionale, Ismaël Omar Guelleh a obtenu un soutien diplomatique croisé franco-européen[1] qui deviendra une cause de détérioration de la situation politique en 2015 et 2016. En 2013 et 2014, l’USN a refusé de siéger.

    L’inversion extrême du résultat a cependant alerté les diplomates internationaux en particulier ceux de l’Union européenne (Ue) sur la gravité de la situation et le risque de fracture entre population et pouvoir. L’Ue a corrigé sa position suite à la désapprobation du parlement européen en juillet 2013[2], en réclamant à partir de mai 2014 la publication des Procès Verbaux des législatives[3]. En 2014, les diplomates européens et français ont accompagné une négociation entre l’USN et le pouvoir pour désamorcer les tensions électorales[4]. Cette négociation a abouti le 30 décembre 2014 à un compromis très médiatisé, l’Accord-cadre. Cependant, en 2015, l’attention internationale sur le processus électoral s’est relâchée, laissant la possibilité au président de contre-attaquer.

    Ismaël Omar Guelleh, poussé par son clan, a refusé de suivre l’Accord-cadre sur ses points principaux : le statut et le respect de l’opposition, une commission électorale indépendante paritaire. Trois mois avant le scrutin, il a montré sa volonté de s’imposer pour un quatrième mandat en dehors des règles de la démocratie, interrompant brutalement le processus de démocratisation. Le 21 décembre, la garde présidentielle et l’armée ont tiré sur les participants d’une réunion privée, faisant au moins 27 morts[5], sans compter les disparus[6]. Le même jour, la police a tiré sur les dirigeants de la coalition de l’opposition, l’Union pour le Salut National (USN) en réunion. Le président de l’USN, Ahmed Youssouf Houmed, 75 ans, blessé, a dû être opéré. L’ancien ministre Hamoud Abdi Souldan et le député Saïd Houssein Robleh ont été blessés par balle. Le secrétaire général de l’USN et maire de Djibouti, Abdourahman Mohamed Guelleh, a été arrêté. D’autres membres de l’USN et le défenseur des droits humains Omar Ali Ewado ont été faits prisonniers sans charges[7]. Fin mars 2016, Abdourahman Mohamed Guelleh et Hamoud Abdi Souldan sont « toujours en mandat de dépôt à prison centrale de Gabode »[8].

    Ismaël Omar Guelleh a ainsi mis à mort l’Accord-cadre du 31 décembre 2014 qui était soutenu par les diplomates internationaux[9]. Depuis les violences qui ont provoqué assez peu de réactions internationales, en dehors de la réaction de l’Ue, il est décomplexé dans ses attaques contre l’USN. Il a cherché à détruire son unité et à attiser les divergences. Le 31 décembre 2015, suite à l’exclusion des députés de l’opposition, une loi instaurant l’Etat d’urgence empêchant la vie politique pendant deux mois renouvelables a été adoptée par le parlement[10]. Il impose un processus électoral déterminé par la répression de l’opposition. Le ministre de l’intérieur a refusé la participation au scrutin à plusieurs partis de la coalition USN et a attribué le statut légal de plusieurs partis de l’USN à des membres corrompus. Il a exclu du scrutin, par ses manœuvres, la coalition d’opposition telle qu’elle s’était construite en 2013. En violation de la loi, le 28 mars, la Cour constitutionnelle a refusé de permettre la vérification de la liste électorale.

    Le président Ismaël Omar Guelleh s’appuie sur la position stratégique du pays, proche du Moyen-orient et de la Somalie, et sur les bases militaires étrangères. Il est soutenu par un clan profitant des richesses et en particulier des loyers des bases militaires[11]. Après son coup de force, certain que la communauté internationale accorde sa priorité à sa politique militaire au Moyen-Orient par rapport à la démocratie et les droits humains à Djibouti, il fait venir le premier contingent d’une base militaire chinoise[12] et vient de négocier l’ouverture d’une base militaire saoudienne[13].

    Son entêtement à se maintenir au pouvoir risque d’entrainer, comme lors des législatives de 2013, une communauté internationale passive vers le cautionnement d’un arrêt du processus de démocratisation. Déjà, début 2013, l’Ue s’était refusée de mettre en danger son action militaire dans la lutte contre la piraterie maritime sévissant au large des côtes somaliennes, importante dans le démarrage d’une Politique de sécurité et de défense commune (PSDC)[14], et cette position avait permis au président de franchir le cap des législatives.

    Le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, a laissé en 2014 et 2015, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, décider de la politique française en Afrique. Ce dernier s’est rendu à Djibouti fin juillet 2015, mettant l’accent sur les questions sécuritaires au moment où les questions électorales auraient dû s’imposer en priorité[15]. Début janvier 2016, l’ambassadeur de France, Serge Mucetti, rejeté par Ismaël Omar Guelleh, a été remplacé par Christophe Guilhou, ancien directeur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme au sein de l’Organisation internationale de la francophonie. Jean-Yves Le Drian a envoyé, les 8 et le 9 mars 2016, le Chef d’Etat major de l’armée française, le général Pierre de Villiers à Djibouti[16]. Le 18 mars, le nouveau ministère des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, s’est félicité d’un progrès entre l’Erythrée et Djibouti permettant d’« apaiser la situation dans la corne de l’Afrique, région fragile et en proie au terrorisme »[17].

    Le 22 mars, Jean-Marc Ayrault a reçu le ministre des Affaires étrangères djiboutien, Mahamoud Ali Youssouf. Ils ont « évoqué le climat politique, à l’approche des élections »[18], sans qu’aucune condamnation n’apparaisse. Le ministre a ensuite pu discuter avec le secrétaire d’État chargé du développement et de la Francophonie, André Vallini, sur le « développement social et économique », alors que le pays, dont les caisses sont alimentées par les loyers des bases militaires, sombre dans la dictature forte. La vision française de Djibouti comme zone militaire et le soutien à la dictature continue pendant la préparation d’un nouveau coup d’Etat électoral.

    En 2016 encore, quelques dizaines de morts avant une élection au Congo Brazzaville ou à Djibouti ne suffisent pas pour déclencher des sanctions internationales. Les démocrates africains sont peu soutenus, faute de droit international dans le domaine des processus électoraux. Une élection présidentielle crédible et transparente n’est plus possible à Djibouti en avril 2016. L’USN est partagée entre partisans d’un boycott et partisans d’un candidat issu de l’USN[19]. Au final, le président sortant pourrait tenter une inversion de résultat au moment de la compilation des Procès Verbaux, puisqu’il ne dispose que d’un électorat réduit, au second tour, ou directement en s’attribuant 50% au premier tour, comme Denis Sassou Nguesso vient de le faire.

    Si les résultats sortis des bureaux de vote et les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne sont pas conformes, la population djiboutienne qui a observé le printemps en Afrique du nord en 2011 et s’est déjà fortement mobilisée pacifiquement suite à l’inversion du résultat des législatives de 2013, n’acceptera pas l’immobilisme dans la répression.

    A Djibouti, la communauté internationale et africaine se retrouve une nouvelle fois prise à témoin. Elle est actuellement silencieuse. Les acteurs internationaux, en particulier les pays possédant une base militaire, sont interpellés sur l’arrêt du processus de démocratisation. Une vision conservatrice de Djibouti, associé au Moyen-Orient sans démocratie, dans les compromis avec la dictature, s’oppose à la volonté de la population djiboutienne. Dans la Corne de l’Afrique, aussi la paix ne s’installera durablement qu’en s’appuyant sur la démocratie et l’Etat de droit. Un clivage entre militaires et diplomates français et européens, et population, risquerait de pousser une partie de cette population, si ce n’est pas vers le désespoir, vers d’autres voies, en pratique et intellectuellement.

    C’est pourquoi, le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique recommande au gouvernement français de :

    - · condamner le massacre du 21 décembre 2015 et l’arrêt du processus électoral par la répression de l’Union pour le Salut National, et d’exiger la libération des prisonniers politiques, en particulier d’Abdourahman Mohamed Guelleh et d’Hamoud Abdi Souldan,
    - · demander au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies d’enquêter sur les violations des droits humains lors du processus électoral[20],
    - · faire pression sur le gouvernement djiboutien pour que soient respectées les libertés constitutionnelles, en particulier le droit de manifester, et les droits humains pendant la période électorale,
    - · exiger un dialogue entre gouvernement djiboutien et partis d’opposition de l’USN concernant un rassemblement des résultats et de la publication de résultats détaillés vérifiables,
    - · dénoncer toute fraude, tout manquement à la transparence garantissant la valeur des résultats, et toute inversion de résultat probable qui pourraient advenir au premier et second tour de la présidentielle,
    - · se concerter avec les Nations-Unies, l’Ue, l’Ua pour prévenir une crise électorale majeure après le scrutin et un blocage définitif du processus de démocratisation, et éviter que les stratégies militaires régionales conduisent par défaut à un soutien d’un régime non-démocratique,
    - · se concerter avec l’Ue pour adapter la coopération européenne[21] en fonction du respect de la qualité du processus électoral et de l’accord-cadre du 30 décembre 2014, en entamant la procédure de consultation prévue dans l’accord de Cotonou, y compris à l’article 96,
    - · considérer la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique en évitant à Djibouti le soutien d’un régime non-démocratique et la confusion entre personnalité au pouvoir et fonction présidentielle,
    - · réorienter la politique française en Afrique dans le sens d’un soutien accru à la démocratie, en limitant l’influence de la politique de défense et sécurité et de ses acteurs, en particulier au Tchad et à Djibouti.

    7 avril 2016 par Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politique en Afrique

    14 signataires :

    Union pour le Salut national (USN), Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD), Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo), Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD, Congo Brazzaville), Forces vives tchadiennes en exil, Rassemblement National Républicain (RNR, Tchad), Union des Populations du Cameroun (UPC), Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE, Bruxelles et Paris), Conseil National pour la Résistance - Mouvement Umnyobiste (CNR-MUN/Cameroun), Mouvement pour la Restauration Démocratique en Guinée Equatoriale (MRD), Amicale Panafricaine, Afriques en lutte, Parti de Gauche, Europe Ecologie les Verts (EELV).

    http://www.afriquesenlutte.org/djibouti/article/djibouti-terreur-electorale

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

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    Appel urgent pour les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik en grève de la faim à la prison de Rabat-Salé

    Au Conseil national des droits de l’homme (CNDH), À la Délégation interministérielle pour les droits de l’homme, Au ministère de la justice du Maroc Constitué le 25 février 2016, le comité de grève des prisonniers sahraouis de Gdeim Izik à la prison de Rabat-Salé a décidé de déclencher, à partir du 1er mars, une grève de la faim illimitée. 13 des 21 prisonniers se sont engagés dans cette action au nom de tout le groupe, qui comporte des prisonniers malades ou très affaiblis par les années de détention et (...)

    Solidarite avec les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim illimitée

    Les 24, 25 et 26 mars Place de la République à Paris GREVE DE LA FAIM SOLIDAIRE avec les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim illimitée depuis le 1er mars à la prison de Rabat-Salé au Maroc Aujourd’hui, 22 mars, cela fait 22 jours (...)

    Djibouti : de l’Etat d’urgence à la terreur électorale

    L’élection présidentielle sent le souffre à Djibouti. Pour être plus juste, on devrait dire que toutes les élections dans ce petit Etat de la corne de l’Afrique sont sujettes à des tensions extrêmes depuis que le président Ismaïl Omar Guelleh a mis en (...)

    Le réseau africain pour l’annulation de la dette, solidaire avec Attac Cadtm Maroc

    Le Maroc devait accueillir, du 26 au 30 avril 2016, la réunion de l’Assemblée mondiale du réseau (AMR) du Cadtm ainsi que celles de ses réseaux continentaux, telle que l’Assemblée régionale du réseau Cadtm Afrique. Le choix du Maroc comme terre (...)

  • Halte aux tortures à Djibouti (Afriques en Lutte)

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    Mr Houmed Ismael âgé de 23 ans sans aucun engagement politique, a été arrêté puis torturé par le chef de brigade Abdourahman Askar et ses collègues dans les locaux de la gendarmerie de Tadjourah. Il a succombé aux tortures le 14 février, son corps n’a pas été restitué à sa famille.

    La gendarmerie de Tadjourah n’est pas à son coup d’essai, s’agissant des tortures. Toutes les personnes arrêtées subissent des sévices corporels et des traitements inhumains et dégradants.

    Les gendarmes de Lac Assal (55 km de la capitale)
    -  ont exécuté le 23 août 2015 un jeune djiboutien Ali Mohamed Haïssama ;
    -  ont arrêté et torturé le 3 octobre Badoul Yussuf et Yussuf Houmad parce qu’ils ont des frères parmi le FRUD ; le 9 février 2016, 8 autres personnes.

    Les gendarmes de Tadjourah
    -  Ont arrêté le 8 octobre 2015, 10 personnes dont 3 femmes qui furent férocement torturées par le chef de brigade Abdourahman Askar, à cause de leurs liens de parenté avec les membres du FRUD

    Le Service de Documentation et de Recherche (SRD) de la gendarmerie basé à la brigade nord de la capitale est tristement célèbre pour être un lieu de torture où on inflige toutes formes de sévices, indistinctement aux politiques, aux défenseurs des droits humains, aux femmes ainsi qu’aux civils innocents.
    -  Mi-octobre 20 personnes dont 5 femmes arrêtées dans le district d’Obock et dans la capitale ont été transférées au SRD de la gendarmerie où elles furent systématiquement torturées ;
    -  Toujours au mois d’octobre, 12 jeunes sympathisants de l’USN ont été pris à parti au SRD où ils ont subi de mauvais traitements.
    -  Après l’ignoble massacre de Yonis Moussa (sous clan-Issa) à Buldhuko où 27 personnes ont été tuées selon la FIDH par les forces de l’ordre le 21 décembre, 10 membres de cette communauté dont 3 femmes ont en plus été arrêtées et ont subi des tortures au SRD le 22 et 23 décembre.

    En République de Djibouti, les tortures se pratiquent depuis 38 ans dans l’impunité totale, à tel point que la gendarmerie est devenue le corps des tortionnaires !

    Nos organisations demandent :

    -  l’arrêt immédiat des tortures à Djibouti et le jugement des tortionnaires ;
    -  la suspension de la coopération française avec la gendarmerie de Djibouti ;
    -  l’enquête sur les tortures infligées à Mr Houmad Ismael

    Paris, le 18 février 2016

    Pour l’ORDHD, A COLOMBA

    Pour l’AFASPA, Jean-Paul ESCOFFIER, Président

    1er mars 2016 par AFASPA, ORDHD

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-est/djibouti/article/halte-aux-tortures-a-djibouti

  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

    5 février 2016 par Samir Amin

    Les protestations de masse ont repris en Tunisie, depuis le 20 janvier, à Kasserine, puis à Tunis et dans tout le pays. Comme prévu, la poursuite par le gouvernement d’une prétendue « union nationale » (qui va des islamistes de Nahda à la gauche, en passant par les Bourguibistes et les rescapés du régime défunt de Ben Ali) d’une politique néolibérale, n’a permis aucun progrès social depuis cinq ans et a même conduit à la poursuite de la dégradation des conditions sociales. Les éloges inconsidérés prodigués (...)

    Tunisie Kasserine

    Manifestation des abolitionnistes à Nouakchott

    Des militants et sympathisants de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), ont manifesté ce mardi 02 février, Nouakchott. Massé devant la représentation de l’Organisation des Nations Unies à Nouakchott, les manifestants ont (...)
     

    Djibouti : Exigeons la libération d’Omar Ali Ewado

    La condamnation d’Omar Ali Ewado, Secrétaire général adjoint du syndicat des enseignants du primaire à Djibouti, à trois mois de prison fait suite à un harcèlement sans relâche du gouvernement depuis décembre de l’année dernière. Omar, qui est également (...)
  • Nouveautés sur Afriques en Lutte

    http://fr.allafrica.com/download/pic/main/main/csiid/00251159:2063986d0c86ea47fa2e904731722e46:arc614x376:w360:us1.png

    DJIBOUTI : LA PLATEFORME PANAFRICAINE EXIGE LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET LE RESPECT DES DROITS DE L’OPPOSITION POLITIQUE

    Dans la suite logique de sa volonté de "Présidence à vie", le président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, après avoir modifié la constitution en octobre 2010, brigue, quoi qu’il en coûte au peuple djiboutien, un quatrième mandat. Le contexte sécuritaire international particulièrement tendu de ces dernières semaines suite à différents attentats terroristes a été le prétexte de la prise d’un décret en date du 25 novembre 2015 instaurant l’Etat d’urgence à Djibouti. (...)

    Tunisie : une adolescente de 17 ans risque la prison pour des statuts Facebook

    Afraa Ben Azza, jeune fille un peu bohême, aux larges boucles châtain, devrait passer son bac l’an prochain. Son intérêt pour la philosophie et l’histoire l’a conduite à la filière littéraire. Mais l’adolescente tunisienne de 17 ans, originaire du Kef, à deux cents kilomètres à l’ouest de la capitale, a d’autres soucis en tête. Elle risque la prison pour des publications sur Facebook. Accusée d’outrage à agent et atteinte à l’institution sécuritaire, elle doit comparaître le 31 décembre devant le juge pour (...)

    Djibouti : IOG massacre son opposition sous les yeux indifférents de la communauté internationale

    Le Président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh (IOG, au pouvoir depuis 1999) qui brigue un quatrième mandat en muselant l’opposition regroupée dans une Union pour le Salut National (USN) a profité des attentats de Paris pour décréter un état d’urgence. (...)

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-est/djibouti/article/harcelement-contre-les

    Lutte pour les retraites au Maroc

    Les syndicats annoncent un sit-in devant le parlement le 12 janvier et décident de porter plainte contre le gouvernement. Quatre centrales syndicales (UGTM, UMT, CDT, FDT) organisent le 12 janvier un sit-in devant le parlement en réaction aux (...)