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Syndicats

  • Nouveautés "Tunisie"

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    Tunisie : Le sud du pays en ébullition (NPA)

    Tunisie : soutien du Front populaire aux luttes dans le sud tunisien (ESSF)

    Tunisie : Solidarité avec les manifestations pour l’emploi et le développement! (Union Syndicale Solidaires)

  • Plusieurs syndicats ont dénoncé les représailles contre le délégué Large soutien au syndicaliste suspendu d’Algérie Poste à Béjaïa (Algéria Watch)

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    L’interpellation par la police d’un représentant des travailleurs d’Algérie-Poste n’est pas du goût du syndicat du secteur.

    Ainsi, le Syndicat national autonome des postiers (Snap) a dénoncé cette interpellation de leur camarade, informant que le syndicaliste Younsi Amar a passé, hier, quatre heures d’interrogatoire au commissariat de police de Sidi-Aïch.

    Le syndicat a affirmé, en outre, que “c’est la deuxième fois, en l’espace de deux jours, qu’il est entendu par les officiers de police à propos de son appartenance au Snap”. Et devant la teneur de ces interrogatoires, ils ont déclaré que l’on est bien dans le cas d’une “ingérence dans le fonctionnement d’une organisation syndicale légalement constituée”. Pis, elle constituait “une violation grave des conventions internationales ratifiées par l’Algérie”.

    Il y a lieu de signaler que les représentants des syndicats autonomes de la wilaya de Béjaïa (Cnapeste, Unpef, Cela, Satef, Snap, Snte et Sntfp), réunis jeudi dernier au siège du Cnapeste, ont dénoncé avec virulence les dépassements enregistrés à l’encontre des syndicalistes et des fonctionnaires. Ils ont condamné “le comportement du directeur de wilaya des postes” et s’étaient élevés contre “les suspensions dont sont victimes les syndicalistes, particulièrement celle de (leur) camarade Amar Younsi”. Les syndicats autonomes de la wilaya de Béjaïa ont réaffirmé leur soutien “indéfectible et inconditionnel au camarade Younsi Amar suspendu injustement”.

    Par ailleurs, ils ont décidé de tenir un rassemblement des délégués syndicaux demain mardi 16 mai 2017, à 11h, devant le siège de la direction de wilaya des postes à Béjaïa pour exiger, entre autres, la levée de la suspension et la réhabilitation immédiate et inconditionnelle du camarade suspendu dans ses fonctions, l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à son encontre, mettre fin aux harcèlements que subissent quotidiennement les travailleurs des postes dans l’exercice du droit de grève.

    Liberté, 15 mai 2017

    http://www.algeria-watch.org/fr/

     

  • Célébration de la fête des travailleurs (El Watan.dz)

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    Les caractères seuls sont arabes!(langue persane)

    Démonstration de force des syndicats autonomes

    Près de 10 000 travailleurs venus des quatre coins de l’Algérie ont répondu à l’appel à la marche du collectif des syndicats autonomes pour la célébration de la Journée internationale des travailleurs dans la ville de Béjaïa.

    La marche s’est ébranlée vers 10h, à partir du stade de l’Unité maghrébine, avant d’aboutir à la place Saïd Mekbel, où une prise de parole a été organisée.

    Les syndicalistes ont été rejoints par des dizaines de militants du Parti socialiste des travailleurs (PST) qui se sont réunis dans un carré et marché derrière les initiateurs. Des partis politiques en lice aux élections législatives du 4 mai ont affiché leur soutien aux combats des travailleurs, comme le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front des forces socialistes (FFS) et quelques candidats des listes indépendantes, ainsi que le comité de solidarité avec les travailleurs et la LADDH.

    Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapeste, a déclaré à El Watan au nom de l’intersyndicale que «c’est la première fois en Algérie qu’un collectif de syndicats autonomes renfermant une quinzaine de syndicats organise une manifestation pour la célébration de la Journée internationale des travailleurs pour nous soulever contre le libéralisme sauvage».

    Ce dernier constate qu’il existe «une alliance qui a été scellée entre le gouvernement algérien et le patronat pour négocier de tout ce qui se rapporte aux travailleurs en écartant le front social, comme cela a été fait dans le cadre de l’élaboration du projet de la loi du travail». Pour lui, «le gouvernement applique les décisions et les orientations du patronat et des pseudo représentants de la population qui ont adhéré à ce pacte».

    Constatant l’alignement de la politique du gouvernement sur celle des Etats libéraux, les marcheurs ont scandé vouloir adopter la Plateforme de la Soummam et la Déclaration du 1er Novembre, garants d’un Etat social et des libertés syndicales. Autour de la place Saïd Mekbel, un discours au nom des syndicats participants a été prononcé en quatre langues : tamazight, arabe, français et anglais, où le collectif s’est dit prêt à mener des négociations afin de protéger les acquis et arracher d’autres revendications pour peu que tous restent soudés.

    Pour eux, «l’union est un rempart contre les manœuvres qui visent la paupérisation des ouvriers ; renforcer l’intersyndicale est un choix stratégique et véritable palliatif pour protéger l’Etat social proclamé dans la Plateforme de la Soummam et du 1er Novembre». Lors de la manifestation, les travailleurs ont dénoncé les pressions dont ils font l’objet de la part «des pouvoirs publics, le patronat et les tenants du levier financier».

    L’intersyndicale rappelle, à travers son discours, que «ce 1er Mai est célébré dans une conjoncture de tension sociale engendrée par les signaux négatifs et les orientations émanant des mesures gouvernementales et des textes du projet de la loi de travail qui remet en cause les acquis et les libertés syndicales». A ce propos, les animateurs constatent avec amertume le repli général des aides sociales et des avantages, l’érosion du pouvoir d’achat et l’élargissement du cercle de la pauvreté.


    Nordine Douici El Watan, 2 mai 2017

    http://www.algeria-watch.org/

  • Agitation sociale dans l’arrière-pays tunisien (Le Monde)

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    La fermeture annoncée d’une usine au Kef réveille la rancœur des provinces reculées, qui n’ont pas profité de la révolution.

    « Ça peut dégénérer », grimace Mehdi Bennani. Cet ouvrier tunisien est inquiet. Il dit souhaiter que la protestation demeure pacifique. Mais comment savoir, « si l’impasse se prolonge » ? Au pied du Kef, cité du nord-ouest tunisien agrippée à flanc de montagne, le camp de fortune des employés d’une usine de câbles, affiliée au groupe Coroplast – un équipementier automobile –, est devenu le cœur militant de toute une région au bord de la crise sociale.

    Le camp a été installé sur la grand-route qui relie Tunis à la frontière algérienne, située à 40 km. Sous une bâche de toile, des matelas sont posés au sol. Un fourgon de police veille, au-delà d’un semblant de barricade formé de poubelles et de ferraille. Ce soir-là, dans l’obscurité trouée de loupiotes, les ouvriers sont impatients de s’épancher, tirant sur leurs cigarettes et buvant du Coca-Cola dans des gobelets en carton.

    Ville à l’agonie

    Voilà deux semaines qu’ils sont entrés en rébellion contre la fermeture jugée inévitable – bien que non expressément annoncée – de leur usine, qui emploie 430 salariés dont une majorité des femmes. Dans cette ville de 55 000 habitants, chef-lieu d’un gouvernorat souffrant de mal-développement, l’usine de Coroplast est tout un symbole, celui d’un investissement étranger (en l’occurrence allemand) attiré par un généreux dispositif d’incitations fiscales. Un échec mettrait à mal tout un modèle. Lors d’un rassemblement, fin mars, des milliers de manifestants ont fait cortège à un grand cercueil blanc, emblème de leur ville à l’agonie.

    Cette agitation du Kef survient alors que d’autres mouvements sociaux secouent Kairouan, Tataouine, Gafsa. Six ans après la révolution de 2011, la Tunisie n’en finit pas de buter sur la question sociale, le talon d’Achille de sa transition démocratique. Avec une croissance stagnant à 1 % et un taux de chômage de 15,5 % – le double pour les diplômés de l’enseignement supérieur –, la tension sourd à travers le pays, notamment dans les régions de l’intérieur s’estimant discriminées par rapport à un littoral mieux loti.

    Selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), la Tunisie a été le théâtre, en mars, de 1 089 protestations – collectives ou individuelles –, en hausse de 14,7 % par rapport à février. Si la perspective proche du ramadan, fin mai, devrait neutraliser à court terme tout risque de contagion à grande échelle, « la rentrée de septembre-octobre promet d’être dure », prédit Abderrahman Hedhili, le président du FTDES, qui surveille à la loupe les mouvements sociaux en Tunisie.

    « Marginalisation délibérée »

    Au Kef, le malaise est profond. Avec son fort ottoman aux murs crénelés surplombant une vaste plaine verdoyante, la cité respire la quiétude. Mais les apparences sont trompeuses, et l’ambiance s’est durcie depuis que les ouvriers soupçonnent la direction de l’usine de Coroplast de préparer le transfert des activités du Kef vers un autre site du groupe, à Hammamet, fleuron touristique du Sahel, le littoral développé du nord-est du pays. A les croire, la manœuvre est le fait du directeur tunisien de l’usine, originaire lui-même de cette région côtière, qui n’aurait cessé de discréditer le Kef auprès de l’état-major du groupe allemand. « Il a tout fait pour nous étrangler, pour nous empêcher de travailler dans des conditions normales », s’indigne Mehdi Bennani.

    Le bras de fer touche une corde sensible, celle du ressentiment des régions tunisiennes de l’intérieur à l’égard du Sahel, accusé d’accaparer les ressources du pays. « Je ne veux pas faire de régionalisme, clame Mihoubi Ayachi, un retraité de l’enseignement solidaire des ouvriers de Coroplast, mais les Sahéliens dominent le pouvoir politique à Tunis tandis que notre région du Nord-Ouest ne dispose d’aucun relais au sommet. » « Depuis cinquante ans, le Kef est victime d’une politique de marginalisation systématique et délibérée », renchérit l’historien Mohamed Tlili. Derrière le vernis de la transition démocratique, la fracture régionale demeure plus béante que jamais en Tunisie.

  • Au Kef : d’un sit-in ouvrier à l’union contre la discrimination régionale (Nawaat.tn)

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    Mahrane Khelifi

    Depuis 13 jours, le Kef vit au rythme de protestations sociales sous embargo médiatique et menace sécuritaire.

    Après les menaces de fermeture de l’une des dernières usines de la ville, l’usine de câblage Coroplast, un sit-in a été entamé par ses ouvriers et une coalition entre l’UGTT, la société civile et d’autres mouvements sociaux pour élargir les demandes et maintenir la pression. Devant l’impossibilité de trouver un compromis, le secrétaire général du syndicat de base de Coroplast, Mahrane Khelifi, menace, vendredi 7 avril, d’entamer une grève de la faim. Pour le bureau régional de l’UGTT, l’idée d’une grève générale fait son chemin.

    Quatre cent quarante ouvriers et ouvrières sont menacés de licenciement. Cette goutte qui fait déborder le vase selon les Keffois ne semble pas intéresser les médias et le gouvernement. Mercredi 5 avril, L’UGTT a appelé à une marche dans la ville du Kef pour dénoncer le laxisme du gouvernement, non seulement par rapport à la fermeture de l’usine de câblage mais aussi vis-à-vis de toutes les demandes sociales qui traînent depuis des années. Près de quatre mille personnes, selon les organisateurs, ont défilé dans les rues, avant de se rassembler devant le gouvernorat, exprimant leur ras-le-bol. La marche a réuni les chômeurs, les diplômés chômeurs, les ouvriers agricoles, les ouvriers des chantiers, les familles des prisonniers de Tajerouine et de Djerissa, les ouvriers d’usines, la société civile et les habitants du Kef, sous des slogans unificateurs appelant le gouvernement et le gouverneur à démissionner.

    Sur les épaules de ses camarades, Mahrane Khelifi, tient son mégaphone et crie « La délégation de Youssef Chahed qui est venue hier déclare à la télévision que les problèmes sont réglés ! Je leur dis d’ici, entouré des miens : vous êtes des menteurs ! Ni les lobbys de Wided Bouchamaoui, ni les ministres de Chahed ne réussiront à mettre la pression sur les ouvriers et ouvrières du Kef et les faire taire ! Nous sommes forts grâce à votre soutien ! La fermeture de notre usine n’est qu’une goutte dans la mer d’injustices dont souffrent les Keffois ! ».

    Nous sommes devant le gouvernorat, où des milliers de manifestants se rassemblent après une marche dans la ville. Mahrane, 29 ans, est secrétaire général du syndicat de base de l’usine du câblage depuis six ans. En 2015, il a entamé des négociations avec la direction de l’usine après le licenciement de 120 contractuelssous prétexte de dimintution des commandes. Mardi 4 avril, le chef du gouvernement a dépêché pour des pourparlers Majdouline Cherni, ministre de la Jeunesse et originaire du Kef, et Mahdi Ben Gharbi, ministre des Relations avec la société civile et les instances constitutionnelles. Des pourparlers soldés par un boycott de la part de l’UGTT, le syndicat de l’usine et des différentes composantes de la société civile.

    Histoire d’une surexploitation à plusieurs niveaux

    En 2008, la société allemande « Coroplast Harness Systems Tunisie » a ouvert une usine au Kef. En contre-partie des avantages fiscaux et de la location d’un local au dinar symbolique, les allemands se sont engagés à employer plus de 2000 personne à l’horizon 2014. Cependant, au lieu d’augmenter le nombre des ouvriers à l’usine du Kef, Coroplast a lancé, en 2012, une deuxième usine à Nabeulqui compte 24 entreprises et emploie plus de 2940 personnes. En 2014, Aymen Zouari, directeur général de Coroplast, commence à menacer les ouvriers de fermeture. « Nous avons donc entamé des négociations avec la direction et nous avons informé les anciens gouverneurs et chefs de gouvernement de ces menaces de fermeture. En vain ! » se rappelle Sameh Brini, 37 ans,ouvrière à Coroplast. Avec son mari, elle travaille dans l’usine depuis six ans pour nourrir trois enfants et payer le crédit de son logement.

    À Coroplast, les salaires varient entre 380 dinars pour les femmes et 600 dinars pour les hommes. Chaque ouvrier produit près de 50 câbles par jour. Le câble est vendu à 5,9 euros, soit une fois et demi le salaire d’une ouvrière. « Et pourtant, nous n’avons jamais demandé une augmentation de salaire. Nous demandons juste de garder notre usine ouverte et d’intégrer les ouvriers contractuels licenciés en 2015, ainsi que de garder les 50 autres contractuels que la direction compte licencier d’ici fin 2017 ». Au cours des négociations avec le gouvernement, le syndicat de base a proposé à la direction de l’usine et au gouvernement de maintenir les ouvriers contractuels pour les six prochains mois en s’engageant à contribuer à leur rémunération à l’aide du ministère des Affaires sociales. « Jeudi 6 avril, l’investisseur allemand et la direction de l’usine ont refusé cette proposition sans donner une alternative », nous apprend Mahrane.

    En plus de l’usine Coroplast, une dizaine d’usines abandonnées ont transformé la zone industrielle en quartier fantomatique. Depuis 2011, les usines du gouvernorat du Kef ont commencé à fermer, comme la cimenterie de Djerissa, la briquèterie de Kessour et quelques usines textiles au Kef. Fin août 2012, l’usine de fabrication de gants médicaux à Kalaat Senane a été délocalisée dans la zone de Ben Arous, quelques mois après son lancement, sous prétexte que la situation sécuritaire n’est pas stable au Kef. « La militarisation de la région, qui s’est renforcée depuis 2011, nous a coûté cher. Le Kef est classé zone rouge alors que nous n’avons vécu aucune attaque terroriste grave », proteste Mahrane.

    En février 2011, la région était sous quarantaine militaire suite à de grandes manifestations demandant la justice sociale. Pour calmer la colère de la région, un conseil ministériel présidé par Béji Caid Essebsi a annoncé une série de réformes en faveur du Kef. Parmi ces promesses, BCE a annoncé le lancement du projet de mine de phosphate à Sra Ouertane, censé générer entre 2000 et 7000 emplois.

    L’union fait la force : les mouvements sociaux reviennent à la rue

    Sous les applaudissements des manifestants, Mahrane quitte le rassemblement devant le gouvernorat. Interpellé discrètement par un des hauts cadres de l’UGTT, il part en direction de la centrale syndicale pour une réunion préparatoire aux prochaines négociations et à une possible grève générale au Kef. « Mahrane est un jeune syndicaliste qui n’a pas le poids politique nécessaire pour tenir tête à la grande machine syndicale. Il doit absolument trouver des compromis entre les exigences de l’UGTT et les ambitions de radicalisation des ouvriers et des autres mouvements sociaux », affirme Boulbeba Makhlouf, médecin et militant de l’Organisation du travail communiste. Avec d’autres jeunes indépendants, il propose de radicaliser les méthodes de résistance avec une campagne nationale de boycott des produits de  Volkswagen, premier client de Coroplast ainsi qu’une grève à l’usine de Nabeul en signe de solidarité avec les ouvriers du Kef.

    Autour de trois grandes tentes où les sit-ineurs ont accroché des banderoles avec leurs revendications, une centaine de femmes éparpillées en petits groupes attendent des nouvelles de la réunion de l’UGTT. « Nous ne comptons pas rentrer chez nous avant la réalisation de nos objectifs. Le premier jour du sit-in, les policiers nous ont attaquées. Ils nous ont tabassées et insultées pour nous persuader de rentrer chez nous. Mais nous avons réussi à résister et rien ne nous empêchera de poursuivre le sit-in », affirme Hana Chebihi, 26 ans, enceinte de neuf mois et ouvrière à Coroplast depuis 5 ans.

    En plus des mouvements des chômeurs et des diplômés chômeurs, déjà actifs entre Dahmani, Sers, Kaalet Senane et d’autres délégations du Kef, les mères des prisonniers de Tajerouine et de Djerissa, en détention depuis 15 mois suite aux manifestations de janvier 2016, soutiennent en masse les ouvriers de Coroplast. « L’union aidera certainement à faire entendre notre voix ! Les familles qui ont vu leurs fils libéré, il y a quelques semaines nous ont abandonnées. Mais la société civile est encore là ! Donc nous venons tous les jours manifester contre l’injustice que subit tout le Kef y compris nos enfants ! », s’indigne Fatiha Cherni, mère de Walid Cherni, 22 ans, arrêté en janvier 2016 pour avoir manifesté à Tajerouine pour le travail.

    Le gouvernement et les investisseurs privés avancent l’argument sécuritaire comme principale cause de blocage de développement régional au Kef. De leur côté, les Keffois expliquent que le danger sécuritaire n’est qu’une illusion. « Ni le gouverneur, ni le gouvernement actuel ne sont capables d’écouter et de comprendre les besoins de la région. Nous n’avons pas besoin de plus de barricades mais de réformes administratives, d’investissements dans l’infrastructure et d’une audace politique pour lutter contre la corruption et le népotisme », affirme Fadhel Bedhiafi, vice-président de la section de la Ligue unisienne des droits de l’Homme du Kef.

    Henda Chennaoui

    Journaliste indépendante, spécialiste en mouvements sociaux et nouvelles formes de résistance civile. Je m'intéresse à l'observation et l'explication de l'actualité sociale et économique qui passe inaperçue.
     
  • Algérie: Les chômeurs appellent au boycott des élections (Algeria Watch)

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    Ils annoncent une campagne nationale appelant les Algériens au boycott des élections du 4 mai prochain.

    Les leaders de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont célébré, hier à Ouargla, le 4e anniversaire de la manifestation du 14 mars 2013 et ont déclaré publiquement devant des dizaines de militants et citoyens qu’ils n’entendaient pas faire marche arrière dans leur bataille contre les politiques du gouvernement jugées farfelues, notamment en matière d’emploi et de développement.

    Ce n’était pas une marche du million comme celle d’il y a quatre ans, celle qui a marqué, à l’époque, l’essor du Mouvement des chômeurs, taxé d’abord de sécessionniste, avant que ses revendications soient reconnues légitimes et fassent l’objet des directives de la circulaire du 12 mars 2012, donnant entre autres la priorité à l’emploi des jeunes du Sud dans les sociétés pétrolières, mais aussi l’éradication des disparités salariales, l’encouragement de la microentreprise et surtout la célébration symbolique d’une date devenue emblématique du Mouvement des chômeurs, qui a marqué, hier à Ouargla, l’événement et le souvenir vivace d’une manifestation qui fera encore date.

    La journée s’annonçait chaude et un léger vent de sable se levait sur la place du Peuple, alors que les gens vaquaient à leurs occupations habituelles. Bachir, le vendeur de thé, en était déjà à son troisième service. Des cohortes de jeunes se relayaient sur la placette, sirotant du thé en attendant que les préposés à la tribune placent l’équipement de sonorisation et les banderoles.

    Vers 8h30, ils étaient une vingtaine. A 10h, plus de 100 personnes rejoignaient les lieux et réclamaient Belabes qui est arrivé vêtu d’un boubou bordeau, saluant les uns et parlant aux autres. Naoufel Chekaoui, militant d’Oum El Bouaghi, désormais coordinateur général de la CNDDC, est là en compagnie d’une délégation de représentants des wilayas de l’Est.

    Inféodés

    «Notre coordination se déploie sur les 48 wilayas et comme le pouvoir accapare la capitale, Alger, nous occupons le reste du territoire», dit Naouefel, ajoutant que «la CNDDC donne aujourd’hui l’image d’une organisation non agréée qui tient à le rester pour son propre salut, elle est inféodée au gouvernement et résiste à son mépris, à sa répression et aux campagnes de dénigrement, en offrant aux chômeurs une lueur d’espoir en un futur meilleur».

    De jeunes tribuns se sont exprimés : «La principale leçon du 14 mars 2013 est l’adoption du rouage démocratique et de l’esprit du groupe, nous avons compris que, dans ce pays, ce sont les marginalisés qui produiront le changement.» Leur discours sans concession critique les appelle à faire des élections de mai prochain «une fête pour les Algériens».

    Pour Tahar, Naoufel, Mabrouk, Ahmed et des dizaines de jeunes chômeurs présents hier à Ouargla, «participer à cette mascarade est au contraire une consécration du fait accompli et un appui qui ne dit pas son nom à un système pourri». «Nous avons pris le pouls et nous savons que le rejet silencieux s’est mué en contestation active, qui démontre le fossé entre le pouvoir et le peuple et qu’il nous appartient de transformer en boycott effectif», déclare Tahar Belabes, qu’on donnait pour prisonnier suite à sa tentative avortée de ‘‘harga’’ au large de Annaba avec 27 personnes et sa condamnation à verser une amende de 20 000 DA, le mois dernier.

    Mascarade

    «J’ai été empêché de quitter l’aéroport d’Alger pour participer au Forum social maghrébin sur les migrations, qui se tenait en décembre 2016 à Tanger, au Maroc. Même la Tunisie m’est interdite depuis que la Police aux frontières (PAF) du pays de la révolution du Jasmin m’a refoulé», explique le porte-parole de la CNDDC, ajoutant que «les femmes sont la cible d’une campagne acharnée de dépouillement de volonté avec ces prétendus acquis qui titillent les aspirations de certaines et flattent les instances internationales des droits de l’homme».

    Et le coordinateur du mouvement, Naoufel Chekaoui, de déclarer : «Nous voulons que l’Etat algérien s’engage à respecter réellement les traités qu’il a signés en matière de garantie des droits fondamentaux à la liberté d’expression, de penser et de croire, mais aussi de cesser le musellement des élites de ce peuple et ses activistes». Pour lui, le gouvernement prône la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, tout en faisant fi de ses propres engagements, réprimant la parole libre et emprisonnant ses opposants.

    De plus, poursuit Tahar Belabes, devant une assistance qui grossissait à vue d’œil malgré la présence des forces de l’ordre, «il est de notre devoir éthique de nous exprimer au nom de la frange à laquelle nous appartenons et qui est celle des chômeurs, le dernier rempart de la société devant l’hégémonie ambiante», considérant que la bataille des chômeurs symbolise la lutte des Algériens marginalisés, une classe de plus en plus importante dans une lutte sans merci, qui a transformé la revendication d’un emploi digne en une revendication politique.

    Dans cette optique, et en guise de réponse au wali de Ouargla qui déclarait, il y a quelques jours, que «le chômage était un problème factice et provoqué à Ouargla», les leaders de la CNDDC ripostent en chœur : «Certes, mais c’est le gouvernement qui le simule et le nourrit.» Tahar Belabes interpelle à cet effet le représentant de l’ONU en Algérie pour faire une tournée au Sud, à la rencontre des activistes et des opposants affiliés à des partis pour écouter ce qu’ils ont à dire, à l’instar des personnalités qu’il reçoit à Alger. 



    Houria Alioua El Watan, 16 mars 2017

    http://www.algeria-watch.org/

  • Cergy-Pontoise, le 30 mars 2017 (CGT)

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    RENCONTRE-DÉBAT SUR LA PALESTINE

    Rencontre-débat organisée par la CGT du Val d’Oise et l’Union Locale de l’Est du Val d’Oise, dans le cadre de La Journée de la Terre et La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers syndicalistes et politiques palestiniens.

    Plusieurs associations, personnalités syndicales CGT et politiques seront présentes à cette initiative.

    Avec la participation de :

    • M. SALMAN EL HERFI, Ambassadeur de Palestine en France
    • Mme NOHA RASHMAWI, Chef de Cabinet de l’Ambassade
    • M. QASSAM BARGHOUTI, fils de Marwan Barghouti figure de paix et de résistance en Palestine, emprisonné depuis quinze ans
    • M. PIERRE BARBANCEY, Grand Reporter au journal l’Humanité
    • M. TOUFIQ TAHANI, Association France-Palestine Solidarité Val d’Oise
    • M. PIERRE STAMBUL Union Juive Française pour la Paix.

    http://www.ujfp.org/

  • Vers une confédération des syndicats autonomes (Algeria Watch)

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    L'Intersyndicale a annoncé l'organisation d'une seconde grande marche nationale pour protester contre, notamment, la loi sur la retraite et le nouveau code du Travail.

    Dans un communiqué ayant sanctionné les travaux, tenus le 4 mars, au siège du CNAPEST, l'Intersyndicale a dénoncé la loi sur la retraite, qu'elle juge anticonstitutionnelle, le code du Travail et rappelé sa lutte pour la sauvegarde du pouvoir d'achat des travailleurs. Cette réunion, indique l'Intersyndicale, a été consacrée à l'examen de la situation actuelle, sur le front des revendications des travailleurs, relatives notamment à la retraite, le code du Travail, et la défense du pouvoir d'achat, ainsi que les perspectives de la lutte pour les droits des travailleurs. Les syndicats autonomes dénoncent «l'absence d'intervention du ministère du Travail pour redonner aux syndicalistes, injustement licenciés, leurs droits», et demandent «en urgence leur réintégration dans leurs postes de travail.» En outre, l'Intersyndicale dénonce «les pratiques répressives et policières des services de sécurité contre les étudiants en Pharmacie et les dentistes», comme elle refuse «les pratiques des représentants du ministère du Travail et leur double langage, dans leurs relations avec les syndicats autonomes et les autres organisations syndicales.»

    D'autre part, les syndicats autonomes ont dénoncé «l'ingérence de responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dans les affaires des syndicats du secteur». Par ailleurs, l'Intersyndicale a annoncé qu'elle va «entamer des actions auprès du Conseil constitutionnel, en coordination avec les groupes parlementaires, sur la non constitutionnalité de la loi 15-16 sur la retraite.» Ce sera, en fait, une saisine du Conseil constitutionnel, qui sera menée avec des parlementaires, pour invalider la loi 15-16 sur la retraite, qui supprime, notamment, la retraite proportionnelle et anticipée. La levée de boucliers des syndicats autonomes est née, justement, de cette décision de suppression de la retraite anticipée et proportionnelle, décidée par la 19ème tripartite avec l'assentiment de l'UGTA.

    Dans un communiqué commun, rappelle-t-on, les syndicats autonomes avaient averti le gouvernement contre la suppression de la retraite anticipée et proportionnelle, tout en faisant remarquer que les décisions de la tripartite ne les concernent pas, dès lors qu'ils n'ont pas été associés à ses réunions. «A l'heure où on attendait une amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de la Fonction publique, le gouvernement nous surprend avec une décision prise en concertation, avec l'UGTA, qui ne représente nullement les travailleurs», avait relevé un des syndicats autonomes, l'UNPEF. Depuis, les choses sont allées très vite, et le gouvernement avait fait passer au Parlement le projet de loi sur le nouveau régime de retraite, ainsi que le nouveau code du Travail.

    Par ailleurs, les syndicats autonomes, ont également, annoncé l'organisation d'une journée d'étude sur le code du Travail, le 8 avril prochain, et la désignation d'une commission technique, le 11 mars, pour la constitution du projet d'une Confédération des syndicats autonomes.

    Pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics, les syndicats autonomes annoncent, par ailleurs, l'organisation d'une autre grande marche nationale, après celle de Tizi Ouzou qui avait regroupé des milliers de syndicalistes et de manifestants, pour protester contre le code du Travail et la loi sur la retraite, qu'ils jugent «anticonstitutionnelle». La date et le lieu de cette marche nationale seront décidés, lors du regroupement des syndicats autonomes, prévu le 1er avril.

    Yazid Alilat, Le Quotidien d'Oran, 8 mars 2017

    http://www.algeria-watch.org/

  • Déclaration de l’Assemblée générale du Réseau Syndical Migration Méditerranéen Sub-Saharien (Algeria Watch)

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    Les membres du Réseau Syndical Migration Méditerranéen Sub-Saharien réunis à Paris du 13 au 15 février 2017 lors de leur troisième Assemblée Générale, ayant examiné la déclaration du Sommet Informel de l’Union Européenne-Malte du 2 et 3 février et la Déclaration de la réunion des experts de haut niveau UA-UE Malte 8 et 9 février 2017 ;

    Déclarent être profondément préoccupés et condamnent avec la plus grande fermeté la politique migratoire dite « durable » de l’UE en réalité contraire au respect des droits de l’Homme ;

    -Soulignent que le « partenariat Solide » fondé sur la confiance mutuelle dont fait état la Déclaration du Sommet et informel de l’UE (la Valette du 3 février 2017) ne peut être réellement construit que dans le cadre d’une gouvernance équitable, inclusive transparente, et basée sur les droits ;

    -Constatent que les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés se heurtent à des obstacles physiques et bureaucratiques colossaux et, du fait de ces politiques, sont exposés à des mesures d’expulsion, de séquestration et de détentions indignes, de marginalisation, d’exclusion et d’exploitation en violation de leurs droits fondamentaux

    -Dénoncent les termes des accords d’externalisation des frontières signé notamment avec la Libye et les mesures envisagées avec l’OIM et le HCR pour la création de centres d’accueil et de rétention. Elles recommandent aux Etats du sud de la Méditerranée de repousser les propositions d’accord de réadmission et les Laisser-passer de l’UE ;

    -Regrettent l’absence de dialogue réel et de consultation des principaux acteurs de la Société civile représentatifs des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile au sujet de la mise en œuvre de la Déclaration de la Valette-2015 ;

    -Réaffirment leur attachement au respect des normes internationales relatives à la liberté de circulation des personnes et au respect des droits fondamentaux de l’homme tels qu’énoncés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des autres textes internationaux qui s’y réfèrent ;

    -Soulignent la nécessité d’associer les principaux acteurs de la Société civile, dont les organisations syndicales, dans les mécanismes de mise en œuvre du Plan d’action de la Valette aux niveaux régional et national et notamment les préparatifs pour le Sommet UA/EU de novembre 2017 ;

    -Appellent l’UE et les Etats membres à suspendre tout processus visant la conclusion d’accords de réadmission et l’externalisation des contrôles aux frontières et de mettre un terme aux procédures d’expulsion contraires aux Conventions internationales ;

    -Donnent la priorité à l’intégration des droits humains au cœur des politiques migratoires et exigent des Etats membres de l’UE à s’engager pour la régularisation des travailleurs migrants irréguliers, et d’améliorer la protection et l’intégration socio-économique des migrants et migrantes ;

    -Dénoncent l’aide publique dédiée à la militarisation des contrôles aux frontières accordée par l’UE à certains pays africains. Ils demandent avec fermeté la levée de cette conditionnalité dans le cadre des politiques de l’aide au développement ;

    -Proposent aux institutions des Nations-unies de mettre en place un mécanisme commun d’observation, la mise en place de corridors humanitaires, de surveillance et de suivi des violations des droits des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile ;

    -Recommandent à la CSI, la CSI-Afrique et la CSI-Arabe d’examiner l’impact des mesures adoptées dans le cadre des déclarations de l’UE et de prendre les actions appropriées ;

    -Exigent que le plan d’action actualisé sur les retours et les orientations pour accroître l’efficacité de l’UE et des Etats-membres dans ce domaine fassent l’objet de consultations avec tous les acteurs du Sud de la Méditerranée ;

    -Décident de se mobilier aux niveaux national et régional pour développer des actions de plaidoyer et d’information sur l’impact négatif découlant de la mise en œuvre du plan d’action de la Valette et de développer des partenariats avec les acteurs de la Société civile, des collectivités locales, pour la défense des droits des travailleurs migrants et la promotion d’une gouvernance équitable des migrations.

    -Expriment leur indignation face aux violations des droits fondamentaux des travailleurs migrants dans les pays du Sud de la Méditerranée et Sub-sahariens et invitent les gouvernements des pays concernés à prendre des mesures nécessaires, notamment dans le cadre du dialogue social, pour garantir le respect des droits fondamentaux des travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elles saisissent cette occasion pour exprimer leur solidarité avec Fouad Hassam, chargé des questions de migration à la CGATA licencié abusivement après la publication du communiqué relatif à l’expulsion par les autorités algériennes des travailleurs migrants à la frontière nigérienne.

    Paris le 15 Février 2017

    Les Organisations syndicales signataires

    UGTT, CGATA, UMT, CDT,
    CARISM (CNTS, CNTS-FC, CSA, UDTS, UNSAS), USTN, CGTM, UNSTB,
    CFDT, CGT, CGIL.

    http://www.algeria-watch.org/