Libye : Cinq ans après l’intervention, le désastre
Irak: Mossoul, la guerre comme horizon
A bas la répression contre les salariés des chantiers navals égyptiens !
Arrestations et censure : non à l’offensive anti-démocratique en Egypte !
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Irak: Mossoul, la guerre comme horizon
Arrestations et censure : non à l’offensive anti-démocratique en Egypte !
De simple fait-divers, la nouvelle finit par déclencher un mouvement national. La mort tragique d'un vendeur de poisson, broyé par une benne à ordures, a suscité une vague d'indignation et de manifestations au Maroc. Mouhcine Fikri, un marchand de poisson d'une trentaine d'années, est mort vendredi soir à Al-Hoceima, dans le Rif, happé par une benne à ordures alors qu'il tentait apparemment de s'opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise par des agents de la ville.
Dimanche, des milliers de personnes ont participé aux funérailles du jeune homme, avant d'envahier le centre-ville d'Al-Hoceima. "Criminels, assassins", scandaient notamment les milliers de manifestants, "Arrêtez la hogra (l'arbitraire)", ou encore "Ecoute makhzen (palais royal), on n'humilie pas le peuple du Rif !".
Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif, mais aussi à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d'un millier de personnes ont défilé au cri de "Nous sommes tous Mouhcine !", brandissant la photo de la victime ou une pancarte provocatrice "Bienvenue à la COP22, ici on broie les gens".
Actuellement en Tanzanie, au terme d'une tournée diplomatique en Afrique de l'Est, le roi Mohammed VI a dépêché dimanche à Al-Hoceima son ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad qui est venu "présenter les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt". Les circonstances exactes de la mort de Mouhcine Fikri restent à établir, et le ministre Hassad s'est dit "déterminé à établir les circonstances exactes du drame et à en punir les responsables".
31/10/2016
Plaque commémorative sur le lieu de l’enlèvement de l’homme politique marocain, Mehdi Ben Barka, en octobre 1965 devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain à Paris. Wikipédia
La légendaire affaire Ben Barka, dont la famille continue à réclamer le corps disparu depuis son enlèvement le 29 octobre 1965 à Paris par des barbouzes avec la complicité de l’État français : sa police, ses services secrets et sa justice.
Le secret défense est invoqué, les témoins importants meurent ou se suicident, des journalistes véreux et de faux-témoins brouillent les pistes dès que se profile l’espoir d’une vérité. Les plaintes sont rejetées dès lors qu’il s’agit de protéger les amis de la France et les intérêts des entreprises françaises. Quelle justice peut-on alors espérer en France face à cette criminalité économique et financière cautionnées par les plus hautes instances de l’État ? Quelle justice peut-on espérer dans les pays africains où les élections sont truquées et les dictateurs sont soutenus par les puissances occidentales et la Françafrique toujours en place ? Quelle vérité, quelle réconciliation attendre encore du pouvoir marocain ?
De l’assassinat de Ben Barka aux « biens mal acquis » : le rôle ininterrompu de la France de De Gaulle à Hollande, dans les « affaires africaines »
C’est le 29 octobre 1965 que Ben Barka est enlevé devant la Brasserie Lipp à Paris, soit quelques mois avant de présider le comité préparatoire de la conférence fondatrice de la Tricontinentale à La Havane, en janvier 1966. Opposant au régime de Hassan II dans un Maroc où l’indépendance a été sacrifiée, Mehdi Ben Barka, condamné à mort par deux fois, quitte le Maroc en juillet 1963 pour un exil sans fin |1|. Leader tiers-mondiste, il œuvre pour unifier les luttes des mouvements de libération des trois continents : Afrique, Asie et Amérique latine. Disparu depuis maintenant 51 ans, le corps de Ben Barka reste introuvable. Les présidents français passent, mais la vérité est toujours étouffée. Hassan II, ses barbouzes et hommes de mains : Oufkir, Dlimi, Basri sont morts mais le silence demeure.
Quatre mandats d’arrêt internationaux, signés le 18 octobre 2007 par le juge parisien Patrick Ramaël et révélés le 22 octobre lors d’une visite d’État de Nicolas Sarkozy au Maroc, ont été notifiés par Interpol après accord du ministère de la Justice.
Ils visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l’enlèvement, et Abdlehak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains. Diffusés le 18 septembre 2009 par Interpol, soit deux ans après avoir été signés par le magistrat parisien, ces mandats sont contre toute attente bloqués le 2 octobre 2009 par le parquet de Paris. « Le blocage des mandats, quelques jours après leur diffusion, montre la complicité au plus haut niveau entre la France et le Maroc » a déclaré la famille de Ben Barka. On risque donc de ne jamais rien savoir sur la dépouille de celui qui a été le président de la Tricontinentale avant son enlèvement.
Cinquante ans après l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la justice n’est donc toujours pas rendue.
Sa famille n’a pas pu faire son deuil et continue à réclamer la vérité.
Mehdi Ben Barka / Wikipédia
Empêcher l’ouverture des archives pour mieux manipuler encore plus, oublier pour réécrire l’histoire
Enlevé à la Brasserie Lipp, le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka aurait été torturé dans une villa, liquidé, son corps n’a jamais été retrouvé depuis.
51 ans après cet assassinat politique, les documents secrets ne sont toujours pas dé-classifiés, la vérité reste étouffée et les coupables protégés.
À défaut de révéler la vérité et de juger les coupables, « l’affaire BB » tourne au roman policier, ou resurgit sous la trame d’un film d’espionnage de mauvaise série.
Des révélations sont régulièrement publiées dans certains journaux en mal de scoop pour semer la confusion et brouiller les pistes.
Après avoir fait disparaître le corps, on déterre des archives pour récrire l’histoire, la manipuler, la travestir puis la banaliser, pour mieux discréditer le personnage. Ainsi, les néo-conservateurs, en déterrant des révélations douteuses, refont l’histoire : où assassins et truands sont absous, et les révolutionnaires sont déshumanisés, « désacralisés » pour tomber dans l’oubli, puis effacer la vérité.
C’est vouloir assassiner une deuxième fois Mehdi Ben Barka et par là même enterrer les idées qu’il portait.
Exiger la vérité, c’est le droit de savoir et la mémoire contre l’oubli
Il a existé plusieurs Ben Barka, celui du jeune nationaliste du Parti de l’Istiqlal, modéré et monarchiste, poussé aux compromissions, puis acculé à se remettre en question, en une période marquée par la radicalisation des luttes des peuples colonisés pour leur indépendance.
Sans vouloir mystifier le personnage, le Ben Barka qui nous intéresse aujourd’hui est celui de la Tricontinentale. Pour restituer dans une lecture contemporaine, un projet qui reste toujours actuel, celui de construire des alternatives au monde globalisé que nous subissons.
Au sortir des Indépendances, sa critique Option révolutionnaire et sa relecture reste encore actuelle.
La période était marquée par des recherches d’alternatives, internationalistes, mondiales, aux luttes des peuples qui aspirent à une réelle indépendance.
L’Algérie qui vient de conquérir son indépendance de haute lutte en 1962 a été le point de rencontre de tous les leaders qui ont par la suite contribué à créer la Tricontinentale. Ben Bella sera alors renversé par Boumediene en 1965.
L’année 1965 aura été le tournant dans les luttes pour les indépendances des peuples colonisés.
Nous savons que la plupart des leaders porteurs de cette pensée ont été tués : de Lumumba, au Che Guevara, Amilcar Cabral, de ceux qui luttaient contre les colonialismes, qu’ils soient français, belge, espagnol, portugais, nord-américain et de tous continents.
De Patrice Lumumba à Mehdi Ben Barka
Patrice Lumumba est assassiné avec ses compagnons le 17 janvier 1961 au Congo et Mobutu prend le pouvoir par un coup d’État.
Conduits par avion au Katanga, ils seront amenés dans une petite maison sous escorte militaire ou ils seront fusillés le soir même par des soldats sous commandement belge. Des documents secrets officiels belges dé-classifiés, révèlent que c’est bien la Belgique qui porte la plus grande responsabilité dans l’assassinat de Lumumba. La mort de Lumumba a été une lourde perte pour la communauté des pays non-alignés. Ce n’est qu’en 2002 que le gouvernement belge a reconnu une responsabilité dans les événements qui avaient conduit à la mort de Lumumba et s’est limité à des excuses.
À vouloir travestir l’histoire, elle ne rejaillit que de plus belle…
La méthode utilisée pour éliminer Ben Barka en 1965 avait déjà servi en 1961 pour éliminer Patrice Lumumba. Et tout comme Ben Barka, Lumumba luttait pour un même projet politique.
Son engagement dans le mouvement non-aligné, son projet de réformes économiques pour le nouveau Congo indépendant, la rupture avec le colonialisme belge et l’impérialisme US, le rapprochement de l’URSS pour obtenir des subventions et contrer les pressions américaines dans cette période de guerre froide. Une autre vision de l’indépendance que ne pouvait tolérer l’impérialisme car elle touchait au cœur ses intérêts dans la région, elle redonnait espoir aux millions d’Africain.es et concernait tous les peuples dominés.
Les mêmes méthodes ont été utilisées pour faire disparaître Ben Barka et pour les mêmes raisons.
Or, l’ouverture des documents secrets dé-classifiés permettraient de lever le doute, au pouvoir marocain de reconnaître sa responsabilité dans l’assassinat de Ben Barka, à la famille de faire le deuil, à la mémoire collective de connaître la vérité… Mais on continue à brouiller les pistes.
Rendre hommage à Ben Barka serait de réactualiser le projet pour lequel il a été liquidé : La Tricontinentale |2|
Au sortir d’années de dictatures en Amérique du Sud, les mouvements politiques et sociaux ont imposé une résistance à travers de nombreuses luttes et ont réussi à mettre en place des gouvernements élus démocratiquement pour reconquérir leur souveraineté et autonomie locale et régionale.
Aujourd’hui, toujours menacée et plus que jamais à l’ordre du jour, elle passe par l’unité des luttes dans les trois continents, dans un contexte de guerres, de pillage des ressources et de soumission de nos souverainetés.
Dans notre région dévastée par les guerres, nos mouvements sociaux restent faibles, pris en tenaille entre des bureaucraties politiques et syndicales et des régimes répressifs.
Ces mouvements sont contenus par une répression forte qui ne tolère aucune forme d’auto-organisation. Plusieurs leaders sont liquidés, le cas de Ben Barka, au sortir de l’indépendance est le plus célèbre, mais ne fait pas oublier bien d’autres dirigeants et résistants comme Omar Benjelloun, assassiné en 1972 par des islamistes à la solde du régime, Houcine Manouzi toujours disparu, Abdallah Mounacer, assassiné, son corps jeté dans le port d’Agadir en 1997, pour avoir organisé les marins pêcheurs.
En Afrique, les guerres incessantes et des régimes mis en place pour permettre aux multinationales de poursuivre le pillage des richesses, perpétuent des génocides sans fin. Asphyxiés par les mécanismes de la dette, dette historique, dette odieuse, dette illégitime, dette écologique, nos peuples ne cessent d’en payer le lourd fardeau. Chassé de son pays, Mobutu avait trouvé refuge dans le Maroc de Hassan II avec une partie de sa fortune volée. Il est enterré au Maroc. Aujourd’hui, sous Mohamed VI, les nombreux congolais qui fuient les guerres, les pillages, les génocides pour demander asile au Maroc, sont pourchassés, assassinés. Un drame humain que les marocains se doivent de dénoncer mais aussi et surtout nous avons pour tâche de travailler en commun pour que l’argent du peuple volé au peuple congolais soit restitué.
La dette du Congo comme celle du Maroc, c’est aussi cette histoire entrelacée qui se poursuit.
Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette.
Nous ne pouvons pas payer la dette parce qu’au contraire les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer, c’est-à-dire la dette de sang., déclara Thomas Sankara dans un brillant discours avant son assassinat le 15 octobre 1987. Longue est la liste des dirigeants et opposants disparus pour avoir voulu un autre destin pour les pays du Sud dé-colonisés.
29 octobre 1965- 29 octobre 2015 : 51 ans après l’enlèvement, la disparition… lutter contre l’oubli
L’histoire récente, depuis la première guerre du Golf, fait du passé table rase, mondialisation, privatisation, guerres permanentes, peuples dépossédés sur les chemins de l’exil, exilés, et frontières redessinées…
La mondialisation néolibérale persiste à privatiser le monde, détruire les résistances, générer des guerres sans fin, dévaster la planète et réécrire l’histoire, effacer des mémoires les luttes d’indépendance, passées et à venir.
Aujourd’hui plus que jamais nous sommes un seul peuple du Sud face à la mondialisation. Nous réapproprier nos luttes et notre mémoire collective, c’est aussi nous forger pour les luttes à venir. Les hommes meurent, mais les idées qui poussent aux résistances se renouvellent sans fin tant qu’une dictature génère encore et encore plus de misère.
51 ans après l’enlèvement et l’assassinat de Ben Barka, la lutte se poursuit pour la vérité, pour la mémoire, pour l’histoire, car comme le dit si bien Daniel Guérin |3| : « ce mort aura la vie longue ».
La vérité, c’est la mémoire collective des peuples contre l’oubli, transmise aux prochaines générations.
51 ans de silence complice, ça suffit ! Exigeons toute la vérité sur l’assassinat de Ben Barka, du Nord au Sud.
Architecte et photographe renommée, vit à Casablanca. Elle témoigne depuis plusieurs années des crises sociales du Maroc d’aujourd’hui : émigration clandestine, enfants des rues, situation des femmes, luttes ouvrières, etc. Elle filme les luttes menées contre la concentration des richesses, les restructurations d’entreprises provoquées par le néo libéralisme, les choix du régime monarchique visant à soumettre la population aux exigence
|1| Cf Maurice Buttin ; Hassan II-De Gaulle- Ben Barka- Ed Karthala, 2010
|2| Vidéo sur la Tricontinentale : https://www.youtube.com/watch?v=CKb2Xo07crI
|3| Daniel Guérin, Ben Barka, ses assassins, Plon, Paris, 1989.
Jeudi 10 novembre 18h15 à 22h00
Uni Mail, Salle MS 160 - 40, Boulevard du Pont d’Arve - Genève |
||
|
Aujourd’hui, et comme depuis trois semaines, les champs politique et médiatique marocain discutent de la composition du prochain gouvernement : est-ce le retour de la Koutla ? Le MP en sera-t-il ? En finira-t-on définitivement avec le PAM ?
Aujourd’hui, et comme depuis plus d’un an, une partie du champ militant s’interroge : comment reconstruire une vraie force de gauche, à même d’offrir une alternative, une « troisième voie » face au Makhzen et à l’Islam politique ?
Aujourd’hui, et comme depuis dix ans, Al Adl wa al Ihsanne, seul mouvement politique encore relativement organisé à niveau local, se déchire : faut-il entrer enfin dans le jeu politique ? Se constituer en parti, participer aux élections, en finir avec le boycott systématique ?
Aujourd’hui, et comme depuis dix sept ans, dans les temples de la pensée réchauffée, on se demande comment transiter, enfin, de la monarchie exécutive à sa variante parlementaire ? Faut-il encore une nouvelle constitution ? Ou alors, simplement, l’application de l’ancienne ?
Mais aujourd’hui, Mohsine Fikri est mort, broyé parmi les poissons qu’il vendait au marché et qu’un commissaire bien consciencieux lui avait confisqué quelques instants plus tôt.
Aujourd’hui, la guerre, méthodiquement menée contre les pauvres, avec ses instruments de distinctions, ses mécanismes de reproduction des positions et des capitaux ainsi que sa violence tout à la fois insidieuse, permanente et dirigée, a fait une victime de plus. Aujourd’hui, dans ce Maroc de la « nouvelle ère », le capitalisme, sous sa forme la plus sauvage, bouleverse le tissu collectif, dépèce le semblant de solidarités jusque-là existantes et transforme la société en marché géant, où s’échangent les vies et les morts comme tout autre bien de consommation, avec toute la force de l’anodin.
Aujourd’hui, la réalité, incarnée par un vendeur de poisson martyr, éclate de nouveau à nos regards bien-pensants.
Dans ce pays que nous avons appris à dire nôtre, on met en pièce les pauvres.
Dans ce pays que nous avons appris à dire nôtre, lorsque la broyeuse s’arrête enfin, nulle différence ne peut plus être faite entre la chair des pauvres et celles des poissons.
D’ailleurs, tous s’en repaissent : multinationales néo-coloniales, nouvelle bourgeoisie du marché, roi des riches, vieilles fortunes et société civile émergente.
Alors aujourd’hui, nous appelons au renversement de l’ordre des choses.
Nous appelons à la révolte, totale, furieuse, tout aussi méthodique que la broyeuse qui tailla en charpie le corps de Mohsine Fikri. Nous appelons à la réponse de tous ceux que l’on écrase, que l’on tue, que l’on marginalise.
انا لله و انا اليه راجعون
Nulle paix, nulle « stabilité », nul « vivre-ensemble » tant que l’on broiera les pauvres.
Lire aussi:
Ils étaient des milliers à participer à ses funérailles, dimanche 30 octobre, dans la ville d'Al-Hoceima, dans le nord du Maroc. Mouhcine Fikri, un marchand de poissons d'une trentaine d'années, est mort vendredi soir dans la même ville, happé par une benne à ordures, alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise saisie par des agents de la ville.
Les circonstances effroyables de sa mort, filmée sur un téléphone portable et diffusée sur Internet, ont choqué la population. Une photo de la victime inanimée, la tête et un bras dépassant du mécanisme de compactage, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, qui ont relayé des appels à manifester dans tout le pays.
"Nous sommes tous Mouhcine !"
Des manifestations ont eu lieu en signe de protestation. Le soir-même de ses funérailles, une marée humaine a envahi le centre-ville d'Al-Hoceima, a constaté un journaliste de l'AFP. "Criminels, assassins !", scandaient notamment les milliers de manifestants, "Arrêtez la hogra (l'arbitraire)", ou encore "Écoute makhzen [palais royal, NDLR], on n'humilie pas le peuple du Rif !". Le rassemblement, au fort accent identitaire berbère et revendiquant l'héritage rebelle de la région, s'est déroulé jusqu'à 21 h 30 (locales et GMT) sans incident.
Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif, mais aussi - fait peu ordinaire - à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d'un millier de personnes ont défilé au cri de "Nous sommes tous Mouhcine !", brandissant la photo de la victime.
Le Rif, une région à la réputation de frondeuse
De leur côté, les autorités marocaines ont affiché leur volonté de "punir" les responsables du drame. Actuellement en Tanzanie, au terme d'une tournée diplomatique en Afrique de l'Est, le roi Mohammed VI a dépêché dimanche à Al-Hoceima son ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad, qui est venu "présenter les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt".
La ville côtière d'Al-Hoceima, comptant environ 55 000 habitants, fut le cœur de la révolte contre le colonisateur espagnol dans les années 1920, puis le théâtre d'une insurrection populaire en 1958. Longtemps délaissée sous le règne de Hassan II, la région du Rif a une réputation de frondeuse et entretient des relations difficiles avec le pouvoir central. Elle fut aussi l'un des principaux foyers de la contestation lors du mouvement du 20-Février, la version marocaine des Printemps arabes en 2011.
Le suicide d'un vendeur ambulant fin 2010 en Tunisie est souvent vu comme l'un des éléments déclencheurs de ces Printemps arabes. L'homme s'était immolé par le feu en réaction à la saisie de sa marchandise par les autorités. En pointe dans les manifestations de 2011, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a "dénoncé" le rôle de l'État qui "foule aux pieds la dignité des citoyens" et mis en garde contre "une possible répétition" du mouvement du 20-Février. Un scénario particulièrement délicat pour les autorités alors que s'ouvre dans une semaine à Marrakech la conférence internationale sur le climat, la COP22, dont Rabat entend faire une vitrine internationale.
Avec AFP 31/10/2016
Voir aussi:
Un appel lancé par l’Association « Action pour la Syrie » pour envoyer un message fort au Kremlin, réclamant qu’en 2018, la Coupe du Monde de Football n’ait pas lieu en Russie et exigeant qu’un autre pays hôte soit désigné si l’invasion criminelle russe ne s’arrête pas immédiatement en Syrie.
APPEL AU BOYCOTT DE LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL 2018 EN RUSSIE
Au moment où le peuple syrien subit la plus odieuse des barbaries de notre époque, le monde observe, dans un silence complice, l’une des plus puissantes armées du monde, enterrer dans un bain de sang, une révolte légitime contre un régime totalitaire et despotique.
Alep, ville multi‐millénaire, berceau des civilisations, maison des trois religions monothéistes, terre d’accueil pour les réfugiés tcherkesses en 1877, arméniens en 1915, grecs en 1943, palestiniens depuis 1948, irakiens en 2003 ou libanais en 2006,... est aujourd’hui une ville martyre, devenue un laboratoire de tests pour armes russes.
Depuis son intervention militaire en Syrie, la Russie a écrasé 3264 civils sous les bombes, parmi eux 619 femmes et 911 enfants. 32 médecins, 11 membres de la Défense Civile, ainsi que 12 activistes médias. Au moins 417 installations et infrastructures, parmi lesquelles des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte, des monuments historiques, ont été ciblées, partiellement endommagées ou totalement détruites. Même les convois humanitaires ne sont pas épargnés. Sur les 147 attaques de missiles à sous‐munitions comptabilisées, seulement 3 ont visé des zones sous le contrôle de Daesh et au moins 48 attaques à l’aide d’armes incendiaires, interdites par le Droit International, ont visé les civils.
Tous ces actes viennent s’ajouter à la liste, déjà effrayante, des crimes du régime syrien, que la Russie est venue épauler dans cette funeste besogne : près de 700 000 morts, des centaines de milliers de personnes emprisonnées et torturées, 2 millions de maisons effacées de la carte causant l’exil et le déplacement de plus de la moitié de la population.
Malgré cela, la Russie persiste, par ses nombreux vétos au Conseil de Sécurité, à empêcher tout soulagement de la souffrance du peuple syrien.
Nous vous demandons, avant qu’il ne soit trop tard, d’utiliser tous les moyens de pression pour envoyer un message fort au Kremlin. Réclamons qu’en 2018, la Coupe du Monde de Football n’ait pas lieu en Russie. Exigeons ensemble qu’un autre pays hôte soit désigné si l’invasion criminelle russe ne s’arrête pas immédiatement en Syrie.
Peut‐on dormir tranquillement face à ces crimes contre l’humanité sans réagir ? « Plus jamais ça ! », disait‐on... Le silence du monde est une complicité, sa passivité est un crime.
Citoyens du monde libre, organisations et représentants des sociétés civiles et fédérations sportives, syndicats, ONG, gouvernements et autorités religieuses, une patrie et un peuple martyrs menacés de disparaître font appel à votre conscience. Nous vous interpellons afin d’ajouter votre voix et vos actions aux nôtres pour réclamer le boycott de la Russie.
Vive la noble lutte du peuple syrien pour la liberté, la démocratie et la justice !
Association « Action pour la Syrie »
Facebook : Boycott Russia 2018 /
https://www.facebook.com/18BoycottRussia/
Twitter : Boycott Russia 2018 / @18BoycottRussia
Mail : boycottrussia.worldcup2018@gmail.com ___________________________________________________________________
نداء لدعم حملة مقاطعة كآس العالم لكرة القدم في روسيا
مقاطعة_روسيا٢٠١٨#
بينما يعاني الشعب السوري من أقذر الجرائم البربرية في عصرنا، يراقب العالم في صمت متواطئ ، واحداً من أقوى الجيوش في العالم ، يدفن في حمام من الدم، انتفاضة شعبية مشروعة ضد نظام شمولي واستبدادي
حلب المدينة القديمة قدم التاريخ، في قلب مهد الحضارات، وموطن الديانات السماوية الثلاث ، كانت ملاذاً للاجئين الشركس في عام 1877، والأرمن عام 1915، واليونان عام 1943، الفلسطينيين منذ عام 1948 والعراقيين عام 2003 واللبنانيين عام 2006،... غدت اليوم مدينة شهيدة ومخبراً لتجربة الأسلحة الروسية
سحقت روسيا منذ تدخلها العسكري في سوريا 3264 من المدنيين قضوا تحت القنابل ، بينهم 619 امرأة و 911 طفلاً و32 طبيب و11 من عاملي الدفاع المدني ، فضلا عن 12 ناشطا إعلاميا. بالإضافة إلى هؤلاء الضحايا لا يقل عن 417 من المرافق الحيوية والبنى التحتية ، بما في ذلك المستشفيات والمدارس وأماكن العبادة ، والمعالم التاريخية التي استهدفت ، فتضررت جزئياً أو دمرت كليا. حتى قوافل الإغاثة الإنسانية لم تسلم من التدمير ومن بين 147 هجوما تم توثيقها بالصواريخ المدمرة للملاجئ ، فقط ثلاثة مناطق هي تحت سيطرة داعش تم استهدافها. ونفذت ضد المدنيين لا يقل عن 48 هجمة بأسلحة حارقة وعنقودية محرمة دولياً
كل هذه الجرائم جاءت لتضاف إلى قائمة جرائم النظام السوري المروعة ، حيث جاءت روسيا لاداء هذه المهمة القذرة 700000 قتيل ومئات الآلاف من السجناء والمعذبين ، و 2 مليون وحدة سكنية تم تدميرها بالكامل تسببت في تشريد أكثر من نصف السكان. مع كل ذلك استمر اصرار روسيا بلجوئها مرات عديدة لحق النقض في مجلس الأمن ، لمنع أي قرار يخفف من معاناة الشعب السوري
إننا نناشدكم باستخدام كل وسائل الضغط لتوجيه رسالة قوية إلى الكرملين قبل فوات الأوان. لنطالب بعدم تنظيم كأس العالم 2018 لكرة القدم في روسيا. وأن نفرض اختيار بلد مضيف آخر لهذه الألعاب إذا لم يتوقف الغزو الروسي المجرم على الفور في سوريا
هل يمكن أن ننام بسلام امام هذه الجرائم ضد الإنسانية وبدون رد فعل ؟ قيل كثيرا (لن تتكرر هذه الجرائم بعد اليوم) …إن صمت العالم تواطئ وسلبيته جريمة
يا مواطنوا العالم الحر، منظمات وممثلي المجتمعات المدنية والاتحادات الرياضية والنقابات والمنظمات غير الحكومية والحكومات والسلطات الدينية ، هناك دولة وشعب مهددون بالاندثار وهم يوجهون نداءهم إلى ضمائركم. اننا ندعوكم أن تضيفوا صوتكم وجهدكم الينا للمطالبة بمقاطعة روسيا.
عاش كفاح الشعب السوري النبيل من أجل الحرية والديمقراطية والعدالة.
« Action pour la Syrie »
En anglais, français et arabe :
Le gouvernement néo-libéral, dirigé par des notables de l’ancien régime alliés aux islamistes d’Ennahdha, veut faire voter avant fin décembre un budget d’austérité drastique. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les mouvements sociaux persistent et que ceux-ci soient réprimés avec une vigueur (...)
Brisons le siège d’Alep
Solidarité avec le peuple syrien en lutte contre la barbarie
Appel au rassemblement à Paris
Samedi 29 octobre 2016 de 15h00 à 18h00
Esplanade des droits de l’Homme, Place du Trocadéro
Métro : Trocadéro
Rassemblons-nous pour exprimer notre solidarité avec le peuple syrien (...)
Dans une Déclaration reproduite intégralement ci-dessous, un collectif de 29 militant(e)s de la gauche tunisienne a rendu publique son analyse critique du gouvernement dit « d’union nationale » intronisé par le parlement le 26 Août 2016.
Le Gouvernement dit d’union nationale, constitué le 26 Août (...)