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Liban

  • A Beyrouth, Journées militantes de Veille du Patrimoine pour défendre les sites historiques en danger (Global Voices)

     

    Partie de l'affiche annonçant la Journée de Veille du Patrimoine. Toutes les photos

    Dans les années qui ont suivi la guerre civile libanaise de 1975-1990, Beyrouth a connu une frénésie de privatisation et de promotion immobilière qui a altéré l'aspect de la ville, depuis le front de mer jusqu'aux collines entourant la péninsule.

    Cette période, appelée ‘l'ère de la reconstruction’ renvoyant souvent aux années 1990 mais qui dure encore, a vu de nombreux monuments historiques de Beyrouth menacés de destruction pour faire place à la ‘rénovation urbaine’.

    Les universitaires préfèrent dire ‘effacement spatial’, expliquant que “l'effacement spatial initié par les destructions de la guerre se consolide lors de la reconstruction d'après-guerre”, selon les mots de Marwan Ghadour et Mona Fawaz. Bruno Marot et Serge Yazigi vont encore plus loin en soutenant que “l'essor d'un urbanisme orienté par le marché, l'absence de véritable planification urbaine et la polarisation confessionnelle à grande échelle” pourraient semer “les graines d'un conflit futur”.

    Des militants au Liban ont riposté en organisant une Journée de Veille du Patrimoine [‘Heritage Watch Day’, nom officiel de l'événement] pour attirer l'attention internationale sur un certain nombre de sites historiques menacés, et encourager les Beyrouthins à les défendre activement. Deux sites seront au centre de cette édition : le Palais de Hneine et la Péninsule de Dalieh.

    Le Palais de Hneine est un des édifices les plus remarquables de Zokak el-Blat, autrefois un quartier-jardin huppé à l'extérieur des murailles de la vieille ville. Quand la guerre civile a éclaté en 1975, son rez-de-chaussée a abrité des familles déplacées, qui ont subdivisé les grands espaces avec des cloisons improvisées.

    Les derniers occupants ont été expulsés en 1990, et le palais est désormais vide et délabré. Le bâtiment a de multiples copropriétaires, sans consensus clair sur son avenir, pendant que s'intensifie la cadence du développement immobilier dans le quartier.

    Quant à la Péninsule de Dalieh, c'est un lieu marquant de la corniche de front de mer, à riche valeur sociale et culturelle. Depuis des siècles, la zone rocheuse ouverte qui longe le bord de mer est mise à profit par les familles populaires pour des activités récréatives quotidiennes : elles y nagent, célèbrent les fêtes religieuses, mais aussi pêchent et jardinent.

    L'accès public aux plages de Beyrouth est une longue tradition, qui remonte à l'Empire Ottoman (depuis le 16ème siècle jusqu'à 1918) et s'est poursuivie pendant le mandat français (1920-1943) avec des lois interdisant la promotion immobilière en bord de mer.

    Mais depuis les années 1960, une série de changements législatifs a fait disparaître la plupart des protections du littoral, permettant une construction presque sans frein.

    Une opportunité saisie par les grands investisseurs immobiliers, qui ont réussi à s'approprier la presque totalité du site. Les propriétaires actuels envisagent la réalisation d'une marina privée. Les phases initiales des travaux incluent la démolition des abris de pêche et la clôture du site pour empêcher son accès public.

    La Journée de Veille du Patrimoine est organisée par deux collectifs.

    Celui de Save Beirut Heritage (Sauver le patrimoine de Beyrouth), une association de bénévoles qui œuvre à la surveillance collective des bâtiments du patrimoine et agit comme lanceur d'alerte à chaque soupçon de démolition illégale, a porté la candidature du palais de Hneine Palace à la Liste de surveillance du World Monuments Fund (WMF, Fonds mondial pour les monuments) Le WMF est une organisation internationale privée à but non lucratif “fondée en 1965 par des particuliers préoccupés par la destruction accélérée dans le monde de trésors artistiques essentiels”.

    Quand à the Civil Campaign to Protect the Dalieh of Raouche (la Campagne civique pour protéger le Dalieh de Raouche), cette coalition de particuliers et d'associations, partageant un engagement fort pour la préservation des espaces communs et de la diversité écologique et culturelle de Beyrouth, a emboîté le pas pour la péninsule de Dalieh.


    Image via Beirut Report. Source.

    La Journée de Veille du Patrimoine, qui se déroulera de fait sur plusieurs jours du 18 au 21 mai, proposera des conférences et discussions publiques, des interventions artistiques spéciales aux sites, des expositions, ateliers scolaires et visites de sites, des concerts, marchés alimentaires et foires de rue.

    Le programme vise à faire reconnaître les citoyens et usagers de la ville comme des partenaires actifs dans la bataille pour sauver le patrimoine, et leur donner la possibilité d'exprimer leurs inquiétudes devant la façon dont le développement immobilier mû par le marché et le règne de la déréglementation transforment le caractère et l'identité de Beyrouth.

    Image via Beirut Report. Source.

    Les sites ont tous deux rejoints les 48 déjà inscrits sur la liste, avec l'espoir que cela attire l’attention sur d'autres sites du patrimoine menacés. 

    Des lieux comme la Maison Rouge dans le quartier de Hamra à Beyrouth, qui daterait du 18ème siècle, La Maison Rose, une des plus anciennes grandes demeures de Beyrouth datant du 19ème siècle, Ramlet El Bayda, la dernière plage publique de Beyrouth, la Brasserie Laziza, aussi appelée La Grande Brasserie du Levant, une des premières grandes usines du Liban et qui serait la plus ancienne brasserie du Mouen-Orient, Horsh Beirut, le plus grand espace vert de la ville, et les vestiges antiques découverts dans ce qu'on a surnommé le Quartier Digital de Beyrouth au centre de la capitale sont quelques exemples de l'indifférence de la ville pour ses atouts culturels, auxquels elle préfère l'urbanisation et la promotion immobilière massives.

    Comme l'a expliqué Florence Massena, ce sont “les symboles de l'absence de planification urbaine dans la capitale libanaise, où le patrimoine succombe à l'argent”.

    La Maison Rouge a été retirée de la “liste des bâtiments protégés” en février 2017, sept mois seulement après y avoir été inscrite. Le sort de la Maison Rose est incertain lui aussi depuis qu'un artiste britannique a réussi à la ramener brièvement sous les projecteurs des média. Fin 2016, elle a été rouverte au public pendant deux mois. Quant à la Brasserie Laziz, sa démolition a débuté en mars 2017 pour “faire place à un complexe d'appartements de luxe”.

    Pendant ce temps, Horsh Beirut est sous la menace aujourd'hui “de la construction en cours à l'intérieur du parc d'un poste médical avancé” malgré son classement en site naturel depuis 1940. Le parc, qui couvrait à l'original 125 hectares, est aujourd'hui réduit à un triangle de 33 hectares. Il a été rouvert au public en septembre 2015 après vingt ans de fermeture.

    Quant aux vestiges antiques, ils n'ont été découverts que récemment et semblent remonter à l'époque romaine. Habib Battah, du blog renommé ‘Beirut Report’ a réussi à y jeter un coup d’œil et s'est fait après cela agresser physiquement par des promoteurs et menacer verbalement par un fonctionnaire de haut rang pour avoir publié des photos des ruines.

    Pour le programme exhaustif des activités prévues de la Journée de Veille du Patrimoine, cliquer ici.

  • Afrique du Nord/Proche-Orient: un jeune sur cinq veut émigrer (L'Express)

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    Madrid En moyenne 20% des jeunes de cinq pays du pourtour méditerranéen (Algérie, Egypte, Liban, Maroc et Tunisie) veulent émigrer, un chiffre qui monte à plus de la moitié en Tunisie, selon une enquête auprès de 10.000 jeunes rendue publique jeudi en Espagne.

    "Un jeune sur cinq dans les pays arabes analysés veut émigrer. Une proportion qui atteint les 53% dans le cas de la Tunisie", souligne la fondation CIDOB (Centre des affaires internationales de Barcelone), qui a coordonné l'étude, dans un communiqué diffusé en Espagne. 

    Six ans après le "printemps arabe", elle constate que "la principale motivation qui pousse ces jeunes à vouloir partir est, une fois de plus économique: trouver un emploi digne et de meilleures conditions de vie".

    "Contrairement à ce qu'on pouvait attendre, plus le niveau d'éducation est important, plus le désir d'émigrer est renforcé", assure le communiqué. 

    Pour un des experts ayant réalisé l'étude en Algérie, Nacereddine Hammouda, "ce qui est remarquable, c'est que le fait d'arriver à l'université renforce le désir d'émigrer". "Le jeune pense qu'il peut valoriser ses compétences dans un pays plus développé économiquement et qu'elles seront gâchées s'il reste", explique ce statisticien économiste au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), interrogé par l'AFP en Espagne.

     

    Le projet "Sahwa" ("L'éveil", en arabe) a été mené entre 2014 et 2016 dans chacun des cinq pays, en réponse à une commande de la Commission européenne.  

    Ses résultats reflètent un "sentiment général de frustration et d'exclusion sociale" chez les jeunes, selon la fondation. 

    Les quatre principaux problèmes identifiés à travers 10.000 entretiens sont le niveau de vie (28%), la situation économique (22%), l'emploi (12%) et le système éducatif (10%).  

    Le taux de chômage des jeunes dans ces pays est d'environ 30% en 2014, alors que la moyenne mondiale est de 13%, font apparaître des chiffres de l'Organisation internationale du travail cités. 

    Difficile dans ces conditions de pousser "la porte de l'autonomie et de l'âge adulte", écrit le CIDOB.  

    Le projet Sahwa montre aussi que "les jeunes ne se sentent pas identifiés à leurs institutions, dont ils considèrent qu'elles ne représentent qu'une élite". 

    Selon l'enquête, "près de 60% des jeunes en âge de voter ne l'ont pas fait aux dernières élections, et principalement par manque d'intérêt (44,5%)". 

    http://www.lexpress.fr/

  • Assad est-il réellement le moindre mal ? (L'Orient Le Jour)

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    Analyse:

    Pourquoi les Occidentaux n'auraient rien à gagner à se rapprocher du régime syrien.

    « Le moins pire. » C'est en ces termes que Marine Le Pen a qualifié Bachar el-Assad dans un entretien à L'OLJ à l'occasion de sa visite au Liban. Si elle va encore plus loin que les autres – dans le sens où elle reprend la rhétorique du régime consistant à qualifier de « terroriste » tout membre de l'opposition syrienne –, la présidente du Front national n'est toutefois pas la première personnalité politique française à se laisser séduire par la thèse du moindre mal en Syrie. Le candidat du parti Les Républicains, François Fillon, est plus ou moins sur la même ligne, tout comme le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

    La thèse du moindre mal a été l'un des arguments les plus utilisés par les puissances occidentales, notamment par Paris, pour justifier leurs soutiens aux régimes autoritaires dans le monde arabe sous prétexte qu'ils constituaient des remparts contre les islamistes. L'émergence des printemps arabes avait démontré que cette thèse était non seulement inopérante mais qu'elle pouvait également être dangereuse, l'autoritarisme et l'islamisme se renforçant l'un l'autre depuis plus de cinquante ans. On pensait la théorie du moindre mal définitivement enterrée. Mais c'était sans compter avec le prolongement et surtout la complexification du conflit syrien, qui lui permet aujourd'hui de vivre une seconde jeunesse.

    L'argument est assez simpliste. « Oui, Bachar el-Assad est un dictateur », reconnaissent à l'unisson ceux qui le défendent. « Mais s'il tombe, ce sont les groupes jihadistes, les mêmes qui ont commis des attentats sur notre sol, qui prendront le pouvoir », ajoutent-ils avec assurance. Plus le conflit se prolonge, plus leurs propos sont réalistes et défendables. Les forces de l'opposition sont aujourd'hui beaucoup plus radicalisées qu'elles ne l'étaient il y a 6 ans. Les groupes jihadistes y ont acquis nettement plus d'importance tandis que les « rebelles modérés » ont été largement marginalisés. Mais la faute à qui ? devraient-ils se demander. La radicalisation de l'opposition est essentiellement le produit de la politique de répression, puis d'annihilation menée par les forces du régime à son encontre. Il est plus difficile de rester modéré quand les pires méthodes – allant de la torture au largage de barils d'explosifs ou d'armes chimiques – sont utilisées contre vous. La montée en puissance des groupes jihadistes au détriment des forces rebelles s'explique aussi, en grande partie, par le fait que le régime a largement privilégié le combat contre les seconds à la lutte contre les premiers. La stratégie ne manque ni de cynisme ni d'habileté : il lui est beaucoup plus facile de négocier son maintien au pouvoir si la seule alternative est composée de jihadistes.

    Que des miettes

    « C'est moi ou le chaos », dit en somme le président syrien à ses interlocuteurs occidentaux. Moscou et Téhéran, les deux parrains du régime, adhèrent complètement à cette représentation du conflit et se chargent de la « vendre » à leurs partenaires occidentaux. Non qu'ils soient attachés à la personne de M. Assad ou qu'ils soient convaincus par sa politique, mais parce qu'ils considèrent, pour différentes raisons, que leurs intérêts en Syrie sont liés à son maintien. Cela peut-être contestable, mais c'est de bonne guerre. Moscou et Téhéran ne s'embarrassent pas de considérations morales et profitent du conflit pour accroître leur influence en Syrie et dans la région.

    Une telle approche est nettement plus difficile à justifier pour les Occidentaux. Qu'auraient-ils à gagner à se rapprocher du régime syrien ? Une plus grande influence ?  Les Russes et les Iraniens ne leurs laisseront que les miettes, autrement dit le prix de la reconstruction des villes syriennes. Un allié sur le terrain pour lutter contre les mouvements jihadistes ?
    Quand on sait que le régime syrien est passé maître dans l'art d'instrumentaliser les groupes islamistes, qu'il a encouragé les jihadistes à se rendre en Irak après l'intervention américaine de 2003, qu'il a libéré de ses geôles des milliers d'islamistes après le déclenchement de la révolution, qu'il a évité pendant des mois l'affrontement direct avec l'État islamique (EI), il est permis de penser que ce n'est pas le meilleur allié pour combattre cet ennemi. « Il faut parfois s'allier avec le diable. On s'est allié avec Staline pour battre Hitler », rétorquent-ils généralement. Outre le fait qu'elle a coûté presque un demi-siècle de guerre froide à l'Europe, l'alliance avec Staline pouvait au moins se justifier par la puissance de l'armée soviétique.

    Rien de tel avec Bachar el-Assad. Si ce dernier est encore au pouvoir, il le doit avant tout à ses parrains russe et iranien, mais aussi aux milices étrangères ou syriennes qui sont venues compenser la déroute générale de l'armée, à l'exception de ses unités d'élite. Le président syrien n'a été capable de reprendre la totalité d'Alep, la deuxième ville de Syrie, qu'avec le soutien intensif de tous ses acteurs contre une opposition pourtant largement affaiblie et coupée de ses soutiens extérieurs.

    L'alliance avec le régime aurait donc du mal à trouver justification sur le plan militaire. Mais elle serait surtout contre-productive sur le plan politique. Les jihadistes finiraient de manger les rebelles syriens et leur rhétorique consistant à dire qu'ils sont « seuls contre le reste du monde » s'en trouverait renforcée. Les Occidentaux devraient, pour leur part, assumer de travailler avec tous les amis de Bachar el-Assad, y compris les milliers de miliciens chiites qui combattent pour la survie du régime et qui sont tout aussi islamistes que leurs adversaires.

    Préférer les fascistes en cravate, maintenus au pouvoir en grande partie grâce au soutien des islamistes chiites, plutôt que les barbus sunnites : est-ce vraiment cela la définition du moindre mal ?

    Anthony SAMRANI
    25/02/2017

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    https://www.lorientlejour.com/

     

    Commentaire: Ayant mis une photo d'Hitler à côté d'Assad, vous comprendrez que nous ne passerons pas de commentaires favorables à ce sinistre individu.

  • Le Sud-Liban au prisme de la résistance palestinienne (Orient 21)

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    Origines et enjeux d’un conflit régional

    Si la récurrence des affrontements au Sud-Liban est connue, il est plus rare de se pencher sur l’origine de cette confrontation, tant elle a été recouverte de sédimentations variées où prédominent le Hezbollah et les invasions israéliennes. Pourtant, l’un des acteurs fondamentaux sur cette ligne de confrontation israélo-arabe est la résistance palestinienne qui a laissé son empreinte sur les formes de la lutte contre Israël et mis en lumière les enjeux territoriaux du Sud-Liban pour cet État.

    La création d’Israël en 1948, la Nakba (catastrophe) pour les Palestiniens, donne corps à deux éléments contradictoires et déstabilisateurs pour le jeune État libanais, indépendant depuis cinq ans : il accueille 100 000 réfugiés palestiniens sur un total de 700 000, et s’engage dans une paix froide avec Israël, sous la forme d’un traité d’armistice (1949) incarné sur le terrain par une ligne frontalière jamais reconnue comme telle par le Liban.

    Le terreau sur lequel vont se déployer les mouvements politiques palestiniens dans le sud du Liban est marqué par la prédominance de musulmans chiites, un groupe confessionnel alors marginalisé. Arbitrairement rattaché au noyau du Petit-Liban lors de la création du Liban contemporain en 1920, le Sud, connu sous le nom de Djebel Amel, se distingue alors par son éloignement de la capitale et son orientation rurale. Cette région enclavée et défavorisée au plan du développement des infrastructures — l’eau courante et l’électricité n’atteindront certains villages qu’au cours des années 1960 —, essentiellement tournée vers l’exploitation agricole a été laissée aux mains des grands propriétaires terriens qui s’y comportent en féodaux.

    Toutefois, le Sud est également marqué par une tradition de mouvements de gauche, mobilisés durant les événements de 1958 sous la bannière de l’arabisme.

    La division entre marxistes et nassériens après 1967 et la montée en puissance de la résistance palestinienne avec le début de la lutte armée vont catalyser des demandes sociales. Le legs du Mouvement des nationalistes arabes (MNA) devient encore plus visible après la défaite de la gauche aux élections parlementaires de 1968, notamment avec le Parti de l’action socialiste arabe, proche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et l’Organisation de l’action communiste au Liban (OACL), proche du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP). Ces formations possédaient une idéologie transnationale et ont permis de resserrer les liens entre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui s’était implantée au Liban après son échec en Jordanie, et le Mouvement national libanais (MNL), une coalition de mouvements de gauche luttant contre l’hégémonie maronite.

    Chez les chiites, l’engouement pour les mouvements de la gauche, notamment palestiniens ou propalestiniens, s’adosse également à un processus de prise de conscience politico-identitaire grâce à la mobilisation réalisée par le clerc chiite Moussa Al-Sadr. Ce dernier effectue une synthèse entre symboles religieux, fierté chiite retrouvée et valeurs progressistes1. Contestant le monopole des chrétiens maronites sur l’État, Sadr organise une mobilisation confessionnelle en définissant la communauté chiite par sa condition de « déshérités », c’est-à-dire en tant que « communauté-classe »2. Les militants trouvent dans le projet révolutionnaire palestinien un allié politique et dans la figure du fida’i — « celui qui se sacrifie » pour la cause palestinienne — un symbole qui fait sens, tant par sa radicalité politique que dans la martyrologie chiite. Cela contribue donc clairement à l’accueil assez largement favorable que les habitants du Sud-Liban réservent aux fedayin palestiniens, leur procurant soutien matériel et renseignements tant sur les troupes israéliennes que sur l’armée libanaise.

    L’âge d’or des combattants

    Les opérations commandos anti-israéliennes commencent dès 1965 à la frontière israélo-libanaise, avant la débâcle de Septembre noir et l’installation à Beyrouth de l’appareil politico-militaire de la résistance. L’emprise de la lutte armée sur le sud frontalier conduit Israël à répliquer de façon brutale et destructrice, provoquant une discorde interlibanaise. L’armée nationale reçoit l’ordre de s’en prendre à la résistance palestinienne. Des manifestations de masse soutenant la résistance sont réprimées dans le sang. La pression égyptienne conduit le gouvernement à céder, en signant au Caire en décembre 1969 un accord autorisant la résistance à mener ses opérations anti-israéliennes à partir du territoire libanais, en échange de sa reconnaissance formelle de la souveraineté libanaise et de son accord pour une coordination des opérations avec l’armée3.

    Les détracteurs du mouvement ont parlé d’un « Fatahland » pour décrire un territoire d’où la souveraineté nationale était évincée. L’armée libanaise, dernier rempart du camp souverainiste, s’efforce de réfréner les actions des fedayin, mais est incapable de contrer une opération israélienne d’assassinats de cadres palestiniens au cœur de la capitale libanaise en 1973. La dissension nationale s’accentue alors que la résistance palestinienne accompagne et encadre la militarisation de la gauche ainsi que le mouvement chiite Amal créé par Moussa Sadr. De nombreux Libanais participent aux camps d’entrainement palestiniens et aux opérations transfrontalières des fedayin.

    La résistance connaît un âge d’or entre 1969 et 1982, date de l’invasion israélienne. Pendant cette période, elle opère une transformation d’autant plus remarquable qu’elle témoigne d’une interpénétration avec le terrain libanais. C’est particulièrement vrai de la figure du fida’i qui, d’une définition à la fois socialement très englobante et centrée sur le collectif palestinien, connait une réduction de son acception en raison de la professionnalisation des combattants sur le front du Sud-Liban, en même temps qu’une extension de sa définition identitaire : la résistance a enrôlé de nombreux combattants étrangers, essentiellement arabes4.

    La quintessence de cette interpénétration a probablement été atteinte avec la « brigade estudiantine », une unité combattante formée surtout de Libanais et enrôlée au sein de la résistance sous les ordres du commandement palestinien. Issue des milieux maoïstes et des mouvements de la gauche radicale5, la brigade a incarné, notamment lors de la défense acharnée du château de Beaufort (Qalat Shqif) durant l’invasion israélienne, une synthèse libano-palestinienne originale qui a préfiguré la transformation de la lutte palestinienne en un combat islamo-nationaliste6. Cette mutation a accompagné le revers majeur subi par l’OLP avec le départ forcé des fedayin du Liban en septembre 1982, puis en décembre 1983 sous les coups respectifs d’Israël et du régime syrien.

    Visées sur les ressources en eau

    La défaite palestinienne face à l’armée israélienne n’a pas signifié la disparition de la résistance anti-israélienne, au contraire. L’invasion de 1982 et l’occupation de la moitié du pays par les troupes israéliennes ont conduit à la formation d’un front de résistance nationale, formé de diverses composantes sociales et communautaires.

    Cette mobilisation dominée par les militants de gauche permet de mener une authentique guérilla, harcelant les troupes israéliennes par des opérations quotidiennes. Ce faisant, les militants libanais mettent en application des théories apprises bien souvent dans les camps d’entraînement palestiniens et au contact des fedayin palestiniens. En outre, des officiers palestiniens continuent à coordonner certaines opérations dans la Bekaa jusqu’à la fin 1983.

    Enfin, un certain nombre de cadres des formations chiites (Amal et Hezbollah) ont été formés par des Palestiniens et ont combattu dans les rangs de la résistance, avant de mener la lutte armée contre l’occupation israélienne du Liban sous la bannière de leur formation respective. C’est dire que la résistance anti-israélienne entreprise par les différentes composantes libanaises après 1982 a adopté des modalités tactiques qui devaient beaucoup à l’expérience palestinienne, mais aussi à ses échecs.

    L’expérience palestinienne au Sud-Liban rappelle que les guerres israéliennes dans cet espace territorial avaient des visées territoriales, afin notamment d’en capter les ressources en eau. Déjà en 1919, les sionistes avaient fait part de leurs vues sur le fleuve Litani afin de garantir la viabilité du Foyer national juif. Israël a pu ressortir ses plans des tiroirs à la faveur de la guerre civile libanaise (1975-1990) et de l’appauvrissement des villages frontaliers majoritairement chrétiens après l’effondrement du secteur du tabac en 1976. Il a fait ainsi d’une pierre deux coups : en soutenant la création d’une milice locale anti-palestinienne idéologiquement proche du mouvement phalangiste qui ne tarde pas à affronter les villages propalestiniens, il s’arroge un contrôle indirect sur un espace convoité tout en déléguant l’affrontement avec les fedayin aux supplétifs libanais.

    L’embrasement du Sud et le regain d’opérations des fedayin allait justifier une première invasion israélienne (mars 1978) qui s’est déployée jusqu’au fleuve Litani. Israël a pu ainsi forger une base territoriale pour la milice chrétienne des supplétifs libanais pro-israéliens. Interdite au déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), cette bande de terre contiguë à la frontière internationale a servi de tremplin à la stratégie politique israélienne de satellisation du Liban. Il s’agissait alors pour Israël de bâtir une alliance avec les alliés chrétiens des Forces libanaises en portant au pouvoir Béchir Gemayel, le leader chrétien phalangiste et ainsi signer un autre traité de paix séparé, après celui signé avec l’Égypte.

    Emergence du Hezbollah

    L’invasion terrestre de l’été 1982 a été d’une brutalité extrême, causant la mort de plus de 20 000 personnes ; elle obligea la résistance palestinienne à quitter Beyrouth sous protection internationale. Toutefois, l’échec de la stratégie israélienne a contraint en 1985 son armée à un repli sur la bande frontalière occupée, gardée par les supplétifs libanais stipendiés par Israël. Point focal de la lutte anti-israélienne, cette zone de 850 km2 est devenue la chasse gardée de la résistance armée anti-israélienne menée par le Hezbollah. Ce parti, constitué après l’invasion israélienne de 1982 par le regroupement de trois groupes politico-religieux chiites libanais et l’appui logistique de la République islamique iranienne, est officiellement apparu en février 1985 à la faveur de la publication d’une lettre ouverte dans la presse. Il a conféré un caractère religieux et communautaire à l’action de résistance, envisagée comme un devoir religieux.

    Les opérations des martyrs de la « résistance islamique » contre les troupes d’occupation ont ainsi fait écho aux opérations des martyrs palestiniens qui se sacrifiaient pour la libération de la Palestine depuis la frontière libanaise. Enfin, le retrait unilatéral israélien de la zone occupée en mai 2000 a mis en lumière la zone des « fermes de Chebaa », un territoire d’une cinquantaine de kilomètres carrés aux confins libano-syro-israéliens, occupé par Israël dès 1967. Il s’agit de hauts pâturages dont les propriétaires fonciers sont libanais, mais dont le terrain est fautivement cartographié comme étant syrien7. Le refus israélien d’en évacuer ses troupes en 2000 au prétexte que ce territoire ne relevait pas de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU témoigne en réalité de l’intérêt stratégique que l’État d’Israël y trouve : contrôler ce bassin versant du fleuve Dan, un affluent du Jourdain qui alimente la Galilée en eau douce.

    Depuis lors, le Sud-Liban résonne d’une sourde menace, ponctuée par des opérations militaires israéliennes de plus ou moins grande envergure. La dernière en date fut en 2006 « la guerre de juillet » qui a causé d’énormes dégâts et fait plus de 1 100 victimes civiles. Cette zone de conflagration israélo-arabe a ainsi vu la lutte armée lancée par les fedayin prolongée symboliquement dans la revendication du Hezbollah à soutenir la cause palestinienne à travers ses opérations anti-israéliennes dans la zone frontalière sud.

    Daniel Meier 22 février 2017
     

    1Richard A. Norton, Amal and the Shi’a. Struggle for the Soul of Lebanon, University of Texas Press, Austin, 1987.

    3Nadine Picaudou, La déchirure libanaise, Complexe, Bruxelles, 1989.

    4Daniel Meier, «  The Palestinian fida’i as an icon of transnational struggle : the South Lebanese experience  », British Journal of Middle Eastern Studies, Vol. 41, No 1, 2013  ; p. 322–334.

    6Wissam Alhaj, Nicolas Dot-Pouillard et Eugénie Rébillard, De la théologie à la libération  ? Histoire du Jihad islamique palestinien, La Découverte, Paris, 2014.

    7Asher Kaufman, Contested Frontiers in the Syria-Lebanon-Israel Region. Cartography, Sovereignty, and Conflict, Woodrow Wilson Center Press, Washington DC, 2014.

  • Au Liban, le soutien de Marine Le Pen à Assad fait des remous (L'Orient le Jour)

    Marine Le Pen a eu droit lundi et mardi, au Liban, à des égards inhabituels pour elle de la part de hauts responsables étrangers, mais également à des critiques parfois virulentes, notamment après sa prise de position en faveur de Bachar el-Assad.

    Walid Joumblatt, Samy Gemayel et Samir Geagea ont critiqué, avec plus ou moins de virulence, les propos de la candidate à l'élection présidentielle française.

    Marine Le Pen a eu droit lundi et mardi, au Liban, à des égards inhabituels pour elle de la part de hauts responsables étrangers, mais également à des critiques parfois virulentes, notamment au sujet de ses prises de position en faveur de Bachar el-Assad. Lundi, la présidente du Front national a estimé que le président de la Syrie, engagée dans une guerre aux conséquences régionales dramatiques, notamment pour le Liban, est "une solution bien plus rassurante pour la France que l'Etat islamique".

    "J'espère que la France fera un meilleur choix que cette droite fasciste", a fustigé mardi le leader druze Walid Joumblatt, à l'issue d'un entretien avec le président français François Hollande à l’Élysée. Le chef du Parti socialiste progressiste réagissait là aux propos sur la Syrie de la candidate de l'extrême droite à la présidentielle française.
    "Les déclarations de Mme Le Pen au Liban ont insulté le peuple libanais et le peuple syrien", a encore dit Walid Joumblatt, pour qui les plus hauts dirigeants du pays ont commis une faute en recevant la présidente du Front national (FN).

    Le positionnement de Marine Le Pen sur la Syrie lui a aussi valu la réprobation des Kataëb, un parti qui entretient pourtant des liens historiques avec le FN - certains cadres et ex-cadres frontistes ont combattu à leurs côtés durant la guerre du Liban (1975-1990).
    "Lutter contre (l'extrémisme) ne se fait pas en soutenant les dictatures mais en soutenant les forces modérées et en diffusant des valeurs de tolérance et de diversité démocratique", a jugé le parti dans un communiqué publié après une rencontre entre son chef, Samy Gemayel, et Marine Le Pen. "Certes il y a les liens du sang, mais ce que Mme Le Pen dit sur Bachar el-Assad n'est vraiment pas acceptable", a souligné un responsable Kataëb.

    Samir Geagea, chef des Forces libanaises hostile au président Assad n'a, lui aussi, pas manqué d'afficher ses divergences avec Marine Le Pen qu'il a reçue mardi à Meerab. Il a fait savoir à son invitée qu'il considérait le président syrien comme "l'un des plus grands terroristes de la Syrie et de la région". Il lui a également rappelé "les opérations militaires du régime Assad au Liban durant des décennies, ainsi que la série d'assassinats qui a visé les personnalités de la Révolution du Cèdre (l'alliance du 14 Mars, ndlr), pointant du doigt ainsi le régime Assad. M. Geagea a dans ce contexte affirmé qu'il ne pouvait accepter le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad, refusant toutefois l'équation selon laquelle "l'alternative au président Assad serait les islamistes". "Nous ne voulons ni l'un ni l'autre", a-t-il dit.

    "J'ai dit dès le début du conflit syrien, et j'étais la seule à l'époque, que contribuer à la chute de Bachar el-Assad c'est permettre à l'EI de gouverner la Syrie", avait déclaré Mme Le Pen à L'Orient-Le Jour dans une interview dimanche soir. "En géopolitique, il faut souvent faire le choix du moins pire, et pour moi le moins pire c'est Bachar el-Assad", avait-elle également souligné avant de préciser qu'en vas de victoire à la présidentielle, elle normaliserait les relations entre la France et le régime syrien.

    Si cette visite au Liban aura permis à Mme Le Pen de rencontrer, pour la première fois, un chef d'Etat, ses rencontres avec les responsables libanais auront été plus distantes que ce qui avait prévalu lors de la visite d'une autre candidat à la présidentielle française, Emmanuel Macron, à Beyrouth, fin janvier.

    A l'époque, le président Michel Aoun avait reçu l'ancien ministre français de l'Economie dans un bureau plus chaleureux que l'immense salle dans laquelle il se tenait lundi à bonne distance de Mme Le Pen, après une protocolaire poignée de main.

    Saad Hariri, le Premier ministre et leader de la communauté sunnite du pays, avait, lui, salué en M. Macron un "ami", ajoutant : "Ce qu'il représente, la jeunesse, la manière de faire la politique, est important".
    Cette fois, c'est par un communiqué, plutôt qu'en raccompagnant son hôte à l'issue de la rencontre, que le locataire du Grand Sérail a mis en garde Mme Le Pen contre tout "amalgame" entre islam d'un côté et terrorisme de l'autre. "Les Libanais et les Arabes, comme la majorité du monde, considèrent que la France est la patrie des droits de l'homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse ou de classe entre ses citoyens", lui a-t-il dit durant leurs échanges, selon le communiqué.

    OLJ 21/02/201
     
  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     

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    1er mai au Liban

    • Syrie
      Le président du conseil local de la partie orientale d’Alep : « On ne demande rien d’impossible, seulement d’arrêter le massacre »

      , par HASSAN Brita Hagi, SALLON Hélène

      Brita Hagi Hassan, président du conseil local de la partie orientale d’Alep, appelle à la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés pour permettre à la population de fuir et éviter « un génocide ».
      L’étau se resserre sur les quartiers est d’Alep. Dans la deuxième ville syrienne, 250 000 habitants (...)

    • Syria
      The “Guardian” view on Aleppo: the west’s grim failure

      , by The Guardian

      As Assad’s forces, backed by the Russians, make their final move on Syria’s second city, the world can only count the cost of a humanitarian and military disaster it failed to stop.
      Exhausted parents clutching terrified children in their arms, young people pushing the old in makeshift carts or (...)

    • Syria
      Aleppo family says goodbye on Twitter

      , by MACKINTOSH Eliza

      “When we die, keep talking for 200,000 still inside,” Aleppo mother tweets.
      London (CNN) A seven-year-old Syrian girl, who has captured international attention tweeting about daily life in rebel-held eastern Aleppo, shared a message late Sunday night that her house had been bombed.
      “Tonight we (...)

     

  • Libye : la guerre privée de Sarkozy (NPA)

    Il y a quelques mois, le Parlement britannique avait publié un rapport sur la guerre en Irak dénonçant les mensonges du président US Bush et du Premier ministre Tony Blair.

    Dans un nouveau rapport publié ce 14 septembre, il revient sur la guerre en Libye.

    En février 2011, la Libye s’insurge contre Kadhafi, et des troupes du régime se dirigent vers Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays. Des massacres atroces sont annoncés.

    Mais selon le rapport, la menace d’un massacre des populations civiles était « nettement exagérée » et n’a pas été vraiment vérifiée. Le gouvernement britannique était exclusivement focalisé sur une intervention militaire, notamment à cause du forcing diplomatique de la France. Ainsi, Sarkozy est accusé d’avoir mis la pression, notamment pour « obtenir une plus grande part de la production de pétrole libyenne », « accroître l’influence française en Afrique du Nord », mais également pour « améliorer sa situation politique en France ».

    Sarkozy a poussé l’intervention jusqu’à l’élimination physique de Kadhafi. Mediapart fait un lien entre ce volontarisme et les relations compromettantes des deux hommes, y compris peut-être financières (comme l’avait déclaré le dictateur libyen). Comme le dit Mediapart, « Sarkozy a-t-il mené une guerre privée, une guerre de blanchiment ? ». On en connaît le résultat…

    En France, aucune commission d’enquête parlementaire n’a été lancée sur la guerre en Libye. Un député en avait fait la demande en 2014, sans visiblement de réponse du président (PS) de l’Assemblée... Au-delà des changements de président, la continuité monarchique de la Ve République prime.

     
  • Cent ans après les accords Sykes-Picot : L’Orient arabe trahi (Aurdip + MEE)

    L'accord impliquait 3 impérialismes

    Colloque de CVPR PO au Sénat

    Le CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient), en partenariat avec le site ORIENT XXI, organise un colloque, à l’occasion du centième anniversaire du "soulèvement arabe " contre les Turcs.

    « Un siècle après les accords Sykes-Picot »

    « L’ORIENT ARABE TRAHI »

    8 octobre 2016 au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau)

    Programme

    8h30 à 9h00 : Accueil des participants : contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    9h00 précises : ouverture du colloque.

    Remerciements par le président du CVPR PO, Me Maurice Buttin. Interventions de M. Alain Gresh, directeur du journal en ligne ORIENT XXI ; de Mme Nathalie Goulet, sénatrice, qui parraine et préside le colloque ; de l’ambassadeur de Palestine S.E.M. Salman El Herfi ; du président qui présentera les objectifs du colloque.

    Séance de la matinée. 9h30 à 12h00. Modérateur : Maurice Buttin

    Situation du Proche-Orient avant 1947

    9h30 à 10h00 : La renaissance des nationalismes juifs et arabes avant 1914.
    Intervenante : Sandrine Mansour, historienne au CRHIA Université de Nantes, conseillère pour des coopérations entre la France et la Palestine.

    10h00 à 10h30 : Les accords Sykes-Picot vus par les Arabes.
    Intervenante : Najwa Barakat, journaliste, romancière libanaise.

    10h30 à 11h00 : De la Déclaration Balfour au partage de la Palestine ou comment le projet sioniste est passé de l’utopie à l’inévitable en trente ans.
    Intervenant : Thomas Vescovi, professeur, et chercheur en Histoire contemporaine, diplômé de l’Université Paris VIII

    11h00 à 11h30 : La résistance arabe face à l’idéologie occidentale et les intérêts des élites locales
    Intervenant : Boutros Hallaq, professeur émérite de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.

    11h30 à 12h00 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    De 12h00 à 13h30 déjeuner au restaurant du Sénat ou libre.

    13h30 à 14h00 : Accueil des participants ; contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    Séance de l’après-midi : 14h00 à 17h00. Modérateur Alain Gresh.

    Les conséquences aujourd’hui de la duperie d’hier

    14h00 à 14h25 : Le partage. Israël. Résistance palestinienne. Du refus israélien de facto de tout Etat palestinien.
    Intervenant : Hassan Balawi, ancien journaliste de la Télévision palestinienne, diplomate, mission de Palestine auprès de l’U.E. de la Belgique et du Luxembourg.

    14h25 à 14h50 : Interventions étrangères au P.O de 1947 à 2011.
    Intervenant : Philippe Gunet, général de l’armée de l’air en retraite, analyste politique spécialisé sur les questions de Défense et de Sécurité au Proche et Moyen Orient. Membre du comité de rédaction du journal en ligne ORIENT XXI.

    14h50 à 15h15 : Le Proche-Orient depuis les indépendances : entre rêve d’unité et divisions.
    Intervenante : Agnès Levallois, consultante, spécialiste du monde arabe contemporain, chargée de cours à Sciences Po, vice-présidente de l’IrEMMO.

    15h15 à 15h40 : De quoi l’Etat islamique est-il le nom ? Entre utopie violente et désillusions (2014-2016)
    Intervenante : Myriam Benraad, politologue, spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM - CNRS) et maître de conférences à l’Université de Limerick en Irlande. Directrice du mastère sur la Paix et le développement.

    15h40 à 16h00 : pause

    16h00 à 16h25 : Décomposition des Etats et recompositions
    Intervenant : Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du monde arabe.

    16h25 à 16h50 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    16h50 à 17h00 : Conclusions Pierre Lafrance, ambassadeur de France.

    Ce colloque, placé sous le patronage de la sénatrice Nathalie Goulet, le samedi 8 octobre 2016, de 9 h à 17 h au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau- 262 places).

    Le Bulletin d’inscription, ci-après, obligatoire, et le règlement, doivent être adressés au secrétariat du CVPR PO : chez Maurice Buttin, 54 rue des Entrepreneurs 75015 Paris.

  • Poussée djihadiste dans les camps palestiniens du Liban (Orient 21)

    «  Depuis le milieu des années 2000, il y a un développement exponentiel de groupes djihadistes dans certains camps palestiniens au Liban, comme Ain El-Hilweh  », explique Nicolas Dot-Pouillard, chercheur du programme européen When Authoritarianism Fails In The Arab World (Wafaw). «  Cette tendance s’est renforcée avec la guerre civile en Syrie.  »

    Les images sont extraites du reportage «  Réfugiés palestiniens : ça suffit, on rentre  », réalisé en 2012.

    Nicolas Dot-Pouillard
     

     

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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    Il y a quarante ans, août 1976 : le camp palestinien de Tell-el-Zaatar écrasé par les milices d’extrême droite libanaises

    Israël-Palestine : la colonisation s’intensifie