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Qatar

  • Crise entre les monarchies réactionnaires du Golfe Campagne d’isolement du Qatar (Essf)

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    Le 4 juin, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabe Unis et l’Egypte (suivis, quelques heures plus tard, par Bahreïn, le Yémen, les Maldives, la Mauritanie et le gouvernement dissident libyen) ont rompu leurs relations avec l’émirat du Qatar

    pour les liens qu’entretient, selon eux, Doha avec “des organisations terroristes et des groupes confessionnels cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, l’Etats Islamique, et al-Qaïda », sans oublier le maintien de relations avec la République Islamique d’Iran, malgré des divergences.

    La crise intervient en effet une semaine après une vive polémique suscitée par des propos attribués à l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, où il aurait critiqué la volonté de Riyad d’isoler diplomatiquement l’Iran tout en prenant la défense du Hezbollah et des Frères musulmans, tous deux considérés comme des groupes terroristes par Riyad. Doha a par été ailleurs exclu de la coalition militaire arabe mené par Ryad contre l’alliance des Houtistes, soutenu par l’Iran et de l’ancien dictateur Ali Abdallah Saleh, tandis la diffusion des médias qataris, comme al-Jazeera, ont été interdits dans la majorité des pays ayant rompu leurs relation avec le Qatar.

    Quelques jours après, l’Arabie saoudite et ses alliés, avaient publié une liste de “terroristes” soutenus, selon eux, par Doha. Cette liste répertoriait 59 personnes et 12 entités “liées au Qatar et au service d’un programme politique suspect du Qatar”. Parmi elles figuraient des responsables ou des organisations originaires d’Egypte, du Bahreïn ou de la Libye, comme le leader spirituel des Frères Musulmans et d’une association de religieux sunnites, Youssef al-Qaradawi. Les Etats arabes du Golfe n’ont émis aucune demande publique au Qatar, mais une liste qui a circulé comprend la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran, l’expulsion de tous les membres du mouvement palestinien du Hamas et du mouvement des Frères musulmans, le gel de tous les comptes bancaires des membres du Hamas, la fin du soutien aux “organisations terroristes” et la fin de l’ingérence dans les affaires égyptiennes.

    L’émir du Qatar, M. Al-Thani, a assuré que son pays pouvait tenir “éternellement” malgré les sévères restrictions aériennes et maritimes imposées par ses voisins et la fermeture par l’Arabie saoudite de sa seule frontière terrestre, par lequel transite 40% de son approvisionnement alimentaire. Le riche émirat a par ailleurs affirmé qu’il était en mesure de garantir ses accords de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) et de pétrole, qui lui procurent plus de 90% de ses recettes. Une semaine après le déclenchement de la crise, le Qatar rejetait à nouveau toutes les accusations et affiché sa volonté de ne pas fléchir sous la pression. Le ministre qatari des Affaires étrangères cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al Thani, en tournée européenne pour “informer” les pays “alliés et amis” de la crise, a dénoncé les mesures “iniques” et “illégales” imposées par des pays du Golfe et l’Egypte à son pays. Le ministre a également nié les allégations de soutien au mouvement des Frères musulmans et ne comprenait pas pourquoi il fallait rompre les relations politiques avec le Hamas, puisqu’il s’agissait d’un mouvement de résistance et non d’un groupe terroriste comme le ministre des affaires étrangères saoudien avait déclaré. Le Qatar cherche néanmoins à trouver des soutiens internationaux pour rompre son isolement et a appelé à “un dialogue ouvert et honnête” avec l’Arabie Saoudite pour sortir de cette crise.

    Depuis la campagne d’isolement du Qatar, l’Iran s’est empressé d’envoyer des tonnes de produits alimentaires depuis une semaine à l’émirat du Qatar. Téhéran a envoyé cinq avions chargés de 90 tonnes de fruits et légumes, et 350 tonnes de fruits et légumes ont également été chargées sur trois petits bateaux. La Turquie de son côté a accéléré l’envoi de troupes militaires, augmentant le nombre de soldats dans l’émirat de 100 à 3000 soldats, prévues depuis longtemps dans l’émirat. Le président turc Erdogan a également déclaré le 13 juin que les mesures d’isolements contre le Qatar sont une violation des valeurs islamiques.

    Cette crise provoque l’embarras de nombreux pays étrangers, dont les Etats-Unis malgré les déclarations du président états-unien Trump au début de la crise soutenant la position saoudienne contre le Qatar, qui hébergent la plus grande base aérienne américaine dans la région, forte de 10.000 hommes et siège du commandement militaire américain chargé du Moyen-Orient. Cette base est cruciale pour le combat de la coalition internationale menée par les Etats Unis contre le groupe EI en Syrie et Irak. Des efforts diplomatiques impliquant Washington, Paris et Koweït se sont intensifiés pour contenir la crise dans le Golfe.

    Gonflés par la visite de Donald Trump il y a peu à Riyad, où le président américain s’est complètement aligné sur la doctrine saoudienne visant à endiguer l’Iran dans la région, les Saoudiens en profitent pour faire le ménage au sein de leur camp contre tout état ne suivant pas complètement sa ligne politique. Le Qatar a poursuivi sa propre politique régionale depuis longtemps, renforcé par un coup d’état en 1995 par le Sheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, agaçant son voisin saoudien, mais ce sont les stratégies politiques différentes dans le cadre des processus révolutionnaires de la région débuté à la fin de l’année 2010 et début 2011 de l’Arabie Saoudite et de son allié des Emirats Arabes Unis d’un côté et du Qatar de l’autre qui ont progressivement fait éclaté ces tensions provoquant une crise sans précédent. L’Arabie Saoudite et ses alliés ont généralement soutenu les anciens régimes contre toute forme de protestation, à l’exception de la Lybie et de la Syrie (à cause de son alliance avec l’Iran et soutenant les formes les plus réactionnaires de l’opposition), tandis que le Qatar a soutenu le mouvement des Frères Musulmans et d’autres mouvements fondamentalistes islamiques contre les anciens régimes, à l’exception du cas du Bahrain où le Qatar comme le reste des monarchies du Golfe s’était opposé à la révolte populaire.

    Une première crise avait déjà éclaté en 2014 avec le retrait des ambassadeurs de l’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis, et du Bahrain du Qatar en Mars de cette année sous le prétexte que Doha menaçait la sécurité régionale. La crise s’était résolu par un accord entre ces différents états, mais les promesses du Qatar n’ont pas été respecté, comme l’arrêt du soutien au mouvement des Frères Musulmans et d’autres mouvements fondamentalistes islamiques dans la région, comme en Syrie ou en Lybie. C’est pourquoi aujourd’hui, l’Arabie Saoudite et ses alliés exigent un “engagement politique” du Qatar incluant le respect de promesses faites lors d’une première crise en 2014, ainsi qu’une “feuille de route” avec des “mécanismes clairs” de mise en œuvre. Il y avait néanmoins eu une forme d’apaisement entre le Qatar et l’Arabie Saoudite après l’arrivée au pouvoir en janvier 2015 du roi Salmane d’Arabie saoudite, moins hostile que son demi-frère Abdallah aux Frères musulmans. Au nom de l’unité d’un « camp sunnite », par opposition a un « camp chiite » mené par l’Iran, Riyad a arbitré les conflits entre Doha, Abou Dhabi et Le Caire, tandis que le Qatar participait à la coalition saoudienne au Yémen. La continuation de la politique indépendante du Qatar a eu raison de la patience du royaume saoudien.

    Dans cette crise politique entre états réactionnaires, il faut bien sûr dénoncer l’opportunisme politique et les mensonges de l’Arabie Saoudite et ses alliés dans leurs campagnes d’isolement et de pressions contre le Qatar. Ces Etats sont des dictatures qui répriment toute forme d’opposition. Ces Etats sont des dictatures qui répriment toute forme d’opposition. L’idéologie réactionnaire wahabite est promeut par le royaume saoudien à travers le monde, inspirant des groupes jihadistes, salafistes et fondamentalistes islamiques. Pour autant, cette réalité ne doit par contre nous mener à une forme d’idéalisation ou d’angélisme envers l’émirat du Qatar, qui est également une dictature promouvant la même idéologie réactionnaire wahabite.

    Malgrél ces divergences politiques, toutes ces dictatures ont un agenda contre révolutionnaire par leurs soutiens à des anciens régimes et ou des forces islamiques fondamentalistes. Toutes ces monarchies sont en opposition totale aux objectifs des soulèvements populaires pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité et ne cherchent qu’à renforcer leurs intérêts politiques à travers le soutien à différents acteurs. Ryad et Doha soutiennent les deux des politiques impérialistes, néo-libérales et autoritaires, traitent la grande majorité de leurs travailleurs- euses, comme des esclaves modernes, particulièrement étrangers. Sans oublier une diffusion d’un discours confessionnel rivalisant de haine, tout en promouvant une vision rétrograde de la société et des droits des femmes.

    Face à cette crise entre états réactionnaires, souhaitons la chute de leurs élites et la libération des peuples de la région.

    Joseph Daher

    https://syriafreedomforever.wordpress.com/

    http://www.europe-solidaire.org/

     

    Lire aussi:

    Dangereuses reconfigurations au Moyen-Orient (Révolution Permanente)

    Profil bas pour le Qatar, par Alain Gresh (Le Monde Diplomatique, juin 2016)

    Qatar et Arabie saoudite : crise entre deux alliés de l’impérialisme (Lutte Ouvrière)

     

  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Oumou Kane

    Mauritanie. La condamnation d’une jeune manifestante vise à intimider les défenseurs des droits humains

    Le Qatar ne doit pas expulser vers l'Arabie saoudite les militants des droits humains qui risquent d'y être torturés et persécutés

    Yémen. Le journaliste Yahia al Jubaihi condamné à mort par les forces houthies

  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Des éléments de preuve mettent en évidence des crimes de guerre imputables aux forces de l'Armée nationale libyenne

    Émirats arabes unis. Un raid nocturne surprise conduit à l'arrestation d'un éminent défenseur des droits humains

    Bahreïn. Une figure majeure de l’opposition poursuivie pour des tweets «incitant à la haine» envers le gouvernement

    Émirats arabes unis. La décision de maintenir Osama al Najjar en détention est «indéfendable»

    Soudan. La nomination à l’organe directeur de l’OIAC est un affront aux victimes d’attaques chimiques

    L'agence de l'ONU doit maintenir la pression sur le Qatar, car sa réforme sur le travail des migrants n'est pas à la hauteur

  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    L'agence de l'ONU doit maintenir la pression sur le Qatar, car sa réforme sur le travail des migrants n'est pas à la hauteur

    Accord UE-Turquie : une tache honteuse sur la conscience collective de l’Europe

    Syrie. Il est temps que les dirigeants mondiaux fassent en sorte que les millions de victimes de la guerre obtiennent justice, vérité et réparation

    Palestine. Des éléments prouvent que les forces de sécurité palestiniennes ont violemment réprimé une manifestation pacifique à Ramallah

    Libye. Le coût humain de l’hypocrisie européenne par Matteo de Bellis

  • Nouveautés sur "Amnesty International"

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    Qatar. Les travailleurs migrants restent en danger malgré les réformes

    Bahreïn. Un responsable de l'opposition condamné à neuf ans d'emprisonnement à l'issue d'un jugement inique et arbitraire

    Égypte. Il faut traduire en justice les responsables de l'attentat visant une église, le plus meurtrier depuis des années

    Égypte. Libérez un journaliste détenu depuis plus de trois ans pour avoir pris des photos

    Égypte. Une défenseure des droits des femmes est arrêtée sur fond d’intensification inquiétante de la répression

  • Sommet du Conseil de coopération du Golfe (Amnesty)

    King of Bahrain, Hamad bin Issa al-Khalifa, attends a Gulf Cooperation Council (GCC) summit on December 6, 2016, in the Bahraini capital Manama. British Prime Minister Theresa May was to join Gulf Arab leaders at the summit in Bahrain for talks on trade after Britain's exit from the European Union. (Stranger/AFP/Getty Images)

    Répression systématique de la liberté d’expression dans le Golfe

    Le bilan déplorable des droits humains dans les États du Golfe ne doit pas être balayé sous le tapis lorsque les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se réuniront dans la capitale bahreïnite, Manama, les 6 et 7 décembre, à l’occasion de leur sommet annuel, a déclaré Amnesty International lundi 5 décembre 2016.

    Il est à noter que les droits humains seront absents de l’ordre du jour du sommet annuel, qui réunira les six États du CCG – Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis – pour débattre de la coopération en matière de commerce et de sécurité, sans évoquer la vague de répression qui balaie la région pour des motifs de sécurité.

    « Depuis quelques années, à travers les pays du Golfe, nous constatons que les militants des droits humains, les opposants politiques pacifiques et les détracteurs des autorités sont systématiquement pris pour cibles au nom de la sécurité. Des centaines d’entre eux sont harcelés, poursuivis illégalement, déchus de leur nationalité, détenus de manière arbitraire ou dans certains cas emprisonnés voire condamnés à mort à l’issue de procès iniques, dans le cadre d’une initiative concertée visant à les intimider et à les réduire au silence, a déclaré Randa Habib, directrice régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

    « Le recours à ces méthodes pour piétiner les droits des citoyens dans les États du CCG doit prendre fin sans délai. »

    La Première ministre britannique Theresa May, qui doit assister au sommet du CCG, a une occasion unique d’évoquer les préoccupations relatives aux violations des droits humains relevant d’une pratique bien établie dans la région.

    « Depuis des années, les alliés occidentaux des États du CCG, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, répugnent à parler franchement des violations endémiques des droits humains dans le Golfe. Ils tournent ainsi le dos aux innombrables victimes dans la région. Il est grand temps que les alliés du CCG cessent de faire passer le commerce et la coopération en matière de sécurité avant les droits humains et Theresa May doit saisir cette occasion d’aborder des problèmes clés en matière de droits », a déclaré Randa Habib.

    Dans les années qui ont suivi les soulèvements de 2011 dans le monde arabe, plusieurs pays du Golfe ont adopté des lois répressives relatives au terrorisme, à la cybercriminalité et aux rassemblements publics, en vue de restreindre la liberté d’expression et de sanctionner ceux qui critiquent les politiques gouvernementales, leurs dirigeants ou ceux d’autres États du CCG.

    Dans les pays du CCG, se dégage clairement une tendance qui consiste à s’appuyer sur des lois générales et vagues relatives à la sécurité afin de condamner des militants et détracteurs pacifiques à l’issue de procès d’une iniquité flagrante.  

    « Si les tensions sont vives dans la région depuis la montée du groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI) et le risque d’attentats meurtriers, ce n’est pas une excuse pour se déchaîner en écrasant toute forme de dissidence pacifique. Les gouvernements du CCG doivent cesser d’utiliser la sécurité comme un prétexte pour justifier la répression », a déclaré Randa Habib.

    Parmi ceux qui sont pris dans les filets de la répression figurent des défenseurs des droits humains, des leaders de l’opposition, des journalistes, des avocats et des universitaires.

    Citons entre autres en Arabie saoudite l’avocat et défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair, dont le cas illustre parfaitement l’usage de la loi antiterroriste pour sanctionner ceux qui exercent leur droit à la liberté d’expression. Il purge actuellement une peine de 15 ans de prison après avoir été condamné à l’issue d’un procès inique aux termes de la loi antiterroriste de 2014, pour diverses infractions liées à son travail en faveur des droits fondamentaux et pour un acte qui ne devrait même pas être criminalisé. Il a défendu de nombreux militants pacifiques et a critiqué haut et fort le terrible bilan de l’Arabie saoudite en termes de droits humains.

    Le 1er décembre, le tribunal antiterroriste de Riyadh a alourdi à l’issue d’un procès iniqueen appel la peine prononcée à l’encontre d’Issa al Hamed, défenseur saoudien, de neuf à 11 années de prison.

    Cas emblématique aux Émirats arabes unis, l’avocat spécialiste des droits humains Mohammed al Roken purge une peine de 10 ans de prison. Il a été déclaré coupable d’infractions liées à la sécurité nationale à l’issue du procès collectif, et inéquitable, de 94 accusés.

    Dans la région, des citoyens se retrouvent à purger de lourdes peines de prison simplement pour avoir osé exprimer leurs opinions librement sur les réseaux sociaux. Le célèbre militant bahreïnite Nabeel Rajab compte parmi plusieurs militants dans les pays du CCG qui ont été poursuivis illégalement pour avoir posté des commentaires sur Twitter.

    Au Koweït, Abdallah Fairouz, militant des droits humains arrêté en novembre 2013, purge une peine de cinq ans et demi de prison pour des tweets dans lesquels il affirmait que nul ne devrait bénéficier d’une immunité de poursuites au seul motif qu’il réside dans un palais royal. Cet homme est un prisonnier d’opinion.

    S’exprimer librement pour critiquer les politiques mises en œuvre par le gouvernement et appeler à des réformes pacifiques a valu à Ali Salman, responsable de la principale formation d’opposition à Bahreïn, la Société islamique nationale Al Wefaq, une condamnation à neuf ans de prison. Ce fut une atteinte choquante à la liberté d’expression. En outre, ce parti a été fermé.

    À Bahreïn, aux Émirats arabes unis et au Koweït, depuis quelques années, des centaines de personnes sont illégalement déchues de leur nationalité, ce qui les rend souvent apatrides et les prive de droits majeurs. Fait inquiétant, cette méthode semble de plus en plus utilisée pour punir les dissidents.

    « Dans les États du CCG aujourd’hui, exercer vos droits fondamentaux ou exprimer librement vos opinions peut très facilement vous conduire derrière les barreaux. Ces États doivent cesser de considérer les militants indépendants et les détracteurs pacifiques comme des criminels. Au lieu d’enfermer ces citoyens pendant de longues périodes sous le faux prétexte de défendre la sécurité nationale, ils doivent accepter l’examen de leurs bilans en termes de droits humains », a déclaré Randa Habib.

    Complément d’information

    Les violations des droits humains dans les États du CCG vont au-delà de la répression de la liberté d’expression et se traduisent par des arrestations arbitraires, des actes de torture et des mauvais traitements en détention, des procès iniques, l’insuffisance de protection des droits des travailleurs migrants et le recours à la peine de mort. Par ailleurs, la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite, qui englobe plusieurs pays du CCG, a lancé une série d’attaques illégales au Yémen, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre.

    https://www.amnesty.org/

  • Qatar: près de 60% de la population vit dans des camps de travail (Anti-k)

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    Plus de 58 % de la population du Qatar vit dans ce que le gouvernement appelle des « camps de travail », selon le ministère de la Planification du développement et des statistiques.

    Sur les 2.4 millions d’habitants du Qatar (chiffre 2015), 1,4 million d’entre eux vivent dans un camp de travail selon un recensement du gouvernement qatarien. Le pourcentage met en évidence la grande part de migrants parmi la main d’oeuvre de l’émirat.

    Au moment de l’étude, en avril 2015, la population était de 2.4 millions. Le chiffre a augmenté pour atteindre aujourd’hui 2.5 millions d’habitants, une hausse qui s’explique en partie par l’arrivée de migrants, venus en grande majorité d’Asie du sud. La plupart d’entre eux vient à la demande du gouvernement du Qatar afin d’effectuer des travaux d’infrastructure.

    Des conditions d’accueil déplorables

    Les logements fournis aux migrants qui travaillent comme ouvriers sur les nombreux projets d’infrastructures du pays sont largement critiqués. Le Qatar, qui accueillera la Coupe du monde de football en 2022 a été condamné par Amnesty International pour fournir des « logements insalubres et étroits » à sa main d’oeuvre importante de migrants.

    La semaine dernière, 11 personnes ont été tués et 12 blessés quand un incendie a ravagé un camp d’ouvriers travaillant sur un projet touristique dans le sud-ouest du pays.

    Fin mars, Amnesty International a publié un rapport basé sur des entretiens avec 132 migrants qui travaillaient sur des infrastructures pour la Coupe du monde. Le bilan est inquiétant, l’ONG a constaté des conditions de vie médiocres, la présence de travail forcé et de violences en dépit des promesses des organisateurs et du Qatar d’améliorer les conditions de travail.

    11 Juin 2016 Afp

    http://www.anti-k.org/qatar-pres-de-60-de-la-population-vit-dans-des-camps-de-travail

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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  • Rapport Ruggie : les travailleurs migrants au Qatar n'en peuvent plus des engagements non tenus de la FIFA (Amnesty)

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    Le président de la FIFA, Gianni Infantino, n'est plus à même de préserver l'indifférence de son organisation face aux atteintes aux droits humains commises au Qatar, a déclaré Amnesty International jeudi 14 avril, à la suite de la publication d'un rapport mettant en lumière de graves failles concernant la politique et les pratiques de la FIFA.

    La FIFA a demandé en décembre 2015 à John Ruggie, enseignant à la Kennedy School de Harvard, d'examiner les pratiques commerciales de cette organisation et de présenter un rapport. Ce rapport présente des réformes de grande ampleur en matière de droits humains, mais il ne pointe pas spécifiquement du doigt la crise des droits humains au Qatar, où des milliers de travailleurs embauchés sur des chantiers de la Coupe du monde sont exposés à des abus.

    « La FIFA pratique la politique de l'autruche en ce qui concerne les abus commis au Qatar depuis plus de cinq ans, et préfère se dire et déclarer à la face du monde que les autorités qatariennes vont régler les problèmes. Il n'en est rien, et à présent seule une action concertée de la FIFA visant à empêcher les abus sur les sites de la Coupe du monde permettra de sauver l'âme de la Coupe du monde Qatar 2022, a déclaré Mustafa Qadri, chercheur sur les droits des migrants dans les pays du Golfe à Amnesty International.

    « Le rapport Ruggie souligne que la FIFA a "un long chemin à parcourir" pour que soit respecté son "engagement initial en matière de droits humains". Mais les travailleurs migrants au Qatar ne peuvent plus attendre. Ils ont besoin maintenant d'une protection de leurs droits humains. Alors que la FIFA tarde à réagir, ils sont exposés à toute une série d'abus, y compris au travail forcé. Gianni Infantino ne peut pas se réfugier derrière ce rapport. Il doit sans plus tarder prendre des mesures concrètes pour remédier aux abus commis au Qatar. »

    Un ensemble de mesures claires ont déjà été formulées à l'intention de la FIFA

    Le 31 mars 2016, Amnesty International a rendu public un rapport exposant des abus commis contre des ouvriers des chantiers de construction du Khalifa international stadium à Doha, au Qatar, qui accueillera une demi-finale de la Coupe du monde en 2022. La FIFA a réagi avec indifférence face à ces abus, qui dans certains cas constituaient du travail forcé.

    Ce rapport, intitulé Le revers de la médaille. Exploitation sur un site de la Coupe du monde de football Qatar 2022 (Synthèse), exhortait la FIFA à :

    • rendre public un cadre pour les droits humains comprenant des mesures concrètes et des comptes rendus périodiques permettant de veiller à ce que la Coupe du monde 2022 ne soit pas bâtie par des travailleurs exploités ;
    • mener ses propres inspections indépendantes et régulières des conditions de travail au Qatar, et rendre publics les activités d'enquête, les résultats de ces enquêtes et les mesures prises pour remédier aux problèmes ;
    • appeler publiquement les autorités qatariennes à publier un calendrier de réformes systématiques à mettre en œuvre en amont du pic d'activité prévu pour mi-2017, où le nombre d'ouvriers travaillant sur les chantiers de la Coupe du monde devrait alors atteindre les 36 000.

    La FIFA n'a pas encore mis en œuvre ces recommandations.

    Une longue liste d'abus mis en lumière

    Le rapport d'Amnesty International présentait des informations sur les conditions de vie des travailleurs, qui vivaient dans des logements sordides et surpeuplés, faisaient l'objet de menaces visant à les dissuader de se plaindre au sujet de ces conditions, et étaient privés de paie pendant plusieurs mois. Des employeurs ont également confisqué des passeports de travailleurs, ou refusé de leur remettre un permis de séjour ou de sortie du Qatar, ce qui signifie que ces derniers ne pouvaient pas quitter le pays ou leur travail, sous peine d'être arrêtés ou expulsés du pays en tant que travailleurs « fugueurs ».

    Amnesty International a également rassemblé des éléments prouvant qu'une entreprise de fourniture de main-d'œuvre a menacé des migrants de leur imposer des pénalités afin de les obliger à travailler ; elle a notamment menacé de retenir leur salaire, de les livrer à la police ou de les empêcher de quitter le Qatar. De telles pratiques constituent une forme de travail forcé aux termes du droit international.

    14 avril 2016

    https://www.amnesty.org/fr/migrant-workers-in-qatar-cannot-afford-more-broken-promises-from-fifa

  • Nouveautés sur "Amnesty"

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