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IVè Internationale

  • Déclaration en hommage aux prisonniers palestiniens grévistes de la faim (Essf)

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    Du 17 avril au 27 mai, plus d’un millier de prisonniers politiques palestiniens détenus dans les geôles israéliennes ont cessé de s’alimenter.

    Ce mouvement de grève de la faim historique s’articulait autour de deux mots d’ordre : liberté et dignité. Les prisonniers revendiquaient des améliorations de leurs conditions de détention (accès aux soins médicaux, extension du droit de visite, accès à des téléphones, etc.) et la fin de certaines pratiques des autorités israéliennes, comme la détention administrative ou l’isolement.

    Face à ce mouvement d’une ampleur rare, Israël a décidé de jouer l’épreuve de force en expliquant qu’il n’y avait rien à négocier avec des « terroristes ». Certains responsables israéliens se référaient même à l’attitude de Thatcher lors du mouvement de grève de la faim des prisonniers politiques irlandais en 1981, au cours de laquelle dix d’entre eux moururent. Les grévistes palestiniens ont été victimes de sanctions, de pressions, de mauvais traitement, et Israël menaçait de les nourrir de force s’ils poursuivent leur mobilisation.

    Après 40 jours de grève de la faim, les prisonniers ont obtenu satisfaction sur la plupart de leurs revendications. Cette grève, suivie par des membres de l’ensemble des factions politiques, a été une démonstration de la détermination des prisonniers, mais aussi de la puissance des mobilisations palestiniennes lorsqu’elles sont menées de manière unitaire et sans enjeu direct de pouvoir institutionnel. Cette mobilisation contrastait ainsi fortement avec l’incapacité des directions de Gaza et de Ramallah, jalouses de leurs maigres avantages matériels et symboliques et empêtrées dans leurs rivalités, à proposer une stratégie de libération à l’ensemble de la population.

    Face à un gouvernement d’extrême-droite soutenu par les grandes puissances impérialistes, qui renforce et étend chaque jour un peu plus l’emprise coloniale d’Israël sur la Palestine, le peuple palestinien souffre d’un déficit de leadership, de stratégie, de programme de libération. Alors qu’une nouvelle génération est entrée dans la lutte avec la multiplication, depuis près de deux ans, des attaques individuelles contre les soldats et les colons, le fossé séparant, d’une part, les directions de l’OLP et du Hamas et, d’autre part, la population, n’a jamais été aussi béant.

    Dans un tel contexte, il n’est guère surprenant que le mouvement des prisonniers ait bénéficié d’un important écho dans les territoires palestiniens, avec des journées de grève générale et des manifestations régulières, violemment dispersées par l’armée d’occupation. Sans surestimer la portée à moyen et long terme de la grève de la faim, force est de constater qu’elle a contribué à remobiliser des secteurs significatifs de la société palestinienne et à remettre sur le devant de la scène politique une perspective anticoloniale.

    Nous saluons la victoire des prisonniers, notre solidarité avec eux est totale, et c’est pourquoi nous nous sommes joints, et continuerons de nous joindre, aux mobilisations internationales en soutien à leur lutte. Au-delà, nous réaffirmons notre soutien aux revendications du peuple palestinien : fin du régime d’apartheid, droit à l’autodétermination, droit au retour pour les réfugiés. Nous continuerons d’entretenir et de développer des liens avec nos camarades palestiniens, isolés à l’échelle régionale et internationale, et de construire la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), destinée à affaiblir la puissance coloniale.

    31 mai 2017

    Bureau exécutif de la IVe Internationale

    http://www.europe-solidaire.org/

     

    Lire aussi:

    Palestine : grève de la faim victorieuse des prisonniers politiques palestiniens, la lutte continue ! (NPA)

     

  • Maroc Solidarité avec les mobilisations dans le Rif (Inprecor)

    © inprecor/jr

    Déclaration du Bureau de la IVe Internationale

    Depuis sept mois un mouvement de contestation populaire ne cesse de croître dans la région du Rif au nord du Maroc, et a culminé par un rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Al-Hoceima le 18 mai dernier. Ce mouvement prend racine dans la mobilisation populaire qui s’est affirmée dans la région à partir du 20 février 2011, reprenant au Maroc la dynamique des soulèvements dans toute le Maghreb et le Moyen-Orient. Il a été relancé en octobre 2016 lorsque le jeune pêcheur Mohsen Fikri a été broyé dans une benne à ordures à Al-Hoceima.

    La population du Rif organisée dans des comités locaux, réclame le jugement des responsables de cette mort ainsi que de cinq autres rifains tués dans une agence bancaire lors des événements du 20 février 2011. Elle demande également la levée de la militarisation de la province d’Al Hoceima, l'arrêt des poursuites et du harcèlement contre les petits paysans, et porte d’autres revendications sociales concernant les services de santé, d'éducation et les infrastructures qui manquent aux habitants. C'est une indication claire de la faillite des politiques économiques et sociales promues par l'État marocain en vue de rembourser son énorme dette publique, qui se manifestent par la destruction du tissu productif, le pillage des ressources maritimes et forestières, la faiblesse des principaux services publics et l'absence d'emploi pour les jeunes

    Ces politiques néolibérales au profit du grand capital étranger et local, dictées par les institutions financières et commerciales internationales et les gouvernements des puissances impérialistes, sont mises en œuvre par des institutions marocaines corrompues et qui n’ont rien de démocratiques. Les divers organes gouvernementaux, sécuritaires et médiatiques du système monarchique cherchent à faire taire la voix de la population rifaine, à criminaliser le mouvement de contestation et à saper sa crédibilité pour qu’il ne serve pas d’exemple pour d'autres villes et régions du Maroc qui vivent dans les mêmes conditions de marginalisation, d’appauvrissement et de bafouement de la dignité.

    Nous saluons la lutte des Rifains leur organisation par la base, leur créativité et leur détermination, ainsi que les forces qui soutiennent cette lutte au Maroc.

    Nous condamnons la politique de répression et de désinformation de l'État marocain.

    Nous appelons à l'élargissement de la solidarité internationale, pour que ce mouvement obtienne la satisfaction de ses revendications permettant d’obtenir des améliorations significatives de leurs conditions de vie sociales, démocratiques et culturelles. Ce sont des revendications partagées par toutes les couches populaires marocaines et des pays proches, qui cherchent la voie de leur émancipation du despotisme politique et de l'exploitation capitaliste.

    Victoire pour la lutte populaire rifaine !

    Vive la lutte pour la liberté, la dignité et la justice sociale !

     29/05/2017

    http://www.inprecor.fr/

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    Maroc

     

  • Nouveautés "Maroc"

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    Maroc: Ni les diffamations ni la répression ne freineront le mouvement de contestation populaire dans le Rif (Al Mounadil-a)

    Maroc Quelques éléments de la situation politique (Inprecor)

    Maroc (Inprecor)

     

  • Etats-Unis-Arabie saoudite. Des dizaines de milliards pour des contrats entre un Trump contesté et un royaume dont le portefeuille n’est plus si replet (A l'Encontre)

    Des contrats… pas pour des épées

    Rédaction A l’Encontre

    La réception spectaculaire à Riyad contraste avec la pression qui s’accumule sur le président américain après une semaine de révélations accablantes à Washington sur les liens entre sa garde rapprochée et la Russie. En effet, selon l’AFP: «Le président est apparu détendu, alors qu’à Washington, de nouveaux développements sur l’enquête russe venaient d’être révélés. Facteur d’inquiétude supplémentaire pour la Maison Blanche: le Sénat [à majorité républicaine] a annoncé que l’ex-chef du FBI, James Comey, silencieux depuis son limogeage brutal il y a dix jours, avait accepté de témoigner.»

    Outre les rencontres bilatérales, dont celle avec le roi Salmane, Donald Trump a axé la première de ses deux journées à Riyad sur les investissements avec une série de colossaux contrats. «C’était une journée formidable», a lancé le président républicain. «Des centaines de milliards de dollars d’investissements aux Etats-Unis et des emplois, des emplois, des emplois.»

    34 accords… pour des armes et des infrastructures états-uniennes

    L’agence officielle saoudienne SPA a fait état de 34 accords dans des domaines aussi divers que la défense, le pétrole et le transport aérien. «Les deux pays ont signé une série d’accords […]. La valeur des investissements dépasse les 380 milliards de dollars», a précisé le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, ex-patron d’ExxonMobil. Après avoir été en 1995 président d’Exxon Yémen, puis en 1998 d’Exxon Russie et en mer Caspienne, Tillerson avait, dès la fusion ExxonMobil, grimpé les échelons pour en devenir en 2006 le PDG. Il est aussi membre du Center for Strategic and International Studies.

    Cent cinquante hélicoptères Blackhawk conçus par l’américain Lockheeed Martin seront ainsi assemblés en Arabie saoudite. D’une valeur totale de 6 milliards de dollars, ils devraient entraîner la création de 450 emplois locaux. General Electric a signé avec le royaume pour une valeur de 15 milliards de dollars une série de protocoles portant sur des projets de diversification économique, de développement industriel et de construction de centrales électriques et un programme d’informatisation des opérations d’Aramco, le géant pétrolier saoudien.

    Autre bonne nouvelle pour Donald Trump, le fonds souverain saoudien s’est joint au géant américain de la gestion d’actifs Blackstone pour créer une structure financière de 40 milliards de dollars afin de rénover les infrastructures américaines, qui sont vétustes. C’était l’une des promesses électorales de Trump qui veut y consacrer 100 milliards. Le fonds souverain contribuera pour sa part à hauteur de 20 milliards.

    Faire face «aux menaces iraniennes»

    Un accord de 109 milliards de dollars de ventes d’armes a également été conclu. Le porte-parole de la Maison Blanche l’a qualifié de «plus important de l’histoire des Etats-Unis». Ces équipements de défense visent à soutenir «la sécurité à long terme» de l’Arabie saoudite et de la région du Golfe «face aux menaces iraniennes», a précisé Donald Trump.

    Cette annonce est intervenue le jour de la réélection du président iranien Hassan Rohani. L’Arabie saoudite considère l’Iran comme son principal rival au Moyen-Orient. Les deux pays s’opposent notamment sur les théâtres de conflit en Syrie et au Yémen.

    La Maison Blanche a précisé que les contrats militaires allaient renforcer la capacité du royaume à «contribuer aux opérations de contre-terrorisme à travers la région», ce qui «réduira le fardeau» pour l’armée américaine. Washington compte ainsi voir Riyad jouer un plus grand rôle dans la lutte contre les groupes djihadistes, comme le groupe Etat islamique et Al-Qaida. Selon l’AFP, en date du 21 mai, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a déclaré que ces accords de défense visaient à contrer la «mauvaise influence iranienne et les menaces liées à l’Iran qui existent aux frontières de l’Arabie saoudite de tous les côtés».

    Ce dimanche 21 mai 2017, le président américain prononcera à Riyad devant une cinquantaine de dirigeants de pays musulmans un discours soulignant ses «espoirs» pour une «vision pacifique» de l’islam. «J’exprimerai la position du peuple américain de manière franche et claire», a promis le président américain dans son allocution hebdomadaire diffusée vendredi soir. Ce sera sans doute l’un des discours les plus attendus de ce début de mandat. D’abord parce que Donald Trump a été accusé, à plusieurs reprises, durant sa campagne électorale américaine d’avoir tenu des propos islamophobes. Ensuite, parce que l’une de ses premières mesures en tant que président a été de fermer l’accès des Etats-Unis à plusieurs pays à majorité musulmane. Bloqué par la justice américaine, le décret a heurté profondément le «monde musulman».

    Avec ce discours, Donald Trump devrait donc tenter d’adoucir cette image anti-islam. Selon l’entourage du président américain, celui-ci devrait ainsi s’abstenir de tracer un lien entre la religion musulmane et le terrorisme. Le discours de Donald Trump sera scruté avec d’autant plus d’attention qu’il interviendra huit ans après le discours du Caire, prononcé par Barack Obama en Egypte. A l’époque, le prédécesseur de Donald Trump avait lancé un appel à un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans. (Sources: AFP, RFI et autres)

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    «L’Arabie saoudite paie pour se protéger, même pour des armes qu’elle pourrait ne jamais utiliser»

    Par David Hearst

    Mohammed ben Salmane

    Le prix d’une audience avec Donald Trump est élevé et continue de monter. Selon les estimations, l’Arabie saoudite a déjà promis 300 milliards de dollars de contrats de défense pour la prochaine décennie et 40 milliards de dollars d’investissements dans des infrastructures. Le chiffre final, selon certains initiés de Wall Street, pourrait encore grimper à 1000 millions de dollars d’investissements dans l’économie américaine.

    Au moment où il a atterri à Riyad ce vendredi 19 mai 2017, Trump avait dans ses bagages le plus gros contrat d’armement de l’histoire américaine. Il a ainsi rempli sa promesse de faire payer la maison des Saoud, même pour des roquettes qu’elle n’utilisera jamais.

    S’il y a une guerre avec l’Iran, ce seront les Etats-Unis qui la livreront. La Corée du Sud, un pays beaucoup plus proche d’escarmouches avec son voisin, s’avère être un acheteur plus difficile de systèmes de défense antimissiles américains. Le pays rechigne à payer 1 milliard de dollars pour le système THAAD. Pas Riyad.

    La Maison Blanche était en liesse devant l’effet que cet argent saoudien tombé du ciel pourrait avoir sur les emplois à l’intérieur du pays. D’après le compte-rendu officiel de la rencontre qui a eu lieu le mois dernier entre le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane et Trump, jusqu’à un million d’emplois pouvaient être créés directement à l’intérieur du pays et des millions d’autres pouvaient l’être dans la chaîne d’approvisionnement.

    La question que se posent les Saoudiens qui, contrairement au prince de 31 ans, n’ont pas les moyens de s’acheter sur un coup de tête le yacht d’un milliardaire russe ou un archipel dans les Maldives, est la suivante: «Comment, pour l’amour de Dieu, pouvez-vous inonder les Américains de tant d’argent alors que vous êtes si réticents à le faire pour votre propre peuple?»

    Le taux de chômage officiel est de 12% et le pourcentage réel est beaucoup plus élevé. Alors que les hôpitaux ont du mal à trouver des médecins, le plus grand fonds du royaume, la General Retirement Foundation, qui verse les retraites des travailleurs du secteur public et de l’armée, a annoncé la semaine dernière que ses réserves étaient épuisées.

    A quelle déclaration du ministre adjoint de l’Economie Mohammed al-Tuwaijri la plupart des Saoudiens croient-ils le plus? Celle où il a annoncé que le royaume avait réduit de plus de moitié son déficit au premier trimestre en raison de mesures d’austérité, ou la déclaration antérieure lors de laquelle il a prévenu que le royaume serait en faillite en quatre ans, si le prix du baril de pétrole restait entre 40 et 45 dollars? Il n’était pas le seul. Le FMI aussi a averti le royaume qu’il risquait la faillite. Quel Saoudien ne se dit pas qu’une intensification des mesures d’austérité et de nouvelles taxes sur la TVA se profilent à l’horizon?

    Les jours révolus des bureaux et des fauteuils roulants

    Il existe deux raisons possibles pour lesquelles le royaume est prêt à inonder ses riches cousins américains de plus de richesses.

    La première est personnelle. Mohammed ben Salmane paie une rançon de roi ou, du moins, l’espère sincèrement. Il est loin le temps où les cadeaux offerts par les Etats étaient modestes. Une des pièces exposées à Riyad dans le musée du fondateur du royaume, le roi Ibn Saoud, est un modeste bureau que le président Franklin D. Roosevelt lui a offert après leur première rencontre à bord d’un destroyer américain. Il a également reçu l’un des deux fauteuils roulants du président américain. Ces jours-ci, un bureau ou un fauteuil roulant serait une insulte, comparé à un dessous-de-table pour un contrat d’armement.

    La seconde raison est collective. Le royaume a subi un tel choc de la part d’une administration Obama qui a fait de la paix avec l’Iran son objectif principal qu’il souhaite ne plus jamais se sentir exposé aux vents du désert. L’Arabie saoudite paie pour se protéger, même pour des armes qu’elle pourrait ne jamais utiliser.

    Il serait toutefois prématuré de prendre les affirmations de Ben Salmane pour argent comptant. Même si c’est son ambition, Ben Salmane parle-t-il toutefois au nom de son pays ou même de la famille royale? Il est toujours écarté de la succession au trône et son cousin plus âgé – et certains diraient plus sage – Mohammed ben Nayef n’a pas l’intention de céder la pole position en tant que prince héritier.

    Mohammed ben Nayef

    Une brouille au Yémen

    Tous les princes héritiers font profil bas et gardent le silence. Ben Nayef est toujours responsable d’une des trois forces militaires du royaume, le puissant ministère de l’Intérieur qui contrôle les frontières. Il n’est pas rare pour les visiteurs étrangers invités par Ben Salmane de passer des moments gênants d’interrogatoires pratiqués par les services de contrôle aux frontières de Ben Nayef dans le simple but d’envoyer un message. En privé, Ben Nayef reste calme et confiant.

    Ben Nayef a tout d’abord soutenu la campagne aérienne lancée par son jeune cousin et ministre de la Défense contre les Houthis au Yémen. La rumeur court que ce n’est plus le cas aujourd’hui. La dernière catastrophe qui est arrivée à Ben Salmane a été la brouille entre le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi dont il protège la légitimité et le principal allié militaire des Saoudiens, le prince héritier émirati d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed.

    Après un échange de piques entre Hadi et Ben Zayed en février 2017 sur le contrôle de l’aéroport d’Aden, les alliés yéménites de Ben Zayed se sont séparés de la sphère de contrôle du président exilé, divisant ainsi les forces qui tentent de reprendre le Yémen aux Houthis en au moins deux factions. La politique de Ben Salmane est en proie au chaos. Il dépend de Hadi comme source de légitimité pour ses attaques aériennes mais doit l’empêcher de s’envoler pour le sud libéré du Yémen.

    Ben Zayed, pour sa part, n’est pas prêt à céder. Il a toujours eu au Yémen une mise plus importante que les Houthis soutenus par l’Iran. En effet, il a tout d’abord encouragé les Houthis à se soulever contre Hadi jusqu’à ce que leur insurrection échappe à tout contrôle. Son objectif est l’éradication du mouvement al-Islah, affilié aux Frères musulmans.

    Par l’intermédiaire du fils de l’ancien dictateur Ali Abdallah Saleh, Ben Zayed poursuit des négociations actives avec le principal partenaire militaire des Houthis. Et à travers ses représentants, Ben Zayed est déterminé à poursuivre ses objectifs originels. Ben Zayed est tout sauf incohérent.

    Et si… avaient existé «des banquiers du changement pacifique»

    Jouons à un petit jeu de réflexion. Imaginons qu’au lieu de s’opposer au Printemps arabe et aux soulèvements populaires de 2011, l’Arabie saoudite ait décidé d’investir dans le développement du monde arabe. Imaginons que la Maison des Saoud ait versé 340 milliards de dollars pour soutenir les résultats d’élections libres en Egypte, en Libye et au Yémen au lieu de soutenir des coups d’Etat militaires et des contre-révolutions.

    Où en seraient aujourd’hui la Maison des Saoud et le monde arabe? Les choses ne seraient pas de tout repos. Les premiers dirigeants arrivés au pouvoir après la dictature auraient été évincés depuis longtemps mais, au moins, la tradition du recours aux urnes plutôt qu’aux armes pour y parvenir serait établie.

    Les économies seraient bien sur la voie de la transition. Le monde arabe serait rempli de touristes occidentaux. Les plages de Tunisie et les pyramides d’Egypte ne seraient pas vides aujourd’hui. Il pourrait y avoir un mouvement de sécession au Sinaï, mais l’Etat islamique (Daech) n’y jouirait d’aucune présence. Les djihadistes seraient retournés depuis longtemps dans leurs grottes en Afghanistan. Ils auraient considéré leur mission comme un échec.

    Les membres de la maison des Saoud, alors banquiers du changement pacifique, seraient maintenant salués comme des héros. Ils pourraient avoir autant de yachts de luxe ou d’îles qu’ils le souhaitent. Ils n’auraient pas à verser le prix du sang à Trump. Leur monde serait tellement plus sûr s’ils s’étaient déjà lancés dans le seul voyage qu’il leur reste: d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle.

    Ce qui se passe dans la région aujourd’hui est une leçon d’histoire pour ceux qui sont lents à apprendre. Trump attend avec impatience l’accueil chaleureux qu’il recevra à Riyad, ce qui le distraira des nuages d’orage qui s’accumulent dans son pays. Mais son administration est prise dans une spirale descendante, même aux yeux des Républicains. Dans l’état actuel des choses, 56 dirigeants musulmans et arabes vont se réunir à Riyad pour écouter Trump leur donner une leçon de démocratie et prêcher devant eux au sujet de l’islam. Nous vivons dans un monde étrange. (MEE, 20 mai 2017)

    Alencontre le 21 - mai - 2017
     
  • PST (Algérie)

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    Déclaration


    1 - A une écrasante majorité, estimée à presque 72%, les masses populaires algériennes ont rejeté la mascarade électorale des législatives du 04 mai 2017. Alors que l’abstention n’aurait pas dépassé officiellement les 63 %, le vote blanc et les bulletins nuls ont explosé, atteignant pour la première fois deux millions de voix, soit 25% des votants. A cela s’ajoute la fraude qui aurait franchi, selon plusieurs témoignages, des seuils scandaleux rappelant, entre autres passages en force, celui de 1997.

    2- En octroyant d’office 3/4 des sièges de la future APN aux partis qui le soutiennent (FLN, RND, TAJ, MPA, ANR,…), le pouvoir, sans se soucier des formes, reconduit son contrôle absolu sur toutes les institutions afin de poursuivre sans entrave l’application de sa politique économique et sociale antipopulaire (loi sur les retraites, nouveau code du travail…), de muselerle mouvement social et d’assurer au mieux la succession de Bouteflika. Dans cette perspective, la bienveillance et les satisfécits de Paris et de Washington ont été garantis, comme semblent le suggérer les récents arrangements Sonatrach/Total ou les contrats juteux concédés à Général Electric.

    3- De toute évidence, le rejet des législatives exprime avant tout une protestation sans équivoque des masses populaires contre les politiques économiques et sociales libérales, contre l’austérité et le chômage, contre la corruption et l’impunité qui règnent au plus haut sommet de l’Etat. C’est une protestation contre l’arrogance de ces nouveaux oligarques et patrons privés prédateurs du secteur public d’une part, et contre ces multinationales qui s’accaparent nos richesses et participent au pillage de notre pays d’autre part. C’est aussi une protestation contre la dérive autoritaire et antidémocratique du régime, contre l’oppression et l’injustice, contre la répression et le musellement des libertés. Mais c’est également la marque d’une faible adhésion aux projets politiques portés par l’opposition.

    4 –Quelle que soit sa forme, ce rejet des élections législatives ne constitue pas pour autant une alternative politique. L’aspiration au changement qu’il exprime relève d’une résistance passive, une résistance sans projet collectif et sans lendemains. Et alors que les appels contre la participation aux législatives foisonnaient de partout, les patrons et les milliardaires, les affairistes et les opportunistes, les carriéristes et les tribalistes ne se sont pas abstenus. Ils ont usé de tous les stratagèmes : la démagogie, les moyens publics, la « chkara » et la fraude. Ils sont partis à l’assaut de l’APN et comptent bien légiférer et imposer de nouvelles lois libérales qui aggraveront le suicide économique de notre pays et le désastre social qui frappe déjà des pans entiers de notre peuple.

    5- Mais, les luttes et les mobilisations des travailleurs et des masses populaires, à l’instar de celles de l’intersyndicale et des secteurs combatifs de l’UGTA, des étudiants et des jeunes, des femmes, des paysans pauvres et de tous les opprimés, démontrent que la résistance pour la défense du pouvoir d’achat et des acquis sociaux et démocratiques, s’organise et se recompose. C’est dans l’élan de cette résistance active du front social que notre parti s’inscrit.

    En l’absence d’un rapport de forces politique capable d’imposer immédiatement une autre solution, le PST a préféré, même avec une seule liste à Bejaia, se saisir de la tribune électorale et présenter ses propositions politiques. Pour le PST, il s’agit de renforcer et d’amplifier la résistance sociale dans la perspective de cristalliser sur le plan politique une convergence démocratique, antilibérale et anti-impérialiste.


    Le Secrétariat National.
    Alger, le 12 mai 2017

    Parti Socialiste Des Travailleurs
  • PST : Pour un front social le plus large possible (Reporters)

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    Le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mahmoud Rechidi, a appelé, hier, depuis Béjaïa, à constituer un «front social le plus large possible» afin de barrer la route aux partisans du « système ultralibéral et impérialiste » qui menace la cohésion sociale et la stabilité du pays.

    Animant un meeting, hier après-midi, au Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa, M. Rechidi a estimé que son parti est en passe de livrer une bataille politique à un «régime dictatorial» qui favorise les partisans de la chkara et d’un « libéralisme désastreux». «Notre parti ne se fait aucune illusion sur les élections législatives du 4 mai prochain. Car, ce scrutin, à l’instar des autres, est loin d’être libre et transparent.

    Pis encore, il n’apportera pas le changement tant attendu par les travailleurs et les masses populaires », a-t-il lancé devant une assistance visiblement acquise aux thèses du PST.

    Afin d’étayer ses propos, l’orateur a mis en avant plusieurs arguments politiques, en s’interrogeant : «Comment croire en ces élections quand nos libertés démocratiques sont bâillonnées, quand l’autoritarisme et la répression sont érigés en mode de gouvernance et quand la corruption et le pouvoir de l’argent décident du résultat des élections ? »

    Pour le premier responsable du PST, la politique « néolibérale » en vigueur en Algérie tue notre économie et offre aux firmes mondiales et impérialistes le contrôle de nos richesses minières.

    Tout comme, elle appauvrit l’humanité, détruit la nature et empoisonne l’environnement, a-t-il ajouté. Poursuivant son réquisitoire contre les politiques d’austérité, M. Rechidi a sévèrement critiqué la politique menée ces dernières années par le gouvernement Sellal, à la lumière des deux dernières lois de finances (2016 et 2017), dont les conséquences sur le plan social s’avèrent «désastreuses».

    Et pour contrecarrer cette politique «néolibérale», le PST prône «la défense du secteur public, la nationalisation et la relance économique », en proposant dans son programme électoral « la protection de notre patrimoine agricole et de son environnement », « la nationalisation des secteurs stratégiques (eau, gaz, pétrole, agriculture, ports, banques...)», «encouragement de la politique d’industrialisation basée sur le secteur étatique et créatrice d’emplois »...
    Avant d’appeler toutes les forces de l’opposition à s’unir autour d’une «convergence démocratique, antilibérale et anti-impérialiste».

     CHAFIK AÏT M’BAREK

    http://www.reporters.dz/

  • Béjaia (PST)

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    Bejaia: Le PST, seul contre tous !
     
    L’émergence du PST dans le paysage politique Bougiote est le fruit d’un combat de longue haleine conjugué aux luttes permanentes de ses membres. Si la visibilité a tardé à voir le jour, c’est parce qu’elle a été empêchée par des forces obscurs reliées par des partis politique à la solde d’un ultralibéralisme sauvage. Face à leur déconfiture d’aujourd’hui, la posture du PST apparaît comme l’unique alternative possible. Nous allons expliquer pourquoi le PST s’imposera comme le parti de la majorité auquel aucun autre ne pourra rivaliser.
     
    Premièrement, une éventuelle élection de Bouchoucha, tête de liste du RND, représentant de la mafia locale de la filière de la boisson alcoolisée et des réseaux de prostitution, sera en porte à faux avec les intérêts du député sortant Omar Alilat. Ce dernier prend en otage la structure de ce 2eme parti de l’administration à Bgayet. Il sera une force de blocage de la liste conduite par Kamel Bouchoucha. Néanmoins, ce dernier peut compter sur quelques voix des électeurs de la région de Sahel de par son statut de tête de liste. Quant à Omar Alilat dont la survie politique dépend de l’échec de la liste RND, il ne ménagera aucun effort pour fragiliser voir freiner la mobilisation du collectif militant autour de la liste.
     
    En suite, chez le RCD, la situation est beaucoup plus compliquée. Déjà en difficulté à Amizour, qui, depuis l’affaire « Alexo » a perdu de son aura dans cette localité, réduit à néant à Feraoun depuis l’apparition du livre sur Amirouche, vidé de sa substance après le départ de tous ses cadres, le parti de Said Sadi panique et improvise des stratégies d’échecs : après le gel de ses activités parlementaires dans une assemblée qu’il disait lui même « pas porteuse d’alternative », le voilà aujourd’hui, en course électorale pour la même assemblée. Il s’agit tout simplement d’une hypocrisie politique.
     
    Sauf que les observateurs avertis savent que la mission confiée au natif de Tinebdar, Athmane Mazouz, est de chopper quelques voix au Maire de même commune, Braham Bennadji, car au RCD, on sait pertinemment que la victoire est quasi impossible. Pis-encore, les communes gérées par le RCD sont toutes entachées de scandales : De Barbacha ou le parti avait accepté de présider l’assemblée en appliquant scrupuleusement la feuille de route du Wali, dont le seul objectif est d’empêcher le PST qui était majoritaire, et ce, en violation de l’esprit d’avril 1980, jusqu’à la commune d’Adekkar ou le P/APC avait usé et abusé de ses prérogatives afin d’octroyer dans des conditions douteuses un terrain domanial à son frère pour réaliser un relais routier, en passant par Souk El Tenine ou Matoub vient d’être assassiné une deuxième fois par l’édification d’une stèle qui ressemble à tout sauf au rebelle. Le RCD est donc rejeté par la société dans la wilaya de Bejaia, et cela se confirmera le 4 mai.
     
    On retrouve aussi cette stratégie organique du RCD dans le fonctionnement du FFS. Le parti fondé par Hocine Ait Ahmed qui a survécu à toute les crises politiques et organiques a les capacités, contrairement au parti de Said Sadi, de rebondir dans le milieu des masses populaire. D’ailleurs, le remords de beaucoup d’acteurs politiques exprimé au lendemain du décès du dernier historique, peut servir d’argument pour beaucoup et lui rendre, ainsi, un dernier hommage en votant pour le FFS. Sur ce plan, c’est le seul parti politique engagé pour les prochaines législatives dans la wilaya de Bejaia à pouvoir concurrencer le Parti Socialiste des Travailleurs.
    Quant au FLN, la disparition mystérieuse puis la découverte du corps de Saïd Djouder, coordinateur de la kasma de Béjaïa et candidat aux législatives du 4 mai, ne peut être un incident sans conséquences sur le parti voir sur les prochaines échéances. Déjà en exprimant leur colère, en fermant, la RN 9 reliant Jijel à Sétif, les soupçons n’ont pas exclu toutes les pistes y compris celles d’une concurrence interne qui a donné un assassinat politique. En plus, l’électorat du FLN ne fait pas partie des masses populaires. Il incarne une clientèle permanente entre ceux animés par une nostalgie révolutionnaires (de plus en plus moins nombreux) et les relais d’affaires hostiles aux valeurs du travail et de luttes.
     
    S’agissant du MPA dont la candidature de Smail Mira a été imposée à Amara Benyounes, il n’aura aucune crainte pour s’assurer un poste de député. Ce n’est pas parce qu’il est porté par des masses populaires, mais il cadre avec la stratégie du pouvoir. Il va mobiliser les extra-citoyens de Tazmalt et l’affectation d’une part des voix des corps constitués.
     
    Le PST émerge ainsi parmi ce lot par la franchise de son discours qui, au quotidien, sur les terrains des luttes, il rappelle les difficultés de la conjoncture que subissent les travailleurs aux profits des oligarques et autres fossoyeurs de la noblesse du combat démocratique. Il se distingue par la crédibilité et l’intégrité de ses militants dans un monde pollué par la corruption et l’argent sale et facile. Pour toutes ces raisons, à l’exception du FFS, aucun parti ne peut se mesurer au PST à Bejaia.
     
    Hamou Bakir ·jeudi 27 avril 2017
     
     
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