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IVè Internationale - Page 5

  • Tragédie d’Alep, attentat de Berlin, un monde capitaliste en décomposition (Anti-k)

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    Perspectives révolutionnaires et campagne présidentielle

    La tragédie d’Alep suscite, à travers le monde, émotion et révolte non seulement contre les bourreaux du peuple syrien mais aussi contre leurs complices qui s’indignent, cyniques et impuissants, pour mieux faire oublier tant leur abandon du peuple syrien que leurs propres crimes en Irak, à Mossoul, en Afghanistan ou au Yémen. L’odieux attentat terroriste de Berlin revendiqué par l’Etat islamique ne fait que souligner le terrible enchaînement de violences barbares qu’engendre l’offensive libérale et impérialiste des classes dominantes de par le monde.

    Cette tragédie s’inscrit au centre des négociations entre les grandes puissances alors que se dessine une nouvelle politique des USA sous la houlette de la réaction alliant milliardaires et généraux.

    « Je pense qu’avec la libération d’Alep, on dira que la situation a changé, pas seulement pour la Syrie, pas seulement pour la région, mais pour le monde entier, il y aura un avant et un après la libération d’Alep » a pu déclarer avec cynisme le dictateur sanglant de Syrie. Avec brutalité, il exprime une réalité politique tant dans la situation au Moyen-Orient que dans les rapports internationaux.

    Les USA devenus incapables d’assumer leur prétention à maintenir l’ordre mondial sont contraints de composer avec les ambitions impérialistes de la Russie, de l’Iran et autres Turquie ou Arabie saoudite…

    Ils encouragent la montée des forces réactionnaires comme ils l’ont fait dans le passé en portant une lourde responsabilité dans la formation d’Al Qaïda. Trump sera l’homme de cette politique des USA concentrés sur la défense de leurs propres intérêts, de ceux de Goldman Sachs and Co.

    La mondialisation libérale et impérialiste rentre dans une nouvelle phase où la lutte pour le maintien des profits et éviter un nouveau krach, une faillite généralisée, s’exacerbe tant au niveau national qu’international.

    Les bourgeoisies n’ont pas d’autre réponse à leur faillite qu’une fuite en avant qui ne peut qu’aggraver les tensions tant économiques et sociales que militaires et internationales.

    Cette offensive provoque à travers le monde de multiples réactions et révoltes, de nouveaux affrontements se préparent à travers lesquels le mouvement ouvrier est appelé à connaître un nouvel essor. Nous n’en connaissons ni les rythmes ni les étapes, mais cette possibilité est inscrite dans le développement des luttes de classes. Elle porte la seule réponse à la banqueroute des classes capitalistes. Nous voulons nous donner les moyens d’y être acteurs en faisant vivre une perspective pour ces mobilisations et ces luttes qui permette d’inverser le cours des choses.

    Sur ce chemin, il n’y a pas de raccourcis ni de voie détournée. Ce qui est à l’ordre du jour est de rassembler les forces en vue de ces affrontements qui posent la question de leur issue révolutionnaire pour en finir avec la domination des classes capitalistes.

    « Crise de la représentation politique » ou nécessité d’un parti des travailleurs ?

    Un nouveau discours politique se développe jusqu’à la caricature, contre « la caste », la corruption des dites élites, antisystème… Ni droite ni gauche, ni bourgeoisie ni prolétariat, ce nouveau populisme serait porté par les classes populaires.

    « Ils ne nous représentent pas » devient y compris au sein de la gauche radicale le mot d’ordre du jour. La « crise de la représentation politique » serait un des facteurs déterminants de la situation actuelle y compris du point de vue des luttes des travailleurs. Cette formule, même si elle peut exprimer une part du mécontentement, est fourre-tout et mélange la censure de la démocratie qu’impose la finance en se soumettant les Etats par le biais de la dette publique et le rejet de la mondialisation et des partis institutionnels voués à la défense des intérêts des classes dominantes, leur corruption comme leurs mensonges ou le recours à la violence d’Etat pour imposer leur politique. S’interrogeant sur cette question, notre camarade Ugo Paletha écrit dans un article intitulé Vers l’autoritarisme ? Crise de la démocratie libérale et politique d’émancipation : « Malheureusement, cette crise d’hégémonie est trop souvent ramenée par les commentateurs politiques, et par certains segments de la gauche radicale, à une disjonction entre l’offre et la demande électorales, autrement dit à la version simpliste d’une crise de représentation politique. Il arrive même qu’elle soit perçue comme le symptôme d’une corruption des élites politiques, recodant ainsi sur un plan moral – donc dépolitisant – la crise politique à laquelle nous faisons face.

    Ces interprétations sommaires mais répandues de la crise de la démocratie libérale ont donné une force certaine au récit populiste (au sens de Laclau, diffusé notamment par Podemos et ses principales figures politiques et intellectuelles, Pablo Iglesias et Iñigo Errejon. Ces derniers, comme le Parti de gauche (PG) et Jean-Luc Mélenchon en France, ont bâti leur discours politique dans la période récente sur l’idée simple – et juste à un tel niveau de généralité – qu’ « ils [les membres de l’élite politique] ne nous représentent pas ».

    Mais ce slogan – et l’imaginaire qui lui est associé – charrient trop souvent une solution illusoire : l’émergence de nouveaux leaders, plus moraux, et de figures charismatiques mieux capables, non simplement d’incarner le peuple, mais à travers eux de le construire comme acteur politique en s’érigeant au-dessus des mouvements sociaux et des organisations politiques […] L’un des défauts essentiels de la démarche défendue par ces courants, dans leur diversité, est qu’elle repose sur une fausse évidence : l’exercice du pouvoir politique permettant seul d’impulser un changement social d’ampleur, les institutions politiques – et partant les élections – constitueraient le champ de bataille central pour la gauche radicale, et plus profondément l’unique locus de la politique d’émancipation. Pablo Iglesias a d’ailleurs affirmé dans un discours récent : « Nous avons appris à Madrid et à Valence que les choses se changent à partir des institutions. Cette idiotie que nous disions quand nous étions d’extrême gauche, que les choses changent dans la rue et non dans les institutions, c’est un mensonge ».[…] Cette conception relève de ce que Marx nommait l’« illusion politique », reposant sur une série de fausses équivalences entre le pouvoir politique, le pouvoir d’État et le pouvoir tout court. » Oui, et c’est bien cette question qu’il nous faut discuter. Pour le mouvement ouvrier, la question n’est pas celle d’être mieux représenté dans le cadre des institutions mais bien de se donner un instrument politique pour préparer l’affrontement avec les classes dominantes, la conquête du pouvoir par les travailleurs eux-mêmes, la population.

    L’écume et la vague de fond

    Nous avons besoin de nous dégager des effets de mode, analyses superficielles, qui confondent l’écume avec le mouvement de fond. Une première remarque s’impose, du point de vue des classes exploitées, du mouvement ouvrier, cette dite « crise de la représentation » n’est pas vraiment une nouveauté. Elle a commencé avec la faillite de la social-démocratie en 1914 puis la soumission des partis communistes à la bureaucratie stalinienne avant que les partis communistes ne réintègrent après la deuxième guerre mondiale le giron des institutions bourgeoises. Faire semblant de redécouvrir le monde n’est pas une bonne façon de faire sauf si on cherche à être une nouvelle représentation politique dans le cadre de ces institutions, la politique de Podemos ou de Mélenchon, c’est à dire recommencer une histoire qui s’est avérée une impasse dramatique.

    La montée des forces réactionnaires n’est pas liée à une simple question de représentation mais bien à la crise globale du capitalisme mondialisé, à l’impuissance du système politique institutionnel dit démocratique dans les pays riches à contenir le mécontentement, les inquiétudes, les souffrances qui touchent des fractions de plus en plus larges de la population.

    La globalité de la crise condamne à l’impuissance, au mieux, des forces politiques qui ne s’attaquent pas à la racine des problèmes, la politique des classes dominantes et de leurs Etats, la logique capitaliste du profit et de la concurrence.

    A la fin de cette année 2016, le basculement du monde dans l’instabilité et dans des tensions exacerbées exige des réponses démocratiques et révolutionnaires. Encore moins que par le passé, il n’est possible de replâtrer le système. Une vision stratégique claire seule permet d’avoir une boussole à travers les différents moments de l’actualité ou les mille aspects des luttes de classes.

    Le lien entre nos tâches quotidiennes et la perspective du pouvoir ne peut se faire que si nous disons clairement et sans ambiguïté l’enjeu de notre combat, non seulement dans notre programme mais y compris dans notre agitation en trouvant les formules pour populariser l’idée d’un pouvoir démocratique des travailleurs.

    La tragédie d’une révolution écrasée n’est pas la fin du processus ouvert en 2011

    La montée des idées réactionnaires loin de nous pousser à chercher des positions de replis, des formules qui permettraient d’éventuelles alliances avec des forces réformistes sous couvert de faire face au recul, nous encourage au contraire à travailler collectivement à élaborer nos analyses et explications qui fondent notre démarche révolutionnaire. Les forces réactionnaires ont le terrain libre non pas parce que les travailleurs ne seraient pas « représentés » mais bien parce qu’il n’y a pas de mouvement significatif capable de formuler une politique pour les mobilisations en vue de luttes politiques, d’affrontements pour en finir avec le pouvoir des classes dominantes.

    A partir de 2011, dans les premières années du NPA fondé au tout début de la crise qui s’est développée depuis, notre compréhension de la période s’articulait autour d’une idée essentielle : la vague révolutionnaire qui balaye le monde arabe souligne le fait que les conditions objectives d’une nouvelle période révolutionnaire mûrissent.

    Ces révolutions s’inscrivent dans une évolution globale du monde qui fonde et légitime une stratégie révolutionnaire.

    Les bouleversements opérés par la mondialisation libérale et impérialiste ont mûri les conditions objectives pour une transformation révolutionnaire de la société en mettant en concurrence les travailleurs à l’échelle de la planète, en prolétarisant des millions de paysans, en ouvrant les frontières, en développant comme jamais les relations internationales, les transports, les nouvelles technologies. En portant les contradictions mêmes du capitalisme à un niveau d’exacerbation jamais atteint au point que le décalage entre les progrès scientifiques, techniques et la dégradation sociale pour le plus grand nombre, le creusement des inégalités, la paupérisation sont devenus insoutenables.

    Ce sont ces contradictions qui ont engendré la première vague révolutionnaire de la nouvelle période.

    Un mouvement irréversible a été engagé, il connaîtra des hauts et des bas, des victoires et des défaites, de lentes accumulations de forces puis de brusques accélérations, des explosions mais notre stratégie doit toute entière s’inscrire dans cette nouvelle période de guerres et de révolution.

    La catastrophe financière est imminente, la discussion sur les moyens de la conjurer est au cœur du débat à l’échelle nationale et internationale. L’étape que vient de franchir la crise économique et financière a des influences politiques qui créent une période d’instabilité politique, d’usure, de discrédit des partis institutionnels qui entraîne une évolution rapide des consciences.

    La question de la dette n’a pas de solution dans le cadre des rapports de classe du capitalisme, la dette publique s’inscrit dans le fonctionnement à crédit du capitalisme qui doit anticiper en permanence les profits non encore réalisés ou qui ne se réaliseront… pas. Le gonflement de la bulle financière accroît sans limite cette logique de l’économie d’endettement tant public que privé. Tous les partis sont confrontés à ce problème qui les ruine à court terme.

    La question sociale s’impose comme la question politique clé en lien avec la question de la démocratie.

    « Non à l’austérité », « annulation de la dette », « aux peuples de décider », deviennent des mots d’ordre quasi universels.

    La crise écologique, par sa globalité, remet en cause l’ensemble du système et fait de la circulation des capitaux un facteur écologique de première importance. Elle donne au besoin d’une gouvernance mondiale, à celui d’une planification démocratique un contenu évident autant il est vrai qu’il n’y a pas de réponse locale ou partielle à la crise écologique planétaire.

    Le principal facteur de stabilité des vieilles bourgeoisies impérialistes, les surprofits impérialistes, est sapé par une terrible concurrence internationale avec son corollaire, la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle internationale : crise de la domination de la bourgeoisie qui nourrit le populisme mais aussi émergence d’une nouvelle classe ouvrière internationale porteuse de la transformation révolutionnaire de la société.

    La réponse des classes dominantes et des grandes puissances à l’émergence encore incertaine de ces exigences dans le monde arabe a été la répression dont la tragédie d’Alep marque le sinistre et sanglant apogée alors que le djihadisme poursuit ses exactions barbares.

    Les forces réactionnaires ont pu briser cette première vague de la révolution, elles n’en sont pas pour autant venues à bout. Les exigences de la révolution ne sont pas, elles, brisées, elles gagnent du terrain, se répandent.

    A l’opposé des confusions sur « la nouvelle représentation », la nécessité d’une démocratie révolutionnaire

    La déferlante réactionnaire ne doit pas nous enfermer dans l’instant. Elle est la seule politique d’une classe en faillite incapable d’offrir d’autres perspectives aux peuples que l’égoïsme national, l’obscurantisme religieux, la mystique nationale et la haine de l’autre pour leur imposer la régression sociale, démocratique, la guerre en permanence.

    Toute notre politique doit être fondée sur l’idée qu’à l’opposé, les travailleur-e-s, et la jeunesse, les classes exploitées vont chercher les moyens de se défendre, les armes pour se battre.

    La perspective révolutionnaire va progressivement, à travers les expériences quotidiennes, gagner les consciences.

    C’est cette expérience qui construit le lien concret et pratique entre notre activité quotidienne, les luttes d’aujourd’hui et la lutte pour le pouvoir demain.

    La révolution n’est pas un saut qualitatif à partir de rien mais bien un bouleversement, une rupture, conséquence de l’accumulation de contre-pouvoirs locaux gagnés dans les syndicats, les associations, les institutions elles-mêmes. L’agitation, l’activité révolutionnaire n’est pas une simple dénonciation ou incantation mais la lutte pied à pied pour gagner des positions, la lutte pour des micropouvoirs démocratiques et révolutionnaires, accumulation primitive de forces révolutionnaires, de matériels explosifs en vue de la conquête du pouvoir. La révolution est bien un processus, celui de la révolution en permanence.

    La bataille pour la candidature de Philippe Poutou, vers un parti des travailleurs…

    Ces dernières années, le NPA a connu des doutes, des hésitations à assumer une politique de parti pour la transformation révolutionnaire de la société s’adressant à l’ensemble de la classe ouvrière, de la jeunesse. Il en a été fortement affaibli.

    Nous donner maintenant les moyens d’être présents dans la campagne présidentielle autour de Philippe Poutou, ouvrier candidat, est une étape importante pour surmonter nos difficultés en défendant une politique et un vote de classe, contre leur système, en rupture avec lui. En rupture aussi avec celles et ceux qui dénoncent les élites pour mieux rester dans le cadre institutionnel et y enfermer le mécontentement.

    C’est une bataille importante pour contribuer à ce que l’ensemble du mouvement révolutionnaire sorte des politiques d’auto affirmation pour rassembler, unir ses forces pour faire face aux tempêtes à venir.

    Le mouvement anticapitaliste et révolutionnaire est devant une nouvelle étape. Depuis l’effondrement de l’ex-URSS, il y a près de 30 ans, l’extrême gauche, pour l’essentiel le mouvement trotskyste, n’a pas réussi à répondre aux nouvelles possibilités ni aux nouveaux besoins nés de la fin du stalinisme et de la transformation de la social-démocratie en social-libéralisme. Aujourd’hui ces évolutions laissent un champ de ruines, des militantEs désemparés, démoralisés pour beaucoup. Nous n’avons pas encore réussi à opérer notre révolution culturelle, un saut qualitatif de groupes opposants à la social-démocratie et au stalinisme en un petit parti ouvrier et populaire, que ce soit Lutte ouvrière et l’appel à un parti des travailleurs après 1995, Voix des travailleurs et la politique d’unité des révolutionnaires de 1997 à 2000, la LCR avec la fondation du NPA, aujourd’hui le NPA lui-même.

    Lutte ouvrière s’enferre dans un repli sur soi contraire à l’orientation qui avait permis à LO de jouer un rôle essentiel dans le développement du mouvement révolutionnaire au sein de la classe ouvrière. Ce repli s’exprime de façon caricaturale dans l’analyse de La Russie de Poutine que fait LO. Dans un article intitulé Décembre 1991 : la fin de l’URSS, pas des idées communistes, publié le 14 décembre dernier, Lutte ouvrière revient sur l’effondrement de l’URSS et sur le régime de Poutine. « Arrivé à la tête de la Russie en 2000, Poutine se donna pour tâche de rétablir la «verticale du pouvoir», dans l’intérêt de la bureaucratie dans son ensemble. Il imposa que les affairistes se soumettent à l’État et paient leurs impôts, tout en permettant leurs pillages, avec comme perspective la réintégration de la Russie dans le marché mondial.

    Mais le capitalisme en crise n’est plus capable de progrès depuis longtemps déjà. Il est incapable de se substituer efficacement à l’économie et aux rapports sociaux hérités des soixante-dix ans d’existence de l’URSS, si ce n’est pour permettre à une minorité de s’enrichir.

    La fin de l’URSS a marqué une étape décisive dans le processus réactionnaire dont le stalinisme avait été l’incarnation sanglante, et il n’y a pas lieu de se réjouir de l’évolution en cours. La perspective d’une future Union socialiste mondiale des travailleurs reste la seule qui permettra à l’humanité de reprendre sa marche en avant. » Quelle est la place de la Russie aujourd’hui dans le monde libéral et impérialiste ? Continuité de la bureaucratie ? Continuité de l’Etat ? De l’Etat ouvrier ? Le lecteur ne saura pas. Cette analyse fermée et métaphysique est l’expression de la fermeture de LO elle-même.

    Pourtant, la nouvelle époque dans laquelle nous entrons demande un dépassement de l’extrême-gauche, rendu nécessaire mais aussi possible par le basculement du monde dans une crise globale sans précédent qui crée les conditions objectives de cette mue, l’exige et la rend possible.

    Cette question s’était déjà posée après la fin de l’URSS, à partir de 1995 après qu’Arlette Laguiller a rassemblé plus de 5 % des voix à l’élection présidentielle et le mouvement de novembre-décembre 95 puis quand, ensemble la LCR et LO ont obtenu 5 députés au Parlement européen. En 2002, l’extrême gauche réalisait plus de 10 % des voix à l’élection présidentielle.

    Rien de significatif n’est sorti de cette période. Conditions objectives ?

    Non, ou du moins pas seulement, mais l’incapacité de l’extrême-gauche à surmonter ses divisions. Il ne s’agit pas d’une question psychologique, ou morale, de sectarisme, mais bien d’une question politique de fond : les conceptions de construction par en haut, d’auto construction dans laquelle le programme est plus un instrument de délimitation, de clivage qu’un instrument d’intervention et de regroupement.

    Rompre avec ces conceptions n’est pas abdiquer d’une fermeté stratégique, bien au contraire. Les idées ne servent pas à cliver sinon ce sont des formules dogmatiques, elles servent à agir, à unir pour agir.

    Nous rééditons en annexe de cet article un texte de 1997 rédigé par Voix des travailleurs, groupe constitué par les militantEs excluEs de LO à ce moment-là, qui illustre notre propos en revenant sur l’histoire de la façon dont la construction d’un parti s’est posé pour le mouvement ouvrier. Nous voulions opposer la réalité aux mythes.

    Un parti de la classe ouvrière participe d’un processus d’auto-organisation dans lequel sont acteurs groupes, tendances, militantEs, un processus créateur qui suscite initiatives, cimenté par une même conscience révolutionnaire, socialiste et de classe.

    Le parti est une sorte de melting-pot à travers lequel il se transforme lui-même, évolue, se renforce, élabore sa politique à travers une confrontation permanente tant entre les différents courants qui s’y retrouvent qu’avec les autres forces du mouvement ouvrier.

    C’est notre capacité à rassembler toutes nos forces qui peut nous permettre de surmonter nos actuelles difficultés. Cette capacité ne renvoie pas à des qualités morales, individuelles mais bien à une question de stratégie, la compréhension de la nouvelle période, les tâches qui en résultent, les changements qu’elle implique et la volonté de construire un parti révolutionnaire et démocratique sur des bases de classe.

    Démocratie Révolutionnaire, Par Yvan Lemaitre

    http://www.anti-k.org/

  • La chute d’Alep Est : nos destins sont liés… par J. Daher (Anti-k)

    Pour rappel, Alep-Est subissait un siège depuis juillet 2016 et les populations civiles manquaient de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres produits de première nécessité. Avant la conquête totale des quartiers libérés d’Alep Est, environ 50 000 personnes avaient fui, en majorité vers les zones contrôlées par le régime et une minorité, plusieurs milliers, vers les quartiers de Sheikh Maqsoud, sous la direction des forces kurdes du PYD. Selon certaines sources, le régime aurait d’ailleurs ordonné aux forces armées kurdes du PYD, les YPG, de quitter son bastion de Sheikh Maqsoud avant la fin de l’année[1]. Les hommes âgés entre 18 et 45 ans fuyant vers les zones sous le contrôle du régime étaient séparés du reste des civiles pour être interrogé par les services sécurités d’Assad. Pour certains, leurs sorts sont encore inconnus ; beaucoup craignent des exécutions sommaires ou des incarcérations arbitraires dans les geôles du régime, tandis qu’une majorité des nouveaux jeunes arrivants étaient mobilisés par l’armée du régime pour combattre contre l’opposition armée, pour certains contre leurs anciens camarades…

    La victoire des forces pro-régime provoque un nouveau déplacement forcé de populations, entre 50 000 et 80 000 personnes, en grande majorité des civils, suite à un accord entre l’opposition armée et le régime. Le transfert forcé de population se finissait, à l’heure où nous écrivons, et avait été retardé par des milices pro-iraniennes qui ont attaqué les premiers convois, tandis que d’autres milices pro-régime attaquaient et volaient des civils fuyant les régions Est de la ville. Des combattants liés au groupe jihadiste de Jund Al-Aqsa,[2] allié de Fateh al-Sham (ex Jabhat al-Nusra), ont aussi brulé les bus devant évacuer les blessés de deux villes habités par des populations syriennes, Kefraya et Fuaa, de confessions chiites dans la province d’Alep, bloquant temporairement le départ des civils d’Alep Est, qui pour nombre d’entre eux ont condamné cet acte sur les réseaux sociaux.

    Les forces armées de l’opposition étaient composées d’entre 7 000 et 10 000 combattants, dont environ quelques centaines de djihadistes (de Jabhat Fateh al-Sham), les estimations allant de 250 à 700[3], et non la majorité comme certains journalistes l’ont affirmé.

    Les groupes d’oppositions armées principales étaient composés de brigades locales, en grande majorité liés à l’Armée Syrienne Libre et de quelques groupes à dénominations islamiques mais qui ne sont ni salafistes ni djihadistes. Les différents groupes avaient formé un commandement unifié sous le nom de « l’armée d’Alep »  pour défendre les quartiers sous leurs contrôles, tout en continuant à être minés par des divisions. Cela ne signifie nullement que ces groupes n’ont pas commis de crimes. Pour ma part, j’ai condamné systématiquement leurs bombardements contre les civils des régions sous le contrôle des forces du régime et des quartiers kurdes de Sheikh Maqsoud, et autres exactions.

    D’ailleurs certaines brigades islamiques et de l’ASL affilié au gouvernement turc, dépendant de son assistance politique et militaire, avaient quitté le front d’Alep, assiégé depuis juillet, pour participer à l’intervention turque en Syrie depuis l’été contre Daech, mais surtout contre les forces kurdes du PYD.

    Des milliers de soldats des forces armées d’opposition syrienne ont dès lors été détournés du front d’Alep pour les intérêts du gouvernement turc au détriment des syriens.

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est en effet resté silencieux sur les événements d’Alep, tandis que son premier ministre déclarait qu’il ne voyait pas d’objection à la présence d’Assad dans une période de transition. Erdogan, a en en fait conclu un accord avec les dirigeants russes et iraniens qui peut être résumé de la manière suivante : Alep pour ces derniers et Jarablus et autres régions frontalières pour le premier.

    La priorité sur le terrain est en effet donnée à la lutte contre l’autonomie et à la prévention de toute expansion des forces kurdes du PYD au nord-est de la Syrie.

    La Turquie a d’ailleurs émis le 22 novembre un mandat d’arrêt contre le leader du PYD, Saleh Muslim, tout en continuant la répression tout azimut menée contre les représentants et membres du HDP en Turquie. L’intervention militaire turque a d’ailleurs causé la mort de nombreux civils, arabes et kurdes, en Syrie, notamment à la suite de bombardements de son aviation. Ces derniers jours, la ville d’al-Bab, proche de la frontière turque et occupée par Daech, a par exemple été bombardé par l’aviation militaire turque, provoquant la mort d’au moins 47 civils (bilan qui risque de s’alourdir car des personnes sont toujours portées disparus[4]).

    Les ministres des affaires étrangères et de la défense de l’Iran, de la Turquie et de la Russie se sont d’ailleurs rencontrés le 20 décembre pour discuter du futur de la Syrie.

    À l’issue de cette conférence, les trois puissances ont adopté une déclaration commune visant à mettre fin au conflit en Syrie, par laquelle ils s’engagent à œuvrer à la mise en place d’un cessez-le-feu dans l’ensemble du pays, et que la priorité aujourd’hui en Syrie doit être de lutter contre le terrorisme et non d’aller vers un changement de régime à Damas. Dans les nombreuses manifestations populaires ces dernières semaines en solidarité avec Alep à travers les zones libérées en Syrie, les populations locales exprimaient également leur ras-le-bol des divisions entre les groupes de l’opposition armée et exigeaient leur unification sous un seul leadership.

    Alep Est, un symbole d’une alternative démocratique et inclusive… 

    Revenons sur la chute d’Alep Est et sur l’alternative démocratique que la ville a pu représenter. Les quartiers d’Alep Est ont été libérés par des forces de l’opposition armée venant de la province d’Alep à la fin de l’été 2012. En mars 2013, le conseil local d’Alep, constitué de civils élus démocratiquement par les populations locales, a vu le jour, remplaçant le conseil révolutionnaire transitoire qui avait été mis en place à l’automne 2012 par les groupes de l’opposition armée et certains groupes civils.

    À cette époque, plus d’1,5 millions de personnes vivaient dans ces régions.

    Ce conseil était renouvelé tous les ans et comptait vingt-cinq élus. Les élections étaient organisées via des listes parmi lesquelles votaient des assemblées regroupant soixante-trois conseils de quartiers de la zone libérée. La dernière élection a eu lieu en novembre 2015. Le Conseil local administrait le territoire et était responsable de la gestion des besoins de base des habitants : éducation, infrastructures civiles, hôpitaux, entretien de la voirie, etc. Les représentants du conseil organisaient des rencontres avec les conseils de quartiers pour prendre connaissance des besoins des habitants. Il y avait six cents employés qui travaillaient au sein des conseils de quartiers[5]. Là encore, cela ne signifie en rien que tout était parfait ; il y avait par exemple un déficit de participation des femmes aux hautes responsabilités du conseil local.

    De nombreuses organisations populaires ont vu le jour également, organisant de nombreuses activités démocratiques, sociales, éducatives et culturelles (théâtres, concerts, festivals), tandis que des médias locaux – radios et journaux particulièrement – furent créés. De nombreuses campagnes populaires et démocratiques s’opposant au régime et aux forces islamiques fondamentalistes étaient organisés. Dans le même temps, les activistes et organisations populaires s’acharnaient à délivrer un message inclusif contre le confessionnalisme et le racisme. Ce sont ces activistes qui ont défié au début les pratiques autoritaires de certains groupes armés, mais surtout – en lien avec les populations locales – se sont opposés aux mouvements fondamentalistes islamiques.

    Installé dans la ville en 2013, Daech en a ainsi été chassé début 2014 à la suite de mobilisations massives populaires, et de l’offensive de groupes de l’opposition armée liés à l’ASL.

    Ce fut ensuite au tour de Jabhat al-Nusra à l’époque de subir l’opposition du mouvement populaire dans la ville pour ses pratiques réactionnaires et autoritaires, d’où d’ailleurs sa faible présence dans ces régions.

    Ces exemples d’Alep Est peuvent être retrouvés dans d’autres régions libérées de Syrie, encore aujourd’hui, et c’est pour cette raison qu’elles sont et ont été la cible première du régime Assad et de ses alliés. Alep a subi un déluge de feu depuis l’été 2013, d’abord par les forces du régime puis accompagné par les forces aériennes russes à partir d’octobre 2015. Ces bombardements sont symptomatiques de la barbarie employée pour mettre fin à toute forme de résistance populaire dans le pays. La population des quartiers libérés de la ville d’Alep est passé d’environ 1,5 million d’habitant·e·s au début l’été 2013, avec une riche société civile d’organisations populaires, à 250 000 personnes manquant de tout à l’été 2016.

    Toutes les villes et les quartiers dans lesquels existait une alternative populaire, démocratique et inclusive, ont été visés comme dans le cas de la ville de Daraya, dans la province de Damas, il y a quelque mois par exemple, et continuent à être visés, de même que les infrastructures civiles sur lesquelles se fondent ces expériences. Par exemple, 382 attaques ont eu lieu contre des installations médicales en Syrie entre mars 2011 et juin 2016, dont 90% des bombardements ont été menés par les forces de Damas et de Moscou.[6] Elles ont ainsi tué plus de 700 travailleurs·euses du personnel médical en Syrie. Cela sans oublier les multiples bombardements d’institutions civiles, comme celles des défenses civiles, connus sous le nom de « casques blancs », des boulangeries, écoles, usines, etc.

    Ce sont ces exemples d’auto-organisations populaires et démocratiques, y compris avec leurs imperfections, qui sont craints par dessus tout par le régime depuis 2011. Non pas l’opposition officielle – en exil, corrompue et liée à des États autoritaires de la région –, ni les forces fondamentalistes islamiques qui constituent de fait un allié objectif du régime, dont ce dernier a d’ailleurs favorisé le développement, par ses pratiques autoritaires et confessionnelles.

    Pour preuve, la reconquête par Daech de la ville de Palmyre est intervenue le 11 décembre, malgré la présence des forces russes, et n’a pas inquiété outre mesure le régime, qui concentrait ses forces et celle de ses alliés sur Alep Est. Ces dernières ont dû évacuer Palmyre juste avant l’entrée des combattants de Daech. Ces derniers ont trouvé dans la ville des réserves d’armes lourdes, dont des armes anti-aériennes. Les dirigeants officiels du régime ont déclaré à plusieurs reprises que Daech ne constituait pas une priorité, tandis que l’aviation russe a concentré ses frappes dans sa grande majorité sur les zones dans lesquelles les forces de Daech n’étaient pas présentes.

    Le peuple syrien en lutte sans alliés au niveau international et régional…

    Les puissances occidentales se bornent à exprimer leurs regrets, mais n’agissent même pas sur un plan humanitaire. Le 19 décembre dernier, le Conseil de sécurité a certes voté à l’unanimité, y compris la Russie, de déployer des observateurs de l’ONU et d’autres organisations à Alep pour y superviser les évacuations et garantir la sécurité des civils. Cela ne change néanmoins pas l’orientation politique générale des États-Unis et des États européens qui, loin de prôner un processus démocratique en Syrie, ne s’opposent pas au dictateur Assad et à sa clique malgré leurs crimes. En outre, la coalition internationale sous la direction des États-Unis, qui bombarde des positions de Daech en Syrie et en Irak depuis août 2014 a causé la mort de plus de 1 900 civils dans les deux pays depuis le début des frappes.

    Il existe une tendance générale, au niveau mondial, qui vise à « liquider » la révolution syrienne et ses aspirations démocratiques au nom de la « guerre contre le terrorisme ».

    La victoire de Donald Trump aux États-Unis renforce cette tendance, lui qui a en effet déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaite conclure des accords avec Poutine sur la Syrie. Malgré le manque de continuité et la volatilité des positions de Trump en matières de politique internationale, la nomination récente de Rex Tillerson, patron du géant pétrolier ExxonMobil, au poste de Secrétaire d’État (équivalent du ministre des Affaires Etrangères), confirme la tendance évoquée. C’est une personnalité en effet connue pour ses positions pro-russes, qui a d’ailleurs reçu en 2013 des mains de Poutine la plus haute distinction russe pour un civil (l’ordre de l’Amitié).

    Dans ce contexte, la conquête d’Alep s’inscrit dans la volonté du régime d’Assad et de ses alliés, russe et iranien, de bénéficier d’un fait accompli lors de l’entrée en fonction du nouveau président à Washington le 20 janvier 2017. Le problème des États occidentaux, voire de certaines forces de gauche, dans leur politique dite « réaliste », est de penser qu’on peut réussir à se débarrasser de Daech et de ses semblables, considérés comme ennemis principaux en Syrie et ailleurs, avec les mêmes éléments qui ont nourri leur développement : soit l’appui au maintien de régimes ou de groupes autoritaires et confessionnels, soit le soutien apporté à des politiques néolibérales et des interventions militaires…

    Or il ne suffit pas de mettre fin militairement aux capacités de nuisance de Daech et consorts, au risque de les voir réapparaître à l’avenir comme ce fut le cas dans le passé ; il s’agit de s’attaquer aux conditions politiques et socio-économiques qui ont permis leur développement. Il faut se rappeler que Daech, élément fondamental de la contre-révolution, a connu une progression sans précédent à la suite de l’écrasement des mouvements populaires, en se nourrissant de la répression massive perpétrée par les régimes autoritaires d’Assad et consorts, et en attisant les haines religieuses.

    L’interventionnisme des États de la région ou au-delà, conjugué aux politiques néolibérales – qui n’ont cessé d’appauvrir les classes populaires – et à la répression des forces démocratiques et syndicales, ont grandement contribué, et contribuent toujours, au développement de Daech. Il s’agit de lutter contre ces éléments, tout en soutenant les mouvements populaires démocratiques et non confessionnels qui, malgré des reculs importants, persistent dans la région, défiant à la fois les régimes autoritaires et les organisations fondamentalistes religieuses.

    Nos destins sont liés

    Face à la guerre et aux crimes sans fin du régime d’Assad et de ses alliés contre le peuple syrien, face à la volonté croissante des puissants de liquider les aspirations démocratiques de la révolution syrienne, il nous faut réaffirmer notre soutien à la lutte du peuple syrien pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité, contre toutes les formes de confessionnalisme et de racisme.

    Dans cette perspective, il est aussi crucial de ne pas séparer la lutte pour l’autodétermination des Kurdes de la dynamique de la révolution syrienne. C’est la mobilisation populaire massive de toutes les composantes du peuple syrien qui a contraint le régime d’Assad, durant l’été 2012, à se retirer de certains régions à majorité kurde du nord de la Syrie et à conclure un accord pragmatique et temporaire de non confrontation avec les forces du PYD, n’empêchant néanmoins pas des combats sporadiques entre les deux acteurs, pour concentrer sa répression criminelle sur d’autres régions en révolte. La défaite de la révolution syrienne marquera le retour de l’oppression des populations kurdes sous un régime chauvin et autoritaire qui a toujours affirmé son opposition à toute forme de reconnaissance des droits du peuple kurde en Syrie.

    Pour cela, l’urgence absolue est d’arrêter la guerre, qui ne cesse de créer des souffrances terribles, empêche le retour des réfugié·e·s et des déplacé·e·s internes, et ne profite qu’aux forces contre-­révolutionnaires issues des deux bords. Il importe également de dénoncer toutes les interventions étrangères qui s’opposent aux aspirations à des changements démocratiques en Syrie, que ce soit sous la forme d’un soutien au régime (Russie, Iran, Hezbollah) ou en se proclamant « amis du peuple syrien» (Arabie Saoudite, Qatar et Turquie). Une nouvelle fois, comme nous l’avons vu, le peuple syrien en lutte pour la liberté et la dignité n’a pas d’amis dans son combat…

    De même, nous devons refuser toutes les tentatives, qui se multiplient actuellement, de légitimer à nouveau le régime d’Assad au niveau international, visant à permettre à ce dernier de jouer un rôle dans le futur du pays. En outre, un blanc-seing donné aujourd’hui à Assad et à ses crimes accroîtrait immanquablement le sentiment d’impunité des États autoritaires, de la région et d’ailleurs, leur permettant d’écraser à leur tour leurs populations si celles-ci venaient à se révolter.

    Il nous faut donc réaffirmer notre solidarité avec les forces démocratiques et progressistes qui luttent contre le régime criminel d’Assad et les forces fondamentalistes religieuses, tout en exigeant des protections pour les civils.

    Dans cette perspective, il est urgent de renforcer toutes les mobilisations qui, à travers le monde, visent à recréer une véritable solidarité internationaliste et progressiste, dénoncent toutes les puissances impérialistes internationales et régionales sans exception, ennemies des peuples en luttes, tout en s’opposant aux politiques néolibérales, sécuritaires et racistes, en particulier les politiques criminelles de fermeture des frontières des États européens qui ont transformé la Méditerranée en vaste cimetière pour les personnes fuyant les guerres, les dictatures et la misère.

    Ici, là-bas : inexorablement, nos destins sont liés…

    Illustration : photo by Haleem Kawa. Source: Haleem Kawa Facebook page. Link: bit.ly/2hTlXzc. Traduction : « Aime moi, loin de la terre d’oppression et de frustration … loin de notre ville qui a eu assez de mort » Alep assiégé, dernier jour, 15/12/2016″. 

    Notes:

    [1] Voir : http://rudaw.net/english/middleeast/syria/221220161.

    [2] Voir : http://www.almodon.com/arabworld/2016/12/19/إحراق-حافلات-الفوعة-وكفريا-الفاعلون-جند-الأقصى.

    [3] Voir https://godottoldus.wordpress.com/2016/12/15/quick-notes-on-the-doomsday-of-aleppo/#more-248http://www.mei.edu/content/at/under-pressure-syrias-rebels-face-al-nusra-quandaryhttp://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-combatants-factb-idUSKBN14124R ; https://syriafreedomforever.wordpress.com/2016/12/12/conference-debat-avec-brita-hagi-hasan-president-du-conseil-local-dalep-est/ http://syriadirect.org/news/rebels-surrender-east-aleppo-evacuations-begin/ http://www.noria-research.com/wp-content/uploads/2016/10/pdf-Noria-Legrand-sept-2016_FR.pdf

    [4] Voir : http://www.syriahr.com/en/?p=57538.

    [5] Voir http://orientxxi.info/magazine/comment-s-organise-la-population-d-alep,1607http://carnegieendowment.org/files/syrian_state1.pdf ; https://www.facebook.com/TheLocalCouncilOfAleppoCity/.

    [6] Voir : http://www.vox.com/world/2016/9/22/13000276/assad-putin-bombing-syrian-hospitals-aleppo.

    http://www.anti-k.org/

  • Notre camarades Julien Salingue (Al Mounadila)

    مذابح بحلب: رسالة الى “رفيق” يصر على تبرير ما لا يقبل تبريرا

     

    أيها “الرفيق”
    منذ أسابيع خلت تراودني فكرة الكتابة إليك، إلى أن أقنعتني أخيرا الأحداث المأساوية بحلب ورد فعلك إزاءها، أو غياب رد فعلك أحيانا، بأن أوان مخاطبتك قد حل. وليس القصد حتما إقناعك، لأني أظن إمكان ذلك قد فات، مع الأسف. لكن على هذا النحو تكون الأمور قد قيلت، ولن يسعك قول إنك لم تكن على علم.

    باسم مناهضة الامبريالية ؟

    مدينة حلب ضحية مذبحة، مجزرة حقيقية تذكر حتما بمدن أخرى شهيدة مثل سربرينيكا و غروزني والفلوجة، وأيضا وارسو و غرينيكا، او كذلك بالمخيمين الفلسطينيين صبرا وشاتيلا. الشهادات المباشرة الوافدة من المدينة، من سوريين “عاديين”، وليس فقط من أعضاء مجموعة مسلحة ما، بليغة، وبالأحرى عندما تكون مرفقة بصور و اشرطة فيديو. كلمات و صور تعبر عن النكبة، والعجز، والرعب.
    لكنك أنت، يا “رفيق” اجتهدت في الأيام الاخيرة – إن أمكن اعتبار ما أقدمت عليه متصلا من قريب أو بعيد بفضيلة- في تفسير عدم وجوب الوقوف الى جانب سكان حلب وعدم وجوب التنديد بما يتعرضون له من قصف، ولا بأعمال العنف ضد الاهالي التي ارتكبتها القوات في أثناء “تحرير” المدينة. بعبارة أخرى، جئت تشرح لنا عدم وجوب اتخاذ موقف واضح ومحدد ضد مذبحة مدبرة بخطة وارتكبها نظام بشار الاسد الديكتاتوري و حلفائه، بمقدمتهم روسيا وإيران.
    لا أخاطبك أنت، يا “رفيق”، سوى لأننا تقاسمنا في الماضي معارك، لا سيما المعركة من أجل حقوق الشعب الفلسطيني، وليس وحدها. لأني كنت أظن أن لدينا، رغم خلافتنا، مبادئ مشتركة. ليس لي ما أقول لليمين ولأقصى اليمين المؤيد لبوتين و /أو المؤيد للأسد، والذين يتبنون بجلاء موقف مساندة لأنظمة مستبدة باسم “قيم” مشتركة، والذين لم يتظاهروا قط بالسعي الى بناء تضامن حقيقي مع الشعوب المضطهدة.
    لكنك أنت ، يا “رفيق” ، تتباهي بفضائل “تقدمية”، و”مناهضة للإمبريالية”، وحتى “اشتراكية”، و”شيوعية”، أو حتى “ثورية”. وباسم هذه القيم، تحاول إقناعنا اليوم أن ليس على المرء أن يشعر أنه الى جانب سكان حلب المحاصرين وضحايا مذبحة، وأنه يجب ألا نقف غدا الى جانب سكان مدن سورية أخرى باتت محاصرة وستكون عرضة لمذابح قريبا.
    الامر الذي ليس مفارقة، باعترافك.

    ” الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”

    ظننت أن ما كان يشكل المشترك الجيني لدى اليسار المناوئ للإمبريالية هو وقوفه الى جانب الشعوب المسحوقة من طرف الدول الامبريالية وحلفائها. ظننتني فهمت أن لا مخالفة للتضامن العالمي في المشترك الجيني الذي يبدو أننا نتقاسمه, وكنت آمل ان تعيدك مذبحة حلب، رغم مواقفك الملتبسة احيانا من المأساة السورية، الى جادة العقل و الى الأهل.
    لكن هيهات. أنت مُصر مُتشبث. أنت مصر على محاولة شرح تعذر الوقوف الى جانب سكان حلب. أنت تعاند في محاولة شرح أن “الامور ليست بالبساطة البادية”. وتصر على محاولة شرح أن ليس في هذه “الحرب” “طيبون من جانب و أشرار من جانب آخر” ومن ثمة وجوب الاتزان وعدم الاستسلام للسهولة.
    لأنك أنت يا “رفيق” لا تستسلم طبعا للسهولة. ولا مرة. وتقترح علينا تحليلك المعقد، المفعم بالسمو والتمييز الدقيق، الذي يشبه تقريبا ما يلي:” لا، الأسد ليس ديمقراطيا، و البلدان الداعمة له ليست بصراحة نماذج للديمقراطية. لكن حذار: الانتفاضة السورية المزعومة معظمها مكون من قوى متحدرة من الإسلام الأصولي، وحتى الجهادي، وهي متحكم بها ومسلحة من قبل أنظمة رجعية مثل المملكة السعودية وقطر وتركيا، وحتى العرابين الغربيين لهؤلاء، بخاصة الولايات المتحدة الأمريكية و فرنسا”. الخلاصة:” الحذر، الأشد شرا ليسوا بالضرورة من ُيعتقد أنهم كذلك”.

    سكان سوريا، هل تعرفهم؟

    أول مشكل مع تحليلك، يا “رفيق” أنه “ينسى” فاعلا أساسيا: سكان سوريا. يبدو فعلا أنك “تنسى” أن نقطة انطلاق “الأحداث” في سوريا لم تكن تدخلا سعوديا، ولا أمريكيا، و لا قطريا أو تركيا. نقطة انطلاق كل ذلك، في مارس 2011،كان انتفاضة مئات آلاف السوريين ضد نظام دكتاتوري ومفترس، مثلما حدث في تونس، ومصر، و ليبيا. ولو لم يقدم الأسد و جلاوزته على خيار قمع تلك الانتفاضة في الدم، بأكثر من 5000 قتيل وعشرات آلاف الاعتقالات على امتداد العام 2011، لكانوا هم أيضا قد سقطوا تحت الضغط الشعبي.
    ونحن نتحدث عن سنة 2011، تلك السنة حيث كنت، تذكر يا “رفيق”، تتحمس للانتفاضات الأخرى بالمنطقة . “الشعب يريد اسقاط النظام”. هل تتذكر؟ ربما كنت غنيت ذلك في شوارع مدينة فرنسية، أنت المأخوذ بالحرية والعدالة الاجتماعية والديمقراطية. وفي سوريا أيضا كان ذلك الشعار يرفع مع المطالب الاقتصادية والاجتماعية والسياسية ذاتها المرفوعة في بلدان المنطقة التي شملتها الانتفاضة، ولم يكن للرياض و لا للدوحة و لا لباريس و لا لواشنطن صلة بذلك. إن كنت تهتم عن كتب بالأمر السوري لهذه الدرجة فستعلم أنه كلما كانت هناك هدنة في السنوات الأخيرة عادت المظاهرات. وأنه لولا تدخل إيران، ثم روسيا، لسقط النظام بضغط السوريين، و ليس ببضع آلاف من “المحاربين الأجانب” الذين قدموا بعد أن قتل النظام آلاف السوريين العزل، وأفرج من السجون على عشرات، وحتى مئات، “الجهاديين”، هل سبق لك ان تساءلت عن الدافع إلى ذلك؟ نعم، جذور “الأزمة” السورية هي فعلا الاحتجاج الشعبي على طغمة ورد هذه : تدمير كل شيء بدلا عن فقد سلطتها ومصادر انتفاعها.
    ما عدا إن كنت تعني أن السوريين “متلاعب بهم” منذ البداية من قبل البلدان الغربية، وأن هذا كله ليس في الجوهر غير قصة محروقات، وأن الانتفاضة السورية تتحكم بها عن بعد من خارج قوى ليس عليها سوى الضغط على زر كي ينتفض السكان. لكن لا أجرؤ حتى على ظن ذلك: لستَ من الذين يعتبرون العرب أغبياء لدرجة العجز عن التفكير بأنفسهم وأنهم عندما يتحركون في تعبئات و يطالبون وبذهنهم “العدالة الاجتماعية”، مع احتمال المخاطرة بحياتهم، فلأنهم بالضرورة ضحية تلاعب من غربيين بذهنهم “محروقات”.
    أليس الامر كذلك، يا “رفيق”؟

    قاذفة صواريخ ضد طيران

    ثاني مشكل مع تحليلك، يا “رفيق”، أنك تضع في المنزلة ذاتها “مساندة” روسيا و ايران للأسد من جهة، و”مساندة” الولايات المتحدة وفرنسا وتركيا و ممالك الخليج لقوى المعارضة السورية. تحاول الدفع الى اعتقاد أن ليس ثمة تفوق عسكري ساحق لدى نظام الأسد وحلفائه، وأنه في آخر المطاف “يحق للأسد الدفاع عنه” إذا استعرنا، مع تعديل طفيف، صيغة ذائعة الصيت في بلد متاخم لسوريا.
    لكن هل تجرؤ فعلا على مقارنة آلاف “المستشارين العسكريين” والتسليح الايراني، وآلاف مقاتلي حزب الله، وبخاصة الطيران الروسي (وكذا العربات والسلاح الثقيل الممنوح من روسيا، ثاني قوة عسكرية عالمية) الداعمين لدولة وجيش نظامي، مع الأسلحة الخفيفة, وقاذفات الصواريخ البالية التي تمنحها أو تمولها ممالك الخليج او تركيا والاسلحة الخفيفة و قاذفات الصواريخ، وبعض الاسلحة المضادة للدبابات وأنظمة الاتصال والرؤية الليلية التي تمنحها قطرة قطرة الولايات المتحدة الأمريكية وفرنسا؟
    هل تعلم أن ما تطلب المعارضة السورية مند البدء هو صواريخ مضادة للطائرات للتمكن من الدفاع ضد طائرات الموت التي يقصف بها بوتين ونظام الأسد، وأن الولايات المتحدة الأمريكية هي التي اعترضت منهجيا على تسليم المعارضة هكذا أسلحة؟ هل تعلم أنه في مطلع العام 2014، بعد اخفاق مؤتمر “جنيف 2″، اقترح السعوديون لأول مرة مد قوات المعارضة السورية بقاذفات صواريخ ، وأن الولايات المتحدة اعترضت ولم تغير منذئذ موقفها؟ الولايات المتحدة الأمريكية التي لم تكن تريد، ولازالت، وقوع تلك الأسلحة بين” أياد سيئة”، و التي لا تريد بوجه خاص أن يدمر جهاز الدولة السورية لأنها استخلصت، بخلاف آخرين، حصيلة تدخلها اللامع في العراق.
    تساءل: أين هي أسلحة قوى المعارضة المرعبة؟ هل تظن بجدية أن بوسع الأسد قصف أحياء بكاملها من طائرات هليكوبتر من علو منخفض لو توافر للمعارضة السورية سلاح حقيقي؟
    وهل تتذكر كيف أن سفارة روسيا في انجلترا، واسعة الإطلاع مع ذلك، والتي لو كانت لديها حجج عن السلاح الفائق لمعارضي الأسد لأشهرتها، اقتصرت على صور مقتطفة من لعبة فيديو (!) لتبرهن على توصل قوات المعارضة السورية باسلحة كيماوية؟
    فلنكن جديين إن أردت.

    من يدمر سوريا ؟

    ثالث مشكلة مع تحليلك، يا “رفيق”، هو أنك ببساطة تنسى معطى أساسيا: الوقائع.
    إذ بوسعك دوما قول إن ما أوردتُ توا يتعذر أثباته، رغم أن الشاهد عليه، من قبل وحاليا، هم الفاعلون الرئيسيون “لانعدام الدعم” هذا و”اللاداعمون” ، إذ ربما هم ، في آخر المطاف، كذابون بامتياز.
    لكن إن كنت قطعا تريد حججا، فما عليك إلا أن تفتح عينيك و اطرح على نفسك السؤال التالي: كيف أمكن تدمير سوريا؟ عندما تعلق على صور المدن المدكوكة بقول إن ثمة “عنف من كلا الجانبين”، تطمس تفصيلا: من يملك الأسلحة اللازمة لأعمال تدمير بذلك الحجم؟ أو بصيغة أخرى: من يستطيع القيام بأعمال قصف؟ أين هي طائرات قوات المعارضة السورية؟ أين طائرات هليكوبتر قوات المعارضة السورية؟ أين هي دباباتها؟ هل هي مخفية تحت الأرض مثل جيش صدام حسين فائق القوة الذي كان يهدد العالم أجمع؟ كم طائرة حطمت قوات المعارضة السورية؟ أتعلم أنه في 2013، لما أسقطت قوات المعارضة طائرتي هليكوبتر، كان ذلك حدثا نادرا لدرجة احتفلت به بأبهة، ونشرت صور “انجازها” بكل مكان؟ طائرتا هليكوبتر اثنتان ! لم أفلح آنذاك في عدم تذكر أهالي غزة المحتفلين بسقوط طائرة اسرائيلية بدون طيار سقوطا خطأ.
    أنت معترض بقول إن “التحالف” الذي تقوده الولايات المتحدة الأمريكية يتدخل عسكريا. لكن هل يسعك أن تضع قائمة بعمليات القصف التي قام بها هذا “التحالف” ضد القوات المسلحة لنظام الأسد، أو ضد القوات المسلحة التي تدعمه؟ لا، لا تهدر وقتك في البحث، لأني أبحث عن المعلومات بنفسي لدى مصادر موثوقة: حسب نظام دمشق وسائل الاعلام التي تنشر معلوماته، وهي مصادر قلما يمكن الارتياب في سعيها الى اخفاء هذا النوع من القصف، حصل الامر… مرتين. الاولى في ديسمبر العام 2015 (4 قتلى) في منطقة دير الزور، وكذب “التحالف” استهدافه الجيش السوري مؤكدا انه قصف داعش. و المرة الثانية كانت في سبتمبر العام 2016 ( بين 50 و 80 قتيل حسب المصادر)، قرب مطار دير الزور ، واعترف التحالف” هذه المرة انه قصف مواقع النظام و قدم اعتذارا رسميا لبشار الأسد وفلاديمير بوتين.
    الملخص ، ما عدا خطأ من قبلي ( فلا عصمة لحد)، التحالف الذي تبنى 5000 ضربة في سوريا، استهدف مريتن ، منذ بدء حملة القصف في 2014 ، نظام الأسد و اعتذر في احداهما. سجل إذن في دفتر جيبك:”العمليات العسكرية الحقيقية التي يقوم بها “التحالف” استهدفت داعش و مجموعات “جهادية” أخرى و ليس الأسد وحلفائه”.
    ختاما، بعض الملاحظات “الاستباقية”

    ثمة مشاكل أخرى مع تحليلك، أيها “الرفيق”، لكني لا أريد الاكثار من استعمال وقتك. هذا وقد ادركت من فرص النقاش المباشر العديدة معك حول “مشاكل التحليل” هذه، عبر مواجهة “الجيوسياسة” الخاصة بك و”مناهضة الامبريالية” الخاصة بك مع الوقائع والتسلسل الفعلي للأحداث، أنك لا تحب كثيرا الوقائع. إذ انها عنيدة جدا.
    هذا لأن إحداث البلبلة بتعليقات في فايسبوك، او منتديات النقاش، أسهل كثيرا من أخذ وقت لأجل تبادل أدق وقائم على حجج.
    اذن، إن حصل ان استسلمت لإغراء هذه اللعبة الصغيرة، أمدك ببعض الملاحظات “الاستباقية”:

    – قبل أن تقول لي إني أدافع عن نفس مواقف الولايات المتحدة الأمريكية، وفرنسا، والمملكة السعودية، وقطر، وغيرهم من “الأصحاب المزعجين”، تذكر أن الاستدلال على هذا النحو يجعلك من جانبك تدافع عن نفس مواقف روسيا و ايران و المارشال السيسي و فرانسوا فيون أو مارين لوبين ، وتساءل هل هذا حجة؟
    – قبل ان تقول لي إن اسرائيل قصفت ، منذ 2011، زهاء 15 مرة مواقع لنظام الأسد، وأن من يعارض الأسد هو مع اسرائيل، تذكر انه في شهر يونيو الأخير صرح بوتين ، بعد لقاء مع ناتانياهو بعد توقيعهما معاهدات تجارية بما يلي:” أثرنا ضرورة جهود مشتركة في محاربة الارهاب الدولي. وعلى هذا الصعيد نحن حلفاء. ولدى بلدينا تجربة هامة في مضمار محاربة التطرف. سنقوم اذن بتوطيد اتصالاتنا مع شركائنا الاسرائيليين في هذا المجال.” و تساءل هل هذا حجة؟
    – قبل أن تقول لي ان المتمردين السوريين طالبوا البلدان الغربية مدهم بالسلاح وبدعم عسكري وافر، لا سيما الجوي، وان هذا يخفي حتما شيئا ما، تذكر أن القوات الكردية، التي تمحضها الكثير من اعجابك – عن حق- منذ ان ردت قوات داعش في كوباني، قامت بالضبط بالشيء نفسه، وانها حصلت عن ذلك الدعم، لدرجة انها شكرت رسميا الولايات المتحدة عن دعمها، وتساءل هل هذه حجة؟
    – قبل أن تقول إن الانتفاضة السورية، مع ما كان ممكنا من تعاطف معها في البداية، هي اليوم مصادرة من قبل قوات رجعية متحدرة من الاسلام السياسي، وأن بعضا من قواتها لا تتردد في الهجوم على المدنيين، أو بصيغة اخرى للموضوع ذاته، أنه مأساوي فعلا ان يقصف مدنيون لكن ذلك ناتج عن اختفاء الارهابيين بينهم، إن لم يكونوا يستعملونهم دروعا بشرية، تذكر أن هذا كلام من يريدون تبرير حملات القصف القاتلة في غزة، وتساءل هل هذا حجة؟
    – قبل أن تقول لي إن المتمردين السوريين “حلفاء موضوعيين” لداعش، تذكر أن داعش جرى طردها من حلب مطلع العام 2014 من قبل الذين يتعرضون اليوم للذبح من طرف الأسد، ثم فكر في مفهوم “الحليف الموضوعي”، وتساءل هل هو حجة؟ يمكن أيضا ان تعيد التفكير ، إن لم تقتنع، فيما جرى تذكيرك به أعلاه بصدد الاهداف الحقيقية لعمليات القصف التي يقوم بها التحالف، وتساءل ثانية هل يمثل “الحليف الموضوعي” حجة؟
    – أخيرا، قبل ان تقول لي ان من ينددون بالأسد و بوتين “ينسون” التنديد بالمجازر المرتكبة من قبل القوى الغربية الكبرى و حلفائها، اعلم اننا، ضمن الذين يتحركون لصالح حلب، كثيرون تحركنا لصالح غزة وضد التدخلات العسكرية في افغانستان و في العراق او ليبيا و غيرهما، واننا، عكس ما تقوم به انت الذي اخترت الا تكون في الشارع مساء أمس للتنديد بالمذابح الجارية، لسنا نتخلى عن تماسكنا السياسي، وعن مثلنا المناهضة للإمبريالية. و تساءل هل هذا حجة.
    – * * *

    هذا إذن ما أريد قوله لك ، يا “رفيق”. فعلا، النبرة ليست طيبة جدا، لكن ذلك لا يهم قياسا بلامبالاتك، وازدرائك أحيانا، بعذابات حلب.
    افعل ما تشاء بهذه الرسالة، ومن حقك طبعا الاستمرار في مضمضة فهمك “الجيوسياسي” قصير النظر و نزعة “مناهضة الامبريالية” البافلوفية لديك، فيما يموت السوريون تحت قنابل بوتين والأسد و تحت انظارك. ليس الحديث هنا عن تمرين بلاغة على فايسبوك بواسطة تعليقات، بل عن آلاف، وعشرات آلاف، الحيوات. ليس الحديث عن خلاف بينننا بصدد تقيم هذا الحدث او ذاك، بل عن صمتك المتواطئ أو التواءاتك البائسة بوجه إحدى أكبر مآسي زمننا. ليس الحديث عن خلاف سياسي بسيط بل عن قطيعة حقيقية.
    لا ادري متى سنتحدث عن الأمر مرة مقبلة، يا “رفيق”. ما ادري هو انك اذا بقيت مصرا، وهذا ما ستفعل مع الأسف، لن تبقى ثمة مزدوجتان إذ لن يبقى ثمة رفيق.
    اتركك مع تشي غيفارا، فلديه ما يقول لك:
    ” كونوا، بوجه خاص، قادرين دوما على الشعور في صميم القلب باي ظلم ضد أي كان، بأي مكان كان في العالم. انها اجمل خصال مناضل ثوري”.

    جوليان سالانغ: 15 ديسمبر 2016

    حاشية :
    لم أضع إحالات مرجعية. ليس من عاداتي عدم الاشارة الى مراجع، لكنك على الارجح فهمت أن الامر مقصود. لأن مهارتك في البحث بانترنت ( وبسواه)، تجعلك واياي ندرك انك تستطيع ايجاد كل المصادر المستعملة هنا

    تعريب: المناضل-ة
    جوليان سالانغ، له بحث دكتوراه بالعلوم السياسية بجامعة باريس 8.
    تتناول أبحاث( المنشورة بمدونة www.juliensalingue.fr)

    المسألة الفلسطينية. وهو عضو

    http://www.almounadila.info/

  • Solidarité avec la lutte du peuple syrien (NPA)

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    • Joseph Daher

    «Pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité, contre toutes les formes de confessionnalisme et de racisme»

    L’étau ne cesse de se refermer sur les derniers quartiers libérés d’Alep, avec les offensives continues des forces pro-régime d’Assad et de ses alliés. La chute d’Alep Est marquerait un tournant dramatique pour le soulèvement populaire syrien, au niveau militaire comme politique.

    Lancée le 15 novembre à coups de raids aériens, de barils d’explosifs et de tirs d’artillerie quasi-incessants, l’offensive des forces pro-régime, composée de centaines de soldats d’élite de la Garde républicaine et de la 4e division syrienne, mais surtout de milliers de combattants étrangers encadrée par l’Iran et le Hezbollah, a permis de reconquérir aux dernières nouvelles plus de 60 % de la partie orientale d’Alep.

    Assiégée, Alep résiste

    Entre 30 000 et 50 000 civils ont fui depuis le 26 novembre les quartiers assiégés depuis plus de quatre mois, où les réserves de denrées alimentaires et de carburant sont épuisées, tandis que tous les hôpitaux ont été détruits à la suite de bombardements de l’aviation d’Assad et de Poutine. Depuis le 15 novembre, au moins 310 civils, dont 42 enfants, ont péri dans l’Est d’Alep, tandis que dans les parties occidentales de la ville, 69 civils, dont 28 enfants, ont été tués par des tirs des groupes de l’opposition armée.

    Les forces armées d’Alep Est, qui ont uni leurs forces au sein d’un commandement unifié d’opposition appelé « armée d’Alep », ont déclaré leur refus de quitter leur enclave assiégée, et signalé qu’elles continueront à se battre, malgré « l’invitation » de Moscou et les pourparlers avec Washington pour le retrait de tous les combattants des forces armées d’opposition à Alep Est. En face, l’armée du régime a indiqué qu’elle veut reprendre le contrôle complet d’Alep dans les prochaines semaines.

    L’offensive réactionnaire du régime et des fondamentalistes

    Les offensives des forces pro-­régime ne se limitent pas à Alep. Plusieurs localités ont aussi été reprises autour de la capitale Damas, après des accords ponctuels passés avec des groupes de l’opposition armée. Quelque 2 000 personnes, dont des combattants de l’opposition et leurs familles, ont quitté vendredi la ville d’Al-Tal, au nord de Damas, pour la province d’Idlib, contrôlée par l’alliance Jaysh al-Fatah, une coalition armée dominée par les djihadistes de Jabhat al-Nusra et les salafistes d’Ahrar Sham. C’est la sixième ville ainsi évacuée en trois mois. Ces évacuations ont été dénoncées par des ONG et l’ONU comme une stratégie d’évacuation forcée. Dans la province d’Idlib, 73 civils sont morts dans des bombardements de l’aviation russe et du régime Assad.

    Des manifestations dans diverses villes libérées (province de Damas, Saqba, et dans la province d’Idlib) ont eu lieu en soutien aux habitantEs d’Alep Est et pour l’unification des groupes armées de l’opposition sous un seul commandement. Dans la ville d’Idlib, la manifestation en soutien à Alep a été attaquée par un militant djihadiste qui a déchiré le drapeau de la révolution syrienne. Les forces fondamentalistes islamiques continuent en effet à employer des mesures réactionnaires et autoritaires contre les populations civiles et activistes dans les territoires libérés.

    Stopper la guerre, soutenir la lutte du peuple syrien

    Il existe une tendance générale, au niveau mondial, qui veut « liquider » la révolution syrienne et ses aspirations démocratiques au nom de la « guerre contre le terrorisme ». La victoire de Donald Trump aux États-Unis renforce cette tendance, lui qui a en effet déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaite conclure des accords avec Poutine sur la Syrie. En octobre 2015, il avait loué l’intervention directe de l’aviation russe en appui au régime de Damas. Même s’iI est vrai qu’en raison des déclarations variées et contradictoires de Trump sur la politique étrangère, il est difficile de savoir ce qu’il fera réellement, la Russie et les États-Unis seront probablement plus enclins à collaborer dans la prétendue « guerre contre le terrorisme », renforçant et légitimant encore davantage le régime Assad ainsi que d’autres pouvoirs autoritaires. Le régime de Damas et ses alliés russe et iranien accélèrent donc leurs offensives en Syrie pour réaliser un fait accompli lors de l’entrée en fonction du nouveau président à Washington le 20 janvier 2017.

    Face à la guerre sans fin du régime Assad et de ses alliés contre le peuple syrien, face à la volonté croissante des puissants de liquider les aspirations démocratiques de la révolution syrienne, il faut réaffirmer notre soutien à la lutte du peuple syrien pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité, contre toutes les formes de confessionnalisme et de racisme. Pour cela, il faut en premier lieu arrêter la guerre, qui ne cesse de créer des souffrances terribles, empêche le retour des réfugiéEs et déplacéEs internes, et ne profite qu’aux forces contre-­révolutionnaires issues des deux bords.

    Joseph Daher

    Hebdo L’Anticapitaliste - 362 (08/12/2016)
    https://npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/

  • PST (Algérie)

    La imagen puede contener: texto
     

    PST حــــــزب العمـــــــال الاشـــــــــتراكي

    Dans le cadre de son programme d’activités,
    Le Parti Socialiste des Travailleurs
    vous invite à une conférence-débat :


    « Quelle résistance à la politique antisociale du gouvernement »

    Samedi 10 Decembre 2016, à 13h30,
    au siège national du PST, animée par
    M. Idir Achour, Secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA)
    Adresse : 27, boulevard Zighoud-Youcef, Alger-Centre

    Facebook

  • Al Mounadil-a (Maroc)

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    Les législatives au Maroc: rivalités autour d'une politique déjà décidée

    Les élections législatives du 7 Octobre, 2016 ont confirmé:

    - Que les mécanismes politiques du régime (ses pseudos conseils "représentatifs" et ses diverses institutions) sont très efficaces pour dissimuler le dispositif et concrétiser l'alliance de la monarchie avec les forces politiques représentants des classes dirigeantes.

    - Que l'expérience acquise par le régime en matière d'intervention dans l'arène politique a son efficacité, que ce soit par ses anciens instruments (Union Constitutionnelle UC, l'Assemblée Nationale du RNI indépendant, Mouvement Populaire MP ...) que par le biais des nouveaux ( le PAM Parti de l'Authenticité et de la Modernité). Ils ont obtenu 48% des sièges parlementaires.  Il y  a aussi eu  20% pour les descendants des partis du Mouvement National bourgeois et 32% pour le parti islamiste Benkirane.

    - Les partis du Mouvement National (l'opposition historique) et son dernier programme la "Koutla" (Alliance démocratique au début des années 1990) ont capitulé et ont dégénéré. Leurs lignes de démarcation des partis créés par le régime ne cesse de s'effacer, donnant au régime une majorité de 68%. Pour sa part, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a démontré son engagement continu envers le régime,  sa volonté d'obéissance et de mettre en œuvre la politique dictée.

    - Il est clair que le Parti de la Justice et le Développement représente une partie de la vague d'islamisation qui a émergé dans la région, sur les ruines de la gauche historique. Opposé au régime, il ne présente aucune alternative au capitalisme et présage une pire tyrannie.

    - La constatation la plus flagrante est l'absence totale d'une voix qui représente la classe ouvrière. Aussi bien les travailleurs que les les autres couches laborieuses sont divisés entre le vote en faveur des divers partis de la bourgeoisie et l'abstention, restant à la maison, se désintéressant de la politique, mais bouillonnant de rage impuissante.

    La machine politique du régime est bien huilée et peut changer quelques pièces et poursuivre ses attaques violentes contre les quelques acquis qui nous restent et resserrer l'étau autour des libertés démocratiques.

    Après sa rénovation de façade, le régime va bientôt attaquer sur d'autres fronts:
     
    Restreindre le droit de grève jusqu'à ce qu'il devienne impossible.

    Démanteler la fonction publique.

    G
    énéraliser la flexibilité et la précarité, généraliser le contrat temporaire dans les services publics.

    Réviser le droit du travail pour le rendre plus souple et répondre aux intérêts des capitalistes locaux et étrangers.
     
    Réduire les dépenses sociales.
     
    Payer la dette et l'amener à un niveau satisfaisant les institutions financières internationales.

    En bref, une politique d'austérité stricte dont la lourde facture sera payée par ceux d'en bas, les masses de travailleurs, de chômeurs et de petits producteurs ...

    La majorité de la classe ouvrière et des opprimés n'est pasorganisée ou très mal avec une conscience politique très faible et des formes fragmentées et isolées de résistance. C'est la conséquence d'une domination historique de forces bourgeoises inconséquentes dans leurs revendications démocratiques et de l'anéantissement de la gauche révolutionnaire et des difficultés qui en résultent.

    Cette situation impose des tâches colossales à la gauche socialiste révolutionnaire.
     
    Commençant par l'engagement quotidien dans la lutte des travailleurs et les mobilisations populaires, pour enrichir l'expérience historique du mouvement syndical, tant en termes de formulation de revendications, de construction d'instruments de lutte, d'organisation démocratique des luttes et d'unification des tâches immédiates et des tâches stratégiques.
     
    Au centre de cet engagement quotidien nous revient la tâche majestueuse d'organiser les meilleures forces combattantes dans un parti politique totalement indépendant, avec une base programmatique et une bannière révolutionnaire exprimant les intérêts historiques de la classe ouvrière.

    Ce sont des des tâches pour sortir de l'abîme, pour nager à contre-courant, qui nécessitent une forte détermination et un patient travail de longue haleine.
     
    Bien qu'elles apparaissent immenses, ces tâches sont le seul moyen de nous libérer de la tyrannie, de l'exploitation et de toutes les formes d'oppression.
     

    Editorial du número 65 du journal Al Mounadil-a (Le  Militant)

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    Liens:

    Al Mounadil a

    Etudiants Révolutionnaires

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  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Syrie : La paix sous Assad ? (NPA)

     
     

    La trêve en Syrie conclue le 9 septembre entre les États-Unis et la Russie arrivait à son terme le 19 septembre à 19 heures… et s’est achevée par un échec total, que ce soit en termes politique, militaire ou humanitaire.

    Les affrontements militaires ont en effet repris de manière violente quelques jours avant la fin officielle de la trêve, tandis que l’acheminement d’aide humanitaire aux villes assiégées s’est fait au compte-goutte.

    Ainsi les quartiers libérés d’Alep, après une brève interruption à nouveau soumis aux bombardements de l’armée du régime et de son allié russe, n’ont reçu aucune aide, alors qu’il s’agissait d’une des priorités de l’accord. Des forces d’opposition armées au régime Assad, de l’Armée syrienne libre aux mouvements fondamentalistes islamiques, annonçaient d’ailleurs quelques heures avant la fin de la trêve leur volonté de lancer une nouvelle offensive militaire pour casser le siège imposé sur les quartiers libérés d’Alep.

    Dans la nuit du 19 au 20 septembre, des bombardements de l’aviation russe ou syrienne, cela restait à déterminer encore, ont tué au moins 14 volontaires du Croissant rouge syrien et endommagé au moins 18 camions chargés d’aide humanitaire. Ces camions faisaient partie d’un convoi de 31 véhicules de l’ONU et du Croissant rouge syrien qui livrait de l’aide à 78 000 personnes à Orum al-Koubra, dans la province d’Alep. Depuis la fin de la trêve, au moins 36 civils ont péri à Alep et dans sa province dans des raids et ce lundi, plus de 40 frappes aériennes ont été menées…

    La prétendue « trêve »…

    La Russie et le régime syrien ont accusé les États-Unis d’être les principaux responsables de l’échec de la trêve à la suite du bombardement à Deir ez-Zor de forces du régime Assad par la coalition dirigée par les États-Unis, tuant plus de 60 soldats et permettant aux militants de Daech de s’emparer du Mont Thourda, qui domine l’aéroport tenu par le régime. Les officiels américains ont dit qu’il s’agissait d’une erreur et présenté leurs excuses aux familles des victimes.

    Ces accusations tentent de masquer la poursuite – avant ce fait – de la guerre par les forces du régime Assad et ses alliés contre les civils durant la semaine de la trêve. Des bombardements russes et du régime ont eu lieu dans certaines régions durant la semaine de la prétendue « trêve », avec pour bilan 26 civils tués, dont 8 enfants. Le dimanche 18 septembre, l’aviation du régime a également bombardé les quartiers libérés d’Alep, faisant un mort et onze autres dans la province de Deraa après le largage de barils explosifs.

    Dans le même temps, le quartier assiégé de Waer à Homs, dernier bastion de la ville contrôlé par l’opposition et où habitent encore environ 60 000 personnes, est en situation de subir le même sort que la ville de Daraya il y a quelques semaines. Un accord a été conclu avec le régime pour transférer une partie des habitantEs et des combattantEs dans la région d’Idlib, aux mains de Fateh al-Sham (ex-Jabhat al-Nusra) et Ahrar Sham. Le régime Assad a employé a plusieurs reprises cette stratégie des accords locaux avec des villes et/ou quartiers assiégés et bombardés, pour forcer des populations locales opposées au régime à quitter leurs foyers pour d’autres régions sous contrôle de l’opposition. Ces régions subissent, comme Idlib, des bombardements du régime et manquent de moyens pour recevoir les nouveaux arrivants, sans parler des pressions politiques et sociales parfois imposées sur eux par les mouvements islamiques fondamentalistes.

    La paix sous Assad ?

    Au niveau politique, cette trêve était problématique car elle ne traitait pas de la source politique du problème en Syrie : le régime Assad. L’accord prévoyait une plus grande coordination entre la Russie et les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » en Syrie, visant les groupes djihadistes de l’État islamique et de Fateh al-Sham, mais sans dénoncer les interventions iraniennes, du Hezbollah et autres milices fondamentalistes chiites au côté du régime Assad… Et bien entendu sans mentionner une transition politique vers un système démocratique et le départ du dictateur Assad et de ses colistiers du pouvoir. C’est pourquoi cet accord a été refusé par de larges pans de l’opposition démocratique, armée et pacifique.

    Dans le même temps, les forces armées turques continuaient leurs avancées dans les territoires frontaliers syriens et leurs soutiens à des groupes d’opposition armés (des factions de l’Armée syrienne libre, des factions turkmènes, et des mouvements islamiques fondamentalistes) pour imposer une forme de « safe zone » turque « nettoyée » des forces kurdes du PYD et de l’État islamique. Ainsi, dans la ville de Jarablus, conquise dans le cadre de cette intervention militaire, les forces armées turques ont tenté d’imposer un conseil turkmène pour gouverner la ville.

    Toutes les interventions impérialistes internationales et régionales ont eu lieu contre les intérêts du peuple syrien et ont souvent renforcé les tensions confessionnelles et ethniques. Les manœuvres impérialistes et la continuation de la guerre du régime Assad et de ses alliés russes, iraniens et du Hezbollah contre le peuple syrien, rendent en l’occurrence impossible toute fin de la guerre dans les conditions actuelles.

    Joseph Daher 21 septembre 2016