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Syndicats - Page 3

  • Pari réussi pour les syndicats autonomes (Le Soir d'Alger)

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    Pari réussi pour l’Intersyndicale.

    Elle a réussi à passer à une action de rue hier et braver les forces de l’ordre pour tenir un rassemblement à Alger. Les syndicats autonomes, empêchés de rejoindre le siège de l’APN, ont été rejoints par les groupes parlementaires du PT et de l’Alliance verte à proximité de la Grande-Poste, où le sit-in s’est finalement tenu.

    La capitale était quadrillée hier aux premières heures de la matinée.

    Un important dispositif sécuritaire a été déployé et des barrages dressés pour fermer tous les axes menant vers le boulevard Zighoud-Youcef, où est située l’Assemblée populaire nationale et où l’Intersyndicale a annoncé la tenue d’un rassemblement pour protester contre la réforme de la loi du travail. Les forces de l’ordre ont bouclé aussi la gare routière du Caroubier pour empêcher les manifestants et les syndicalistes venant des autres wilayas du pays de rejoindre le centre-ville, paralysant ainsi la circulation sur tout l’axe routier de l’est d’Alger.

    Des citoyens ont été contraints de descendre des bus et prendre le tramway et le métro pour rallier le centre-ville et leurs lieux de travail. De simples citoyens ont été même interpellés ou fouillés à proximité de la gare du Caroubier. A 10h, devant le siège de l’APN, où le ministre du Travail présentait en plénière le nouveau projet de loi du code du travail, la place était déjà quadrillée par un nombre impressionnant de policiers. L’endroit était interdit aux piétons. Seuls les journalistes ont eu droit d’y accéder.

    Aux environs de 10h30, les groupes parlementaires du PT et de l’Alliance verte sont sortis du siège de l’APN pour rejoindre les journalistes qui attendaient dehors l’arrivée des syndicats. Peine perdue, aucun syndicaliste n’a réussi à rallier le lieu du rassemblement. Le groupe de journalistes et les parlementaires, apprenant que les syndicats étaient un peu plus loin et empêchés de rejoindre les lieux, ont décidé de marcher jusqu'au jardin Khemisti, à proximité de la Grande-Poste.

    Un groupe de manifestants, à sa tête Meziane Meriane, Sadek Dzeri, Lyes Merabet, et les autres présidents de syndicats, a réussi à rejoindre le jardin Khemisti, scandant des slogans contre le nouveau code du travail et la suppression de la retraite anticipée.

    Les forces de l’ordre et anti-émeutes et des agents en civil ont réussi à boucler le périmètre et interdire aux manifestants d’avancer. Leur nombre important était difficile à cerner. Le rassemblement s’est tenu sur place avant que les forces de sécurité ne procèdent à plusieurs arrestations. Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) était l’un des syndicalistes interpellés à la première heure avant d’être déposés à la gare du Caroubier, où un autre rassemblement était, d’ailleurs, improvisé par les manifestants qui n’ont pas pu prendre part au rassemblement de la Grande-Poste, selon les déclarations du coordonnateur de l’Unpef qui a souligné que 25 bus ont été bloqués à l’intérieur de la gare routière. La répression policière n’a rien entamé de la détermination de l’Intersyndicale.

    Lors d’un point de presse, les syndicats autonomes, tout en dénonçant l’oppression, ont réaffirmé leur volonté d’aller jusqu’au bout de leur démarche. «L’Intersyndicale est plus que jamais déterminée à aller de l’avant et durcir son mouvement pour protéger les acquis sociaux des travailleurs», ont déclaré les membres des syndicats autonomes. Ces derniers vont poursuivre leur mouvement de grève aujourd’hui et demain. Ils se réuniront dans une semaine pour décider de leur prochaine action qui risque de se radicaliser en absence de dialogue avec les pouvoirs publics.

    Salima Akkouche - Alger (Le Soir) -

    http://www.algeria-watch.org/fr

     

  • Nouveautés sur le site du NPA

    Libye : Cinq ans après l’intervention, le désastre

    Irak: Mossoul, la guerre comme horizon

    A bas la répression contre les salariés des chantiers navals égyptiens !

    Arrestations et censure : non à l’offensive anti-démocratique en Egypte !

  • Algérie : grève générale contre la réforme des retraites (JA)

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    Plusieurs syndicats autonomes appellent à deux nouvelles journées de grève lundi et mardi prochain pour protester contre la réforme du Code du Travail, qui prévoit notamment une révision du système des retraites. Un premier mouvement social avait déjà été observé le 17 octobre.

    Le dossier des retraites secoue le front social algérien. Les enseignants, les médecins du secteur public, ou encore les fonctionnaires de l’administration observeront deux nouvelles journées de grève, le 24 et le 25 octobre.

    « Le mouvement de contestation grossit »

    Réunie jeudi à Alger, la coalition syndicale, qui regroupe 16 syndicats autonomes de différents secteurs, a décidé de reconduire le mouvement de grève, déclenché le 17 octobre dernier. Un mouvement « largement suivi, avec une moyenne nationale estimée à 70% des effectifs au sein du secteur public », d’après les organisateurs.

    Les représentants syndicaux espèrent que les grévistes seront plus nombreux la semaine prochaine. « Le mouvement de contestation grossit. On a enregistré l’adhésion d’unités locales de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens, syndicat proche du gouvernement, ndlr), ainsi que le soutien du Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz, le Snateg » , indique le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).

    L’intersyndicale rejette un projet de loi amendant le Code du Travail, en discussion au Parlement, dénonçant notamment la suppression de la retraite anticipée. À partir de janvier, les travailleurs algériens ayant cumulé 32 ans d’activité ne pourront plus partir à la retraite s’ils n’ont pas atteint l’âge légal, fixé à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes par le texte voté en conseil des ministres.

    Des milliers de fonctionnaires anticipent la réforme

    Ce départ à la retraite après 32 ans d’activité avait été institué par l’ordonnance 97-13 (de mai 1997) instituant le départ à la retraite sans condition d’âge. Alors au bord de la cessation de paiement, l’Algérie avait négocié avec le FMI un rééchelonnement de sa dette.

    Parmi les contreparties demandées par l’institution financières dans le cadre d’un plan d’ajustement structurel figurait l’instauration d’un départ à la retraite anticipée à même d’alléger le poids des paies dans les finances algériennes. De fait, la mesure s’était traduite par de nombreuses suppressions d’emplois et d’entreprises.

    Selon les chiffres de la Caisse nationale de retraite (CNR), 246 503 Algériens bénéficiaient de cette retraite sans condition d’âge, sur un total de 1 740 281 allocataires au 31 décembre 2015. Résultat de la réforme annoncée : des milliers de fonctionnaires anticipent leur départ à la retraite pour ne pas être pénalisés par la réforme.

    « Cette réforme pousse des cadres avec un capital expérience vers la sortie. D’après nos informations, 40 000 employés de l’Éducation publique et 25% des effectifs de la Santé publique ont déposé une demande de retraite anticipée. C’est une déperdition pour des secteurs qui sont déjà touchés par des déficits d’effectifs », déplore le docteur Merabet.

    La Caisse nationale de retraite menacée de faillite ?

    Pour l’État algérien, acculé par l’érosion des recettes pétrolières, cette réforme permettra de préserver la CNR de la faillite. Si le système de retraite en vigueur est maintenu, la CNR sera entièrement vidée d’ici six ans, a averti le ministre du Travail Mohamed El Ghazi, interrogé par l’agence de presse algérienne APS mardi. « Ces prévisions sont erronées. Les autorités gonflent les chiffres pour faire passer la pilule », dénonce quant à lui le docteur Merabet.

    La gronde sociale ne devrait pas faiblir. La coalition intersyndicale a déjà programmé une nouvelle rencontre pour le 29 octobre, afin de décider des suites à donner au mouvement de contestation. « La grève contre la réforme du Code du travail continuera tant que le gouvernement méprisera nos revendications. Nous pourrons avoir recours à d’autres modes d’action », affirme Salim Soulha, président du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), « nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout ».

    Djamila Ould Khettab  Alger

    http://www.jeuneafrique.com/

     

    Lire aussi:

    Pour annuler le projet de loi relatif à la retraite L’intersyndicale maintient la pression

    Fonction publique: Nouvelle grève de l'intersyndicale

    LE SYNDICAT D’ENTREPRISE HAUSSE LE TON Forte tension à la SNVI

     

  • A bas la répression contre les salariés des chantiers navals égyptiens ! (NPA)

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    Le 18 octobre, un tribunal militaire devrait prononcer son jugement concernant 15 travailleurs des chantiers navals d'Alexandrie.

    Ils sont poursuivis suite à une mobilisation revendiquant notamment :

    - De meilleures conditions de travail,

    - L'assurance santé pour les  familles des salariés,

    - Une compensation financière pour les travaux dangereux,

    - Une augmentation de salaire.

    En mai 2016, le militaire qui dirige cette entreprise, devenue en 2003 propriété du ministère de la Défense, avait refusé toute négociation. Il avait renvoyé chez eux 2 400 salariés avec le tiers de leur paye normale et lancé des poursuites contre 26 salariés pour "incitation à la grève" et "refus de travailler".

    En août, sous la pression de la campagne de solidarité en Egypte et dans le monde, 600 travailleurs ont été autorisés à retourner au travail.

    Immédiatement, un nouvel accident mortel dans l'un des ateliers a montré combien le mépris du management pour les règles de sécurité.

    Le crime" qui est reproché aux inculpés est d'avoir "poussé les travailleurs à cesser le travail ainsi qu'avoir appelé à des rassemblements et organisé une mobilisation à l'intérieur de l'entreprise visant à bloquer la production". En d'autres termes des actes conformes aux conventions internationales concernant les droits des salariés, et dont l'Egypte et la France sont signataires.

    En attendant, ces quinze salariés sont détenus depuis plus de quatre mois, et leurs familles n'ont plus de quoi vivre, car le versement de leurs salaires a été suspendu.

    Le pouvoir français est partie prenante de cette répression, car c’est dans ce chantier naval que doivent être construites trois des quatre corvettes Gowind, vendues par la société française DCNS. Le gouvernement français, qui sous-traite en Egypte la construction d'une partie de ses contrats d'équipements militaires, participe à la normalisation de la répression du mouvement ouvrier égyptien et à la dégradation des conditions de travail.

    Le gouvernement français n’a jamais pris de mesure concernant la violation des droits de l’Homme en Egypte et continue à passer des contrats d’armements avec notamment la vente de 24 Rafales, un satellite militaire et d’autres projets à venir.

    Nous exigeons que le donneur d'ordres, c'est-à-dire l'Etat français, assume ses responsabilités en intervenant auprès du pouvoir égyptien pour exiger :

    - L'arrêt de toutes les procédures engagées,

    - La libération immédiate des salariés détenus,

    - La satisfaction des revendications des salariés des chantiers navals.

    Montreuil, le 16 octobre 2016

    https://npa2009.org/

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Egypte : Communiqué de soutien aux salariés des chantiers navals (Anti-k)

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    Communiqué de l’Union syndicale Solidaires (France)

    Outre la version en anglais, une version en arabe figure ci-dessous qui est malheureusement alignée à gauche

    Quinze salariés des chantiers navals d’Alexandrie sont détenus depuis plus de quatre mois. 
    Le « crime » qui leur est reproché est d’avoir commis des actes conformes aux conventions internationales en vigueur concernant les droits des salariés, et dont l’Egypte est signataire.
    Ils sont en effet accusés d’avoir « poussé les travailleurs de différents secteurs de l’entreprise à cesser le travail ainsi qu’avoir appelé à des rassemblements et organisé une mobilisation à l’intérieur de l’entreprise visant à bloquer la production et semer le désordre. »

    Après plusieurs reports, le tribunal militaire prononcera le 18 octobre son jugement concernant les 15 salariés détenus.

    Depuis plus de quatre mois, leurs familles n’ont plus de quoi vivre, car le versement de leurs salaires a été suspendu.

    Par ailleurs, des procédures ont été engagées pour les mêmes raisons contre 11 de leurs collègues.

    Avec les organisations égyptiennes qui les soutiennent, l’Union syndicale Solidaires demande :
    - l’arrêt de toutes les procédures engagées,
    - la libération immédiate des salariés détenus.

    Merci d’utiliser ce texte pour envoyer des messages :

    * au Président égyptien, Abdelfattah al-Sisi,
Office of the President Al Ittihadia Palace
    Cairo, Arab Republic of Egypt
    Fax : +202 2 391 1441
    Email : p.spokesman@op.gov.eg
    Twitter : @AlsisiOfficial

    * au Ministre du Travail égyptien, Mohammed Safan,
3 Yousef Abbas Street, Salah Salem,
    Nasr City, Cairo, Egypt
    manpower@manpower.gov.eg

    Paris, le 27 septembre 2016


    بيان الاتحاد النقابي متضامنون


    التضامن مع عمال الترسانة البحرية بالاسكندرية (مصر)

    خمسة عشر عاملا بترسانة السفن البحرية بالإسكندرية معتقلون منذ أكثر من أربعة أشهر.

    « جريمتهم » الوحيدة أنّهم ارتكبوا أفعالا مطابقة للمعاهدات الدولية المتعلقة بحقوق العمال، والتي تُعدّ مصر من الدول المصادقة عليها.

    هم بالفعل، متهمون « بتحريض العاملين بقطاعات الشركة المختلفة على الامتناع عن العمل من خلال قيامهم بالدعوة إلى التجمع وتنظيم وقفة احتجاجية داخل الشركة قصد عرقلة سير العمل والإخلال بانتظامه ».

    وبعد التأجيلات المتكررة، ستصدر المحكمة العسكرية حكمها يوم 18 أكتوبر القادم بخصوص العمال الخمسة عشر المعتقلين.

    فمنذ أكثر من أربعة أشهر، وأُسرهم بدون مورد رزق، خاصة بعد أن تم تعليق دفع رواتبهم.

    ومن جهة أخرى، فقد تم اتّخاذ إجراءات لنفس الأسباب ضد إحدى عشر من زملائهم.

    وإلى جانب المنظمات المصرية التي تساندهم، يطالب الاتحاد النقابي متضامنون بـ :
    - وقف كل الإجراءات المتخذة في شأنهم
    - الإفراج الفوري عن العمال المعتقلين

    الرجاء استعمال هذا النص لتوجيه رسائلكم إلى :
    * الرئيس المصري، عبد الفتاح السيسي 
    مكتب الرئيس، قصر الاتحادية
    القاهرة
    جمهورية مصر العربية
    البريد الإلكتروني : p.spokesman@op.gov.eg
    تويتر:AlsisiOfficial

     

  • Solidarité avec les travailleurs des chantiers navals d’Alexandrie, lettre ouverte au mouvement syndical international (l'Anti-k)

     

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    Solidarité avec les travailleurs des chantiers navals d’Alexandrie – Non aux procès militaires des travailleurs !

    Chèr.e.s frères et sœurs,

    Nous vous écrivons pour vous demander de supporter une campagne de solidarité avec 26 ouvriers de la Compagnie Navale d’Alexandrie, en Egypte, qui sont actuellement en centre de détention en attente de leur verdict par un juge militaire prévu le 18 Septembre 2016, pour des accusations de refus de travailler et d’incitation à la grève. Leur procès exclut de nombreux droits dont jouissent les tribunaux civils en Egypte.

    Les travailleurs, en détention depuis le 24 Mai dernier, n’ont commis aucun crime selon la loi militaire. De plus, les actions ayant entrainé leur détention sont décrites comme des manifestations pacifique ainsi qu’une grève revendiquant une hausse salariale, le développement et l’amélioration de la production dans le chantier naval et des mesures de sécurité au travail dont la protection contre les risques du métier comme les brûlures.

    La Compagnie Navale d’Alexandrie ne peut être considérée comme une institution militaire et ses travailleurs ne peuvent être considérés comme des travailleurs militaires. Il s’agit bien de travailleurs civils ayant rejoint la compagnie il y a des années lorsqu’elle faisait partie du secteur public, qui est bien un secteur civil. Les travailleurs sont donc assujettis aux réglementations du travail sous la loi civile.

    La propriété de la compagnie en question a évolué depuis sa fondation en 1960, puis s’est vue devenir partie de l’Organisation des Industries et Services de la Marine, qui fait affiliée aux Forces Armées Egyptiennes. Tout ce qui a lieu dans la compagnie est donc devenu assujetti et sous la juridiction des tribunaux militaires selon la loi militaire.

    Faire un procès en tribunal militaire aux travailleurs des Chantiers Navals d’Alexandrie constitue une violation pleine des conventions internationales dont l’Egypte est signataire. Ceux-ci disent que les travailleurs ont droit aux manifestations pacifiques, à la liberté d’expression ainsi qu’aux négociations afin de faire réaliser leurs demandes légitimes de juste salaire et conditions de travail décentes.

    Nous vous conjurons de mener des actions afin de propager les informations concernant le procès et d’envoyer immédiatement des lettres de protestation au président Egyptien Abdelfattah al-Sisi et au ministre égyptien du Travail, demandant la libération immédiate des travailleurs des Chantiers Navals d’Alexandrie.

    Signataires :

    Mettawa Mahran, fondateur du Syndicat indépendant des travailleurs du secteur privé (en cours de formation)

    Su’ad Omar, syndicaliste

    Raed al-Husseini, president du Syndicat indépendant des enseignants

    Le Syndicat égyptien des travailleurs du pétrole

    Fatma Ramadan, syndicaliste

    Ce que vous pouvez faire:

    • Ecrire au président égyptien Abdelfattah al-Sisi,
      Office of the President Al Ittihadia Palace
      Cairo, Arab Republic of Egypt
      Fax: +202 2 391 1441
      Email: p.spokesman@op.gov.eg
      Twitter: @AlsisiOfficial
    • Ecrire au Ministre du Travail égyptien Mohammed Safan,
      3 Yousef Abbas Street, Salah Salem,
      Nasr City, Cairo, Egypt
      manpower@manpower.gov.eg
    • Signer la pétition internationale de solidarité avec les travailleurs des chantiers navals d’Alexandrie ici
    • Utiliser les icônes pour réseaux sociaux ici et ici pour répandre le message en ligne
    • Partager la video de syndicalistes Britanniques soutenant les Alexandria Shipyard workers ici
    • Faire passer une motion de protestation dans votre branche syndicale
    • En savoir plus ici (Anglais) sur les procès militaires qui résultent en des verdicts injustes basés sur des « preuves » obtenues sous la torture
    • Téléchargez ici (Anglais) une copie de notre brochure d’introduction au mouvement des travailleurs égyptiens.

    http://www.anti-k.org/

  • Veillée d’armes chez les syndicats autonomes (Algeria Watch)

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    Le front social des syndicats autonomes contre le projet de la suppression de la retraite anticipée affûte ses armes.

    Les dix-sept syndicats concernés se réuniront la deuxième semaine du mois de septembre prochain pour décider des actions de protestation à prendre en vue de «défendre les acquis sociaux et professionnels des travailleurs».

    La rentrée sociale risque d’être houleuse. Le premier appel à la protestation ne provient pas d’un seul secteur mais il est presque général. Jusqu’à présent, pas moins de dix-sept secteurs d’activité ont annoncé leur adhésion au front social de lutte contre la révision de l’ordonnance 97/13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans conditions d’âge.

    Les syndicats autonomes des secteurs de l’éducation, de la santé, de la Fonction publique, des affaires religieuses, du secteur économique, de l’enseignement supérieur ou de la formation professionnelle mobilisent les travailleurs pour la rentrée sociale. Objectif, faire avorter le projet de suppression de la retraite anticipée.

    Après une première réunion tenue le mois de juin et une journée d’étude organisée le 30 juillet dernier, les syndicats se sont donné rendez-vous pour le premier week-end après les fêtes de l’Aïd, soit à la mi-septembre, pour tracer leur feuille de route de protestation de la rentrée.

    «Nous avons convenu de nous rencontrer après l’Aïd, pour discuter des propositions de chacun et décider ensemble des actions à mettre en place. Sachant que les enseignants revendiquent une retraite après 25 ans de service», a souligné Idir Achour, porte-parole du CLA (Conseil des lycées d’Algérie).

    Les protestataires appellent à une union des forces contre tout ce qui touche à l’atteinte des droits et des acquis des travailleurs. «Au moment où les travailleurs étaient en attente de décisions courageuses à même de développer une forte activité économique et diversifier les sources de richesses en dehors du secteur des hydrocarbures pour résorber le chômage et développer les ressources financières de la Caisse nationale de retraites, et au moment où tout le monde s’attendait à une revalorisation salariale avec une hausse des primes et de l’amélioration du pouvoir d’achat, le Premier ministre a annoncé la non-révision salariale et le gouvernement continue ainsi à chercher des solutions à l’échec de sa politique économique au détriment de la classe ouvrière», dénoncent les protestataires qui rejettent l’exclusion du partenaire social dans les décisions décisives touchant l’avenir de la classe ouvrière.

    Le gouvernement n’a pas encore rendu sa copie sur ce projet. Pour s’éviter une colère générale, une commission a été installée pour mettre en place une nomenclature des postes de travail dits métiers pénibles et qui ne seront pas touchés par la suppression de la retraite anticipée et proportionnelle.

    Salima Akkouche Le Soir d'Algérie, 28 août 2016

    http://www.algeria-watch.org/syndicat/veillee d'armes

  • Algérie : Gagner la bataille des retraites ! (PST)

    Crédit Photo: TSA

    Présentée comme une mesure incontournable pour préserver l’avenir de la Caisse nationale des retraites (CNR), la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge constitue en réalité un choix de classe, celui de faire payer les travailleurs.

    Cette attaque ne se limite pas à la retraite proportionnelle et anticipée, mais annonce la remise en cause future d’autres acquis sociaux des travailleurs et des masses populaires. La veille de la tripartite du 5 juin, le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) annonçait fièrement à la télévision publique : « Nous allons augmenter l’âge de départ en retraite de 60 ans à 65 ans ».

    Si le gouvernement n’a finalement pas suivi Ali Haddad, c’est par crainte de la réaction des travailleurs qui se sont spontanément mobilisés à Rouiba, Hassi R’Mel, Hassi Messaoud… pour exiger l’annulation de la décision de suppression de la retraite proportionnelle et de la retraite anticipée. Leur protestation a été relayée par 16 syndicats autonomes regroupés au sein d’une coordination nationale pour faire face à la contre-réforme du gouvernement. Les Fédérations nationales de l’UGTA ont refusé la suppression de la retraite anticipée entérinée par le Secrétariat national de leur organisation. Soumis aux pressions de la direction qui relaie les exigences du gouvernement, les responsables de ces Fédérations risquent d’accepter la retraite proportionnelle et la définition des « postes de haute pénibilité » qui diviseront les travailleurs.

    L’enjeu de la bataille des retraites est énorme. La perdre, c’est ouvrir la voie à une remise en cause de l’âge de départ en retraite et, plus généralement, de tout le Code du travail. A l’inverse, remporter la bataille des retraites permettrait d’affaiblir l’offensive des classes dominantes, de renforcer le camp populaire et sa confiance en ses propres forces. Cela est possible.

    Il faut se donner les moyens de remporter la bataille des retraites.

    Cela passe par :

    l’élargissement de la mobilisation des travailleurs à la base par la tenue d’Assemblées générales sur les lieux de travail pour expliquer les enjeux de la contre-réforme des retraites, par l’adoption de motions et déclarations, par des rassemblements publics, par la signature de pétitions…

    le soutien et l’élargissement de la coordination des 16 syndicats autonomes contre les attaques du gouvernement contre les retraites, le Code du travail, le pouvoir d’achat…

    une bataille au sein de l’UGTA pour faire échec aux manœuvres de la bureaucratie syndicale qui tente de faire accepter la suppression de la retraite proportionnelle et la définition de « postes de haute pénibilité ».

    la construction d’une convergence des syndicats autonomes et de l’UGTA autour du refus de la contre-réforme des retraites et du Code du travail. La bataille des retraites doit être l’occasion de rebâtir l’unité des travailleurs et de leurs organisations que les classes dominantes se plaisent à diviser.

    la défense des libertés syndicales et démocratiques qui permettent aux travailleurs et aux masses populaires de résister au rouleau compresseur de la politique néolibérale du pouvoir. Cela passe par la construction d’une convergence de résistance démocratique, antilibérale et anti-impérialiste rassemblant le plus largement possible syndicats, mouvements, associations…

    Lamine Torki

    Extraits, reproduits El Khatwa avec l’autorisation de l’auteur, de la conférence de Nouredine Bouderba intitulée : Du code du travail à la retraite en passant par les transferts sociaux. La remise en cause de l’État social. Alger, le 16 juin 2016.

    Offensive contre les retraites

    Le gouvernement, le patronat et l'UGTA viennent de décider de supprimer la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. Les Algériens ne pourront plus faire valoir leur droit à la retraite avant l'âge de 60 ans. […] La retraite anticipée n'est pas supprimée pour

    tous les Algériens puisque les cadres supérieurs de l'Etat et les députés continueront de bénéficier de la retraite sans condition d'âge après seulement 20 ans de cotisation dont 10 à un poste supérieur avec une pension égale à 100 % du meilleur salaire de la carrière qui évoluera au même rythme que ce salaire. Cette décision de suppression a été précédée par une campagne médiatique bien orchestrée menée par le patronat et les experts attitrés des néolibéraux

    sur le vieillissement de la population algérienne et le déséquilibre structurel du système de retraite que seule une "réforme anticipée et courageuse" pourra solutionner.

    Par réforme ils n’entendent pas une augmentation des ressources dont le potentiel est loin d’être épuisé, ce qui aurait mis à contribution les entrepreneurs, mais plutôt une diminution des pensions à travers le relèvement de l’âge de départ à la retraite accompagnée de la suppression ou la restriction de la retraite avant l’âge légal (Retraite proportionnelle et retraite sans condition d’âge). Certains experts proposent même la privatisation graduelle de la retraite à travers l’introduction de la retraite à trois (03) piliers, chère à la banque mondiale et/ou la souscription à des assurances privées.

    La suppression de la retraite avant l’âge légal, une mesure injuste

    Elle va pénaliser avant tout ceux qui ont commencé à travailler tôt. Un travailleur ayant entamé sa carrière professionnelle à l’âge de 16 ans, sera obligé de travailler durant une période allant jusqu’à 44 ans avant de pouvoir partir en retraite. Et comme il a commencé à travailler tôt, cela veut dire qu’il n’a pas eu la chance de poursuivre ses études et sa carrière sera une somme d’emplois d’exécution dans la plupart des cas.

    Or les études internationales montrent que l’espérance de vie à la naissance des ouvriers est inférieure, en moyenne, de sept (7) ans à celle des cadres supérieurs. Au final on sera face à une discrimination indiscutable puisque cet ouvrier va cotiser en moyenne 10 années de plus qu’un diplômé du supérieur pour toucher une pension de retraite durant une période inférieure, en moyenne, de 07 ans à celle de ce cadre. Dans la quasi-totalité des pays, la retraite anticipée permet aux travailleurs d’en bénéficier à un âge, en moyenne, inférieur de 05 à 10 ans avant l’âge légal. Elle est destinée à ceux qui ont commencé à travailler tôt comme […] mais aussi aux travailleurs qui ont occupé des postes pénibles durant une période de leur carrière et aux femmes qui ont élevé plusieurs enfants.Elle est destinée aussi aux travailleurs âgés mis en chômage etc.

    La discrimination sera d’autant plus inacceptable à digérer pour les travailleurs que la deuxième retraite sans conditions d’âge destinée aux cadres supérieurs de l’état et aux députés ne sera pas supprimée. Ces derniers pourront continuer d’en bénéficier après uniquement 20 ans d'activité (dont10 dans un poste supérieur) avec une pension égale à 100 % du dernier salaire (ou le meilleur salaire de la carrière) et qui sera revalorisée dans les mêmes termes que les salaires des titulaires de postes qui sont toujours en activité. Autrement dit un salaire à vie.

    Dans une récente contribution publiée par El Watan et plusieurs autres médias,j'avais souligné : « […] les véritables défis qui s’annoncent pour l’Algérie d’ici 2030 ne seront pas ceux des personnes âgées mais seront liés à la santé, la scolarisation, l’emploi et au logement des nouvelles générations avec une natalité de nouveau galopante. Il ne s’agira pas de faire travailler plus les Algériens mais de les faire travailler tous et il y aura suffisamment d’actifs pour prendre en charge tous les retraités dans le cadre du système actuel basé sur la solidarité et la répartition d’ici 2050 et même au-delà. » J'ajouterais aujourd'hui que nos décideurs seraient plus inspirés d'écouter les cris de détresse de ceux qui triment dans les chantiers pétroliers du sud à 50 °c, ceux de la SNVI qui peinent dans les postes pénibles et au travail à la chaine et les enseignants qui sont fatigués après 32 années de dur labeur avec des classes scolaires surchargées que d'écouter des patrons qui à force de vouloir tirer fort sur la corde risque de la casse ou certains experts qui ne sont motivés que par le désir de faire plaisir au patronat et aux institutions financières internationales mais qui ne connaissent rien de l'Algérie profonde.

    Déséquilibre financier de la retraite : Ni structurel ni lié à l’âge de départ

    En 2015 la CNR n’a pu faire face à ses engagements vis-à-vis des retraités qu’après une ponction de 125 milliards DA sur le Budget de la CNAS (entre autres) dans le cadre de la « solidarité inter-caisses » et l’augmentation de la part des cotisations affectée à la retraite de 17.25 % à 18.25 % au détriment des assurances sociales de la CNAS dont le taux est passé de 14 à 13 % (un différentiel de 27 milliards DA).

    En 2016, sur injonction des pouvoirs publics, la CNAS devra encore verser à la CNR 200 milliards DA soit un manque à gagner total de 230 milliards DA représentant l’équivalent de 61 % du montant des prestations sociales de la CNAS. Ces ponctions se font bien sûr au détriment de la couverture médicale des assurés sociaux et du remboursement des actes médicaux et des médicaments.

    Sans apporter une réponse durable au problème d’équilibre des comptes de la CNR, ces transferts mettent à rude épreuve l’équité de la solidarité intergénérationnelle qui caractérise le système de sécurité sociale en Algérie. En 2015 le nombre de salariés selon l’ONS est de 7.4 millions alors que le nombre de cotisants, selon les chiffres de la CNAS, n’est que de 5.1 millions. Soit un déficit de cotisations pour 2.3 millions de salariés. Une autre approche basée sur la masse salariale nationale de 2015 dont le montant avoisine les 4 670 milliards DA nous donnent des recettes potentielles pour la CNR de l’ordre de 850 milliards DA (taux de cotisation 18.25 %). Ce qui aurait largement couvert l'ensemble des dépenses de la CNR dont les prestations qui se sont élevées à 625 milliards DA en 2015 sans compter les recettes provenant du trésor pour couvrir les dépenses de solidarité nationale. Pour l’année 2015, le manque à gagner (différence entre les recettes potentielles et les recettes réelles) pour la CNAS et la CNR (pour le secteur formel uniquement) s'élève à 400 milliards DA.

    Vieillissement de la population algérienne : Un mensonge

    Le discours sur le « vieillissement » de la population et le « choc démographique » qui guetterait l’Algérie en 2025 « avec l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération « baby‐boom » née dans les années 1970‐1980 » est un discours de propagande et n'est appuyé par aucune étude récente quiintègre les dernières évolutions démographiques qui mettrait en évidence ce vieillissement. […] S'il est vrai que l’espérance de vie de la population algérienne s'est améliorée dans notre pays (77.1ans en 2015) elle ne peut être comparée à celle observée dans les sociétés « vieillissantes » à l'exemple du Japon, la France, l’Espagne, l’Italie etc.… ou sa moyenne dépasse les 82 ans. […]

    En 2015 la proportion de la population algérienne âgée de plus de 60 ans était de 8.7 % soit trois fois moins la proportion de ce groupe d’âge dans les pays de l'Union européenne ou de l'OCDE. […] En 2015 toujours pour une personne âgée de plus de 60 ans, l’Algérie compte 07 personnes âgées de15 à 59 ans contre 2,5 dans les pays développés. Pourtant dans ces derniers pays on observe, sur lapériode 1960‐2000, une baisse continue de l’âge de départ à la retraite alors que l'indicateur de dépendance des personnes âgées était, durant cette période, plus défavorable que celui projeté pour l'Algérie à l’horizon 2030

    Consolidation du système des retraites : Un autre choix est possible

    Premièrement,[…] il ne s’agit pas de faire travailler plus les Algériens mais de les faire travailler tous. En 2015 avec 10.6 millions d’occupés le taux d’emploi global est seulement de 37.1 % et celui des femmes particulièrement bas (13.6 %). Le nombre officiel des chômeurs est de 1.34 millions auxquels il faut ajouter 1.94 millions de « découragés » mais néanmoins désirant travailler et non classés comme chômeurs par l’ONS.

    La population « inactive» s’élève à 16.6 millions dont 3.7 millions d’étudiants et 3.5 millions âgés de plus de 60 ans. Ce qui nous donne 9.4 millions d’«inactifs » (dont 8 millions de femmes) âgés entre 15 et 59 ans qui ne sont ni étudiants, ni dans l’emploi, ni dans le chômage. Voilà un réservoir de forces potentiellement actives mais inexploitées qui montre que le profil démographique de l’Algérie est une aubaine à saisir et non celui d’une société vieillissante. Seule la relance de la croissance boostée par les investissements productifs et créateurs de richesses pourra valoriser ce potentiel.

    Deuxièmement : Sur les 10.6 millions d’occupés les salariés, avec 7.4 millions, en représentent 69.8% et « les indépendant » 30.2 % (soit 3.2 millions). En 2015 seulement cinq (5.1) millions de salariés cotisaient à la CNAS et 300 000 indépendants cotisaient à la CASNOS. Soit 5 millions de non cotisants selon les chiffres des caisses et 4.1 millions de non affiliés selon les statistiques de l’ONS.

    L’année 2015 devait être celle du recouvrement selon le ministre du Travail. Des mesures législatives ont été prises dans ce sens. Depuis malgré l’expiration des délais aucun bilan n’est fourni et les prévisions budgétaires des caisses ne reflètent pas une amélioration. Seule une volonté réelle de lutte contre la non déclaration des salariés les sous-déclarations des salaires accompagnée de l‘élimination des différences exonérations de cotisations accordées aux entrepreneurs peut améliorer le taux de couverture et les équilibres du système de sécurité sociale.

    En sus des dépenses de revalorisation et de solidarité nationale (Indemnités complémentaires des pensions Minimum et complémentaires dont celles des moudjahidines) et de revalorisation la contribution de l’Etat à la prise en charge des dépenses de la CNR pourrait être envisagée pour couvrir notamment les pensions de retraite avant l’âge (servies avant 60 ans) avec remboursement à la CNR des sommes servies dans ce cadre par le passé. Dans tous les pays au monde la contribution des Etats aux dépenses de sécurité sociale est réelle et souvent importante.

    Des ressources fiscales additionnelles pourraient être instituées au profit des caisses des salariés : impôts sur les fortunes et le patrimoine, impôt sur les dividendes, sur-taxations des activités économiques polluantes ou sources de maladies professionnelles et d’accidents de travail ainsi que celles à faible intensité de main d’œuvre, affectation à la S.S. d’une partie de la TVA et des droits de douane institués par la loi de finances 2016 pour protéger la production nationale…

    Mettre fin au financement par la CNAC (elle-même financée par les cotisations des salariés) de la politique de l’emploi qui relève de l’Etat. Le hic est que la totalité des bénéficiaires du dispositif CNAC ne sont pas affiliés à la CNAS. L’arrêt de ces transferts pervers permettra aux caisses des salariés d’économiser annuellement 40 milliards DA. De plus le remboursement par l’Etat des dépenses passées pourrait être envisagé. Le taux des cotisations sociales dans 12 pays européens au moins dépasse 35 % et la part patronale y est supérieure à 25 % dans au moins 08 d’entre eux. Aucune étude sérieuse n’est venue étayer les affirmations qu’une éventuelle augmentation de ce taux mettrait en péril l’emploi en Algérie. Une augmentation progressive (sur 05 ans) de trois (03) points (dont 2 à la charge de l’employeur)pourrait être envisagée. L’impact sur le pouvoir d’achat des travailleurs aux revenus moyens pourrait être compensé par une réduction de l’IRG.

    Au 31 décembre 2014 les créances totales des caisses des salariés s’élevaient à 251 milliards DA dont l’état devait être garant. Le recouvrement de ces créances dans l’immédiat permettra de renflouer les réserves des caisses.

  • Egypte : débat autour de la liberté syndicale (Afriques en Lutte)

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    Amendée par le parlement, la loi sur les syndicats ouvriers est au centre d’un débat. Elle est jugée par certains comme non conforme au principe de l’indépendance syndicale.

    Le président de la République a ratifié les amendements intro­duits par le parlement sur la loi 35 de l’année 1976 relative aux syndicats ouvriers. En vertu de ces modifica­tions, le mandat du conseil d’admi­nistration de l’Union générale des syndicats ouvriers (organisme proche du gouvernement qui encadre les syndicats ouvriers) a été prolongé de 6 mois. La loi a aussi donné à l’ou­vrier au chômage le droit de rester membre du syndicat, une clause qui avait été annulée en 2012 par le biais d’un amendement sur la même loi sous le règne des Frères musulmans. En ce qui concerne les membres du conseil d’administration qui sont arri­vés à l’âge de la retraite, la loi stipule leur droit à poursuivre leur mandat. « Ces amendements introduits sur la loi sont procéduraux et ne satisfont pas aux véritables revendications ouvrières concernant la liberté des formations syndicales et le change­ment du système électoral. Ce conseil n’a jamais vraiment défendu les droits des ouvriers, et en vertu de la version amendée de la loi, les élec­tions longtemps attendues par les ouvriers seront reportées encore une fois », commente Kamal Abbas, mili­tant ouvrier et coordinateur général du Centre des services syndicaux. Il rappelle que le conseil d’administra­tion de l’union doit normalement être élu, mais le conseil en place depuis décembre 2011 a été nommé par l’as­semblée générale.

    Les dernières élections ouvrières remontent à 2006, c’est-à-dire à l’époque de l’ancien président Hosni Moubarak, mais suite à plusieurs recours présentés devant les tribu­naux, la justice a invalidé le scrutin. Pourtant, ces verdicts n’ont jamais été appliqués sous le régime de Moubarak. Alors que de nouvelles élections devaient avoir lieu en 2011, la révolution du 25 janvier a éclaté, et le régime de Moubarak est tombé. Après la révolution, le premier ministre désigné à l’époque, Essam Charaf, décide d’appliquer les déci­sions de justice et de tenir de nou­velles élections. Il forme un comité chargé de gérer provisoirement les syndicats ouvriers, mais il quitte à son tour le gouvernement et l’Union des syndicats ouvriers reste sans conseil d’administration jusqu’en 2012 quand, sous le gouvernement des Frères musulmans, l’assemblée géné­rale de l’union se réunit et décide de former un conseil dont les membres sont choisis directement et non pas élus par les ouvriers. Ce conseil est en fonction jusqu’à aujourd’hui.

    L’indépendance syndicale débattue

    Pourquoi donc cette décision de maintenir ce conseil en place au lieu de tenir de nouvelles élections ? Selon Fatma Ramadan, cadre et activiste ouvrière, c’est l’absence d’une volon­té politique d’ouvrir le dossier des syndicats indépendants qui est der­rière ces amendements qui ne font que garder le statu quo. Elle ne trouve pas logique que jusqu’à présent, l’Union générale des syndicats ouvriers d’Egypte reste la seule orga­nisation syndicale officielle, en dépit de la création de plusieurs syndicats indépendants qui ne sont pas encore légalisés. « Le parlement a voulu avec ces récents amendements ajour­ner le dossier controversé de la liber­té syndicale, garantie par la Constitution. La tenue de nouvelles élections ouvrières nécessite que la loi sur les syndicats ouvriers soit adaptée aux textes constitutionnels garantissant leur indépendance vis-à-vis de l’Etat, ce qui semble déranger l’exécutif », souligne Ramadan.

    L’Union générale des syndicats ouvriers d’Egypte a été fondée en 1957 et englobe 5 millions d’ou­vriers, dont presque la totalité tra­vaille dans le secteur gouvernemental ou public.

    C’est le plus grand groupe­ment ouvrier. Le nombre total d’ou­vriers en Egypte dépasse pourtant les 26 millions, selon un décompte de 2012 de l’Organisme central de la mobilisation publique et des statis­tiques (Capmas). Ce qui montre, selon Ramadan, que l’union ne repré­sente qu’une minorité d’ouvriers. « Si beaucoup d’ouvriers ont adhéré à des syndicats indépendants c’est parce qu’ils n’ont pas trouvé la protection syndicale sous l’ombrelle de l’Union générale des ouvriers alignée sur le gouvernement. A titre d’exemple, lors de la discussion de la loi unifiée sur le travail, l’union a été contre les grèves ouvrières et la liberté syndicale. Il est lamentable que tous les projets pré­sentés aux gouvernements successifs n’aient pas vu le jour », ajoute-t-elle.

    L’Union officielle avait présenté un projet de loi, le 25 octobre 2014, au ministère de la Main-d’oeuvre qui interdit la formation « d’établisse­ments parallèles aux établissements légitimes ».

    Un autre projet de la loi avait été présenté par le ministère de la Main-d’oeuvre en août 2013, qui était soutenu par les syndicats indé­pendants, mais il a été rejeté par l’Union des syndicats des ouvriers. La définition de l’indépendance des syndicats et des libertés syndicales est au centre des désaccords autour des projets de loi élaborés jusqu’à présent. L’Union générale des syndi­cats ouvriers rejette le système pluri­syndical, légalisé dans le projet de 2013. « Avoir plusieurs syndicats au sein du même établissement est dan­gereux. Cela signifie une lutte entre différentes organisations, et ceci peut affecter l’économie, alors que l’Etat a besoin d’unir les rangs en ce moment », estime Magdi Badawi, porte-parole de l’union. Et d’ajou­ter : « Ce serait une décomposition du mouvement ouvrier ». Mais Salah Al-Ansari, cadre ouvrier, n’est pas d’accord. « Avoir des syndicats indé­pendants ne signifie pas fragmenter le mouvement ouvrier, mais plutôt défendre les droits des ouvriers », réplique-t-il. Il rappelle que la tergi­versation de l’Etat sur ce dossier a été l’une des raisons pour lesquelles l’Organisation Internationale du Travail (OIT) avait placé l’Egypte sur la liste noire en 2013. « Le gou­vernement doit oeuvrer pour la levée des restrictions imposées à la créa­tion et au fonctionnement des syndi­cats ouvriers indépendants et à la mise en place d’un système garantis­sant un salaire minimum convenable réduisant les inégalités », insiste Al-Ansari.

    Le combat pour la liberté syndicale n’est pas fini.

    Cette semaine, 60 députés indépendants ont présenté à la commission des lois au parlement un projet de loi légalisant les syndi­cats indépendants et garantissant leur création sur simple notification. Jusqu’à ce que ce dossier soit rouvert, seule l’Union générale est officielle­ment reconnue comme représentant légal des ouvriers en Egypte.

    Source : Al Ahram 20 août 2016 

    http://www.afriquesenlutte.org/egypte/article/egypte-debat-autour-de-la-liberte