Le front social des syndicats autonomes contre le projet de la suppression de la retraite anticipée affûte ses armes.
Les dix-sept syndicats concernés se réuniront la deuxième semaine du mois de septembre prochain pour décider des actions de protestation à prendre en vue de «défendre les acquis sociaux et professionnels des travailleurs».
La rentrée sociale risque d’être houleuse. Le premier appel à la protestation ne provient pas d’un seul secteur mais il est presque général. Jusqu’à présent, pas moins de dix-sept secteurs d’activité ont annoncé leur adhésion au front social de lutte contre la révision de l’ordonnance 97/13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans conditions d’âge.
Les syndicats autonomes des secteurs de l’éducation, de la santé, de la Fonction publique, des affaires religieuses, du secteur économique, de l’enseignement supérieur ou de la formation professionnelle mobilisent les travailleurs pour la rentrée sociale. Objectif, faire avorter le projet de suppression de la retraite anticipée.
Après une première réunion tenue le mois de juin et une journée d’étude organisée le 30 juillet dernier, les syndicats se sont donné rendez-vous pour le premier week-end après les fêtes de l’Aïd, soit à la mi-septembre, pour tracer leur feuille de route de protestation de la rentrée.
«Nous avons convenu de nous rencontrer après l’Aïd, pour discuter des propositions de chacun et décider ensemble des actions à mettre en place. Sachant que les enseignants revendiquent une retraite après 25 ans de service», a souligné Idir Achour, porte-parole du CLA (Conseil des lycées d’Algérie).
Les protestataires appellent à une union des forces contre tout ce qui touche à l’atteinte des droits et des acquis des travailleurs. «Au moment où les travailleurs étaient en attente de décisions courageuses à même de développer une forte activité économique et diversifier les sources de richesses en dehors du secteur des hydrocarbures pour résorber le chômage et développer les ressources financières de la Caisse nationale de retraites, et au moment où tout le monde s’attendait à une revalorisation salariale avec une hausse des primes et de l’amélioration du pouvoir d’achat, le Premier ministre a annoncé la non-révision salariale et le gouvernement continue ainsi à chercher des solutions à l’échec de sa politique économique au détriment de la classe ouvrière», dénoncent les protestataires qui rejettent l’exclusion du partenaire social dans les décisions décisives touchant l’avenir de la classe ouvrière.
Le gouvernement n’a pas encore rendu sa copie sur ce projet. Pour s’éviter une colère générale, une commission a été installée pour mettre en place une nomenclature des postes de travail dits métiers pénibles et qui ne seront pas touchés par la suppression de la retraite anticipée et proportionnelle.
Salima Akkouche Le Soir d'Algérie, 28 août 2016