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Ecologie

  • Succès du congrès d’ATTAC Maroc

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    Succès du congrès d’ATTAC Maroc et élection du nouveau Secrétariat national de l’association

    Les travaux du 6e congrès national d’ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, ont été clôturés comme prévus le 7 mai 2017 à Casablanca après trois jours débats fructueux.

    Ce rendez-vous tenu sous le thème : « Construire Attac Maroc, une contribution à l’élaboration d’alternatives au capitalisme » a permis de mettre à jour notre cadre organisationnel ainsi que fixer les priorités stratégiques de l’association pour les trois ans à venir. Le dernier jour du congrès a été consacré à l’élection du Secrétariat national, organe exécutif de l’association.

    Nos travaux ont été empreints de débats constructifs en vue d’affirmer notre vocation d’organisation altermondialiste marocaine active dans la réflexion comme dans l’action de terrain avec pour slogan fédérateur : « Pour un Autre Maroc possible et nécessaire ».

     
     
    membre du réseau CADTM en bref : L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
     
     
    http://arabic.cadtm.org/

    Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat. Maroc Email azikiomar2008@gmail.com Site Web attacmaroc.org Tel 00 212 6 61 17 30 39ATTA

    Casablanca, le 7 mai 2017

    8 mai par ATTAC/CADTM Maroc

    http://www.anti-k.org/

    Autres articles en français de ATTAC/CADTM Maroc (87)

  • Gabes (Nawaat.tn)

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    Gabès-Reportage : Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent

    Le 30 juin 2017 est la date butoir donnée par les habitants de Gabès au Groupe chimique tunisien pour cesser de rejeter le phosphogypse dans la mer. Avec le soutien des associations et collectifs locaux, les habitants prévoient d’organiser une grève générale, menacent de bloquer eux-mêmes le déversement, de fermer tout le complexe industriel, comme ils l’ont fait en 2013. Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent. Reportage

    Le 30 juin 2017 est la date butoir donnée par les habitants de Gabès au Groupe chimique tunisien pour cesser de rejeter le phosphogypse dans la mer. Avec le soutien des associations et collectifs locaux, les habitants prévoient d’organiser une grève générale, menacent de bloquer eux-mêmes le déversement, de fermer tout le complexe industriel, comme ils l’ont fait en 2013. Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent. Aujourd’hui, les Gabèsiens ne demandent pas seulement la diminution de la pollution, mais la fermeture progressive, voire immédiate, du groupe chimique.

    Face à la mer, à 200 mètres du groupe chimique, nous sommes à Chott Essalam. Les vagues d’un marron foncé s’échouent sur le sable radioactif constitué en partie de résidus de phosphogypse. « On l’appelle la mer chocolat ! », s’exclame avec ironie Mohamed Aoun, 40 ans, professeur universitaire. « Si vous passez par malchance par ici, vous devrez en rentrant frotter vos vêtements, votre peau et vos cheveux très prudemment car vous risquez de transporter avec vous des particules radioactives qui colleront pendant plus jours. C’est ainsi que les gens peuvent attraper des maladies graves comme le cancer », explique Mohamed, le ton grave. Les habitants de Chott Essalam, sont obligés de longer la plage toxique pour rejoindre la ville. Ils sont exposés quotidiennement à la radioactivité ce qui pourrait être à l’origine des maladies diverses dont ils se disent massivement victimes.

    Avec sa femme et ses deux enfants, Mohamed Aoun a choisi, depuis un peu plus d’un an, d’émigrer en France. « Je me considère comme un réfugié environnemental. Ma vie est devenue insupportable ici. Mes enfants ont grandi malades avec des complications respiratoires de plus en plus prononcées  » explique Mohamed avec regret.

    Juste à côté de lui, Hamadi Jmaii, 38 ans, peintre en bâtiment souvent au chômage, sort de sa poche, des photos de sa fille, Sonia, 20 ans. « Quand elle avait 14 ans, elle a eu une fièvre rare qui l’a complètement paralysée. Le médecin a dit que c’est peut-être causé par la pollution. Mais nous n’avons pas réussi à la soigner ni à prouver le lien avec le groupe chimique qui envahit nos maisons et nos corps. Maintenant, ça fait six ans que je me bats pour la fermeture de ce monstre  », raconte Hamadi en regardant les photos de sa fille. Amaigrie par la maladie, elle est incapable de bouger, de parler et de manger.

    Le monstre continue de rejeter ses déchets chimiques dans la mer. Des tonnes de phosphogypse s’entassent sur des kilomètres devant la plage. Ces rejets dans le golfe sont estimés à 10 à 12 000 tonnes/jour depuis plus de quatre décennies. Après la mobilisation de 2013, le groupe chimique a accepté de faire des analyses sur la terre, l’eau et l’air. « Nous avons demandé de faire les analyses dans les laboratoires de CRIIRAD. Mais ça été bloqué par la direction de la centrale chimique, qui a proposé un autre laboratoire faisant partie de son clan. Après le 14 janvier, pour casser les mouvements et les collectifs qui militent pour sa fermeture, le groupe chimique a créé sa propre société civile qui soutient ses décisions et parle de demi-mesures », explique Mohamed.

    Nous arrivons à l’oasis de Kharouba de Habib Chaairat, 53 ans. En 1975, le groupe chimique s’est installé en plein milieu de Nazla, Chott El Salam, limitrophe de l’une des rares oasis maritimes du monde. Les habitants de Nazla, qui ont vu leurs terrains et maisons confisqués, vivent la séparation établie entre le reste de l’oasis et les maisons survivantes au massacre comme une occupation. Au milieu d’un champ de tabac, Habib fixe du regard une cheminée qui émet une épaisse fumée verdâtre.

    « C’est la pire ! Vous voyez l’arrogance avec laquelle elle part dans l’air ? Elle pollue, elle tue, et brûle tout ce que nous avons dans toute impunité. L’indifférence de l’État, la cruauté de ce monstre a détruit nos terres, notre mer et tout ce que nous avons », s’indigne Habib. Il nous montre les dégâts de la pollution sur ses plantes grillées par la fumée toxique. « En 1975, Hédi Nouira [premier ministre] est venu nous annoncer l’installation du groupe chimique chez nous. Vous serez riches ! Vous aurez des belles maisons et des grandes voitures !, nous a-t-il dit. Nous lui avons expliqué que nous voulons juste faire développer notre agriculture et que les maisons en marbre et les voitures de luxe nous importent peu. Nous sommes des paysans ! Ils ont fini par nous expulser de nos maisons et ils continuent à nous pourrir la vie quotidiennement sans la moindre pitié ! », se rappelle Habib avec amertume. Il y a quelques années, ces champs étaient remplis de henné, de grenades et de pommes. L’oasis employait près de 200 personnes et nourrissait près de 400 familles. Gabès était l’un des principaux fournisseurs de plusieurs légumes et fruits.

    Le groupe chimique de Tunisie (GCT) est la quatrième entreprise nationale avec un chiffre d’affaire de 1.653 de milliards de dinars, en 2012. Le groupe chimique assure l’enrichissement des phosphates et leur transformation chimique en produits finis et semi-finis. Près de 200.000 personnes vivent de l’industrie des phosphates entre Gafsa, Gabès et Sfax. Ce qui pèse lourdement sur l’argumentaire des habitants qui demandent la fermeture du groupe chimique. Safouen Guebibia et Nader Chkiwa, militants de l’Association de protection des oasis de Chott El Salam, expliquent que le pire est encore à venir. « Le projet bientôt entamé à Sra Ouertane, qui consiste à exploiter la mine de phosphate, nous donnera le coup de grâce. La mine de Sra Ouertane contient de l’uranium utilisé dans l’industrie nucléaire. L’extraction d’uranium à partir de l’acide phosphorique nécessitera énormément d’eau et ses rejets sont, souvent, versés dans la mer. Les décideurs n’ont que deux choix : soit le port de Radès, soit celui de Gabes. Vu que nous sommes déjà morts, je pense que le choix sera facile à faire », ironise Safouen.

    La pollution atmosphérique et marine à Gabès est causée exclusivement par les rejets gazeux, souvent accompagnés de l’odeur étouffante de l’ammoniac, du SO2 et de l’acide sulfurique. « Les gens ici respirent des poisons. Souvent, ils étouffent durant leur sommeil. Ils n’ont même pas d’ambulance à proximité. Ceci sans parler des maladies causées par les rejets qui fragilisent le système immunitaire, notamment celui des enfants », explique Nader. Les rejets solides constitués principalement de phosphogypse sont jetés dans la mer. Après avoir promis, en 2013, d’arrêter de rejeter ses déchets dans la mer, le GCT se rétracte et refuse de reconnaître sa responsabilité dans la catastrophe écologique au golfe de Gabès.

    Sous un soleil de plomb, Mohamed Guerraoui, 49ans, pêcheur, nous attends au port de Gabes. Il est presque midi. Déserté par les poissons, le golf de Gabès, jadis, une rare pépinière marine, s’est transformé en une énorme décharge de phosphogypse. Aucun mouvement dans le port. Un groupe de cinq pêcheurs se penchent sur la couture d’un vieux filet. D’autres se reposent sous l’ombre d’un mur. La discussion porte sur le crabe qu’ils appellent Daech. « À cause de la destruction de l’écosystème, le crabe a envahit la mer. Il massacre tout ce qu’il trouve et surtout nos filets vides » se désole Mohamed. Pêcheur depuis plus de 20 ans, Mohamed est pessimiste. «  Il faut absolument fermer le groupe chimique ! La décision doit être prise indépendamment de toutes les conséquences. Une fois fermé, nous saurons avec l’aide de spécialistes ce que nous devons faire. Mais, continuer comme ça signifie une mort imminente ! » assure-t-il.

    Alors que le gouvernement a fini par céder aux revendications du mouvement ” Yezzi ” à Sfax et a décidé la fermeture de l’usine SIAPE, les Gabèsiens semblent au bout de leur patience. « Quand nous voyons ce qui se passe à Tatouine, l’expérience de Jemna, celle de Karkennah et la victoire de Sfax, nous ne pouvons que conclure une seule vérité : le pouvoir n’écoute les cris des marginaux que sous la pression de la rue. C’est justement ce que nous allons faire le 30 juin ! » promet Safouen.

    Henda Chennaoui

    http://nawaat.org

  • Aokas : Les habitants se mobilisent pour défendre la bande boisée (Béjaia)

    aookas

     

    Dans un appel, le comité citoyen pour la défense de la bande boisée d’Aokas, appelle la population à rejoindre massivement la marche de protestation prévue pour le Samedi 22 Avril 2017, qui prendra le départ à 9 heures de la place de la poste à Aokas, pour exiger l’annulation de toutes les concessions dans le cadre de l’investissement touristique et la restitution de la bande boisée à la collectivité.

    Le comité, dans son appel, rappelle les premières actions menées en 2016 par la population et l’implication des citoyens dans la sauvegarde du patrimoine et des potentialités touristiques a travers des pétitions, rassemblements , marches et correspondances adressées aux hautes autorités, dénonçant la construction en béton armé en plein bande boisée sans permis de construction avec la complicité des élus, des doléances qui demeurent lettres mortes, traduisant ainsi la volonté du pouvoir à décimer la population locale en multipliant les sources et causes des fléaux, maladies épidémies qui la ravagent, provoquant ainsi des cancers, troubles respiratoires, maladies cardiovasculaires…

    Le comité illustre la légitimité de son action par un arsenal juridique protégeant la bande boisée , notamment la loi N°12 relative à la protection et à la valorisation du littoral des  décrets exécutifs N°07-23 fixant les modalités de rétrocession ou de terrains situés à l’intérieur des zones d’expansion et sites touristiques et N°07-206 fixant les modalités de construction et d’occupation de sol sur la bande littorale, de l’occupation des parties naturelles bordant les plages et l’extension de la zone.

  • Tension au Kef et à Tataouine : Le FTDES prône un nouveau modèle de développement (Tunisia in red)

    Le Kef.

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    Publié le Mercredi 05 Avril 2017 à 10:31
    Dans un communiqué rendu public mercredi matin, le FTDES a exprimé son soutien au mouvement de protestation populaire des habitants de Tataouine et du Kef et estime que c'est une réaction normale face à l'impuissance du gouvernement qui s'est contenté d'envoyer deux délégations ministérielles pour apaiser la tension.

    Après avoir appelé à la coordination des mouvemenets de protesations, le forum a tenu à rappeler qu'il est convaincu qu'adopter un nouveau modèle de développement qui rompt avec les choix libéraux impopulaires et coûteux serait le dénominateur commun qui rassemblerait toutes les forces civiles, syndicales et démocrates ainsi que les mouvements sociaux.

    Rappelons que les habitants de la ville de Tataouine et des villages limitrophes observent des mouvements de protestation pour réclamer emploi et développement depuis deux semaines.

    Un sit-in est observé, depuis jeudi au Kef, par les ouvrier de la câblerie « Coroplast » afin de pousser l’administration de cette usine de câbles pour automobiles d’annuler la fermeture provisoire de l’usine.

    http://www.gnet.tn/

    Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux

    http://ftdes.net/

  • Soja, la Tunisie importe les OGM (Nawaat.tn)

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    Dans un rapport publié fin février 2017, le Foreign Agricultural Service (FSA) du département agricole américain (USDA) prévoit une augmentation de l’importation de soja en Tunisie « pour répondre à la demande croissante du secteur de transformation » .

    Maintenant que Carthage Grains, la seule société qui s’occupe du concassage du soja, a augmenté ses capacités à transformer les graines et qu’une nouvelle unité d’extrusion est en cours de construction à la Société de nutrition animale (SNA), la transformation des graines de soja importées en tourteaux destinés au secteur avicole et en huile destinée à la consommation humaine peut passer à la vitesse supérieure.  Alors que la plus grande partie de soja est génétiquement modifié et que la Tunisie n’a toujours pas de législation concernant les OGM, le pays compte augmenter les importations de ce produit.

    A l’échelle mondiale, le tourteau de soja constitue le premier ingrédient dans les aliments pour animaux tandis que l’huile de soja compte parmi les huiles alimentaires les plus utilisées. Idem en Tunisie, où 546 000 mille tonnes ont été importées l’année dernière, selon l’USDA. Si le pays ne produit pas cette légumineuse riche en protéines et facile à digérer pour les animaux, c’est une question de ressources en eau et de rentabilité, explique Hamadi Ben Salah, ancien chef du laboratoire des grandes cultures à l’INRAT. Ben Salah précise que « le soja est une culture estivale, les conditions en Tunisie sont favorables à cette culture, mais en irrigué, la disponibilité de l’eau est très limitée. De ce fait la culture n’est pas économiquement rentable » .

    L’USDA prévoit une importation de 600 000 milles tonnes de soja pour la saison 2016-2017 et de 640 000 milles tonnes pour 2017-2018. Le rapport rappelle que la politique tunisienne en matière d’oléagineux vise à diversifier les variétés de tourteaux importées à travers « une approche axée sur les prix » . Aussi elle vise à développer la production nationale de colza, tournesol et de plantes légumineuses. Car, « à part l’huile d’olive, la production des huiles à graines oléagineuses en Tunisie reste insignifiante malgré les efforts du ministère de l’Agriculture pour encourager les agriculteurs à cultiver colza et tournesol afin de diversifier la production de graines oléagineuses », constate le rapport.

    Tourteau de soja pour le secteur avicole

    Hamadi Ben Salah fait partie d’une équipe de chercheurs qui a mené une étude, encore non publiée, avec des recommandations pour organiser le secteur des cultures légumineuses. Il nous précise qu’ « il y a d’autres cultures qui peuvent se substituer partiellement au tourteau de soja comme les fèves, mais les superficies ne sont pas très importantes à cause de la fluctuation des prix et le rendement peu élevé » . En fait, Carthage Grains dispose d’un accès continu de la culture en question, ce qui n’est pas le cas pour les fèves. D’ailleurs, le contenu nutritif de soja est plus convenable pour les animaux, étant riche en protéines (environ 45% par rapport à 20% pour les fèves). De ce fait, la majorité de tourteaux importés (70% d’après l’USDA) sont destinés au secteur avicole.

    Huile de soja pour cuisiner

    Alors que l’huile d’olive est de loin la première huile produite et consommée en Tunisie, la consommation nationale est en baisse car les prix relativement élevés sont largement déterminés par la demande du marché européen. Entre-temps, le gouvernement a réduit, et dans certains cas a supprimé, les droits de douanes et les taxes sur d’autres huiles alimentaires comme les huiles de soja, de palme et de maïs.

    Ben Salah explique que le choix des consommateurs est dicté par la politique des prix. Une politique dont la priorité est l’exportation de l’huile d’olive. En 2015, l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI, sous tutelle du ministère de l’Agriculture) avait déjà souligné qu’ « en voulant protéger le pouvoir d’achat des couches sociales les plus défavorisées par la subvention de certains produits de base notamment les céréales et autres produits importés tels les huiles de graines (soja, maïs, tournesol, etc.) et le sucre, l’Etat n’a-t-il pas, lui aussi accordé des subventions aux producteurs étrangers de graines et des huiles oléagineuses ?» Et de prévoir l’aggravation de cette tendance jusqu’en 2025, car la Tunisie se positionne au-dessus de la moyenne internationale en termes de consommation par habitant d’huiles végétales avec une augmentation annuelle de 2,21%.

    Le soja, aux dépens de la souveraineté alimentaire

    En supprimant les droits douaniers et en important en quantités croissantes des huiles alimentaires, la Tunisie aggrave sa dépendance dans le secteur des graines oléagineuses. D’ailleurs, le gouvernement compte continuer à subventionner l’huile alimentaire dans les années à venir, comme nous explique l’USDA. Plus grave, mais le rapport ne le mentionne pas, le pays continuera à importer du soja argentin, américain, ou brésilien, génétiquement modifié. L’Europe, pendant longtemps réticente à l’importation des organismes génétiquement modifiés (OGM), en importe désormais des dizaines de milliers tonnes chaque année pour l’alimentation des animaux. Alors que la Tunisie n’a toujours pas de loi spécifique concernant les OGM et qu’elle les importe selon les mêmes standards que les produits conventionnels, une éventuelle législation risque de se conformer au modèle appliqué par son premier partenaire cormmercial, l’Union européenne. A moins que la récente Unité de détection des OGM de la Banque nationale des gènes puisse œuvrer pour une réglementation qui protège le pays des risques biotechnologiques.

    Vanessa Szakal

    Vanessa studied French, Spanish, and Arabic at the University of Washington in Seattle. She currently interns at Nawaat where she is able to pursue her interests in news media and the universal right to access to information.
     
     
    Et aussi:
  • Ksibet El-Mediouni (Tunisie): la société civile revendique le droit à l’emploi (Africanmanager)

    Manif-Grève-Générale-à-Ksibet-El-Mediouni-Crédits-photos-FTDES.jpg

     

    Les composantes de la société civile et des représentants de partis, à Ksibet El-Mediouni, revendiquent le droit à l’emploi, à un environnement sain et à des services publics de qualité.


    A l’issue d’un meeting tenu, lundi, Place des arts, ils appellent le gouvernement à mettre fin à la marginalisation de leur ville, l’exhortant à trouver des solutions aux problèmes de la pollution, du chômage, de la faiblesse de l’infrastructure et des services publics. Ils menacent d’une grève générale et d’une marche pacifique, le 2 mai 2017, si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

    La ville de Ksibet El-Mediouni est devenue marginalisée du fait de sa situation sur le littoral, alors qu’elle l’était déjà dans le passé en raison de son militantisme et de son opposition au despotisme, déclare à l’agence TAP Mounir Hassine, président de la section du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), à Monastir.

    Les composantes de la société civile s’étaient réunies les 7 et 12 mars 2017 au siège du Forum, à Ksibet El-Mediouni, et avaient publié une déclaration dénonçant  » la politique de marginalisation  » menée contre leur ville.

     Tunis Afrique Presse -

    http://africanmanager.com/

    Lire aussi:

    Pollution : Baie de Monastir à Ksibet El Mediouni, un «triangle de la mort» (Nawaat)

  • Maroc « Nous dénonçons l’arrestation de défenseurs de l’environnement à Bni Oukil, opposés au projet de carrière du mont Dchira »(AMDH et ATTAC CADTM )

     

    l’AMDH et ATTAC CADTM Maroc   « Nous dénonçons l’arrestation de défenseurs de l’environnement à Bni Oukil, opposés au projet de carrière du mont  Dchira »

     

    Rabat, le 18 février 2017

    Communiqué conjoint de l’AMDH et ATTAC CADTM Maroc 

    « Nous dénonçons l’arrestation de défenseurs de l’environnement à Bni Oukil, opposés au projet de carrière du mont  Dchira »

    Le 15 février, Mohammed Akkad, qui défend les droits à un environnement sain des habitants de Bni Oukil , près d’Oujda (est du Maroc) a été arrêté par la gendarmerie royale dans l’enceinte même du Tribunal de première instance d’Oujda. M. Akkad a subi des violences de la part de la gendarmerie au moment de son arrestation.

    L’arrestation arbitraire de M. Akkad est en lien direct avec la lutte menée par les habitants de la Commune rurale d’Isly, près d’Oujda, contre un projet de carrière de gravier. Ce projet constitue une menace pour les activités agricoles des habitants et va détruire le patrimoine écologique   du mont Dchira, haut lieu historique de cette région.

    La répression des militants se développe dangereusement. Seize personnes, dont des militants écologistes de la région, sont aujourd’hui poursuivies en justice dans le cadre de cette affaire. Une décision de la wilaya (préfecture) criminalisant toute action contre ce projet pouvait laisser prévoir une telle escalade. Les autorités locales n’ont pas pris en comptes les nombreuses plaintes des habitants contre ce projet.

    Nos deux associations n’ont cessé d’alerter contre l’écran de fumée que représentent les faux projets environnementaux (une carrière n’est jamais présentée comme un projet environnemental) et de développement. LEt nous défendons le droit des populations victimes de l’injustice climatique et sociale de lutter contre  les abus des patrons locaux comme étrangers, qui bénéficient d’une protection totale de l’Etat.

    ATTAC Maroc et l’AMDH apportent leur soutien total aux habitants de Bni Oukil qui s’opposent avec courage contre les projets destructeurs de la nature dans la région de l’Oriental.

    Nous dénonçons les intimidations du responsable de ce projet dangereux ainsi que le harcèlement de l’Etat. Et nous appelons à :

    • La libération immédiate et sans conditions de Mohammed Akkad et nous dénonçons l’agression dont il a fait l’objet dans le hall du Tribunal qui a entraîné des blessures.
    • L’arrêt des poursuites contre les défenseurs de l’environnement et de l’intégrité physique des habitants de Bni Oukil
    • L’arrêt du projet de carrière, refusé par la population locale.
    • Nous lançons un appel à toutes les organisations pour élargir la campagne de solidarité avec les luttes de Bni Oukil et contre toutes les dépassements de l’entrepreneur de ce projet et les violations commises par les autorités, mettant en péril la santé et la sécurité de ces habitants.

    La solidarité et l’union des luttes est notre force pour obtenir nos droits et préserver notre dignité

    Bureau central de l’AMDH

    Secrétariat national d’ATTAC CADTM Maroc

    http://attacmaroc.org/

  • Eau en Palestine

    Hommage à  Jean-Christophe Victor, présentateur du Dessous des cartes, décédé hier

    Israël - Palestine, la guerre de l'eau (Dessous des cartes Arte du 17/03/2010)

  • Dossier: Révolutions Arabes 2011 2016 (NPA)

    gaz de schiste

    Contre le gaz de schiste en Algérie

     

    Flux et reflux de la vague révolutionnaire

    Les jeux des grandes et moyennes puissances

    Le rôle de l’Iran dans la tragédie syrienne

    La dimension kurde du conflit syrien

    Les révolutions arabes et l’environnement : « Le peuple veut l’eau au robinet »

  • Désunion arabe face aux changements climatiques (Anti-k)

    Le Maroc a abrité du 7 au 18 novembre 2016 la vingt-deuxième conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Pourquoi les pays arabes ont-ils été si peu nombreux à y participer ? Reportage dans les couloirs de la « zone bleue » du village de la COP22, réservée aux officiels.

    Le 15 novembre, à Marrakech, dix-huit chefs d’État arabes manquaient à l’appel lors de la photo de la cérémonie d’ouverture du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) |1|. Seuls les émirs du Qatar et du Koweït accompagnaient le roi Mohammed VI lors de cette photo. L’infréquentable Omar Al-Bachir, président du Soudan, avait été placé bien loin des trois autres chefs d’État arabes. Si les présidents africains étaient présents en force, et Israël aussi — une partie de la société civile marocaine s’est indignée, mais cette présence a été passée sous silence par les représentants des vingt-deux pays arabes — les dignitaires de la région MENA (Moyen-Orient Afrique du Nord) avaient en effet préféré faire l’impasse sur cette COP en terre marocaine. Leur absence remarquée est le résultat de facteurs conjoncturels et structurels.

    Une COP plus africaine qu’arabe

    Tout d’abord, le Maroc avait choisi de faire de ce sommet une « COP africaine ». Le royaume chérifien paie donc en quelque sorte son désengagement continu de la scène arabe, même si le roi Mohammed VI s’est excusé de ne pas avoir voulu abriter le sommet ordinaire de la Ligue arabe en février dernier. Une décision surprenante, justifiée dans un communiqué fustigeant l’inertie des pays arabes : « Ce sommet ne sera qu’une occasion d’adopter des résolutions ordinaires et de prononcer des discours qui ne feront que donner une fausse impression d’unité et de solidarité entre les États du monde arabe », affirmait en février le ministère des affaires étrangères. Le sommet a été déplacé en catastrophe en Mauritanie, et ce désistement a laissé des traces.

    Les absences des pays arabes à la COP22 sont aussi emblématiques du peu d’intérêt accordé par les décideurs des pays de la région à la question des changements climatiques. Pourtant, la région MENA figure parmi les zones les plus menacées dans le monde par le réchauffement climatique, la désertification et le stress hydrique |2|. La région est même une illustration de l’injustice climatique, dans la mesure où les 22 pays de la région demeurent de faibles émetteurs de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, avec seulement 4,2 % des émissions globales. Une inégalité régionale s’y ajoute : 85 % de ces émissions sont produites par les six pays membres du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG).

    À l’ombre de l’Arabie saoudite

    L’Arabie saoudite est pourtant chef de file et porte-parole du groupe arabe auprès de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCUCC) depuis deux décennies, mandatée par la Ligue arabe. « L’ironie c’est que le ministre du pétrole est toujours présent lors des sommets », regrette un délégué d’un pays arabe |3|.

    Le rôle de Riyad est décrié par les acteurs de la société civile régionale. À l’instar d’autres pays producteurs d’énergies fossiles, le royaume a en effet joué un rôle de blocage lors des négociations de l’accord de Paris sur le climat qui a suivi les conclusions de la COP21. Le royaume saoudien s’est longtemps opposé à la réduction de l’utilisation des énergies fossiles — une position partagée avec les grands producteurs de pétrole d’Amérique latine et d’Afrique — et a notamment bloqué la mention, dans l’accord de Paris, de l’objectif de limitation à 1,5 °C de la hausse des températures. Le groupe arabe avait porté une mention sur ce sujet, qui n’a pas été retenue dans l’accord final.

    La présidence du groupe arabe ne fait plus l’unanimité aujourd’hui. « La position arabe demeure peu visible dans les espaces de la COP. La coopération et les consultations entre les pays sont faibles durant les sommets », regrette un membre de la délégation jordanienne. Même sentiment dans la délégation libanaise : « Au sein du groupe, nous avons certes moins de divergences qu’auparavant. Par le passé, nous avions des différences sur les réponses majeures (la transition vers le renouvelable, le financement de la transition énergétique, l’objectif 1,5 C °), mais depuis l’accord de Paris ces questions ont été résolues. Maintenant, nous devons avoir une coordination de nos positions », exige Vahakn Kabakian, chef de la délégation libanaise.

    Le manque de consultation préalable inquiète également plusieurs délégations arabes. « L’Arabie saoudite ne doit pas se contenter de nous informer sur ce qui s’est passé lors des négociations. Nous devons nous concerter sur les propositions communes. La situation est inconcevable », déplore le responsable libanais.

    Sous influence climato-sceptique

    Ces divergences de points de vue et d’approches entre les pays arabes se sont manifestées lors des négociations pour l’accord de Paris en 2015. L’Arabie saoudite avait joué un rôle de blocage pour en retarder l’adoption par le groupe arabe. « Une bonne partie de ce groupe est composé de pays membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP). Cette année à Marrakech, les Saoudiens ont encore une fois bloqué des négociations, déjà très lentes », regrette Safa’Al-Jayoussi, coordinatrice de Climate Action Network (CAN) pour le monde arabe.

    Le manque de visibilité et d’actions de ces pays lors des sommets sur le climat est fréquemment expliqué par ce rôle joué par le royaume saoudien. « Depuis le démarrage du processus de négociation sur le climat, la délégation saoudienne était présidée par Dr Mohamed Al-Sabban. Ce climatosceptique avait la réputation d’être un acteur de blocage pour l’avancement des négociations », rappelle Wael Hmaidan, directeur de CAN-International |4|. Le remplacement de ce diplomate saoudien à partir de 2015 aura permis à l’Arabie saoudite de modifier légèrement ses positions au sujet des négociations climatiques.

    Dans les rangs de la délégation saoudienne présente à Marrakech, une lecture conservatrice de l’accord de Paris est toujours prédominante. Ayman Shasly est conseiller au ministère saoudien de l’énergie et membre de l’équipe des négociateurs : « L’accord de Paris permet une adaptation selon le niveau de développement de chaque pays. Les pays n’ont aucun engagement pour fournir des efforts en matière d’énergies fossiles. Tous les engagements restent volontaires », indique-t-il. D’autres pays arabes prennent leurs distances avec cette stratégie.

    Faible ratification de l’Accord de Paris

    À une journée de la fin du sommet, Safa’ Al-Jayoussi était déçue par la faible présence arabe lors de cette COP. « La participation arabe était plus importante lors de la COP21 », compare-t-elle. Pourtant son réseau a appelé durant des mois à « une présence forte pour soutenir la présidence marocaine », en vain : seuls quelques ministres de l’environnement ont fait le déplacement. « Le nouveau président libanais devait participer à ce sommet, mais il a été retenu par des engagements urgents liés à la formation du nouveau gouvernement », explique pour sa part le chef de la délégation libanaise.

    Cette présence plus que discrète est à l’image de la faible mobilisation pour la signature de l’accord de Paris parmi les pays membres de La Ligue arabe. Sur les vingt-deux pays, seuls trois – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Maroc — ont déposé leur signature auprès de la CNUCUCC. Quatre pays ont lancé le processus de ratification au niveau national : l’Égypte, l’Algérie, la Tunisie et le Liban. « Nos pays sont venus à la COP22 peu préparés. Ils ont été surpris par le rythme rapide des ratifications. Au final, ils étaient frustrés de ne pas pouvoir participer à la négociation, car ils ne font pas encore partie de l’accord », observe Safa’Al-Jayoussi.

    En ordre dispersé

    À la « zone bleue » de la COP22, les pavillons des pays arabes n’avaient pas tous la même visibilité et le même positionnement. Le Maroc, pays hôte, confirmait son orientation africaine à la recherche d’opportunités d’affaires dans ce continent. La Tunisie, également présente dans le pavillon africain, s’est contentée d’une présence symbolique et d’un pavillon modeste. L’Algérie pour sa part avait choisi de ne pas avoir de pavillon, réduisant sa présence au strict minimum. Au final, c’est le pavillon du CCG qui aura été le lieu de rassemblement de ces délégations. Cet espace organisait quelques rares moments d’échanges entre les pays de la région sur leurs stratégies d’adaptation face aux changements climatiques. Très peu suivies par les délégués des pays, les présentations des programmes nationaux n’ont pas apporté une réponse régionale aux défis posés par le changement climatique.

    Tous ces facteurs mènent les pays arabes à des stratégies isolées. Comme le Maroc, l’Égypte se positionne comme un acteur-clé dans le groupe des pays africains. C’est d’ailleurs le ministre égyptien de l’environnement, Khaled Fahmy, qui en assure la présidence. Le Liban, le Maroc et la Tunisie font partie du Climate Vulnerable Forum, qui défend des positions davantage progressistes que le groupe arabe. Même les Émirats arabes unis (EAU), l’un des principaux alliés du royaume commence à s’émanciper -– légèrement — de la tutelle du grand frère saoudien. Sur le pavillon du CCG, les Émirats Arabes Unis ont choisi de faire cavalier seul, ayant choisi de disposer de leur propre pavillon. L’émirat exprimait ainsi sa forte mobilisation face aux changements climatiques. Ces réponses nationales rendent difficiles toutes coordinations régionales.

    L’endettement comme perspective

    Ces multiples positionnements n’ont pas été faciles à gérer pour des pays comme le Maroc. « Bien que le Maroc ait pris part aux COP depuis 1995, il est difficile d’identifier une stratégie autonome du pays ou une position politique claire sur le sujet. En absence de vision claire, ‘’nos ‘’ négociateurs sont perdus entre vingt groupes de négociations », explique Jawad Moustakbal, membre de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) Maroc. Ces stratégies solitaires affaiblissent la position commune, laissant le champ libre à l’Arabie saoudite. « Notre principal handicap est que le groupe arabe est présidé par un pays pétrolier et climatosceptique, tranche Al-Jayoussi. « Nous aurions espéré une déclaration commune des pays arabes, une initiative de soutien à la présidence marocaine de cette année, or nos représentants brillent par leur discrétion ».

    L’unique initiative à dimension régionale a finalement été l’œuvre de la Banque mondiale. Le vaisseau amiral des politiques néolibérales dans les pays en développement promet aux pays de la région MENA des recettes déjà mises en œuvre pour d’autres problématiques, notamment la réduction de la pauvreté. Ainsi, cette institution annonce, entre autres, qu’elle portera de 18 à 30 % la part de ses prêts en appui à l’action climatique |5|. À défaut d’une réponse régionale des gouvernements arabes, les peuples du Maghreb et du Machrek ont pour perspective de devoir s’endetter dans les décennies à venir pour financer une difficile adaptation aux changements climatiques.

    Notes

    |1| Retrouvez notre dossier complet « COP22 Des paroles aux actes ».

    |2| Pour une radioscopie complète des conséquences des changements climatiques sur la région, voir Climate Projections and Extreme Climate Indices for the Arab Region, UN Economic and Social for Western Africa (ESCWA), 2015.

    |3| Plusieurs des interviewés ont requis l’anonymat.

    |4| Wael Hmaidan, « The Wind of Change Hitting the Arab Region ? », in A Region Heating Up : Climate Change Activism in the Middle East and North Africa, Perspectives n° 9 (août 2016), fondation Heinrich Böll.

    |5| Un nouveau plan d’appui à la lutte contre le changement climatique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 15 novembre 2016.

    CADTM – 19 décembre par Salaheddine Lemaizi

    Auteur.e

    Salaheddine Lemaizi membre d’ATTAC CADTM Maroc et Comité des études et de plaidoyer du CADTM Afrique.