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Ecologie - Page 2

  • Sur la perspective des classes dirigeantes et de l’élite au Maroc concernant les enjeux environnementaux (CADTM)

    Cet article a été publié en version originale anglophone pour la première fois le 12 octobre 2016.

    « La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l’esprit de néo-colonisé qu’il y a dans ce pays.

    Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c’est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins »
    (Discours de Thomas Sankara du 4 avril 1986) |1|. – (1949-1987)

    « De toutes les régions encore appelées le tiers monde, la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord est celle qui fait face à la crise de développement la plus sévère » |2|. – Gilbert Achar

     

    L'oued Moulouya

    Le Maroc est un modèle d’injustice climatique. Alors que ses propres émissions de gaz à effet de serre sont globalement insignifiantes – avec 1.74 tonnes métriques par habitant en 2011 comparé à 17 tonnes métriques aux Etats-Unis (voir Graphique) – le Maroc est parmi les pays les plus vulnérables dans le monde face aux impacts négatifs du changement climatique. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les ressources en eau et l’agriculture.

    Comme la plupart des pays non producteurs de pétrole de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), le Maroc est l’un des moins susceptible de s’adapter aux impacts actuels et attendus du changement climatique. Ceci est dû à un manque de démocratie au Maroc, à une corruption endémique, une pauvreté généralisée, un niveau élevé des inégalités économiques, et un faible niveau de l’éducation. Comme l’explique Gilbert Achcar : « de toutes les régions encore appelées le tiers monde, la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord est celle qui fait face a la crise de développement la plus sévère » |3|.

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    Cet article tend à montrer comment l’État marocain n’a pas de position claire et indépendante relative aux questions environnementales globales et la crise climatique; et n’a pas réussi à développer sa propre stratégie dans le processus de négociation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ce manque d’indépendance trouve son origine dans l’histoire du colonialisme français et dans la théorie de la modernisation d’après-guerre, ainsi que dans l’alliance des classes dirigeantes marocaines avec le capital étranger.


    Est-ce que le régime marocain a une réelle perspective indépendante concernant les enjeux environnementaux dans le monde ?

    Le régime marocain ne base pas ses politiques environnementales sur sa position en tant que pays victime d’injustices climatiques. Il ne s’est pas allié à d’autres pays du Sud pour réclamer son droit à la justice environnementale, pour réclamer la reconnaissance de sa dette écologique – une dette écologique historique que les pays du Nord et leurs grandes entreprises doivent à tous les pays pauvres du Sud. Plutôt que de développer sa propre approche en collaboration avec des pays du Sud semblables, le régime marocain continue d’adopter des positions similaires à celles préconisées par les puissances mondiales telles que la France et les États-Unis.

    De plus, l’alignement du régime marocain sur les monarchies du Golfe, particulièrement l’Arabie Saoudite, est encore plus troublant en ce qui concerne la position des négociateurs marocains dans les négociations climatiques – en raison de la position très conservatrice de l’Arabie Saoudite dans ces négociations. Saïd Reem Al Mealla, co-fondateur du Mouvement Arabe de la jeunesse sur le climat, a expliqué juste avant la COP 21 à Paris :
    « La société civile arabe fait pression sur les pays arabes pour prendre une position collective plus forte lors des pourparlers de la COP21 à Paris mais c’est difficile, en particulier pour les États producteurs de pétrole. L’Arabie Saoudite est opaque et refuse de collaborer ce moment. Ils ont embauché une équipe de Relations Publiques pour gérer toute leur communications et nous trouvons qu’il est très difficile de se mettre en contact avec eux » |4|].

    Même si le Maroc a pris part à toutes les Conférences des Parties (COPs) depuis leur lancement en 1995, il est difficile d’identifier une stratégie autonome ou une position politique claire chez les négociateurs marocains. Ilest aussi difficile d’identifier les alliés du Maroc : les pays arabes ? Les pays africains ? Le Groupe des 77 |5|,  la Chine ? En raison de cette absence de vision claire, « nos » négociateurs sont perdus parmi plus de 20 groupes de pression.

    En conséquence, la participation marocaine dans ces négociations n’est pas plus que symbolique. C’est la situation décrite par un négociateur marocain, qui a préféré l’anonymat, et qui a pris part aux négociations de la COP depuis plusieurs années :
    « Le changement climatique implique un grand nombre de réunions et beaucoup de voyages… On ne peut que s’interroger sur l’utilité de telles réunions. Même lorsqu’un accord est conclu, comme à Kyoto en 1997, l’accord n’est jamais pleinement appliqué et les objectifs ne sont jamais totalement atteints » |6|.

    En outre il prétend que :
    « … ces réunions deviennent un véritable gaspillage de temps et d’énergie. D’après mon expérience, je sais que rien ne se passe avant la toute dernière minute des deux semaines de négociations. Je sais qu’il y aura des décisions décevantes, faites dans des salles cachées entre quelques délégués de pays importants et elles seront annoncées très tôt le lendemain matin »

    D’autre part, étant donné l’absence d’une vision claire et l’échec de nos représentants à participer et à agir de manière indépendante, le rôle du Maroc dans la tenue de telles conférences internationales se limite aux questions logistiques ; c’est- un organisateur de fêtes chargé de préparer le lieu de la cérémonie et le décorer, de prendre soin des invités en assurant la restauration et la musique … »

    “Le capitalisme vert marocain”

    Le fait que les classes dirigeantes du Maroc n’aient pas de perspective claire et autonome sur la crise climatique ne les empêche pas de chercher de nouvelles opportunités pour accumuler plus de profits au nom de la protection de l’environnement.

    La plupart des entreprises impliquées dans des projets de développement écologique, tant nationales qu’étrangères ont historiquement été responsables de la pollution de beaucoup d’écosystèmes locaux.
    Un exemple en est la Société Nationale d’Investissement (SNI), société de portefeuille dont le plus grand actionnaire est la famille royale. Elle se présente aujourd’hui comme un leader dans le développement durable au Maroc, particulièrement dans l’énergie éolienne. Cependant, non seulement son entreprise sucrière Consumar a été impliquée dans des désastres de pollution mais sa branche minière Managem et sa mine d’argent « Imider », localisée dans le sud du Maroc, a provoqué la contamination d’aquifères et elle est toujours en conflit avec la population locale concernant les ressources en eau |7|.
    La participation des classes dominantes dans les projets « verts » aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une continuation des opérations de vol « légitimé », dans lesquels elles ont été impliquées depuis l’indépendance officielle du Maroc. Comme l’a bien décrit Frantz Fanon (1961) dans Les Damnés de la Terre :

    « Il arrive que la décolonisation ait lieu dans des régions qui n’ont pas été suffisamment secouées par la lutte de libération et l’on retrouve ces mêmes intellectuels débrouillards, malins, astucieux. On retrouve chez eux, intactes, les conduites  et  les  formes  de  pensée  ramassées  au  cours  de  leur  fréquentation  de  la bourgeoisie colonialiste. Enfants gâtés hier du colonialisme, aujourd’hui de l’autorité  nationale,  ils  organisent  le  pillage  des  quelques  ressources  nationales.  Impitoyables, ils se hissent par les combines ou les vols légaux: import-export, sociétés anonymes, jeux de bourse, passe-droits, sur cette misère aujourd’hui nationale. Ils  demandent  avec  insistance  la  nationalisation  des  affaires  commerciales,  c’est-à-dire  la  réservation  des  marchés  et  des  bonnes  occasions  aux  seuls  nationaux. »  |8|. Dans notre contexte local, ceci revient à la “marocanisation” du vol des ressources marocaines.

    Un discours anti-pastoral

    Les classes dirigeantes au Maroc ont hérité du discours environnemental du colonialisme français, qui dans le cadre de sa « mission civilisatrice », a présenté les méthodes de subsistance traditionnelles des indigènes comme inefficaces et nuisibles à la terre. Ce discours prétend que pour conserver la terre et les autres ressources naturelles, la foresterie traditionnelle et les méthodes d’agriculture et de pâturage sur les terres collectives devraient être remplacés par l’agriculture moderne et la propriété privée. Ce discours colonial – appelez-le anti-pastoral, proto-conservateur, moderniste – était premièrement utilisé par les français en Algérie comme une justification technocratique pour déposséder les locaux de leur terre et ressources. Comme l’explique Davis, D.K. (2006):

    « [Ce discours] était largement utilisé pour faciliter l’appropriation des terres collectives, un exemple classique de confiscation des biens communs si emblématiques dans le changement des relations sociales avec la nature entrepris pendant cette période du libéralisme classique et de la montée de l’économie mondiale. L’utilisation actuelle de ce discours néocolonialiste par la monarchie marocaine et les acteurs financiers internationaux a facilité la confiscation contemporaine des biens communs ; … l’utilisation de ce récit faisait des éleveurs marocains et des agriculteurs de subsistance comme des « hors-la-loi » … Cela a aussi été utilisé pour changer et réécrire de nombreuses lois et politiques au cours de la période coloniale. Dans ce processus, les usages traditionnels de la forêt et des terres par les Algériens ont été systématiquement criminalisés et la majorité de la population indigène a été marginalisée et appauvrie. Le même récit environnemental fut porté à la Tunisie en 1881 et au Maroc en 1912, avec les même effets.» |9|.

    Ce premier discours colonial s’est fusionné avec ce qui est connu à présent comme la Théorie de la modernisation après la Seconde guerre mondiale. Désormais au nom du développement plutôt que de la mission civilisatrice, un nouveau groupe d’institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le Fond monétaire international (FMI) ainsi que l’USAID, attaquent les formes de propriété collective comme étant inefficaces et poussent plutôt vers un modèle de propriété privée, capitalistique , avec une utilisation intensive de produits chimiques. Malgré que ceci a été présenté comme le chemin vers la prospérité pour tous, il n’a entrainé qu’une hausse des inégalités.

    Comme l’explique assez bien K. Davis, ces nouveaux champions de la mondialisation capitaliste … « ont utilisé ce discours pour encourager les réformes dans la gestion des pâturages pendant 30 ans. Invoquant la thèse libérale de la « tragédie des communs » de Garrett Hardin qui prétend que toutes les terres communes seront nécessairement surexploitées et devraient donc être privatisées, l’USAID a fortement recommandée qu’au Maroc « les pâturages collectifs doivent premièrement être confisqués »… L’USAID affirme qu’il est nécessaire de clôturer les pâturages collectifs en raison de sa sévère dégradation, bien qu’il admet « qu’il n’y a pas de données fiables sur le degré de la dégradation actuelle »… Malgré ce manque déroutant de données démontrant le surpâturage et la dégradation des sols, l’USAID a conseillé le Maroc de privatiser les pâturages depuis les années 60 » |10|.

    Au cours des deux dernières décennies, un autre discours technocratique de modernisation a émergé et a tenté de se présenté comme « vert ». Aujourd’hui, dans des milieux qui prétendent être progressistes, efficaces et innovants, la gestion environnementale est invoquée pour justifier les attaques sur la propriété collective et publique.

    Malheureusement, dans le milieu universitaire marocain et dans les discussions publiques, la question de l’écologie politique est presque entièrement absente. Le fait que la publication et la recherche universitaire reste toujours faible n’aide pas à surmonter le discours dominant sur le « supposé » progrès capitaliste. « En 2009, le nombre de publications scientifiques marocaines n’a pas dépassé les 3100, loin derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte, la Tunisie, l’Arabie Saoudite et l’Algérie » |11|.

    Sur la perspective des classes dirigeantes et de l’élite au Maroc concernant les enjeux environnementaux.


    Que dit la société civile marocaine sur les questions environnementales ?

    Si les dirigeants et les classes dominantes sont incapables de développer une perspective indépendante et alternative sur le problème du changement climatique et de la crise environnementale mondiale, alors la question qui se pose est : Y-a-t-il un autre acteur dans le pays qui peut penser à cette perspective alternative, et plus précisément, la société civile est-elle capable de le faire ? Récemment, le Maroc a assisté à l’émergence de milliers d’associations dites de la société civile focalisées sur les problèmes environnementaux. La quantité et les activités de ces associations ont augmenté à l’occasion de l’organisation par le Maroc de la COP22. Le résultat est l’expansion des associations « mercenaires » profitant du sujet de la protection environnementale pour bénéficier de subventions. Par ailleurs, l’État intervient sérieusement pour tenir les ONGs éloignées des enjeux environnementaux majeurs considérés comme politiquement sensibles, et limiter leur champs d’intervention à la simple collecte des ordures et à la plantation d’arbres, comme on le voit dans la campagne de « Boundif »  pour le nettoyage des plages |12|.

    De plus, certaines organisations environnementales  essayent de remédier à la négligence de l’Etat dans différents domaines, et à son incapacité à fournir des infrastructures de base telles qu’alimenter en eau des villages, construire des routes, ou aider les habitants à s’organiser en coopératives pour produire et distribuer des produits locaux.

    Au-delà d’une connaissance insuffisante concernant les défis environnementaux mondiaux, un certain nombre de militants considèrent le débat sur ces sujets comme un luxe intellectuel, compte tenu du niveau de pauvreté et du manque de démocratie qui existe actuellement au Maroc. Ce groupe  adopte une perspective « mécanique » qui peut être résumée de la manière suivante : nous devons militer d’abord pour établir une démocratie et réclamer des droits économiques et politiques. Quand ces conditions seront remplies, nous pourrons parler de protection de l’environnement et discuter de la crise climatique. Ceci était évident dans les manifestations du mouvement du 20 février, qui n’incluaient pas de demandes claires concernant le problème de l’environnement, à l’exception de quelques slogans liés à la répartition des richesses naturelles. (Voir photo)

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    Manifestation qui a eu lieu à Rabat en 2011 avec une pancarte où on peut lire ‘nous avons des phosphates et deux mers mais nous vivons une vie de misère »

     

    Un chemin plein d’espoir : Vers un modèle de développement éco-socialiste

    En 2009, j’ai participé au Forum Social Mondial (FSM) à Belém, capitale et plus grande ville de l’État de Pará dans le nord du Brésil aux portes du fleuve Amazone. Le forum de Belém était un des FSM les plus réussi grâce notamment à l’implication directe des brésiliens, avec plus de 140.000 participants, en particulier des peuples autochtones |13|]. Cette année-là, le FSM s’était principalement focalisé sur la crise environnementale mondiale, en la considérant comme un des pires aspects de la « crise systémique » et de la « crise de civilisation » auxquels le monde fait face aujourd’hui.

    J’ai été témoin et j’ai été impressionné par la façon dont les ONG sociales et environnementales tiraient leurs forces de leur peuple et essayent de développer des alternatives basées sur leurs propres histoires et traditions, sans importer des solutions toutes faites venant de l’Ouest. Inspiré par cela, je crois qu’un défi fondamental auxquels sont confrontés les militants sincères et les ONG dans la région MENA est : comment construire un véritable mouvement de justice sociale et environnementale, relié au mouvement international, mais ne reproduisant pas la même relation néocoloniale avec les puissances occidentales que nos gouvernements maintiennent toujours ?

    Le chemin pour construire un réel mouvement de justice environnementale au Maroc sera long et dur, mais il  est devenu aujourd’hui à la fois inévitable et nécessaire de le tracer.

    La première étape vers la construction d’un tel mouvement est de comprendre consciencieusement les dommages que les modèles de développement adoptés jusqu’à maintenant génèrent dans les systèmes environnementaux. Et ce, en fournissant des analyses critiques à partir d’une perspective de justice environnementale des plans économiques stratégiques qui se déroulent actuellement au Maroc ; et aussi en proposant des alternatives pratiques avec pour objectif de construire un modèle de développement progressiste, c’est-à-dire un modèle éco-socialiste.

    Le point le plus important à souligner ici, est la contradiction structurelle entre les ressources naturelles limitées du pays et les choix stratégiques adoptés par les dirigeants du Maroc. La plupart des plans mis en place, tels que le Plan Azur pour le tourisme, le Plan vert marocain pour l’agriculture et le Plan Halieutis pour la pêche, non seulement ignorent l’impact des changements climatiques sur les ressources que le Maroc possède, mais renforcent leur épuisement en encourageant leur surexploitation. Les conséquences déjà visibles et celles potentielles de ces plans sur les ressources naturelles du pays, conjuguées à l’approche économique néolibérale et aux plans d’ajustement structurel mis en place depuis plusieurs décennies, ajoutées aux impacts actuels et futurs du changement climatique, conduisent à une imminente « convergence catastrophique » |14|, et constituent une véritable menace pour la nature humaine et non-humaine du Maroc.

    Le second défi pour construire un grand mouvement de justice environnementale est de favoriser les connections et solidarités entre les véritables victimes de l’injustice environnementale locale et mondiale qui luttent chaque jour partout au Maroc pour protéger leurs droits et leurs territoires.


    Pour citer quelques exemples :

    À Ouarzazate/Imider, les communautés locales luttent depuis 2011 contre la surexploitation et la pollution de l’eau par une entreprise minière, ainsi que pour leurs droits historiques et leur souveraineté sur leurs propres ressources ;

    À Bensmim, les villageois ont mené une lutte spectaculaire qui a duré plus de 10 ans pour défendre leurs droits relatifs à l’eau contre une entreprise de mise en bouteille appartenant à une multinationale soutenue par les autorités centrales ;

    À Mohamedia, les habitants ont pris position contre un puissant lobby immobilier privé qui voulait “clôturer” et détruire leurs plages, plages déjà altérées par les industries locales, notamment par une digue construite pout les besoins d’importation de pétrole pour la raffinerie « Samir ». Nous devons nous rappeler que cette même raffinerie, la seule au Maroc privatisée dans les années 90, a été conduite vers la faillite début 2016 par ses nouveaux propriétaires privés ;

    À Saadia, une coalition d’ONG locales menée par un ingénieur agronome local a révélé l’impact catastrophique d’un mégaprojet touristique peu judicieux qui nuisait à l’écosystème côtier et excluait et marginalisait les communautés locales ;

    À Agadir/Ait Melloul, de petites ONG menées par d’anciens membres de l’association des diplômés chômeurs ont réussi à arrêter une usine très nuisible et polluante impliquée dans le recyclage d’huiles de cuisine.

    Ces luttes sont, pour moi, une source d’espoir et d’inspiration. L’espoir que nous pouvons construire un grand mouvement populaire de justice environnementale de grande envergure au Maroc. Un mouvement agissant non seulement pour une véritable protection des écosystèmes locaux mais aussi pour une souveraineté réelle et totale des citoyens et des communautés locales sur leurs ressources naturelles et pour leur droit légitime de décider des utilisations appropriées de leur eau, leurs terres, leurs forêts, leur mer et leur soleil.

    Casablanca, Octobre, 2016

    Traduit par Trommons

    Jawad Moustakbal

    Cette publication est une mise à jour d’un article publié par le magazine “Perspectives” « n°9 août 2016 » édité par la Fondation Heinrich Boll.

    http://attacmaroc.org/fr

    Notes :

    |1| Gakunzinom, D.(1988) Oser Inventer L’avenir : La parole de Sankara (1983 – 1987). Atlanta : Pathfinder Press. p. 13

    |2| Achar, G. (2013) The people want : A Radical Exploration of Arab Uprising. London : University of California Press. P.10

    |3|  Ibid, p.10

    |4| Pari, T. Here’s why Saudi Arabia is highly unpopular at Paris climate conference. [Online] Updated : December 10, 2015 4:53 pm. Available : http://indianexpress.com/article/bl… [28 May 2016

    |5| « Le Groupe des 77 est la plus grande organisation intergouvernementale des pays en développement des Nations unies qui offre aux pays du Sud les moyens d’articuler et de promouvoir leurs intérêts économiques collectifs et de renforcer leur capacité de négociation commune sur toutes les grandes questions économiques internationales au sein de l’ONU et de promouvoir la coopération Sud-Sud pour le développement. » Pour plus de détails, visitez : http://www.g77.org

    |6| Cette déclaration a été rédigée par le négociateur dans une présentation textuelle de son expérience personnelle dans ces négociations en faveur des étudiants d’une université américaine en 2014.

    |7| Bouhmouh, N & Bailey, K.D. A Moroccan village’s long fight for water rights For four years, residents of Imider have held a sit-in against a mine they say is ruining their livelihoods. [Online]. Available : http://www.aljazeera.com/news/2015/… [28 May 2016

    |8| Fanon, F. (2004) ‘On violence’. In : The wretched of the earth. New York : Grove Press. P. 47

    |9| Davis, D.K. (2006). Neoliberalism, environmentalism, and agricultural restructuring in Morocco. The Geographical Journal, 172(2), p.93.

    |10| Ibid, p.94.

    |11| Hicham, H. Recherche scientifique : des cerveaux mais des moyens dérisoires. Lavieco newspaper [online]. Available : http://lavieeco.com/news/societe/re… [28 May 2016

    |12| Une campagne organisée chaque année par la « Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement » présidée par la princesse royale. Voir : http://www.fm6e.org

    |13| Conway, J. Belém 2009 : Indigenizing the Global at the World Social Forum [Online]. Available : http://www.openspaceforum.net/twiki… [28 May 2016

    |14| Parenti, C. (2012) Tropic of Chaos : Climate Change and the New Geography of Violence. New York : Nation Books, p.7.

  • Déclaration de Marrakech

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    Le Maroc est prêt!

    Nous, mouvements sociaux marocains, maghrébins, africains et internatio- naux, rassemblés à Marrakech à l’occasion de la COP22 réaffirmons notre détermination à construire et défendre la justice climatique, et notamment à agir pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C  conformément à l’engagement pris à Paris par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement.

    Le monde ne peut pas attendre

    Partout, les inégalités sociales se creusent, les droits régressent, les conflits et les guerres se multiplient ou s’enlisent. Nos peuples sont opprimés et la biodiversité s’éteint. Les conséquences du changement climatique sont particulièrement fortes en Afrique et dans les pays du Sud.

    Les records de chaleurs, dépassés tout au long de l’année 2016, et la succession de cyclones, d’ouragans, d’inondations, de feu de forêts, de sécheresses, nous rappellent que le changement climatique est une réalité, qui affecte d’ores et déjà des centaines de millions d’entre nous - en particulier le flot de migrant.e.s arraché.e.s de leur terre et jeté.e.s dans les eaux au péril de leur vie. Nous savons que la différence entre 1,5°C et 2°C de réchauffement n’est pas mathématique mais est une question de vie ou de mort.

    Les mouvements et les organisations de la société civile constatent que les négociations internationales sur le climat ne parviennent à déboucher sur les politiques indispensables, et considèrent donc que continuer de construire le mouvement pour la justice climatique est une priorité.

    Nous dénonçons également la présence de multinationales polluantes et criminelles dans l’enceinte de la COP. Les COP ne doivent pas être transformées en opération de greenwashing par des gouvernements qui ne respectent pas nos droits et nos libertés.

    Zéro fossile, 100 % renouvelables : notre horizon, notre lutte

    Contenir le réchauffement climatique à 1,5°C implique de laisser les combustibles fossiles dans le sol, en commençant par les hydrocarbures non-conventionnels. Nous appelons donc les dirigeant.e.s du monde entier à geler le développement de nouveaux projets fossiles et à engager la transition juste vers un futur 100% renouvelable et démocratique. L’industrie fossile est engagée dans une bataille pour sa propre survie. Nous savons donc que nous devons nous mobiliser pour bloquer ses projets destructeurs, partout où cela sera nécessaire.

    Nous devons également nous battre pour ne pas être dépossédé.e.s des alternatives : nous travaillons à une transformation sociale, écologique, féministe et démocratique et ainsi construire les emplois de demain.

    Nous exigeons également un contrôle citoyen sur les fonds verts, dont 50% des financements doivent aller à des projets et stratégies basés sur les communautés et les écosystèmes.

    C’est la seule voie pour sortir du modèle productiviste extractif, soumis aux règles du marché et ne pas tomber dans le piège de l’économie verte et des fausses solutions : notre avenir ne dépend pas de la main invisible du marché mais du pouvoir des peuples du monde entier.

    Contre Donald Trump et son monde...

    Certains utilisent la crise sociale pour justifier des politiques réactionnaires, conservatrices, racistes, sexistes, qui ne font qu’accroître les injustices climatiques.

    Donald Trump n’est que le dernier avatar de ce national-populisme autoritaire, qui menace en premier lieux les femmes, les personnes de couleurs, les migrant.e.s, les musulman.e.s et les plus pauvres d’entre nous.
    ...un climat de convergence

    Nous exigeons la libération immédiate de tou.te.s les prisonnièr.e.s environnementaux et la protection des défenseur.e.s de l’environnement, partout dans le monde.

    De notre côté, nous nous engageons à œuvrer conjointement pour :

    - instaurer des processus d’élaboration des politiques collectifs et concertés à l’échelle locale et territoriale pour garantir une participation citoyenne effective, faire entendre la voix de la société civile, et faire des législations nationales des vecteurs de justice sociale et d’émancipation permettant de garantir aux peuples la réappropriation des biens communs (la terre, l’eau, l’air, les semences), ce qui passe notamment par la défense de la souveraineté alimentaire ;

    - concevoir et mettre en place un espace régional citoyen en intégrant en particulier l’espace africain, l’espace méditerranéen et celui des États insulaires qui reflètent l’ampleur et l’urgence à avancer dans nos combats communs pour la justice climatique.

    Nos peuples souffrent mais nos luttes sur le terrain prennent de l’ampleur et la prise de conscience collective de la nécessité d’unité, de respect de la diversité et de complémentarité des modes d’action, s’amplifie.

    Nous sommes convaincu.e.s que les changements nécessaires sont profonds. Nous refusons que nos États se plient aux choix du libre-échange et permettent à des entreprises de se doter d’armes législatives leur permettant d’agir impunément et que les lois du marché puissent outre-passer l’accession aux droits pour toutes les femmes et tous les hommes, de défendre le droit des petit.e.s paysan.ne.s et pécheur.e.s, et de toute celles et ceux qui sont en première ligne de la construction d’un monde réellement juste et durable.

    Nous n’attendrons pas les moments de négociation internationale pour nous réunir et travailler à notre convergence. La travail se fait depuis longtemps, se poursuit et continuera sur le terrain et au niveau des mouvements de base qui luttent localement pour un autre système, un autre monde.

    Nous tenons en particulier à affirmer notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui sont en première ligne de la lutte contre l’extractivisme : à Imider, à Gabes, à Aïn Salah, à Standing Rock, à Notre Dame des Landes, et partout ailleurs.

    Nous sommes solidaires de la lutte du peuple Palestinien pour sa liberté et ses droits à la terre et à l’accès à ses ressources.

    Aujourd’hui, nous réaffirmons avec force et conviction qu’un autre monde est possible !

    Fait à Marrakech, le 17 novembre 2016.

    http://www.ujfp.org/

  • COP 22 à Marrakech : Hollande et le néocolonialisme « vert » (Révolution Permanente)

    Green business is business

    Alors que s’y tient la 22ème conférence sur le Changement Climatique (COP), le président François Hollande a décidé de se rendre à Marrakech, au Maroc ces 15 et 16 novembre. C’est dans un pays récemment secoué par une vague de contestation sociale qui a fait suite à la mort effroyable de Mouhcine Fikri à Al-Hoceima, qu’Hollande s’apprête à venir parler affaires et gros sous avec les principaux dirigeants africains et son bon ami le roi Mohamed VI auquel il a prévu d’offrir, en récompense de ses bons et loyaux services, une œuvre d’art… Néocolonialisme, oui, mais vert plus exactement !

    Alors que les symptômes de la crise économique se font plus aigus et que s’approfondit la guerre économique entre les puissances, on n’aura jamais vu un président français autant sur le devant de la scène pour défendre les multinationales françaises. On aura connu Hollande VRP de Dassault en Inde, des multinationales françaises lors de sa tournée en Amérique Latine, de l’industrie nationale pour le président iranien, Hassan Rohani, sur le sol national… Le voilà qui s’apprête à rendre visite en grande pompe à son ami le roi du Maroc Mohamed VI et à une batterie de dirigeants africains réunis à l’occasion de la COP 22. Car qui a dit que business ne pouvait pas rimer avec écologie ?

    En tout cas, pas les entreprises françaises pour qui l’ouverture de nouveau marché du « capitalisme vert » dans les anciennes colonies est vue sous les meilleurs augures. A un an de la fin de la brouille diplomatique entre la France et le Maroc en 2014, déclenchée par la convocation par la justice française d’un haut gradé du renseignement marocain, Abdelattif Hammouchi, accusé de torture, il y a tous les signes (et le « cadeau » est là pour le faire remarquer) que, dans les relations franco-marocaines, tout est reparti sur de bons rails … et en premier lieu pour la SNCF qui vient de créer une société conjointe avec l’opérateur marocain et d’empocher un contrat d’entretien de 175 millions d’euros sur 15 ans associé à un contrat de prestations de 90 millions d’euros. La privatisation du rail, la SNCF en est aussi un acteur à l’international.

    Après plusieurs visites diplomatiques, la remise de la légion d’honneur française au dit inculpé, ce ne sont pas moins de 14 accords économiques et le déblocage d’une ligne de crédit de 25 millions d’euros qui ont été conclu par le chef du gouvernement marocain, Abdelillah Benkirane et la diplomatie française. Le gros lot pour la SNCF mais pas seulement : l’initiative d’installer une usine Renault près de Tanger en 2012 a été rapidement suivi par son principal concurrent hexagonal, PSA, qui a lancé cet été les travaux pour son usine à Kenitra, au Sud de Tanger. L’idée est de profiter d’une main d’œuvre low cost et bien formée.

    La COP 22 est donc également l’occasion de fournir aux entreprises françaises une vitrine et des possibilités pour profiter des contrats avec le gouvernement marocain et de ce territoire devenu une « base arrière » de l’industrie française. C’est ainsi que la société Nareva, filiale de la société royale SNI et de la société française Engie, spécialisé dans le secteur de l’énergie fossile et renouvelable, ont, selon l’Humanité, conclu un protocole d’accord pour gagner des parts de marchés sur le continent et en premier lieu avec l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana et le Cameroun.

    Green business is still business. La COP 22 s’en remet aux industriels et aux capitalistes pour vendre des technologies vertes et assurer de juteux contrats pour les entreprises françaises et occidentales. Le néocolonialisme continue. La lutte contre le changement climatique attendra.

    Yano Lesage 15 novembre 2016

    http://www.revolutionpermanente.fr/

  • Nouveautés sur Orient 21

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  • Déclaration de Safi (ATTAC/CADTM Maroc)

     

    À trois jours de la COP 22, qui débutait ce lundi 7 novembre à Marrakech, Attac Maroc a organisé une rencontre internationale les 4 et 5 novembre à Safi, sous le thème : « Changeons le système pas le climat ».

    L’objectif de cette rencontre était de ne pas laisser le débat sur les changements climatiques aux multinationales, aux États et institutions internationales qui sont en réalité à l’origine de cette dégradation.

    La rencontre était organisée à Safi, ville symbole de la destruction du capitalisme industriel. En contradiction avec les discours de l’État marocain qui se donne une image verte, on retrouve à Safi l’inverse de ce qui sera énoncé dans les enceintes de Marakech. Centrale thermique, cimenterie, carrières de sable, industries du phosphate, polluent l’air, la mer et le sol, et déciment les ressources halieutiques, rendant la vie difficile à la population de Safi.

    Des militant(e)s issues de mouvements sociaux de lutte, de syndicats, militant(e)s contre la dette et pour la justice environnementale sont venu(e)s d’Algérie, Égypte, Ghana, Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire, États-Unis, Kenya, France, Belgique, Espagne, Tunisie, et de toutes les régions du Maroc.

    Nous avons montré dans cette rencontre comment la crise écologique et climatique renforce les inégalités sociales et affectent tout particulièrement les communautés rurales, les femmes et la santé des populations. Le réchauffement climatique, la désertification, la montée des eaux, les catastrophes climatiques rendent de plus en plus difficile la vie des populations dans de nombreuses régions du monde et a ouvert la voix à un nouveau type de migrations. Et cela s’ajoute aux dégâts causés par la militarisation et les guerres au Maghreb et au Machrek qui détruisent la terre et la vie.

    Face à cette situation, la mainmise des multinationales et de la finance internationale sur les ressources et sur le débat relatif au changement climatique est inacceptable.

    Comment peut-on imaginer que des États et gouvernements responsables du changement climatique, les grands pollueurs de la planète tels que les sociétés pétrolières, les commerçants du bois, l’agrobusiness, les entreprises du nucléaire et celles qui exploitent le gaz de schiste... prétendent donner des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. Leurs fausses solutions ne permettront pas de limiter le changement climatique ni la destruction de l’environnement. Il est inadmissible que les États supposés représenter les populations invitent ces multinationales dans le débat sur l’avenir de la planète et des ses habitant-e-s

    Les témoignages et les réflexions des personnes qui luttent contre les sociétés pétrolières, les entreprises minières, les carrières, la déforestation, l’accaparement des terres et de l’eau qui chassent les petits paysan-ne-s nous ont permis de comprendre l’urgence que les populations s’imposent dans le débat au Maroc et dans le monde. La planète, l’air, l’eau, les énergies sont des biens communs qui nous appartiennent et doivent cesser d’être dépossédés par le capital avec la bénédiction des gouvernements .

    À l’heure où le peuple marocain se soulève à Al Houceima comme dans l’ensemble du Grand Maghreb contre le mépris (« Hogra ») avec lequel il est tenu, il est primordial que les luttes soient entendues.

    Nous marquons notre solidarité avec l’ensemble des luttes dans le monde et au Maroc envers les personnes de Imider, Jerada, Chtouka Ait Baha, Beni Oukil, Ouled Sbitta...

    Nous réaffirmons notre volonté de continuer à construire ensemble un mouvement pour la justice climatique au-delà des Cop et des logiques institutionnelles, autour des revendications suivantes :

    • Laisser les fossiles dans le sol ;
    • Cesser toute utilisation de l’énergie nucléaire et des gaz et pétroles de schiste ;
    • Reconnaissance de la dette écologique et réparations ;
    • Souveraineté alimentaire et énergétique ;
    • Relocalisation de la production et de la consommation ;
    • Promouvoir le respect de la nature et de ses ressources.

    Changeons le système, pas le climat !

     

    Auteur.e

    ATTAC/CADTM Maroc

    Membre du réseau CADTM en bref :

    L’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.

    www.attacmaroc.org http://arabic.cadtm.org/

    Adresse : n°140, rue Cadi Bribri Akkari 10000. Rabat.

    azikiomar2008@gmail.com

    Tel 00 212 6 61 17 30 39

    http://www.cadtm.org/

  • Nouveautés sur le site du NPA

    Irak, Syrie : Les peuples otages des calculs des grandes puissances (NPA)

    Les égyptiens n’ont plus de sucre, ils n’ont qu’à manger des Rafales ! (NPA 32)

    Camarades belges:

    Climat : la COP22 au Maroc et la ratification de l’accord de Paris : cette transition n’est pas la nôtre ! (LCR.be)

    Courant d'idées du NPA

    La vérité pour Mouhcine Fikri. La mobilisation se poursuit. Mohammed VI tente d’étouffer la contestation (Révolution Permanente)

    Lire aussi:

    Moroccan activists plan protests to coincide with UN climate summit (The Guardian)

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    • Syrie
      Syrie : Brisons le siège d’Alep - Solidarité avec le peuple syrien en lutte contre la barbarie

      , par Déclaration de Damas pour un Changement Démocratique en Syrie - Comité de France

      Appel au rassemblement à Paris Samedi 5 novembre 2016 à 16h00 Place de l’Opéra Garnier Métro : Opéra
      Rassemblons-nous pour exprimer notre solidarité avec le peuple syrien victime de la barbarie du régime d’Assad et de ses alliés, Poutine et le régime iranien.
      Nous exigeons : L’arrêt immédiat (...)

    • Maroc & Sahara occidental
      Maroc : Le roitelet, le violeur et la benne à ordures

      , par NPA

      Au Maroc, depuis plusieurs jours, des manifestations de masse ont lieu dans plusieurs villes. Moins d’un mois après la mascarade électorale largement boycottée, le peuple reprend le chemin de la rue.
      L’élément déclencheur aurait pu être un simple « fait divers » : un vendeur de poisson, Mouhsine Fikri, (...)

    • Kurdistan de Syrie
      Journée mondiale pour Kobanê, samedi 5 novembre

      , par Collectif Solidarité Kobanê

      A Paris, place de la République, 15h
      Le 15 septembre 2014, les forces obscurantistes de Daesh attaquaient la ville kurde de Kobanê, en Syrie, avec une artillerie lourde prise aux armées irakienne et syrienne, et avec le soutien de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite.
      Occupant alors de (...)

    • Irak
      La bataille Mossoul en Irak : la guerre comme horizon

      , par BABEL Christian

      La grande ville du nord de l’Irak concentre actuellement les efforts de guerre de la coalition disparate, dont l’armée française, qui a entrepris de chasser l’État islamique (Daesh). Mais à quel prix ?
      Mossoul est une ville de 1,5 million d’habitantEs au nord de l’Irak, et un carrefour économique et (...)

    • A gauche
      Les gauches politiques en Tunisie

      , par LEROUGE Dominique

      NB : Pour un panorama global des partis politiques tunisiens, voir http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article39306
      Contrairement à l’Egypte, les forces de gauche ont eu en Tunisie la capacité de maintenir une continuité pendant des dizaines d’années, même dans la clandestinité. La principale (...)

    • A gauche
      Tunisie : interview d’Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire

      , par HAMMAMI Hamma, KSIBI Faouzi

      Son nom surgit à chaque nouvelle crise, qu’elle soit politique, économique, sociale, sécuritaire. Souvent, il est soupçonné d’attiser le feu partout dans le pays et d’être derrière plusieurs mouvements sociaux. La dernière affaire à laquelle il est lié est celle de Jemna
      Cependant, ces accusations ne (...)

    • Syrie
      Alep (Syrie) : Après la trêve, la punition – un massacre annoncé -Rassemblement samedi 5 novembre 16h à Paris (métro Opéra)

      , par Collectif pour une Syrie libre et démocratique


      
Confiants dans la société civile qu’ils ont commencé à construire pour l’après-Assad, les Syriens d’Alep-Est ont refusé de tomber dans le piège tendu par leurs bourreaux. À la faveur d’une trêve de quelques heures, Bachar al-Assad et Vladimir Poutine ambitionnaient de leur faire quitter la ville pour (...)

    • Ecologie
      Safi (Maroc) : Changer le système, pas le climat » – Conférence internationale

      , par ATTAC-CADTM Maroc

      « Changer le système, pas le climat » Conférence internationale Tous à Safi les 4 et 5 novembre 2016 Voilà 15 ans, le Maroc accueillait la COP 7. Cette année la Conférence des parties sur le changement climatique prépare sa 22e édition, à nouveau au Maroc. Que s’est-il passé pendant ces 15 ans ? Pas (...)

    • Ecology
      Safi (Morocco): “System change, not climate change” – International conference

      , by Attac Morocco, CADTM

      “System change, not climate change” International conference Safi (Morocco) 4th and 5th November 2016 15 years ago, Morocco hosted the COP 7. This year the Conference of Parties on Climate Change prepares its 22nd edition, again in Morocco. What happened during those 15 years? Not much.
      COP (...)

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Maroc : une prédation toxique (NPA)

    Le pouvoir qui s’apprête à accueillir la COP22 en novembre mène une politique de prédation et de projets inutiles et nuisibles.

    Ainsi la construction d’une ligne TGV de 1 500 km (plus de 100 milliards de dirhams, soit 36 % de la dette publique externe...) au profit exclusif d’Alstom. Financée par des emprunts que la population doit rembourser, cela alors qu’elle ne l’utilisera pas compte tenu des prix des billets ! Cette ligne draine les fonds publics alors que le réseau ferroviaire date d’avant l’indépendance et ne couvre pas de nombreuses régions. Chaque 10 mètres construits coûte l’équivalent d’une école dans le monde rural.

    Autre exemple : la centrale thermique de Safi au profit, entre autres, d’une filiale de GDF Suez. Le charbon utilisé est qualifié de « propre » car supposé réduire les émissions en CO2, cela dans une ville extrêmement polluée en raison des usines chimiques liées à l’extraction et transformation du phosphate. Il contient de l’arsenic et du mercure, produits toxiques, sans parler des conséquences des rejets de l’eau de la mer utilisée pour refroidir les chaudières. Les conséquences sont donc multiples : pluies acides impactant l’agriculture, le bétail, extension des maladies respiratoires, disparition des poissons alors que la ville était un des plus grands ports faisant vivre des milliers de familles exerçant une pêche artisanale.

    Dette, coupes budgétaires et expropriations...

    Autre exemple, la construction de la plus grande centrale solaire du monde à Ouarzazate. 3 000 hectares de terres collectives utilisés comme parcours d’élevage accaparés à un prix dérisoire et revendus à l’Agence marocaine pour l’énergie solaire... une société privée liée à la famille royale. La technologie utilisée repose sur l’utilisation extensive de l’eau (entre 2 et 3 millions de mètre cubes par an)... dans une région semi-aride avec des ressources en eau constamment en baisse. Les besoins de la centrale pour exporter l’énergie solaire produite seront donc satisfaits au détriment de l’irrigation et de l’eau potable. Après l’or, le diamant, le coton, le pétrole et le gaz, l’énergie solaire servira-t-elle à nouveau à maintenir la domination impérialiste ?

    À Imider, siège la plus grande exploitation minière d’Afrique exportant de l’argent vers l’Europe, les habitantEs n’ont ni route, ni dispensaire, ni école, et l’hôpital le plus proche est situé à 200 km. La surexploitation de la mine a provoqué la pollution de leur environnement immédiat au cyanure et au mercure et la confiscation de l’eau destinée à l’irrigation et la consommation.

    Tout ces projets, parmi d’autres, nourrissent la spirale de la dette, les coupes budgétaires, exproprient les terres. Les mobilisations populaires sont récurrentes : contre les industries chimiques, le pillage des ressources forestières et naturelles, la spéculation foncière, la pollution de l’air, l’importation des déchets, la surfacturation et la diminution des ressources d’eau. Il serait nécessaire que les différentes résistances, ici et là-bas, s’expriment et convergent lors de la tenue de la COP22. C’est l’enjeu des semaines à venir.