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Faire du chiffre (Npa)

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Comme chaque année, plusieurs centaines de militantEs se sont rassemblés sur le pont du Carrousel, sur celui de Bezons, pour commémorer le massacre de centaines d’AlgérienEs lors des manifestations organisées le 17 Octobre 1961 pour protester contre le couvre-feu imposé aux AlgérienEs par le sinistre Papon. Outre la monstruosité des actes commis ces jours-là (en fait la « la bataille de Paris » a commencée bien avant le 17 octobre et s’est poursuivie bien au-delà), ce qui frappe, c’est l’impossibilité, plus de cinquante plus tard, d'évaluer l’ampleur réelle du massacre.

On connaît à l’unité près le nombre d’« AméricainEs » tués lors des attentats du 11 septembre 2001 : 2 977 selon la dernière mise à jour. Le nombre exact de morts européens dans le Constantinois le 8 mai 1945 est de 102, et il est établi qu’il a y eu 9 morts français à Charonne le 8 février 1962. Pour l’insurrection de mars 1947, il y eut à Madagascar 550 morts européens.

Mais en regard de ces chiffres, pour les « étrangers », on est toujours dans l’innombrable. Pour Madagascar, les chiffres varient de 11 000 à 100 000 ! Dans le Constantinois, les premiers chiffres officiels parlaient de 900, les historiens donnent 8 à 10 000 et le gouvernement algérien 45 000. Dans le cas du bombardement du port d’Haïphong le 23 novembre 1946, on devra se contenter d’une évaluation de 6 000 morts... Pour le 17 Octobre 1961, après l’annonce initiale de 2 morts par Papon, on en est encore à de vagues estimations de plusieurs centaines de morts « nord-africains ».


Quelques exemples, parmi d’autres, qui mettent en évidence que la guerre des chiffres est, elle aussi, une lutte bien inégale.

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