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Michel Warschawski : Obama en a plein les bottes... (Afps Rennes)

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... Mais vont-ils vraiment réévaluer leur politique envers Israël ?

La première visite officielle après la victoire de Netanyahou sera celle du Président de la Chambre des Représentants, John Beiner. C’était la moindre des choses : ce dernier avait invité le Premier Ministre israélien à parler devant le Congrès quelques jours avant les élections, sans même en informer la Maison Blanche. Un coup de pouce électoral plus une gifle au Président démocrate.

 

"Les États-Unis vont devoir réévaluer leur politique au Moyen Orient" a annoncé la Maison Blanche dès l’annonce de la victoire du Likoud. Ce ne sont pas les raisons qui manquent, en particulier l’annonce par Netanyahou, quelques jours avant les élections, que les engagements annoncés dans le discours de Bar Ilan était révolus et qu’il n’y aurait pas d’État Palestinien. Ce n’était certes pas un scoop, mais le dire ouvertement était une gifle à Obama.

Pourtant ce qui a choqué encore plus le Président états-unien a été l’appel hystérique de Netanyahou à aller voter "car les Arabes se mobilisent par milliers pour faire tomber la droite". Aux États-Unis de tels propos sont le comble du politiquement incorrect et pour Obama ils ont l’odeur pestilentielle des États du Sud avant la victoire du mouvement des droits civiques. Il n’a d’ailleurs pas caché son opinion sur ces propos.

Qu’Obama en ait plein les bottes du néo-conservateur Netanyahou ne fait aucun doute et qu’il ait été à la fois surpris et déçu par sa nouvelle victoire, se voyait sur sa figure. Mais tout autre est la question : voudra-t-il ou pourra-t-il en tirer des conséquences pratiques ?

Plus directement : l’administration américaine est-elle prête à utiliser l’arsenal de pressions qui est à sa disposition pour forcer la main du gouvernement israélien, ou plutôt lui casser les reins ? Rien n’est moins certain.


Obama va sans doute demander – et obtenir –la tête de l’Ambassadeur israélien à Washington qui a ouvertement comploté contre lui, et, vraisemblablement aussi, remplacer certains des responsables du dossier israélien dans l’administration par des fonctionnaires moins inféodés à Tel Aviv et à l’AIPAC. Mais il ne touchera pas aux liens stratégiques entre les USA et Israël, qui sont l’intérêt des deux partenaires.

Deux jours après les élections, le journaliste Peter Beinhard, a titré sa chronique dans le Haaretz (20 Mars 2015) : "Le processus de paix est fini, c’est maintenant le moment des pressions". S’il s’oppose au BDS, il écrit pourtant qu’il faut "soutenir toute forme de pression non-violente". Franchement, la différence me semble trop subtile.

Dans le site du même journal le chercheur Avinoam Barel écrit : "Le grand vainqueur dans les élections israéliennes c’est le BDS". Nous l’espérons, mais surtout nous devons faire tout notre possible que la mise en place d’un gouvernement d’extrême-droite, ouvre les yeux de tous celles et ceux qui n’ont pas encore compris que seules des sanctions sévères peuvent mettre fin à l’occupation coloniale et au déni des droits du Peuple Palestinien.

http://www.rennespalestine.fr/

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