Le collectif national pour un moratoire sur le gaz de schiste Algérie (CNMGS) s’indigne et dénonce l’éminence de nouvelles fracturations hydro-chimiques dans la région d’in Salah, malgré le refus de la population locale mobilisée depuis plus de 100 jours pacifiquement et de façon déterminée et le refus des nombreux militants antigaz de schiste en Algérie.
En effet, il a été constaté sur le site du KM 35 la présence de quantités importantes de produits chimiques stockées dans des fûts mais aussi dans des sacs, ces derniers pouvant laisser échapper des produits chimiques dans l’atmosphère et, ce faisant, créer une irrémédiable pollution sur l’environnement et les personnes. Il a été également constaté la présence de matériel lourd de fracturation, véhicules, etc.
Alors que le débat transparent souhaité par la société civile et la communauté scientifique algérienne contre la fracturation hydro-chimique des schistes ainsi que l’appel à moratoire n’ont reçu aucune réponse des pouvoirs publics, nous revoilà, encore une fois, confrontés aux dangers de cette technique sur les ressources hydriques et sur la population.
Face aux déclarations contradictoires et à tort rassurantes des pouvoirs publics le Collectif national pour un moratoire du gaz de schiste Algérie réitère avec force et détermination l’urgence d’un moratoire et en appelle aux plus hautes instances de notre pays.
Il est de notre devoir de citoyens de continuer notre mobilisation contre la fracturation hydrochimique des schistes et de rester intransigeants quant au devenir de la gestion de nos ressources naturelles et hydriques afin de préserver l’avenir des générations futures.
Il est également de notre devoir de soutenir la mobilisation exemplaire d’In Salah et de faire écho à Sahet Essoumoud.
Nous rappelons que le Collectif national pour un moratoire sur le gaz de schiste Algérie a été créé le 25 février 2015 afin de soutenir l’appel à moratoire adressé par la société civile d’In Salah le 23 février 2015 au Président de la République.
Notre collectif appelle par ailleurs à la création d’une commission indépendante sur la question des gaz de schistes par fracturation hydraulique et nous demandons à ce que soient rendus publics:
- Le document validé par l’Assemblée nationale populaire sur la question des gaz de schistes,
- Le rapport des experts remis par M. Mebtoul au Premier ministre,
- Et les conclusions qui ont permis à l’Autorité de Régulation des hydrocarbures la validation de l’exploitation des gaz de schistes en Algérie.
Bien que l’arrêt de l’exploitation des gaz de schistes soit notre préoccupation première au vu de ses diverses conséquences, il n’en demeure pas moins que nous nous inscrivons dans une démarche plus large, celle du développement durable, de l’économie responsable, de la diversification de nos ressources énergétiques et d’une économie plurielle et diverse qui mettrait l’Algérie à l’abri des aléas d’une économie rentière
Signataires :
le Collectif national pour un moratoire sur le gaz de schiste Algérie: Alger, Adrar, Timimoum, Metlili, Tamanrasset, Tébessa, Oum El Bouaghi, Bejaia, Tizi-Ouzou, Constantine, Oran, Boumerdès, Batna, Djelfa, Jijel, les représentants de la diaspora (France, Angleterre, Etats-Unis et Canada).Par Le Matin | 15/04/2015 10:42:00