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Corruption. “Pour être dirigeant en Algérie, il faut être résident en France” (Courrier International)


Une enquête menée par deux reporters français, et publiée dans un livre sorti le 15 avril, révèle l’acquisition par de nombreux dirigeants algériens de résidences parisiennes. Vives réactions dans la presse algérienne.
 

“C'est désormais clair ! Pour être ministre ou dirigeant en Algérie, il faut être résident en France. Il n’est pas de bon ton d’être ministre sans connaître le faste bourgeois du faubourg Saint-Honoré. Il n'est pas possible de devenir ministre si l’on ne connaît que la rue de Tanger et ses bouis-bouis”, dénonce Algérie-Focus.

Le site d’information réagit au livre Paris-Alger : une histoire passionnelle,  rédigé par deux journalistes français, Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet (éd. Stock, sortie en France le 15 avril).

Dans un chapitre consacré aux “affaires” et plus particulièrement aux biens “acquis” ou “mal acquis” par de hauts responsables algériens, apparaissent les noms de la fille de l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de l’ex-président de l’Assemblée et actuel dirigeant du FLN (Front de libération nationale, au pouvoir), Amar Saadani, d’anciens ministres et d’autres en fonction à l’image du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, enchaîne El Watan.

“Et dire que tous ces hauts responsables cultivent un patriotisme ostentatoire, un nationalisme d’apparat et ne cessent de demander aux jeunes de croire en eux”, poursuit Algérie-Focus. “Ce dont les Algériens ont le plus besoin serait des dirigeants exemplaires qui leur disent la vérité, ils n’ont pas besoin de ces dirigeants qui leur parlent de patriotisme alors qu'ils sont les premiers à tourner le dos à la rue de Tanger et à ouvrir grands les bras au faubourg Saint-Honoré.”

Charlatanisme et bricolage

De son côté, Liberté souligne que les responsables dont les noms ont émergé dans certaines affaires, échappant ainsi à la chape d’omerta couvrant des activités à la limite de la légalité, ne sont guère inquiétés. “La chronique de la délinquance économique a beau insister, le système réagit en ignorant placidement le tollé médiatique. Les haros de l’opinion subissent, dans ce cas, le traitement des aboiements : pourquoi s’y arrêter puisqu’on ne les entendra plus quand on sera plus loin ?”

Le quotidien relève que ces fortunes mal acquises sont amassées et transférées par des acteurs qui interviennent “dans la conception de la perspective nationale.  En quoi un décideur qui inscrit ses lendemains et ceux de ses enfants sur les bords de la Seine se préoccuperait de ce que demain sera fait de ce côté-ci du monde ? Cela donne des politiques qui sont les alibis d’un pouvoir qui laisse l’école au charlatanisme, la santé au bricolage, l’économie en panne, la société à la terreur bigote, l’environnement à la décrépitude.”



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