La loi sur les violences faites aux femmes, adoptée en mars dernier par l’Assemblée populaire nationale, et transmise, depuis, au Conseil de la nation pour débat et adoption, a été le thème d’une rencontre du mouvement associatif, hier, à la maison de la Presse Tahar Djaout d’Alger.
La loi sur les violences faites aux femmes, adoptée en mars dernier par l’Assemblée populaire nationale, et transmise, depuis, au Conseil de la nation pour débat et adoption, a été le thème d’une rencontre du mouvement associatif, hier, à la maison de la Presse Tahar Djaout d’Alger, où pas moins de 12 associations nationales de protection des droits de la femme se sont regroupées.
Intervenant à cette occasion, Mme Nafissa Lahrèche, présidente de l’Association femmes en communication, a indiqué qu’aucune date n’a été fixée par le Conseil de la nation pour l’examen et l’adoption de loi contre les violences faites aux femmes. Et d’ajouter que « cette loi a été proposée suite aux nombreuses demandes d’associations de femmes pour lutter contre ce phénomène qui ne cesse de prendre des dimensions inquiétantes dans notre société ». Prenant la parole, Mme Soumia Salhi, de l’Association pour l’émancipation des femmes, a mis l’accent sur l’importance de mise en application de cette loi qui a pour but de prévenir toutes les formes de violence à l’égard des femmes, en sanctionnant les agresseurs, précisant que tout les jours, plusieurs femmes victimes de violence souffrent en silence. « Selon une étude réalisée en 2006 par le ministère de la Solidarité nationale, une femme sur 10 révèle avoir été violentée durant sa vie », a précisé Mme Salhi, ajoutant que « les violences engendrent, chaque année, des décès et des milliers de blessées, sans compter les traumatisées à vie ».
Pour elle, les statistiques des différents corps de la sécurité démontrent la triste réalité. « 6.984 cas de violence faite aux femmes ont été enregistrés par les services de la DGSN, durant les neuf premiers mois de l’année 2014, dont 27 décès », a-t-elle indiqué. Mme Salhi a fait savoir que d’après le bilan des services de la Sûreté nationale, les problèmes familiaux viennent en tête de liste des actes de violence contre les femmes, avec 4.113 cas pour les six premiers mois de l’année, soit 58% des cas. Soulignant le rôle des médias pour faire face à toute forme de violences à l’encontre des femmes, la présidente de l’Association femmes en communication a estimé, elle, que cette loi qui constitue une réelle protection contre ce fléau qui représente une cause principale de dislocation de la cellule familiale. En effet, le projet de loi complétant le code pénal introduit les notions de « harcèlement dans les lieux publics », et de « harcèlement moral conjugal », prévoyant de lourdes sanctions pour réprimer les abus. Des sanctions allant jusqu’à 20 ans pour les coups et blessures volontaires portés par le conjoint sur son épouse.
D’autres sanctions ont été également prévues contre les contraintes exercées sur les femmes par les maris afin de disposer de leurs ressources financières, oscillant entre six mois et un an de prison.
Les sanctions contre les époux coupables de violence contre leurs conjoint « ayant entraîné une incapacité temporaire, un handicap permanent ou une amputation » ont été durcies. Des sanctions sont également prévues contre l’abandon de l’épouse « enceinte ou non » et contre les pressions ou intimidations visant à priver l’épouse de ses biens. Le projet de loi énonce par ailleurs des « sanctions » à l’encontre de l’auteur d’agression « sexuelle » contre la femme. Les sanctions sont « aggravées si le prévenu est un parent de la victime ou si celle-ci est mineur, handicapée ou enceinte ».
Kamélia Hadjib
* « Loi sur les violences faites aux femmes : Un phénomène qui interpelle la société ». El Moudjahid, PUBLIE LE : 08-07-2015 | 0:00 :
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/80360