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L’Algérie renonce temporairement au gaz de schiste (Basta)

La dégringolade des prix du pétrole est officiellement à l’origine de cette décision.

La compagnie nationale pétrolière Sonatrach suspend son exploration de gaz de schiste près d’In Salah, dans le Sud de l’Algérie. C’est précisément dans cette ville au cœur du Sahara qu’a débuté en janvier 2015 une mobilisation écologique et citoyenne inédite contre les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. Selon le quotidien El-Khabar, traduit par le Huffington Post, c’est le passage du prix du baril de pétrole en dessous des 30 dollars qui rend l’exploration non rentable. « Un seul forage revient à plus de 3 millions de dollars », indique le quotidien. « La suspension des travaux d’exploration du gaz restera en vigueur tant que le prix du pétrole ne remonte pas au moins au niveau des 80 dollars le baril ».

Mais les opposants algériens au gaz de schiste n’ont pas eu le temps de savourer cette première victoire. Dix-huit activistes viennent d’être convoqués par la police judiciaire d’In Salah, pour des faits qui se seraient produits pendant le mouvement de contestation, rapporte le journal algérien TSA. Les manifestants seraient mis en cause pour le vol de pièces détachées et d’équipements, précise le site du quotidien El Watan. Mohad Gasmi, l’un des piliers de la lutte, a ainsi été arrêté le 3 février, selon les informations recueillies par Basta ! (notre portrait de cet activiste).

Une mobilisation citoyenne visant à dénoncer ces « représailles » est en cours de préparation. « Nous nous attendions tous à des répressions, confie une militante d’In Salah. L’essentiel est que la lutte continue. Le bout du chemin est là. » Des militants du mouvement anti gaz de schiste d’In Salah planchent par ailleurs sur le projet de « Smart Sahara » visant à promouvoir l’écologie et les énergies renouvelables, dans une région où se conjuguent un puissant ensoleillement et une vaste nappe phréatique dont dépendent des milliers d’agriculteurs.

 Sophie Chapelle

Pour aller plus loin :
- télécharger le rapport de Basta ! et l’Observatoire des multinationales sur Total et les gaz de schiste en Algérie

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