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Maroc : Manifestation de solidarité avec la femme qui s’est immolée à Kénitra (Afriques en Lutte)

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De son vivant, on l’appelait « Mmi Fatiha » (Mère Fatiha) ou « la vendeuse de crêpes », du fait de la fonction qu’elle exerçait. Elle habitait au quartier de Oulad Oujih, à Kénitra.

Le 9 avril, selon plusieurs témoignages, la vendeuse aurait été frappée par un caïd, qui lui a arraché son voile et l’a malmenée sur la voie publique. Pour protester contre cet abus, elle s’est dirigée à la moqataâ où siège le caïd, puis s’est immolée par la suite, devant la moqataâ.

Souffrant de brûlures au troisième degré, elle a été transportée à l’hôpital Ibn Rochd de Casablanca où elle a succombé à ses blessures. Elle a été enterrée le 13 avril à Kénitra.

Sa fille, Hind, accordera plusieurs interviews à des médias, et participera ainsi à ébruiter l’affaire. « Ma fille, ils m’ont humiliée », a confié Mmi Fatiha à sa fille sur son lit d’hôpital. « Les pauvres ne peuvent-ils plus vivre ? La loi est-elle là pour nous protéger ou pour nous faire du tort ? », s’interroge Hind, en sanglots, dans une interview avec le site d’information Febrayer.

La cause a ému et indigné les marocains, qui ont été nombreux à parler de l’affaire, et ont lancé une pétition pour demander que justice soit faite. Ainsi, la vendeuse de crêpes est devenue un symbole de la lutte contre l’abus de pouvoir.

Une manifestation de solidarité

Ce lundi 18 avril, une manifestation de solidarité s’est tenue devant les locaux de la moqataâ du quartier de Oulad Oujih. Celle-là même devant laquelle la vendeuse de crêpes s’est immolée. La manifestation a vu la participation de citoyens, d’activistes et de militants associatifs, de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et du Mouvement du 20 février notamment. Les manifestants demandent l’ouverture d’une enquête concernant le décès de la femme, ainsi que l’arrestation et le jugement du caïd.

Selon le site d’information Alyaoum24, le parquet général a ordonné, le même jour, l’ouverture d’une enquête sur le décès de la vendeuse de crêpes. Le site rapporte aussi que le ministère de l’Intérieur a dépêché une commission sur les lieux, afin qu’elle mène l’enquête sur les circonstances du décès de Mmi Fatiha, ainsi que les accusations portées contre le caïd.

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