Brest. Les chrétiens attendent une famille syrienne
L’association oecuménique brestoise SOS réfugiés du Moyen-Orient a tout prévu pour accueillir une famille de cinq personnes. Il ne manque plus que les autorisations, qui tardent à arriver…
Entretien
Vous avez affiché samedi une banderole sur la façade du temple de Brest…
C’est une campagne nationale spécifique à notre Église réformée que nous relayons au niveau local. C’est une manière de rappeler au gouvernement l’engagement qu’il avait pris pour l’ac- cueil des réfugiés. Parallèlement, nous nous sommes engagés ici à tendre la main à ceux qui en ont besoin, via l’association œcuménique brestoise SOS réfugiés du Moyen-Orient qui rassemble des protestants, des catholiques et toutes personnes de bonne volonté.
Pensez-vous que les promesses n’ont pas été tenues ?
Il est certain que cela a pris beaucoup de retard par rapport à ce qui avait été annoncé. Ainsi, à Brest, nous avons fait le nécessaire pour accueillir une famille, mais tout est bloqué depuis plusieurs semaines car nous attendons les autorisations qui doivent être données par le consulat. Nous n’avons plus d’interlocuteur direct. Par des membres de nos églises, nous savons que de nombreuses associations en France sont, comme nous, dans des impasses.
Où se trouve actuellement la famille qui doit venir à Brest ?
Il s’agit d’un couple et de ses trois enfants de 9 à 15 ans. Nous avons leur nom. Ils ont pu nous envoyer une photo. Ils sont réfugiés dans la ville d’Erbil, au Kurdistan irakien (1). Dans un dernier message, ils nous ont donné des nouvelles et demandé si nous avions fait avancer leur dossier. Nous avons compris que pour eux là-bas, la vie n’est vraiment pas facile…
Qu’est-ce qui a été prévu pour les accueillir ?
Nous avons mobilisé nos réseaux. Concrètement, nous avons trouvé un appartement et nous sommes prêts à collecter des fonds pour régler le loyer. Nous avons un interprète. Par nos églises, nous sommes bien renseignés sur toutes les démarches administratives à effectuer. L’idée est de les soutenir au moment où ils en ont besoin, de les accueillir quelque temps ici avec l’idée qu’un jour ils pourront repartir chez eux, lorsque cette période troublée sera passée. Sabine NICLOT-BARON 29/07/2016
(1) Plusieurs camps accueillent, autour de la petite bourgade d’Erbil, des dizaines de milliers de réfugiés, principalement chrétiens.
http://www.ouest-france.fr/bretagne/Brest-les-chretiens-attendent-une-famille-syrienne