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  • Israël : Netanyahou passe à la caisse, Obama encaisse (NPA)

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    Il y a quelques jours, le conseiller de Benjamin Netanyahou pour les questions de sécurité, Jacob Neguel, est allé à Washington pour signer un accord stratégique pour dix ans avec les États-Unis. Une mince affaire de 38 milliards de dollars [sic].

    Après avoir traité Barack Obama et son administration de tous les noms d’oiseaux, le Premier ministre israélien n’est pas gêné pour passer à la caisse, et j’imagine qu’il dira même merci du bout des lèvres. Obama, qui n’aime ni Netanyahou ni sa politique, fera certainement un discours sur l’amitié éternelle entre les États-Unis et Israël, d’autant qu’il veut aider Hillary Clinton dans sa campagne électorale, et comme tous les candidats à la présidence, elle a besoin du soutien des amis d’Israël.

    Netanyahou lui aussi présente cet accord comme une grande victoire personnelle.

    En fait, ce n’est pas un « big deal », comme disent les Américains : depuis plusieurs décennies déjà, Israël reçoit chaque année du Trésor américain plus de trois milliards de dollars en aide militaire, et il n’y a donc pas de changement substantiel, malgré les vantardises d’un Premier ministre qui a besoin de renforcer son soutien populaire, alors que le parquet semble décidé à aller jusqu’au bout dans son enquête sur des affaires de corruption de la famille Netanyahou.

    Pourquoi, malgré les inimitiés flagrantes et des divergences politiques importantes, l’administration états­unienne renouvelle-t-elle son soutien massif à l’État d’Israël ? Certains mentionneront l’influence du lobby pro-israélien (juif et surtout évangéliste) comme raison première de cette aide militaire sans précédent. En fait, si son influence est réelle sur les élus, elle reste relative au niveau de l’administration étatsunienne, qu’elle soit démocrate ou républicaine.

    La bonne affaire étatsunienne

    Ce qui sous-tend l’alliance stratégique pérenne entre Washington et Tel Aviv, c’est d’abord et avant tout le rôle d’Israël au Moyen-Orient et sa place dans le système de défense de l’Empire. En échange de 3,8 milliards de dollars annuels pendant dix ans et du bouclier diplomatique que Washington lui fournit, Israël protège les intérêts globaux des États-Unis dans la région… et parfois au-delà.

    Finalement, tout compte fait, il s’agit d’une bonne affaire pour les États-Unis :

    l’État hébreu remplace une 9e flotte dans la région, qui aurait coûté beaucoup plus… De plus, s’il devait y avoir des morts, ce seraient des soldats israéliens et pas des GIs. Israël est un immense porte-avion des forces armées américaines pour une somme relativement modeste.

    Le problème auquel ont parfois été confrontées les administrations américaines, c’est qu’il arrive à l’allié israélien de prendre des initiatives qui ne sont pas toujours en accord avec les priorités de la Maison-Blanche et du Département d’État. C’est la queue qui essaie de bouger le chien… Mais dès lors que des intérêts stratégiques étatsuniens sont en jeu, la queue doit se soumettre à la volonté du chien, comme vient de le confirmer l’accord entre Washington et l’Iran, ces derniers étant toujours considérés par les néoconservateurs israéliens comme une menace globale contre le monde libre [sic], qui ne peut être désamorcée que par la force.

    Avec le chèque, les États-Unis auraient bien fait d’expliquer à Benjamin Netanyahou les nouvelles réalités géostratégiques et la nécessité pour Israël de changer de disque dur.

  • La campagne des femmes saoudiennes pour la suppression de la tutelle masculine dans le royaume rallie des centaines de milliers de soutiens (Global Voices)

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    ‘En prison : Mettre fin à la tutelle masculine en Arabie Saoudite’ – Capture d'écran de la campagne de Human Rights Watch Source: YouTube Video.

    Dans le cadre des actions visant à abroger les draconiennes lois anti-féminines de leur pays, les femmes d'Arabie Saoudite ont lancé une campagne exigeant la fin de l'autorisation masculine pour des activités aussi courantes que le travail, la propriété et les voyages.

    Sous le hashtag #TogetherToEndMaleGuardianship [Ensemble pour mettre fin à la tutelle légale des hommes] et sa version arabe #سعوديات_نطالب_باسقاط_الولاية (signifiant ‘Les Saoudiennes exigent la fin de la tutelle légale’), la campagne a récolté des centaines de milliers de soutiens à travers le monde.

    Financée par Human Rights Watch, la campagne suit la publication de son rapport détaillé intitulé “Coincées : les femmes et l'institution de la garde légale masculine en Arabie Saoudite”. L'organisation internationale de défense des droits humains explique :

    En Arabie Saoudite, la vie d'une femme est contrôlée d'un homme de la naissance à la mort. Toute femme saoudienne doit avoir un gardien masculin, d'ordinaire son père ou son mari, dans certains cas un frère ou même un fils, qui a le pouvoir de prendre toute une gamme de décisions cruciales à sa place. Comme l'ont déclaré des dizaines de femmes à  Human Rights Watch, l'institution de la tutelle légale est l'obstacle le plus considérable à la mise en oeuvre des droits des femmes dans ce pays, transformant efficacement les femmes adultes en mineures juridiques incapables de prendre des décisions clés les concernant.

    Le rapport comportait trois courtes vidéos illustrant les effets de l'institution sur la vie des femmes, et des déclarations de citoyennes et militantes féministes saoudiennes qui considèrent la loi comme un handicap social et économique.Ainsi, une ancienne directrice d'école et Saoudienne engagée de 44 ans, Hayat, disait à Human Rights Watch le 7 décembre 2015 :

    L'institution de la tutelle légale affecte aussi la capacité des femmes à chercher du travail à l'intérieur de l'Arabie Saoudite et à saisir des opportunités à l'étranger qui pourraient faire progresser leur carrière. Plus précisément, les femmes ne peuvent demander un passeport sans l'accord d'un gardien masculin, et ont besoin de sa permission pour voyager hors du pays. Les femmes ne peuvent pas non plus étudier à l'étranger avec une bourse du gouvernement sans approbation du gardien, et, même si ce n'est pas toujours appliqué, doivent officiellement être accompagnées d'un parent masculin tout au long de leurs études.

    Cela sème le doute en vous et dans votre conscience de soi. Comment pouvez-vous vous respecter, comment votre famille vous respectera, s'il est votre gardien légal ?

    Human Rights Watch explique aussi que les motifs religieux qui justifieraient prétendument l'institution de la tutelle légale masculine ont été contestées à maintes reprises :

    L'imposition en Arabie Saoudite de l'institution de la garde légale est fondée sur l'interprétation la plus restrictive d'une sourate coranique ambiguë—interprétation contestée par des dizaines de Saoudiennes, parmi lesquelles des universitaires et des féministes musulmanes, qui ont été interrogées par Human Rights. Les théologiens contestent eux aussi cette interprétation, y compris un ancien magistrat saoudien qui a dit à Human Rights Watch que l'imposition par le pays de la garde légale n'est pas requise par la charia, et l'ancien directeur de la police religieuse, lui aussi théologien respecté, qui a dit en 2013 que l'interdiction de conduire pour les femmes en Arabie Saoudite n'est pas exigée par la loi islamique.

    Voilà, parmi de nombreuses autres raisons, pourquoi les femmes saoudiennes et ceux qui les soutiennent contestent, sur Twitter et ailleurs, l'institution de la tutelle. Selon Vocativ, au 4 août 2016, pas moins de 170.000 tweets avaient été envoyés tant en arabe qu'en anglais.

    Rien d'étonnant à de telles positions si on considère que l'Arabie Saoudite a été classée 134ème sur 145 pays de l'Index mondial des inégalités hommes-femmes du Forum Economique Mondial de 2015, ce qui n'empêche pas les femmes saoudiennes de poursuivre la lutte dans l'espoir que le statu quo sera bientôt ébranlé.