Les nouveaux infirmiers du Centre universitaire hospitalier d’Oujda (CHU) ont tenu mercredi 13 août un sit-in de protestation pour décrier la lenteur dans la règlementation de leur situation financière.
« Nous avons signé les procès-verbaux de prise de service le 2 janvier et depuis on attend que notre situation financière soit régularisée », expliquent plusieurs d’entre eux. Et pour alerter sur la gravité de leurs cas, ils ont tenu un sit-in de protestation à l’intérieur du nouveau CHU, inauguré en juillet dernier par le Souverain. Un piquet de grève de deux heures a été tenu pour faire activer la procédure de paiement, et bénéficier de la couverture médicale et des primes de garde.
« Tous les polyvalents et anesthésistes du CHU qui travaillent dans les blocs opératoires ou font la garde de nuit ne perçoivent pas d’indemnités de garde contrairement aux autres infirmiers du ministère de la Santé », soulignent les fonctionnaires qui ont fait ces gardes, soulignant au passage qu’au cours de ces nuits, il leur arrivait aussi d’être victimes d’agressions verbales sans être protégés. Les protestataires veulent aussi regagner leurs postes d’affectation au lieu de s’éterniser dans le provisoire qui dure depuis huit mois. Pour débloquer la situation, plusieurs réunions ont été tenues entre l’administration et les représentants syndicaux. Elles ont eu lieu les 29 mai, 26 juin et 2 juillet. En vain jusqu’à présent.
Dans une réponse adressée au secrétaire général du syndicat national de la santé (CDT) et dont L’Economiste dispose d’une copie, le directeur du CHU explique que le retard est dû à plusieurs facteurs. D’abord, le nombre important des départements ministériels intervenant dans la finalisation des arrêtés. Secundo, les démarches et procédures à suivre nécessitent une formation au préalable des cadres financiers du CHU. Argumentaire réfuté par les grévistes. Ils avancent qu’il est anormal que les procédures de régularisation financière traînent depuis plus de huit mois avec ce qu’elles engendrent comme problèmes socioéconomiques.
Le CHU d’Oujda a recruté 480 employés au cours de 2014 sur concours : 180 administrateurs et 300 infirmiers. Ces derniers ont été affectés en tant qu’anesthésistes, infirmiers polyvalents, sages-femmes, techniciens de radiologie et de laboratoire biomédical, orthophonistes, orthoptistes, kinésithérapeutes, techniciens en statistiques, techniciens d’hygiène et en psychiatrie. Ils étaient affectés à des postes provisoires à l’hôpital Al Farabi depuis le 15 janvier, le CHU n’étant pas encore fonctionnel à cette époque. Une situation inchangée pour certains jusqu’à maintenant. D’autres ont été affectés à l’hôpital psychiatrique Razi ou au centre d’oncologie régional. Ces deux structures hospitalières font partie du CHU. 27 août 2014
Source : L’Économiste
http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-oujda-les-infirmiers-du-chu