Du lundi 9 au mercredi 11 février, les ouvriers de l’usine Renault Nissan de Tanger, au Maroc, ont débrayé et organisé plusieurs sit-in devant les locaux de la direction pour faire entendre leurs revendications. Ils réclamaient des augmentations de salaire ainsi que le paiement des temps de pause et de diverses primes : pour compenser par exemple l’augmentation de la productivité ou l’éloignement géographique de l’usine par rapport à la ville.
Jeudi 12 février, le gouverneur de la ville intervenait, accompagné par les services de police, pour essayer de convaincre les travailleurs de cesser leur mouvement. Finalement, samedi 14 février, la direction négociait avec l’UMT (Union marocaine du travail) et cédait sur certaines de leurs revendications : augmentation de salaire pour toutes les catégories de personnel, prime de compensation pour les temps de pause. Elle accordait aussi une dotation de cartables et fournitures scolaires pour les enfants du personnel et des conditions préférentielles pour l’achat à crédit d’un véhicule Renault ou Nissan.
Il n’était sans doute pas question pour la direction de risquer un mouvement plus profond et un blocage de la production car, depuis son ouverture en février 2012, l’usine de Tanger a pris de l’importance dans le groupe, permettant l’exportation de 170 000 véhicules en 2014, essentiellement vers l’Europe. Elle vise à terme les 340 000 véhicules par an.
Il y a quelques semaines, Carlos Ghosn se félicitait de son choix stratégique d’avoir investi au Maroc et présentait l’usine de Tanger comme l’une des plus performantes du groupe au niveau mondial. Mais les ouvriers ne se laissent pas exploiter sans réagir. Valérie FONTAINE