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Le matériel pour le lancement des opérations de fracturation hydraulique dans le sud de l’Algérie a été discrètement acheminé sur place, déjouant la vigilance des habitants pourtant mobilisés depuis plusieurs mois contre ce projet.
“La compagnie pétrolière étatique Sonatrach et la multinationale Halliburton sont sur le point de lancer les opérations de fracturation hydraulique dans un puits de gaz de schiste situé à une trentaine de kilomètres de la ville de In Salah”, dans le sud algérien, révèle Algérie-Focus, citant “des sources locales”, qui ont alerté le 12 avril au soir la rédaction du site d’information.
Le projet avait été mis en sourdine ces dernières semaines, à la suite des échauffourées qui ont éclaté début mars à In Salah entre les manifestants contre l'exploitation du gaz de schiste et les forces de l’ordre. “‘Tout le matériel est en place. Ils sont prêts à commencer la fracturation hydraulique. Demain, après-demain, on ne sait pas au juste quand, mais ce qui est sûr, c’est que c’est imminent’, raconte l’un des animateurs du mouvement. Il précise : ‘Les camions transportant ce matériel sont passés sans que la population ne les remarque. Ils ont certainement dû prendre des chemins dérobés, des raccourcis par des pistes pour échapper à notre contrôle et rouler de nuit.’”Bravo Monsieur Sellal
Depuis l’émergence, le 1er janvier 2015, du mouvement populaire et écologique, dont les participants manifestent contre l’exploration du gaz de schiste et réclament un moratoire sur la question énergétique, des brigades de jeunes manifestants observent les allées et venues sur la route menant au puits contrôlé par Halliburton afin de s’assurer que le matériel utilisé pour la fracturation hydraulique n’entre pas sur le site gazier.
“Autre indice : une délégation d’experts étrangers, chargée d’assurer les premières opérations de fracturation hydraulique en Algérie, d’après nos sources, s’est également rendue sur place ce dimanche, escortée par des forces de sécurité.”Les animateurs du mouvement se disent désormais “impuissants”, souligne le site d'information. “‘On va certainement encore manifester, mais le dispositif sécuritaire est trop important pour qu’on arrive à changer la donne. Bravo Monsieur Sellal [Abdelmalek Sellal, Premier ministre], vous avez réussi quelque chose de grand’, lâche sur un ton amer l’un des fondateurs du mouvement contre l'exploitation du gaz de schiste.”
Publié le 13/04/2015 - 13:07