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Ban Ki-moon de l’ONU cède et retire Israël de la liste des graves agresseurs d’enfants (Agence Medias Palestine)

 

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Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon a cédé à la pression d’Israël et des Etats-Unis et a retiré l’armée israélienne de la liste officielle de ceux qui contreviennent gravement aux droits des enfants, dans le rapport de cette année sur les enfants dans les conflits armés.

Ce faisant, Ban a rejeté une recommandation officielle de sa propre Déléguée Spéciale aux Enfants dans les Conflits Armés Leila Zerrougui et de nombreuses organisations des droits de l’Homme et de défenseurs des droits de l’enfant.

Cette action de Ban est particulièrement insigne puisque le rapport révélait que le nombre d’enfants tués en 2014 en Cisjordanie occupée et dans la Bande de Gaza, 557, était le troisième en ordre d’importance après l’Irak et l’Afghanistan et avant la Syrie.

109. Les autorités israélienne et palestinienne ont l’obligation de s’assurer que les violations des lois internationales humanitaires et sur les droits de l’Homme sont examinées de façon rapide, efficace, indépendante et impartiale, et que les responsables sont présentés à la justice.

110. Israël a sans cesse prétendu que son opération militaire à Gaza répondait à des tirs de roquettes sur Israël et qu’elle avait été menée en plein accord avec ses obligations internationales. Cependant, je suis profondément inquiet face à l’étendue des graves violations subies par les enfants dues aux opérations militaires israéliennes de 2014. L’échelle sans précédent et inacceptable de l’impact sur les enfants en 2014 soulève de graves inquiétudes à propos de la soumission d’Israël aux lois humanitaires internationales, notamment en ce qui concerne les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans les attaques, et le respect des lois internationales sur les droits de l’Homme, particulièrement en relation avec l’usage excessif de la force. C’est d’autant plus inquiétant que l’ »Opération Bordure Protectrice » était la troisième opération militaire israélienne majeure sur Gaza en six ans. L’impact cumulé de ces opérations militaires sur les enfants et sur la population civile en général, ainsi que l’occupation militaire continue de l’État de Palestine, est dévastateur. Comme l’établit ce rapport, le nombre d’enfants palestiniens tués (557) est le troisième par ordre d’importance en 2014 après le nombre d’enfants tués en (I) Afghanistan (710) et (II) Irak (679), et avant (IV) la Syrie (368) et (V) le Darfour (197). Le nombre d’écoles endommagées ou détruites dans l’État de Palestine (au moins 543) a été le plus élevé parmi tous les cas étudiés en 2014.

111. J’exhorte Israël à prendre des dispositions concrètes et immédiates, y compris en révisant sa politique et ses habitudes actuelles, afin de prévenir la mort et la mutilation d’enfants et pour respecter les protections spéciales accordées aux écoles et aux hôpitaux. Une mesure essentielle à cet effet est de s’assurer de la responsabilisation des auteurs de ces violations présumées. J’exhorte par ailleurs Israël à engager un dialogue avec ma Déléguée Spéciale et avec les Nations Unies pour garantir qu’il n’y aura pas d’autres graves violations contre les enfants.

#rapport UNSG CAAC : #les forces israéliennes ont tué 557 enfants en 2014 dans les TPO, chiffre le plus élevé en 2014 derrière l’Afghanistan et l’Irak.
8 juin 2015

La révélation comme quoi les forces armées d’Israël ont été retirées par Ban Ki-moon de l’annexe du rapport annuel est déplorable, a déclaré Brad Parker, procureur et avocat international à Défense des Enfants International-Palestine (DCI Palestine), à l’Electronic Intifada.

« Le rapport annuel et son annexe sur les enfants, ou « liste de la honte », a été un outil efficace pour la prise en compte de la responsabilité fondée sur les faits et s’est avéré utile pour accroître la protection des enfants dans les situations de conflit armé. Il y a des preuves évidentes de graves et persistantes violations commises par les forces israéliennes depuis au moins 2006 qui auraient dû déclencher leur inscription dans la liste », a ajouté Parker

« La décision du secrétaire général de placer la politique au-dessus de la justice et de la responsabilité envers les enfants palestiniens a fourni aux forces israéliennes un accord tacite pour continuer à commettre impunément ses graves violations contre les enfants », a dit Parker.

La décision du plus haut fonctionnaire de l’ONU sera saluée avec soulagement par l’administration Obama, Israël et d’autres pour qui assurer une telle impunité à Israël importe.

Pression d’Obama

« Le projet du rapport 2015 préparé par la Déléguée spéciale du Secrétaire Général aux Enfants et aux conflits armés, Leila Zerrougui, recommandait d’ajouter Israël et le Hamas à la liste annexe des parties – la dite « liste de la honte » – étant donné leurs violations répétées contre les enfants », a dit Human Rights Watch dans un communiqué du 4 juin.

Human Rights Watch a fait appel à Ban pour qu’il « liste tous les pays et groupes armés qui ont répétitivement commis ces violations et pour qu’il résiste aux pressions évoquées venant d’Israël et des Etats-Unis pour qu’il retire Israël du projet de liste ».

Mais ces pressions se sont révélées irrésistibles pour Ban. Politique Etrangère a écrit la semaine dernière que l’administration Obama avait utilisé un effort concerté pour faire pression sur lui afin qu’il supprime Israël de la liste pour de cynique raisons politiques.

D’après un fonctionnaire anonyme de l’ONU cité par Politique Etrangère, l’administration Obama s’est inquiétée au sujet de fausses accusations comme quoi « la Maison Blanche serait anti-israélienne », alors que les USA achèvent des négociations sensibles sur le nucléaire civil du programme énergétique de l’Iran.

Faux équilibre

Human Rights Watch a soutenu les appels vers Ban pour qu’il mette le Hamas aussi bien qu’Israël sur la liste, mais il semble que ç’ait été une manœuvre pour paraître « équilibré » et éviter les accusations sans fondement de penchants anti-israéliens fréquemment dirigées contre l’organisation.

Des sources très au fait du rapport final ont dit à l’Electronic Intifada que le Hamas n’est pas non plus sur la liste.

Mais les violations attribuées aux groupes armés palestiniens, dont la mort d’un enfant israélien l’été dernier suite à un tir de roquette depuis Gaza, peuvent difficilement être comparées avec les meurtres de masse systématiques perpétrés impunément contre les enfants palestiniens dans la Bande Gaza et en Cisjordanie par les forces d’occupation israéliennes.

Le Hamas et d’autres groupes palestiniens de résistance armée subissant déjà des sanctions internationales et un embargo sur les armes et étant déjà cataloguées par divers pays comme « organisations terroristes », ajouter le Hamas à la liste n’aurait pas signifié grand-chose.

C’est Israël dont les violations se poursuivent, non seulement impunément mais avec l’aide des gouvernements les plus importants d’Europe et d’Amérique du Nord, qui en est la cause.

DCI-Palestine a fourni des informations sur le meurtre d’au moins 547 enfants palestiniens pendant l’agression israélienne sur Gaza l’été dernier.

Human Rights Watch cite comme faisant partie du dossier israélien le « meurtre illégal d’enfants » en Cisjordanie, dont nadimNuwara et Muhammad Abu al-Thahir, tous deux âgés de 17 ans, abattus par des snipers le 15 mai 2014.

En avril, une commission d’enquête constituée par Ban a découvert qu’Israël avait tué et blessé des centaines de Palestiniens l’été dernier lors de sept attaques sur les écoles régies par les Nations Unies dans la Bande de Gaza.

Sabotage

En mars, il y a eu un tollé parmi les Palestiniens et les défenseurs internationaux des droits de l’Homme lorsqu’on découvrit que des fonctionnaires de l’ONU se révélaient vouloir essayer de saboter, après menaces d’Israël, le processus fondé sur les preuves qui débouche sur une recommandation de mise sur la liste.

Les organisations palestiniennes ont demandé aux fonctionnaires de niveau intermédiaire de l’ONU accusés d’interférer dans le processus de démissionner.

Ceci fit que la Déléguée Spéciale Zerrougui assura que le processus décisionnel était encore en cours et qu’en réalité, après avoir collecté toutes les preuves, Zerrougui recommandait en fait qu’Israël figure sur la liste.

Cette recommandation arrive après que les services de l’ONU, en collaboration avec des organisations des droits de l’Homme, ait récolté des preuves selon les critères spécifiques mentionnés dans la Résolution 1612 dun Conseil de Sécurité de l’ONU.

Mais, en dépit du processus apolitique long de plusieurs mois fondé sur les preuves, la décision finale était toujours entre les mains de Ban.

Partenaire des crimes d’Israël

L’enjeu était important pour Israël, et en fait pour Ban, s’il s’était rendu à l’évidence au lieu de se soumettre à la pression politique.

« L’introduction d’une partie dans les éléments dclencheurs de la liste du secrétaire général a renforcé la réponse de l’ONU et les possibles sanctions du Conseil de Sécurité, telles que l’embargo sur les armes, les interdictions de voyager et le gel des avoirs », note Human Rights Watch.

« Pour retirer un pays ou un groupe armé de la liste, l’ONU doit vérifier que la partie a cessé ses agressions après avoir mis en place un plan d’action négocié avec l’ONU. »

Ban a une longue histoire dans l’utilisation de son poste pour s’assurer qu’Israël échappe à ses responsabilités, sauf à l’occasion de très gentilles réprimandes verbales presque toujours « compensées » par des critiques contre ceux qui vivent sous occupation israélienne.

Au plus fort de l’agression israélienne de l’été dernier sur Gaza, 129 organisations et des individus distingués ont écrit au secrétaire général le condamnant pour « vos déclarations biaisées, votre défaut d’action et la justification impropre des violations par Israël des lois humanitaires internationales qui s’apparentent à des crimes de guerre. »

Le rapport de Ban, disent-ils, fait de lui un « partenaire » des crimes d’Israël. Sa dernière lâche décision ne fera que cimenter cette réputation bien méritée.

Alors qu’Israël va célébrer cette victoire dans le court terme, dans le long terme cela va vraisemblablement discréditer encore plus l’ONU en tant que mécanisme de responsabilisation et convaincre plus de gens du besoin d’une pression populaire directe sur Israël sous la forme de boycott, désinvestissement et sanctions.

Par Ali Abunimah, le 8 juin 2015

Source : Electronic Intifada

Traduction : J.Ch. pour l’Agence Média Palestine

http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/06/11/ban-ki-moon-de-lonu-cede-et-retire-israel-de-la-liste-des-graves-agresseurs-denfants/

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