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Cour d'appel de Paris : La famille de Ali Mecili conteste le non-lieu (Algeria Watch)

La famille d'Ali Mecili, opposant algérien assassiné par balle en plein Paris en 1987, a contesté jeudi devant la cour d'appel de Paris le non-lieu rendu en novembre 2014 par une juge d'instruction française et demandé que l'enquête reste ouverte.

La cour d'appel, devant laquelle le parquet général a demandé la confirmation du non-lieu, rendra sa décision le 10 septembre. En exil en France depuis 1965, Ali Mecili, devenu avocat au barreau de Paris, avait été assassiné de trois balles au soir du 7 avril 1987, dans le hall de son immeuble, en plein centre de Paris. Sa famille a toujours accusé le pouvoir algérien ou les services secrets d'être impliqués dans la mort de cet opposant. Ali Mecili avait confié à ses proches, avant le crime, avoir été menacé à plusieurs reprises.

«Fermer ce dossier, c'est admettre l'impunité pour les crimes politiques», a affirmé à l'AFP Annie Mecili, devant la cour d'appel où l'audience était à huis clos. Ali Mecili était porte-parole d'Hocine Aït-Ahmed. L'avocat avait joué un rôle important dans le rapprochement entre Aït Ahmed et l'ancien président de la République Ahmed Ben Bella. Aït Ahmed et Ben Bella avaient fondé en 1985 à Londres un front uni contre le président de l'époque, Chadli Benjedid.

Deux mois après le crime, la brigade criminelle avait interpellé un suspect, Abdelmalek Amellou. Ce dernier avait été relâché après sa garde à vue et expulsé vers l'Algérie sur ordre du ministre de la Sécurité Robert Pandraud.

Pour l'avocat de la famille Mécili, Me Antoine Comte, «l'empressement des autorités françaises à se débarrasser de ce suspect montre bien qu'il s'agissait d'une « affaire d'État»». L'enquête avait longtemps piétiné avant la délivrance en 2007 de deux mandats d'arrêts contre Abdelmalek Amellou et un diplomate algérien arrêté en août 2008 à l'aéroport de Marseille. Cette arrestation avait provoqué une crise diplomatique entre Alger et Paris. En 2010, le diplomate algérien avait bénéficié d'un non-lieu. «La complaisance des autorités françaises dans ce genre d'assassinat n'aboutit qu'à une chose, c'est qu'ils se reproduisent», a dénoncé Me Comte. Selon une source proche du dossier, le dernier non-lieu rendu par la juge constate que les multiples demandes de coopération internationale sont «demeurées vaines».

par R. N., Le Quotidien d'Oran, 20 juin 2015

http://www.algeria-watch.org/fr/article/just/affaire_mecili/non_lieu_conteste.htm

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