Dirigée par le Suisse Pierre Krähenbühl, l’UNRWA, l’agence onusienne de soutien aux réfugiés palestiniens, traverse la pire crise financière de son histoire.
La colère gronde parmi les réfugiés palestiniens. L’UNRWA menace en effet de couper dans les programmes d’aide en leur faveur. Des manifestations ont eu lieu dans la bande de Gaza, où près de la moitié des habitants dépend de l’aide de l’agence onusienne de soutien aux réfugiés palestiniens, mais aussi en Jordanie. Les protestataires dénonçaient une « conspiration ». A Gaza, le mouvement islamiste Hamas a lui aussi mis en garde contre ce qu’il considère comme « une déclaration de guerre » contre le peuple palestinien.
L’UNRWA est confrontée à la « pire crise financière » de son histoire. L’organisation a été créée en 1949, après la création de l’Etat d’Israël et la guerre avec les Etats arabes voisins, qui a provoqué le premier exode palestinien. Elle vient en aide à 5 millions de réfugiés en Cisjordanie et à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Ils n’étaient que 750 000 bénéficiaires en 1950.
Retarder la rentrée scolaire
« La crise financière actuelle pourrait nous contraindre à retarder la rentrée scolaire », a mis en garde le directeur de l’agence, le Suisse Pierre Krähenbühl, dans un communiqué. « Une telle décision créerait beaucoup d’anxiété et de désespoir pour les centaines de milliers de garçons et de filles dévoués à leurs études. Nos écoles fournissent une certaine stabilité dans une région qui en manque singulièrement. » L’UNRWA gère quelque 700 établissements scolaires au Proche-Orient. Il manque 101 millions de dollars dans ses caisses pour finir l’année.
Pierre Krähenbühl avait donc convoqué dimanche une réunion d’urgence des pays de la région et des principaux donateurs de l’UNRWA à Amman, la capitale jordanienne. Mais les résultats de cette rencontre n’étaient pas connus. Le Suisse devait proposer au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de revoir le système de financement de l’UNRWA.
Le budget de l’organisation, soit 1,4 milliard de dollars pour les années 2014 et 2015, est presque exclusivement assuré par les contributions volontaires des gouvernements. Les fonds reversés via l’ONU sont minimaux. Les Etats-Unis et l’Union européenne sont les plus généreux. L’Arabie saoudite figure également parmi les vingt premiers donateurs, de même que la Suisse.
Guerre en Syrie
L’éducation est la première dépense de l’UNRWA, qui ne prévoit pas de toucher à ses activités dans les domaines de la santé, y compris la vaccination des enfants, ou de l’eau potable. Les programmes d’urgence, à Gaza depuis la guerre de l’été dernier et auprès des réfugiés palestiniens en Syrie pris en étau dans le conflit entre le régime et les groupes armés, sont financés de façon séparée, mais se trouvent également en déficit.
Simon Petite, Le Temps, mardi 28 juillet 2015
http://www.france-palestine.org/L-ONU-menace-de-reduire-son-aide-aux-refugies-palestiniens