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« Gaza-Plage ». Succès du contre-rassemblement antisioniste à Paris (CCR)

Hidalgo n’a pas réussi à empêcher les militants pro-palestiniens de s’opposer à la scandaleuse animation « festive » de « Tel-Aviv-sur-Seine »

Depuis que le projet de Tel-Aviv-sur-Seine a été éventé, les protestations et pétitions des associations, partis, élus n’ont cessé. Pourtant, Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a joué les fiers-à-bras, en refusant obstinément d’annuler les « festivités » et en masquant son soutien éhonté à la propagande de l’Etat Israélien derrière l’écran de fumée de « l’échange culturel ». Aujourd’hui, la tenue de Gaza-plage, entre le pont Notre-Dame et le Pont-au-change, marque l’échec d’une opération ouvertement pro-sioniste et une victoire pour la cause palestinienne.

Faire barrage à la plage de la honte malgré les intimidations

Offrir l’espace de Paris-Plage aux représentants de Tel-Aviv et de l’Etat israélien alors qu’ils occupent et assassinent tous les jours des palestiniens, relevait de la provocation. Hidalgo aurait donc préféré tenir ce projet caché jusqu’à la veille de l’évènement C’est par une fuite dans la presse confirmée ensuite par la police que le projet obscène de « Tel-Aviv-plage » a été dévoilé.

Hidalgo comptait aussi sur le creux militant du mois d’août pour faire passer en douce ce sérieux coup de main donné à la promotion de l’état d’Israël.

La mobilisation était, de fait, très difficile à réaliser durant cette période estivale. Pourtant les prises de position ont été nombreuses et plusieurs milliers de signatures ont été rapidement recueillies pour exiger d’Hidalgo l’annulation pure et simple de cette manifestation. Il ne pouvait en effet être question de laisser Tel-Aviv-sur-Seine se tenir sans réagir.

Face à la mobilisation qui commençait à grossir, et pour renforcer le discours déterminé d’Hidalgo, des opérations de découragement ont été entreprises tant par les médias qui ont fait largement écho au déploiement de centaines de CRS et de forces de gendarmerie prévu pour la circonstance, que par les groupes sionistes ultraviolents du Bétar ou de la Ligue de Défense Juive (LDJ) multipliant les tentatives d’intimidation sur internet. La LDJ s’était adressée, sur son site, à la mairie de Paris pour exiger que les « perturbateurs extrémistes pro-palestiniens » soient réprimés par la police. On croit rêver quand on sait que ce groupuscule est interdit officiellement aux Etats-Unis et même en Israël !

A la dernière minute, le Parti de Gauche « n’appelle pas à se mobiliser »

Cette intimidation n’a d’ailleurs pas été sans effet. Le Parti de Gauche qui avait appelé à se joindre à la mobilisation et dont la Secrétaire Générale, Conseillère de Paris, Danielle Simonnet, était montée au créneau parmi les premières, a déclaré ce matin même sur Europe 1 par la voix d’Eric Coquerel « qu’il n’appelait pas à se mobiliser » ; ajoutant pour justifier cette volte-face : « on a vu sur les réseaux sociaux depuis des jours, y compris venant d’une certaine extrême droite sioniste, des appels à provocation extrêmement violents, il y a plein de gens qui rêvent que ça se passe mal et nous n’avons pas les moyens militants d’éviter les provocations de ce type ».

Négocier avec la préfecture, une situation complexe

C’est dans ce contexte où il y avait des risques réels d’une « descente » de la LDJ et où les capacités de mettre en place un service d’ordre étaient réduites que, le mardi 11 août, des organisations de défense du peuple palestinien, dont le CAPJPO-Europalestine, ont négocié avec la préfecture de police de Paris la possibilité de manifester contre la démonstration pseudo-culturelle de Tel-Aviv-sur-Seine.

Après avoir envisagé différentes possibilités, les négociateurs ont convenu que la seule possibilité pour faire entendre la voix du peuple palestinien était un rassemblement sur le site de Paris-Plage, contigu à celui de Tel-Aviv-sur-Seine, en acceptant un contrôle policier important sur le chemin d’accès à Paris-Plage, pour les deux rassemblements.

Cette solution avait le mérite de permettre à la protestation d’avoir lieu et d’être entendue y compris par ceux qui se rendaient à la manifestation sioniste. Elle avait en revanche l’inconvénient d’accepter un contrôle policier ; mais la préfecture s’engageait à laisser le droit de circulation pour atteindre les deux rassemblements. En outre le caractère de fête « cool » que les sionistes avaient voulu donner à leur manifestation de propagande était réduit à néant du fait du déploiement des forces de police.

« Gaza-Plage » est donc un succès et un encouragement pour la lutte des Palestiniens

Dans de telles conditions, la tenue de la contre-manifestation « Gaza-plage », avec une présence et des prises de paroles permanentes dès midi et jusqu’au soir avec une fréquentation constante de 150, voire 200 personnes et plus, militants mais aussi touristes et sympathisants, constitue un réel succès. Même si les médias, le soir, ont tout fait pour minimiser la manifestation et se gausser du rapport entre l’importance des forces de police déployées et le caractère calme et mesuré de la manifestation, la démonstration a été faite que les provocations pro-sionistes ne passeront pas.

L’essentiel des prises de parole a porté sur l’importance de ce qui pouvait être fait en France pour soutenir les Palestiniens et au premier chef, les actions de boycott. Il a été souligné que le boycott ne concernait pas seulement les produits alimentaires israéliens, mais aussi les industries pharmaceutiques comme TEVA ou les échanges culturels.

Même les aspects « culturels » comme le défilé de robes palestiniennes portées par des jeunes femmes les doigts en V pour dire « Palestine Vivra, Palestine Vaincra », témoignaient de toute la violence subie par le peuple palestinien. Ainsi cette somptueuse robe traditionnelle brodée venue d’Hébron qui a été l’occasion d’évoquer, contraste barbare, les immenses immeubles israéliens qui défigurent la ville et du haut desquels les colons déversent des détritus sur les palestiniens occupés.

Claire Manor et Christian Grosz

http://www.revolutionpermanente.fr/Gaza-Plage-Succes-du-contre-rassemblement-antisioniste-a-Paris

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