Derrière les bombes françaises, les profits de Total et de Dassault
Hollande n’aura pas attendu longtemps après le 13 novembre pour annoncer le renforce- ment des interventions militaires de la France en Syrie. Il justifie l’intensification des frappes aériennes au nom de la lutte contre le terrorisme et l’État islamique. Mais ces interventions n’ont en réalité qu’un seul but : défendre les intérêts économiques des grandes entreprises françaises dans la région. La guerre, c’est un sacré business pour les capitalistes !
Contrôler l’or noir Les hydrocarbures (gaz et pétrole) représentent le premier secteur d’in- vestissement étranger en Syrie. Total est fortement implanté dans le pays depuis 1988, mais a dû cesser son activité en 2011, à cause de l’instabilité causée par la révolte du peuple syrien face au régime d’Al-Assad. En plus des réserves gigantesques dans le sous-sol syrien (2,5 milliards de barils), les industriels du pétrole ambitionnent de faire de la Syrie une plaque tournante du commerce de gaz et de pétrole au Moyen-Orient.
C’est pour garantir les intérêts de son géant pétrolier dans la région que l’État français intervient en Syrie depuis septembre 2015. Hollande n’a rien à faire du peuple syrien. Alors que ce dernier lutte depuis février 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, Hollande a finalement décidé de faire de ce tyran son nouvel allié dans la région. C’est qu’entre 2011 et 2014, les pertes dans le secteur des hydrocarbures de Syrie se sont élevées à près de 16 milliards d’euros, et que pour Total cela n’a que trop duré.
Pour rétablir la pompe à profits dans la région, les capitalistes et les États à leur service sont prêts à tisser des alliances avec des régimes plus pourris les uns que les autres. Com- me c’est le cas depuis des décennies avec l’Arabie saoudite, qui impose à sa population des lois équivalentes à ce que tente d’imposer l’État islamique en Irak et en Syrie.
Tuer plus pour gagner plus Le chaos et la misère au Moyen-Orient, ça rapporte gros ! En 2015, les industriels français de l’armement terrestre, aérien et maritime ont multiplié les contrats au Moyen-Orient, notamment avec l’Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar : pas moins de 17 milliards d’euros de contrats (deux fois plus qu’en 2014). Dassault est actuel- lement en négociations avec les Émirats arabes unis pour un nouveau contrat d’une soix- antaine d’appareils, pour quelques 12 milliards d’euros…
Les industriels français n’ont jamais autant vendu d’armes que durant l’année 2015, et la France est même devenue le deuxième exportateur mondial après les États-Unis.
Airbus, Dassault, DCNS (marine), MBDA (missiles), Thalès, Total : les grands patrons français se font leur beurre sur le dos des populations du Moyen-Orient qu’ils réduisent à la misère. Et l’État français répond toujours présent pour les servir. Leurs guerres ne sont aucunement la solution à l’horreur que constitue l’État islamique, elles en sont même une cause profonde. Face à cela, exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires en Syrie, et l’ouverture des frontières pour accueillir les populations victimes de Daesh !
20 novembre 2015 Secrétariat jeune NPA
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