Selon un rapport des Nations Unies, depuis le début des bombardements de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite contre la rébellion houthiste en mars dernier, plus de 5700 personnes ont perdu la vie au Yémen. Le nombre de civils n’a pas été divulgué par l’ONU mais on parle de 830 femmes et enfants décédés. En octobre dernier Amnesty International estimait le nombre de morts à 4000, dont la moitié serait des civils. En tout cas, les ONG et organismes de défense des Droits de l’Homme s’accordent pour dire que les principaux responsables de ces vies perdues sont les pays de la coalition alliée des pays occidentaux.
On estime également que 21,2 millions de personnes (82% de la population totale) ont besoin d’assistance humanitaire ; 3 millions d’enfants et des femmes enceintes ou allaitant se trouvent dans une situation de malnutrition. Près de 2 millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école non plus depuis mars.
A cela il faudrait ajouter la pénurie de produits de base et d’aliments due en grande partie au blocus économique imposé par l’Arabie Saoudite.
Depuis la mi-mars, également, on a près de 9000 cas de violation des Droits de l’Homme. D’ailleurs, en septembre dernier les pays du Golfe ont bloqué la mise en place d’une enquête indépendante des Nation Unies à ce propos.
Les puissances impérialistes sont responsables et complices de ce drame qu’est en train de vivre le peuple yéménite. Non seulement elles soutiennent leur allié saoudien, qui intervient pour essayer d’éviter la progression des Houtistes chiites alliés de l’Iran, mais elles arment le royaume saoudien.
En effet, lors de bombardements délibérés contre des populations civiles, Amnesty International affirme avoir trouvé des bombes de type MK 80, fabriquées par l’entreprise états-unienne General Dynamics. Amnesty accuse aussi la coalition menée par l’Arabie Saoudite d’utiliser des bombes à sous-munitions, également fabriquées par une firme états-unienne, Aerojet et Honeywell. Il faut rappeler que l’utilisation des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU depuis 2010.
Parmi les principaux fournisseurs d’armements à l’Arabie Saoudite et ses alliés on trouve les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne mais aussi la France, comme le « voyage d’affaires » de la mi-octobre de Valls dans la région pour vendre le savoir-faire belliciste français le démontre.
Alors que les dirigeants des différentes puissances impérialistes ont exprimé leur indignation hypocrite face aux attentats de Paris la semaine dernière, au Yémen il ne s’agit pas simplement du connu « deux poids, deux mesures » face à la mort de civils dans des pays dominés par l’impérialisme, mais de la complicité explicite avec les bourreaux du peuple.
Si nous dénonçons la responsabilité du gouvernement français avec ses guerres qui sont la source du terrorisme islamiste qui a débouché sur l’assassinat de dizaines de personnes à Paris, nous affirmons qu’en Syrie, au Mali, en Centrafrique, en Libye et au Yémen ce sont aussi avec « nos morts » qu’ils sont en train de payer « leurs guerres ». Philippe Alcoy
http://www.revolutionpermanente.fr/Yemen-les-allies-saoudiens-des-Occidentaux-font-un-carnage