Bassel Khartabil, un défenseur de la liberté d'expression détenu dans des conditions qui s'apparentent à une disparition forcée, risque d'être condamné à mort, ont déclaré aujourd'hui 36 organisations locales et internationales.
Sa femme a reçu des rapports non confirmés déclarant qu'un tribunal militaire l'a condamné à mort. L'endroit où il se trouve devrait être immédiatement divulgué et il devrait être libéré sans condition, ont ajouté les organisations.
Les services de renseignements militaires ont arrêté Bassel Khartabil le 15 mars 2012. Il a été détenu au secret pendant 8 mois et a été torturé et maltraité. Il fait face à un procès militaire à cause de ses activités pacifiques en faveur de la liberté d'expression. Un juge militaire a interrogé Bassel Khartabil pendant quelques minutes le 9 décembre 2012, mais il avait dit à sa famille n'avoir rien entendu de plus à propos de cette affaire. En décembre 2012, il a été transféré à la prison Adra à Damas, où il a été détenu jusqu'au 3 octobre 2015, puis il a été transféré vers un lieu qui n'a pas été révélé et depuis, il n'y a aucune nouvelle de lui.
Sa femme aurait reçu ces informations de sources venant des services de renseignements militaires; cela indique que depuis sa disparition, il a été jugé par un tribunal militaire au siège de la police militaire à al-Qaboun, qui l'a condamné à mort. Les tribunaux militaires en Syrie, sont des tribunaux exceptionnels où les procès se déroulent à huis clos et ne respectent pas les normes internationales en matière de procès équitable. Les accusés n'ont aucun représentant légal et les décisions de la cour sont des obligations et il n'est pas possible de faire appel. Les personnes traduites devant de tels tribunaux et remises en liberté ensuite ont déclaré les procédures sont superficielles et qu'elles ne durent souvent que quelques minutes.
Bassel Khartabil est développeur de logiciel; il mettait son expertise technique au service de la liberté d’expression et de l’accès à l’information via l’internet. Il a reçu de nombreux prix, y compris le prix d’Index on Censorship pour la liberté numérique pour 2013 et ce pour avoir fait usage de la technologie en vue de promouvoir un internet libre et ouvert. Son arrestation et sa détention arbitraire semblent directement liées à son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, ont déclaré les organisations.
Les appels à sa libération ont été publiés par ce groupe depuis son arrestation et ont été relayés par le groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires en avril 2015.
Les autorités syriennes devraient:
1. Révéler immédiatement l'endroit où se trouve Bassel Khartabil et lui permettre de voir un avocat et sa famille;
2. Garantir qu'il soit protégé de tout acte de torture et de mauvais traitements;
3. Le libérer immédiatement et sans condition.
4. Libérer toutes les personnes détenues en Syrie pour avoir exercer leur droit légitime à la liberté d'expression et d'association.