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  • Gabes (Nawaat.tn)

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    Gabès-Reportage : Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent

    Le 30 juin 2017 est la date butoir donnée par les habitants de Gabès au Groupe chimique tunisien pour cesser de rejeter le phosphogypse dans la mer. Avec le soutien des associations et collectifs locaux, les habitants prévoient d’organiser une grève générale, menacent de bloquer eux-mêmes le déversement, de fermer tout le complexe industriel, comme ils l’ont fait en 2013. Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent. Reportage

    Le 30 juin 2017 est la date butoir donnée par les habitants de Gabès au Groupe chimique tunisien pour cesser de rejeter le phosphogypse dans la mer. Avec le soutien des associations et collectifs locaux, les habitants prévoient d’organiser une grève générale, menacent de bloquer eux-mêmes le déversement, de fermer tout le complexe industriel, comme ils l’ont fait en 2013. Après 45 ans de pollution, les revendications se radicalisent. Aujourd’hui, les Gabèsiens ne demandent pas seulement la diminution de la pollution, mais la fermeture progressive, voire immédiate, du groupe chimique.

    Face à la mer, à 200 mètres du groupe chimique, nous sommes à Chott Essalam. Les vagues d’un marron foncé s’échouent sur le sable radioactif constitué en partie de résidus de phosphogypse. « On l’appelle la mer chocolat ! », s’exclame avec ironie Mohamed Aoun, 40 ans, professeur universitaire. « Si vous passez par malchance par ici, vous devrez en rentrant frotter vos vêtements, votre peau et vos cheveux très prudemment car vous risquez de transporter avec vous des particules radioactives qui colleront pendant plus jours. C’est ainsi que les gens peuvent attraper des maladies graves comme le cancer », explique Mohamed, le ton grave. Les habitants de Chott Essalam, sont obligés de longer la plage toxique pour rejoindre la ville. Ils sont exposés quotidiennement à la radioactivité ce qui pourrait être à l’origine des maladies diverses dont ils se disent massivement victimes.

    Avec sa femme et ses deux enfants, Mohamed Aoun a choisi, depuis un peu plus d’un an, d’émigrer en France. « Je me considère comme un réfugié environnemental. Ma vie est devenue insupportable ici. Mes enfants ont grandi malades avec des complications respiratoires de plus en plus prononcées  » explique Mohamed avec regret.

    Juste à côté de lui, Hamadi Jmaii, 38 ans, peintre en bâtiment souvent au chômage, sort de sa poche, des photos de sa fille, Sonia, 20 ans. « Quand elle avait 14 ans, elle a eu une fièvre rare qui l’a complètement paralysée. Le médecin a dit que c’est peut-être causé par la pollution. Mais nous n’avons pas réussi à la soigner ni à prouver le lien avec le groupe chimique qui envahit nos maisons et nos corps. Maintenant, ça fait six ans que je me bats pour la fermeture de ce monstre  », raconte Hamadi en regardant les photos de sa fille. Amaigrie par la maladie, elle est incapable de bouger, de parler et de manger.

    Le monstre continue de rejeter ses déchets chimiques dans la mer. Des tonnes de phosphogypse s’entassent sur des kilomètres devant la plage. Ces rejets dans le golfe sont estimés à 10 à 12 000 tonnes/jour depuis plus de quatre décennies. Après la mobilisation de 2013, le groupe chimique a accepté de faire des analyses sur la terre, l’eau et l’air. « Nous avons demandé de faire les analyses dans les laboratoires de CRIIRAD. Mais ça été bloqué par la direction de la centrale chimique, qui a proposé un autre laboratoire faisant partie de son clan. Après le 14 janvier, pour casser les mouvements et les collectifs qui militent pour sa fermeture, le groupe chimique a créé sa propre société civile qui soutient ses décisions et parle de demi-mesures », explique Mohamed.

    Nous arrivons à l’oasis de Kharouba de Habib Chaairat, 53 ans. En 1975, le groupe chimique s’est installé en plein milieu de Nazla, Chott El Salam, limitrophe de l’une des rares oasis maritimes du monde. Les habitants de Nazla, qui ont vu leurs terrains et maisons confisqués, vivent la séparation établie entre le reste de l’oasis et les maisons survivantes au massacre comme une occupation. Au milieu d’un champ de tabac, Habib fixe du regard une cheminée qui émet une épaisse fumée verdâtre.

    « C’est la pire ! Vous voyez l’arrogance avec laquelle elle part dans l’air ? Elle pollue, elle tue, et brûle tout ce que nous avons dans toute impunité. L’indifférence de l’État, la cruauté de ce monstre a détruit nos terres, notre mer et tout ce que nous avons », s’indigne Habib. Il nous montre les dégâts de la pollution sur ses plantes grillées par la fumée toxique. « En 1975, Hédi Nouira [premier ministre] est venu nous annoncer l’installation du groupe chimique chez nous. Vous serez riches ! Vous aurez des belles maisons et des grandes voitures !, nous a-t-il dit. Nous lui avons expliqué que nous voulons juste faire développer notre agriculture et que les maisons en marbre et les voitures de luxe nous importent peu. Nous sommes des paysans ! Ils ont fini par nous expulser de nos maisons et ils continuent à nous pourrir la vie quotidiennement sans la moindre pitié ! », se rappelle Habib avec amertume. Il y a quelques années, ces champs étaient remplis de henné, de grenades et de pommes. L’oasis employait près de 200 personnes et nourrissait près de 400 familles. Gabès était l’un des principaux fournisseurs de plusieurs légumes et fruits.

    Le groupe chimique de Tunisie (GCT) est la quatrième entreprise nationale avec un chiffre d’affaire de 1.653 de milliards de dinars, en 2012. Le groupe chimique assure l’enrichissement des phosphates et leur transformation chimique en produits finis et semi-finis. Près de 200.000 personnes vivent de l’industrie des phosphates entre Gafsa, Gabès et Sfax. Ce qui pèse lourdement sur l’argumentaire des habitants qui demandent la fermeture du groupe chimique. Safouen Guebibia et Nader Chkiwa, militants de l’Association de protection des oasis de Chott El Salam, expliquent que le pire est encore à venir. « Le projet bientôt entamé à Sra Ouertane, qui consiste à exploiter la mine de phosphate, nous donnera le coup de grâce. La mine de Sra Ouertane contient de l’uranium utilisé dans l’industrie nucléaire. L’extraction d’uranium à partir de l’acide phosphorique nécessitera énormément d’eau et ses rejets sont, souvent, versés dans la mer. Les décideurs n’ont que deux choix : soit le port de Radès, soit celui de Gabes. Vu que nous sommes déjà morts, je pense que le choix sera facile à faire », ironise Safouen.

    La pollution atmosphérique et marine à Gabès est causée exclusivement par les rejets gazeux, souvent accompagnés de l’odeur étouffante de l’ammoniac, du SO2 et de l’acide sulfurique. « Les gens ici respirent des poisons. Souvent, ils étouffent durant leur sommeil. Ils n’ont même pas d’ambulance à proximité. Ceci sans parler des maladies causées par les rejets qui fragilisent le système immunitaire, notamment celui des enfants », explique Nader. Les rejets solides constitués principalement de phosphogypse sont jetés dans la mer. Après avoir promis, en 2013, d’arrêter de rejeter ses déchets dans la mer, le GCT se rétracte et refuse de reconnaître sa responsabilité dans la catastrophe écologique au golfe de Gabès.

    Sous un soleil de plomb, Mohamed Guerraoui, 49ans, pêcheur, nous attends au port de Gabes. Il est presque midi. Déserté par les poissons, le golf de Gabès, jadis, une rare pépinière marine, s’est transformé en une énorme décharge de phosphogypse. Aucun mouvement dans le port. Un groupe de cinq pêcheurs se penchent sur la couture d’un vieux filet. D’autres se reposent sous l’ombre d’un mur. La discussion porte sur le crabe qu’ils appellent Daech. « À cause de la destruction de l’écosystème, le crabe a envahit la mer. Il massacre tout ce qu’il trouve et surtout nos filets vides » se désole Mohamed. Pêcheur depuis plus de 20 ans, Mohamed est pessimiste. «  Il faut absolument fermer le groupe chimique ! La décision doit être prise indépendamment de toutes les conséquences. Une fois fermé, nous saurons avec l’aide de spécialistes ce que nous devons faire. Mais, continuer comme ça signifie une mort imminente ! » assure-t-il.

    Alors que le gouvernement a fini par céder aux revendications du mouvement ” Yezzi ” à Sfax et a décidé la fermeture de l’usine SIAPE, les Gabèsiens semblent au bout de leur patience. « Quand nous voyons ce qui se passe à Tatouine, l’expérience de Jemna, celle de Karkennah et la victoire de Sfax, nous ne pouvons que conclure une seule vérité : le pouvoir n’écoute les cris des marginaux que sous la pression de la rue. C’est justement ce que nous allons faire le 30 juin ! » promet Safouen.

    Henda Chennaoui

    http://nawaat.org

  • Béjaia (PST)

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    Bejaia: Le PST, seul contre tous !
     
    L’émergence du PST dans le paysage politique Bougiote est le fruit d’un combat de longue haleine conjugué aux luttes permanentes de ses membres. Si la visibilité a tardé à voir le jour, c’est parce qu’elle a été empêchée par des forces obscurs reliées par des partis politique à la solde d’un ultralibéralisme sauvage. Face à leur déconfiture d’aujourd’hui, la posture du PST apparaît comme l’unique alternative possible. Nous allons expliquer pourquoi le PST s’imposera comme le parti de la majorité auquel aucun autre ne pourra rivaliser.
     
    Premièrement, une éventuelle élection de Bouchoucha, tête de liste du RND, représentant de la mafia locale de la filière de la boisson alcoolisée et des réseaux de prostitution, sera en porte à faux avec les intérêts du député sortant Omar Alilat. Ce dernier prend en otage la structure de ce 2eme parti de l’administration à Bgayet. Il sera une force de blocage de la liste conduite par Kamel Bouchoucha. Néanmoins, ce dernier peut compter sur quelques voix des électeurs de la région de Sahel de par son statut de tête de liste. Quant à Omar Alilat dont la survie politique dépend de l’échec de la liste RND, il ne ménagera aucun effort pour fragiliser voir freiner la mobilisation du collectif militant autour de la liste.
     
    En suite, chez le RCD, la situation est beaucoup plus compliquée. Déjà en difficulté à Amizour, qui, depuis l’affaire « Alexo » a perdu de son aura dans cette localité, réduit à néant à Feraoun depuis l’apparition du livre sur Amirouche, vidé de sa substance après le départ de tous ses cadres, le parti de Said Sadi panique et improvise des stratégies d’échecs : après le gel de ses activités parlementaires dans une assemblée qu’il disait lui même « pas porteuse d’alternative », le voilà aujourd’hui, en course électorale pour la même assemblée. Il s’agit tout simplement d’une hypocrisie politique.
     
    Sauf que les observateurs avertis savent que la mission confiée au natif de Tinebdar, Athmane Mazouz, est de chopper quelques voix au Maire de même commune, Braham Bennadji, car au RCD, on sait pertinemment que la victoire est quasi impossible. Pis-encore, les communes gérées par le RCD sont toutes entachées de scandales : De Barbacha ou le parti avait accepté de présider l’assemblée en appliquant scrupuleusement la feuille de route du Wali, dont le seul objectif est d’empêcher le PST qui était majoritaire, et ce, en violation de l’esprit d’avril 1980, jusqu’à la commune d’Adekkar ou le P/APC avait usé et abusé de ses prérogatives afin d’octroyer dans des conditions douteuses un terrain domanial à son frère pour réaliser un relais routier, en passant par Souk El Tenine ou Matoub vient d’être assassiné une deuxième fois par l’édification d’une stèle qui ressemble à tout sauf au rebelle. Le RCD est donc rejeté par la société dans la wilaya de Bejaia, et cela se confirmera le 4 mai.
     
    On retrouve aussi cette stratégie organique du RCD dans le fonctionnement du FFS. Le parti fondé par Hocine Ait Ahmed qui a survécu à toute les crises politiques et organiques a les capacités, contrairement au parti de Said Sadi, de rebondir dans le milieu des masses populaire. D’ailleurs, le remords de beaucoup d’acteurs politiques exprimé au lendemain du décès du dernier historique, peut servir d’argument pour beaucoup et lui rendre, ainsi, un dernier hommage en votant pour le FFS. Sur ce plan, c’est le seul parti politique engagé pour les prochaines législatives dans la wilaya de Bejaia à pouvoir concurrencer le Parti Socialiste des Travailleurs.
    Quant au FLN, la disparition mystérieuse puis la découverte du corps de Saïd Djouder, coordinateur de la kasma de Béjaïa et candidat aux législatives du 4 mai, ne peut être un incident sans conséquences sur le parti voir sur les prochaines échéances. Déjà en exprimant leur colère, en fermant, la RN 9 reliant Jijel à Sétif, les soupçons n’ont pas exclu toutes les pistes y compris celles d’une concurrence interne qui a donné un assassinat politique. En plus, l’électorat du FLN ne fait pas partie des masses populaires. Il incarne une clientèle permanente entre ceux animés par une nostalgie révolutionnaires (de plus en plus moins nombreux) et les relais d’affaires hostiles aux valeurs du travail et de luttes.
     
    S’agissant du MPA dont la candidature de Smail Mira a été imposée à Amara Benyounes, il n’aura aucune crainte pour s’assurer un poste de député. Ce n’est pas parce qu’il est porté par des masses populaires, mais il cadre avec la stratégie du pouvoir. Il va mobiliser les extra-citoyens de Tazmalt et l’affectation d’une part des voix des corps constitués.
     
    Le PST émerge ainsi parmi ce lot par la franchise de son discours qui, au quotidien, sur les terrains des luttes, il rappelle les difficultés de la conjoncture que subissent les travailleurs aux profits des oligarques et autres fossoyeurs de la noblesse du combat démocratique. Il se distingue par la crédibilité et l’intégrité de ses militants dans un monde pollué par la corruption et l’argent sale et facile. Pour toutes ces raisons, à l’exception du FFS, aucun parti ne peut se mesurer au PST à Bejaia.
     
    Hamou Bakir ·jeudi 27 avril 2017
     
     
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  • Kef (Mosaïque fm)

    kef-usine

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    26 Avril 2017

    http://www.mosaiquefm.net/