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Osama Silwadi: de la photo de guerre à la sauvegarde du patrimoine palestinien (France TV info)

 

Quand une balle l’a rendu invalide, Osama Silwadi a dû penser à sa recon­version. Pho­to­graphe de presse ayant couvert les deux Inti­fadas, ce Pales­tinien met désormais son objectif au service du patri­moine culturel de son pays.

En 2006, à 33 ans, une balle perdue tirée par des com­bat­tants pales­ti­niens le touche à Ramallah, en Cis­jor­danie occupée, dans le bureau où il tra­vaillait. "J’ai entendu des tirs dans la rue, je me suis pré­cipité à la fenêtre pour prendre des photos", raconte-​​t-​​il. Une balle lui trans­perce le ventre, la deuxième touche la colonne ver­té­brale. Après 40 jours de coma, il se réveille pour entendre un médecin lui annoncer qu’il ne remar­chera jamais. Huit ans plus tard, tou­jours en fau­teuil roulant, il n’a pas aban­donné son rêve de remarcher un jour.

"Je tra­vaille même mieux qu’avant mon accident", affirme-​​t-​​il, revenant sur ses années à pho­to­gra­phier le conflit qui déchire la Palestine depuis plus de 65 ans. "Etre si près de la mort et rester ensuite entre la vie et la mort pendant une longue période m’a rendu beaucoup plus spi­rituel et m’a aidé à voir la vie dif­fé­remment, à la voir plus belle", dit-​​il.

Il lance un travail de numé­ri­sation des archives palestiniennes

Il a col­lecté clichés et vidéos retraçant le par­cours de Yasser Arafat, l’icône de la lutte du peuple pales­tinien. Son entre­prise minu­tieuse lui a valu de rejoindre l’Unesco en qualité d’expert et de conseiller en matière d’archivage numérique.

Puis, replon­geant dans ses archives, ce pho­to­graphe, qui a tra­vaillé pour plu­sieurs agences de presse inter­na­tio­nales et gagné des prix inter­na­tionaux, a publié deux livres reprenant les photos qu’il avait prises avant l’accident. Le premier est intitulé "Femmes pales­ti­niennes : don per­manent et créa­tivité", le second, "Pho­to­gra­phies de la vie quo­ti­dienne". En 2008, il publie "Comment vas-​​tu, Palestine ?", une tou­chante col­lection de photos mon­trant la Palestine vue par un enfant du pays, loin des clichés omni­pré­sents du conflit.

Avec la question pales­ti­nienne vient aussi celle de la pré­ser­vation de l’identité pales­ti­nienne et du sau­vetage de son héritage. "Je vois la façon dont le peuple pales­tinien se fait tout voler au profit des Israé­liens : de la terre jusqu’à la nour­riture, en passant par les tissus et les pierres", déplore-​​t-​​il. Alors, dit-​​il, il a décidé de tout pho­to­gra­phier. "Je me suis dit qu’il fallait que les Pales­ti­niens pro­tègent leur héritage en pho­to­gra­phiant et en parlant de leur patri­moine". Il a publié plu­sieurs sur les murs de la Vieille Jéru­salem, sur les tenues tra­di­tion­nelles, les bijoux et la cuisine pales­ti­nienne. "Le Murmure des pierres", son dernier ouvrage, célèbre l’architecture tra­di­tion­nelle pales­ti­nienne.

A travers ses pho­to­gra­phies de bâtisses anciennes et de palais de Cis­jor­danie, il raconte les portes tra­vaillées, les pla­fonds en ogive et les murs par­courus de végé­tation de splen­dides maisons laissées à l’abandon après des bom­bar­de­ments israé­liens, lors de la pre­mière Intifada, de 1987 à 1993, et de la seconde de 2000 à 2005. "En fait, je ne fais que remplir mon devoir national vis-​​à-​​vis de notre héritage", conclut-​​il. , lundi 27 octobre 2014

http://www.france-palestine.org/Osama-Silwadi-de-la-photo-de

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