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6 000 tra­vailleurs fron­ta­liers en grève (AFPS)

 

 

Pour dénoncer une "humi­liation quotidienne"

Mou­vement spontané ce 21 décembre : des tra­vailleurs pales­ti­niens qui vont chaque jour tra­vailler en Israël ont débrayé pour dénoncer les condi­tions dif­fi­ciles qui leur sont imposées au point de passage.

C’est une grève d’un genre par­ti­culier qui a eu lieu ce 21 décembre aux abords de Tul­karem, dans le nord de la Cis­jor­danie. Quelque 6 000 Pales­ti­niens, qui passent chaque jour la fron­tière pour aller tra­vailler en Israël, ont débrayé spon­ta­nément afin de pro­tester contre "les humi­lia­tions quo­ti­diennes qu’ils subissent au point de passage", rap­porte le journal israélien Yediot Aharonot.

"La construction d’un nouveau ter­minal pour les piétons du côté pales­tinien du point de passage a aggravé les condi­tions pour les Pales­ti­niens, qui doivent tem­po­rai­rement uti­liser un passage étroit." Les travaux n’avançant que len­tement, la situation se pro­longe, ce qui a donné lieu à ce mou­vement de colère.

"Sans une once de respect"

Sabri, un Pales­tinien qui tra­vaille en Israël depuis des années raconte son quo­tidien : "En ce qui me concerne, quand j’arrive au point de passage, j’entre en enfer. Les gens se bous­culent dans ce passage étroit comme des animaux. Ils se mettent à pousser, la pression monte et, souvent, des gens sont blessés et finissent par être emmenés à l’hôpital de Tul­karem en ambulance."

Le plus souvent, seuls quatre ou cinq des 16 postes de contrôle bio­mé­trique fonc­tionnent, ce qui ralentit le passage, explique encore Sabri, qui impute éga­lement la congestion du tunnel au manque d’organisation des auto­rités pales­ti­niennes.

Mais c’est surtout l’attitude mépri­sante du per­sonnel israélien que les gré­vistes entendent dénoncer. "Parfois, ils nous traitent sans une once de respect", déplore Azam. Il raconte au jour­na­liste de Yediot avoir dû attendre que des employées ter­minent de dis­cuter entre elles pour pouvoir passer le contrôle, et que des Pales­ti­niens qui s’impatientaient se sont vu répondre : "Fermez-​​la !"

Préavis

Le mou­vement de grève s’est déclenché spon­ta­nément, ce dimanche [le 21 décembre]. "Je n’ai vu per­sonne s’y opposer, raconte un Pales­tinien. Nous avons tourné les talons et nous sommes rentrés chez nous." Une médiation avec les auto­rités civiles pales­ti­niennes a permis un retour au travail, et un repré­sentant du ministère de la Défense israélien a promis la fin des travaux dans les deux mois.

"Nous retournons tra­vailler, ont dit les gré­vistes. Mais si nous n’observons pas d’accélération dans la construction du nouveau ter­minal, nous ferons la grève une fois par semaine et n’irons pas tra­vailler en Israël."

Courrier international, mardi 23 décembre 2014

http://www.france-palestine.org/6-000-travailleurs-frontaliers-en

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