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Sang contaminé : le virus du profit (Lutte Ouvrière)

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Khalid al-Jabor, à Paris, avec les photos de ses fils victimes du sang contaminé

Un père de famille d'origine irakienne, qui a perdu ses cinq enfants hémophiles, contaminés par le sida lors de transfusions sanguines, a porté plainte contre Sanofi, actuelle propriétaire des laboratoires Mérieux.

Il l'accuse d'avoir sciemment vendu aux hôpitaux irakiens des stocks de sang contaminé. En 1985, la loi lui ayant interdit de vendre aux hôpitaux français ses stocks de sang non chauffés, le laboratoire Mérieux avait décidé de les écouler en Grèce, en Libye, en Syrie, en Tunisie, en Arabie saoudite et en Irak.

La cour d'appel de Lyon a jugé en 2002 que « l'entreprise était consciente des risques qu'elle faisait courir » et qu'elle avait été motivée « par un souci mercantile ».

Si la responsabilité de l'entreprise est indiscutable, celle des pouvoirs publics l'est également.

Non seulement l'État français, pourtant informé des risques, a tardé à obliger les laboratoires à chauffer le sang à haute température - procédure plus onéreuse - pour détruire les virus du sida et de l'hépatite C qu'il risquait de contenir, mais il a autorisé l'exportation de ce sang potentiellement contaminé.

En 2010, le groupe Sanofi avait proposé au père de famille, en échange de son silence, de l'indemniser à hauteur de 25 000 dollars par enfant décédé. Indigné, il a refusé et s'est fait le porte-parole de toutes les victimes irakiennes, devant se battre contre son propre État. Des années après, il réclame de la justice française qu'une indemnisation correcte soit versée aux parents des victimes et que la vérité soit admise par l'entreprise. Ce serait la moindre des choses.

Aline Urbain

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2422&id=13

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