Le réalisateur Mikael Baudu s'est immergé dans le quotidien de l'hôpital de Jénine, en Cisjordanie, avec deux humanitaires Brestois. Le documentaire « Battements de coeur en Palestine » sera projeté jeudi aux Studios.
« La première image du film se déroule dans le bloc opératoire de l'hôpital de Jénine. C'était en mars 2014, nous suivions deux médecins brestois en mission humanitaire », explique Mikael Baudu, dont le documentaire titré en breton « Lammoù-Kalon e Palestinia », soit « Battements de coeur en Palestine », a été coproduit par Gwengolo Filmoù et France 3 Bretagne.
Ce documentaire de 26 minutes sera projeté jeudi 8 aux Studios et suivi d'un débat en présence du chirurgien brestois.
Une mission à Gaza
La caméra suit Riwana, une jeune étudiante en médecine, ainsi que les deux humanitaires brestois : Dominique Le Nen, chirurgien, et Jean Branellec, anesthésiste. Tous deux sont des habitués de ces missions, dans des pays variés pour l'anesthésiste, mais toujours en Palestine pour Dominique Le Nen.
« L'action doit s'inscrire dans le temps, j'ai beaucoup de liens avec l'équipe de Jénine. L'un de leurs chirurgiens est venu se former un mois à Brest, avec l'association Amani », précise Dominique Le Nen, auteur du livre « De Gaza à Jénine », vendu au profit d'Amani.
Cette association francopalestinienne pour l'aide et la formation médicale (Amani) a été créée par le Dr Arab Salim, médecin à Lannion.
En novembre, Dominique Le Nen est reparti en mission, à Gaza cette fois, avec Médecins sans frontières, dans leur centre de traitement des brûlés. « Il est plus compliqué de se rendre à Gaza, tandis qu'on peut aller en Cisjordanie avec un visa touriste. Pour Gaza, il faut passer le check point israélien, une forteresse équipée de scanners, c'est long et humiliant. Ensuite, il faut marcher un kilomètre dans un no man's land et l'on arrive au contrôle palestinien.
Et, nouveauté par rapport à mon dernier séjour, en 2008, il existe désormais aussi un contrôle du Hamas. Cela m'a surpris », raconte Dominique Le Nen. En tant que journaliste, Mikael Baudu a dû passer par le ministère de l'Information israélien pour filmer à Jénine. Dans l'hôpital, mais aussi à l'extérieur, il est allé à la rencontre des Palestiniens dans leur quotidien.
« On a filmé leur vie dans cette fausse paix qui s'est installée depuis quelques années. ». Le combat du théâtre Parmi les belles rencontres de ce séjour, une visite au théâtre, où des jeunes ont décidé de combattre autrement qu'avec des armes à la main, avec l'art. « Le directeur de ce théâtre a été assassiné parce qu'il dérangeait. L'un des jeunes m'a dit qu'il habitait à 30 km de la mer mais qu'il ne l'avait jamais vue.
L'hôpital Kalil Suleiman de Jénine, où nous avons filmé, est à deux pas d'un camp de réfugiés palestiniens qui fut reconstruit après avoir été rasé par l'armée israélienne, en 2002. Quelques interviews ont été faites en arabe, notamment celle d'un homme âgé qui avait vécu la destruction du camp, mais pour les autres, c'était en anglais ».
Pratique Jeudi 8, à 20 h, aux Studios, participation libre au profit d'Amani.
Courriel, contact@assoamani.fr