Le 1er octobre, le Maroc a annoncé le boycott de toutes les sociétés suédoises après avoir annulé, à la dernière minute, l’ouverture du magasin Ikea dans la région de Casablanca. Une affaire qui prend une dimension politique inattendue.
“Il semble qu’Ikea s’est pris les pieds dans l’une des plus insolubles disputes territoriales de l’Afrique du Nord”, relève The Washington Post. En effet, derrière les raisons administratives avancées par la justice marocaine, qui a évoqué l’absence d’un “certificat de conformité”, il y aurait des raisons d’ordre politique qui ont motivé l’annulation de l’ouverture, prévue le 29 septembre, du premier magasin Ikea dans le royaume.
“La vraie raison de la non-ouverture du magasin serait géopolitique : Ikea, une compagnie fondée en Suède et dont l’enseigne est étroitement associée à ce pays, est pénalisée à cause du soutien suédois apporté au mouvement revendiquant l’indépendance du Sahara-Occidental”, explique le quotidien américain en citant Le 360, qu’il présente comme “un site d’information marocain perçu comme proche du palais royal”.
Alignement sur les Nations unies
Le Sahara-Occidental, ancienne colonie espagnole, est passé en 1975 sous le contrôle du Maroc, explique The Washington Post. Un territoire revendiqué par les indépendantistes du front Polisario. En 1976, le Polisario, appuyé par l’Algérie, y proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD). En 1991, les Nations unies ont pu instaurer un cessez-le-feu entre les belligérants et établir un calendrier prévoyant la tenue d’un référendum d’autodétermination. Mais celui-ci n’a jamais eu lieu et les négociations sur l’avenir du Sahara-Occidental sont toujours dans l’impasse.
“Si la RASD est reconnue par quelques pays et est membre de l’Union africaine, aucun pays occidental ne l’a reconnue. Toutefois, en Suède, un sérieux débat s’est développé autour de cette question durant ces dernières années”, signale le journal. Côté suédois, les autorités nient tout lien entre l’affaire d’Ikea et la question du Sahara-Occidental et affirment leur alignement sur les travaux des Nations unies.
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