À propos de la prise de Palmyre par les troupes de Bachar al Assad : une opération de propagande au service d’un régime criminel
Durant les derniers jours de mars, les medias ont annoncé, et bien souvent salué, la reprise de la ville de Palmyre par les « armées » de Bachar al-Assad.
Ce fut présenté souvent comme un succès de la « civilisation » contre la barbarie.
Ainsi Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, a déclaré être « heureux » de la reprise de Palmyre, se félicitant que le gouvernement syrien puisse désormais « préserver et de protéger » le site antique.
Ainsi le Figaro titre sur la « libération » de Palmyre et l’Humanité sur le fait que Palmyre aurait été « libérée de Daesh », expliquant que la ville avait été « sauvée de la destruction totale ».
Il nous faut donc rappeler que, en mai 2015, la ville de Palmyre a été livrée sans combat à Daesh, l’armée de Bachar s’étant retirée en laissant les arsenaux pleins d’armes (livrées juste auparavant). Aucune aviation n’intercepta alors les convois de Daesh qui purent traverser sereinement le désert environnant.
Il nous faut rappeler que si l’occupation de la ville par Daesh fut une souffrance épouvantable pour la population, l’occupation antérieure par l’armée d’al Assad fut pire encore : les medias, à juste titre, ont signalé qu’un charnier rassemblant quarante deux victimes de Daesh a été mis à jour, mais se sont tus sur les massacres perpétrés par le régime (dont un millier de morts dans la sinistre prison de la ville).
De même, si les destructions d’œuvres d’art par Daesh sont une perte majeure pour le peuple syrien et pour l’humanité, le pillage d’œuvres et les destructions massives sur le site antique quand celui-ci était occupé par l’armée de al Assad ne peuvent être oubliés.
Enfin, il faut préciser que la reprise de cette ville ne fut possible que grâce aux alliés du régime syrien, la Russie de Poutine, l’Iran et le Hezbollah.
Si nous sommes obligés de rappeler ces faits élémentaires, c’est parce que nous sommes confrontés, en France, à une entreprise sans vergogne de propagande en faveur du régime syrien, visant à faire croire que ce régime serait un moindre mal que Daesh, et que l’on pourrait s’allier avec al-Assad pour combattre Daesh. Cette entreprise est relayée en France par des élus, des partis et différents medias. Certains s’imaginent peut être que, ce faisant, ils défendraient mieux les « intérêts français ». Mais il faut dire aussi que les services de la propagande syrienne les « incitent » également à agir dans ce sens.
C’est ainsi que, au moment où les troupes du régime pénétraient dans Palmyre, une délégation française rencontrait Bachar al Assad, leur voyage étant financé par une émanation du régime syrien, l’association ’“Al Karma” ( la “vigne” ) dirigée par Hala Chaoui. Dans cette délégation d’une trentaine de membres figuraient le très réactionnaire député Thierry Mariani, quatre autres députés du PR de Sarkozy, et des « personnalités » diverses dont Julien Rochedy, un dirigeant de l’extrême droite heureux de faire un selfie avec Bachar, le « chercheur » Fabrice Balanche, et Pierre Barbancey, journaliste de L’Humanité.
L’agissement de ces personnes doit être qualifié de collusion avec l’un des pires dictateurs de la planète.
À l’inverse, nous affirmons avec le peuple syrien insurgé contre la dictature : on ne peut en finir avec Daesh en préservant le boucher et son régime au pouvoir à Damas.
Lyon, le 8 avril 2016
Cisyld (Comité d’Information pour une Syrie Libre et Démocratique)