Au Yémen, depuis mars 2015 le pouvoir, aidé par une coalition de pays arabes, regroupant entre autres l’Arabie saoudite et le Koweït, est en guerre contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, rival de l’Arabie saoudite pour la place de puissance régionale dominante.
Les violences ont repris depuis le 8 août, après l’échec des négociations organisées depuis trois mois et demi par l’ONU.
D’après l’Unicef, le 13 août, une école coranique de Haydan, près de la frontière saoudienne, a été bombardée par la coalition menée par l’Arabie saoudite. Dix jeunes âgés de 6 à 14 ans ont été tués et 28 ont été blessés. Le 9 août, la capitale, Sanaa, a été bombardée de manière intensive. D’après des habitants, il y aurait eu quatorze morts dans l’attaque d’une usine de fabrication de chips. Et le 15 août, la même coalition a causé la mort de onze personnes en bombardant un hôpital de Médecins sans frontière (MSF). MSF ayant quelques moyens de se faire entendre dans les pays riches, les médias ont largement fait état de ce drame.
Le pays est ravagé depuis un an et demi par les violences des deux camps. On comptabilise officiellement 6 400 morts, des dizaines de milliers de blessés et deux millions et demi de déplacés. Dans une escalade volontaire de la terreur, des marchés, des hôpitaux et des écoles sont régulièrement pris pour cible, alourdissant sans cesse le bilan des victimes civiles.
En juin dernier l’Arabie saoudite a même été inscrite par l’ONU sur la liste noire des pays ne respectant pas les droits des enfants, mais seulement durant quelques jours. Une enquête avait en effet montré que 60 % des 785 enfants tués depuis le début du conflit l’ont été par l’armée saoudienne. Mais les dirigeants saoudiens avaient fait pression, menaçant de réduire leurs subventions aux agences de l’ONU. Sans parler du fait que, en tant que très bon client des marchands de canons français ou américains, l’Arabie saoudite a des arguments auxquels les grandes puissances sont très sensibles.
De toute façon, ni les déclarations de responsables de l’Unicef ni les rapports de l’ONU n’empêcheront l’Arabie saoudite et l’Iran de continuer la guerre au Yémen.