Noran Balboul se tient à côté d’une série de portraits dédiée à ses frères en grève de la faim, lors d’un sit-in de solidarité à Bethléem, le 2 août 2016 - Photo : MaanImages/Jaclynn Ashly
Quatre prisonniers palestiniens grévistes de faim sont dans un état critique à l’hôpital Assaf Harofeh en Israël [Palestine de 1948], selon un communiqué publié samedi par le Comité palestinien des Affaires des prisonniers.
Dans le même temps, 120 autres prisonniers palestiniens ont poursuivi la grève de la faim dans un mouvement de solidarité de grande ampleur.
Menottés à leurs lits d’hôpital
Les quatre grévistes de la faim ont été identifiés par le comité comme Muhammad et Mahmoud Balboul, qui sont été en grève depuis respectivement 51 et 53 jours, Ayyad al-Hreimi et Malek al-Qadi, qui sont tous deux en grève de la faim depuis plus de 40 jours. Tous les grévistes de la faim sont restés menottés à leurs lits d’hôpital, selon le communiqué.
Chacun des prisonniers s’est déclaré en grève de la faim pour protester contre son incarcération en détention administrative – une politique israélienne de détention sans inculpation ni jugement [ni limite de temps], presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens.
Le comité révèle dans la déclaration que les grévistes de la faim sont dans des « conditions de santé graves », car ils ont perdu une quantité significative de poids et souffrent en permanence de douleurs et d’engourdissement dans leur corps.
Le comité a mis en garde sur la nature critique de leurs conditions de santé et a exigé un renforcement du soutien populaire, juridique et politique pour aider à sauver leurs vies.
120 prisonniers palestiniens en grève de la faim
Le comité a ajouté que 120 prisonniers palestiniens poursuivaient en ce moment un mouvement collectif de grève de la faim, lancé en soutien à Bilal Kayid – un membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) – qui a mis fin à sa grève de la faim de 71 jours ce mercredi.
Le comité ajoute que le service israélien des prisons (IPS) a continué à imposer des représailles sur les prisonniers, avec des mesures répressives telles que le confinement, l’interdiction des visites et l’imposition d’amendes.
Une réunion se serait tenue entre des représentants des prisonniers et des responsables de l’IPS pour discuter de la situation, mais ils ne seraient pas parvenus à un accord, a encore dit le comité dans sa déclaration.
Ces grévistes de la faim ont déclaré leurs grèves dans un contexte de mouvement de masse qui s’est propagé à travers les prisons israéliennes après que Kayid ait annoncé sa grève le 14 juin suite à sa condamnation à la détention administrative, le jour même où il devait être libéré après avoir purgé une peine de 14 ans et demi.
Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours pour protester contre sa détention administrative, avant d’être finalement libéré en mai.
La détention administrative : un emprisonnement sans accusation et sans limite de temps
La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet à Israël de détenir quelqu’un sans procès ni accusation, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique afin d’éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens sans preuve d’actes répréhensibles.
Selon Addameer, on pouvait comptabiliser en juillet 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative.
27 août 2016 - Ma’an News - Traduction : Chronique de Palestine