Au regard de l’influence de la guerre de libération Algérienne sur les luttes de libérations nationales dans les années 60 et 70 les miliants indépendantistes bretons porteront une attitude toute particulière à la démarche de Matthieu Rigouste, sociologue et militant anticapitaliste de France connu pour sa critique radicale de l’institution policière et qui lance l’appel qui suit.
Il n’y pas de meilleur hommage au cinéaste breton anticolonialiste et internationaliste René Vautier que celui de faire chauffer votre carte bleue pour permettre au camarade Rigouste de mener à bien son projet et contribuer à écrire ainsi une page d’histoire méconnue du peuple Algérien.
Un seul héros le peuple !
La contre-insurrection mise en échec par le peuple Algérien en décembre 1960
Appel à soutiens, archives, contacts et dons pour faire un documentaire, un site et un livre.
De janvier à septembre 1957, sous l’autorité du général Massu et pour écraser la révolution Algérienne, l’armée française a mené une opération de pacification terrible qu’on a appelé « la bataille d’Alger ». Le « Dispositif de Protection Urbain » (DPU) a consisté entre autres à quadriller militairement la Casbah et à mener une forme de guerre policière dans et contre la population colonisée. Ce protocole de terreur d’Etat a réussi à démanteler largement l’appareil politique du FLN dans Alger, en arrêtant, torturant, emprisonnant ou assassinant un grand nombre de colonisé.es. Considérant que le fellagha était « dans la population comme un poisson dans l’eau », il s’agissait bien de terroriser cette « population ». Et depuis, l’armée française a construit le mythe mondial de son excellence dans l’éradication des ennemis intérieurs. La soit-disant « bataille d’Alger », a servi de modèle pour une application en ville de cette doctrine de la guerre contre-révolutionnaire mise en œuvre en Algérie. Mais elle est devenue aussi le support publicitaire d’une nouvelle industrie militaro-sécuritaire, qui n’a eu de cesse de se développer jusqu’aujourd’hui, et qu’on nomme contre-insurrection.
Sur ce marché mondial, l’industrie française se vante d’être ainsi l’héritière d’une excellence dans le domaine du maintien de l’ordre… depuis la « bataille d’Alger ». C’est même l’un de ses arguments de vente.
Mais on oublie qu’en décembre 1960, à peine trois ans plus tard, les colonisé.e.s se sont soulevé.e.s massivement dans de nombreuses grandes villes d’Algérie. Ils ont débordé cette machine de guerre policière censée avoir écrasé la rébellion.
Alors que le Général de Gaulle entamait un voyage en Algérie pour promouvoir son projet néocolonial de « 3e voie », alors que les pieds-noirs Ultras s’étaient organisés pour un coup d’Etat fasciste instaurant l’apartheid militaire dans une Algérie Française. Ce sont les damnés de la terre qui ont surgi. Les colons et l’armée ont tiré, ils ont tué. Mais des bidonvilles vers les centres et les quartiers des colons, le peuple algérien a continué à se reconnaître en submergeant la contre-insurrection, la ville et l’ordre colonial. Avec les femmes, les enfants, les adolescents et les anciens sur le champ de bataille, les indigènes d’Algérie devenaient un peuple uni et déterminé. Ils prenaient en main la révolution. Et alors que le versant militaire semblait, effectivement, perdu, c’est eux qui ont permis d’emporter le versant politique de la guerre de libération. C’est l’histoire de ce « Dien-Bien-Phu politique de la guerre d’Algérie » que nous allons raconter.
Nous avons besoin de mieux connaître ce moment. Et nous manquons d’une histoire populaire qui restitue la place et le rôle de toutes et tous ces anonymes qui se sont auto-organisé.e.s pour braver la domination impériale et arracher collectivement leur libération.
Pour notre mémoire commune et pour nourrir les luttes actuelles, j’ai commencé à enquêter sur cette victoire des opprimé.e.s. Je recherche encore des personnes, notamment des femmes, ayant été présentes en décembre 1960 à Oran, Alger ou dans une autre ville d’Algérie et qui voudraient raconter pour nous laisser leurs souvenirs des soulèvements. Il s’agit d’en faire un livre.
J’espère réaliser aussi un documentaire et un site web qui restituent la masse des sources et des entretiens.
Pour financer ces trois projets, les séjours en Algérie et pouvoir travailler de manière indépendante, il faut aussi de l’argent. Si vous pensez que ce projet est important et qu’il mérite d’être soutenu, merci de le diffuser et de nous aider à alimenter cette caisse d’auto-financement.
Donnons-nous les moyens d’une enquête et d’une écriture autonomes de cette histoire dont la puissance résonne encore jusqu’à nous à travers ces quelques mots.
Un seul héros le peuple !
Mathieu Rigouste
Toutes les infos sur : unseulheroslepeuple.outrenet.com
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