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Syrie : Intervention lors du rassemblement du 7 janvier 2017 à Paris (Anti-k)

 

 

Je suis enseignante et militante syndicale (syndiquée au Snes-FSU, qui est le plus gros des syndicats enseignants). 
J’interviens dans mon syndicat en soutien à la révolution syrienne, et je participe au collectif « Avec la Révolution Syrienne » qui est un regroupement d’organisations syndicales, politiques et associatives soutenant la révolution syrienne et qui collabore avec d’autre groupes tels le mouvement Nasskoune. 
Les propos que je vais tenir sont largement partagés par ce mouvement et les organisations du collectif « Avec la Révolution Syrienne » et seront traduits par Fadwa.

Cela fait bientôt 6 ans que le peuple syrien est sorti dans les rues pour demander la liberté.
6 ans que le peuple syrien subit une barbarie sans nom, qu’il résiste et exige, toujours, la chute du régime.

Nous savons depuis longtemps que les États et gouvernements sont capables de barbaries sans limites, surtout lorsqu’il s’agit de mater les peuples.

Ainsi, dans la révolution syrienne, le plus extraordinaire ce n’est pas la barbarie du régime et de ses alliés, mais le plus extraordinaire, c’est la capacité de résistance du peuple syrien, une résistance qui s’est heurtée et se heurte encore à une immense violence physique, et à d’immenses obstacles politiques.

Parmi ces obstacles, il y a le soutien ouvert de certaines puissances telles la Russie et l’Iran, au régime de Bachar al-Assad. Mais il y a aussi la politique d’autres puissances qui ont prétendu aider la résistance mais qui ont, dans les faits, protégé Bachar al-Assad contre cette résistance.

Un exemple : celui des Etats-Unis qui à l’été 2011, pensant qu’Assad ne pourrait tenir, avait exigé son départ. Peu après, Obama fixa une « ligne rouge », l’utilisation des armes chimiques, ce qui revenait à autoriser le reste. 
Et à l’été 2013, lorsque le régime utilisa massivement les armes chimiques, Obama annula toute riposte et trouva un accord avec Poutine.

Un autre exemple : celui des gouvernements français, qui firent beaucoup de bruit avec leur bouche mais qui avec un décalage plus ou moins grand, collèrent aux positions successives d’Obama.
Plus encore, après les attentats de Paris de novembre 2015, Hollande chercha une coopération ouverte avec Moscou alors même que l’armée de Poutine massacrait déjà les civils syriens au nom d’une prétendue lutte contre Daesh. 
Et en parallèle, Hollande restreignait nos libertés, notamment celle de manifester, par l’instauration de l’état d’urgence.

C’est au regard de ces analyses que l’on peut comprendre la chute d’Alep ou la poursuite des exactions en Syrie, comme ces derniers jours à Wadi-Barada, et que les villes tombent les unes après les autres.

Il n’y a donc rien à attendre de ces faux amis qui parlent de « démocratie », et qui collaborent entre eux à l’ONU notamment, contre la révolution syrienne. L’ONU, une organisation qui n’intervient que lorsque les grandes puissances sont d’accord entre elles, et dont le travail humanitaire depuis 2011 en Syrie témoigne d’une collaboration scandaleuse avec le régime de Assad.

La seule solidarité avec la révolution syrienne viendra de la solidarité internationale des peuples, pas des gouvernements. Une telle solidarité commence avec la reprise à notre propre compte des principales revendications du peuple syrien en lutte contre Assad et contre Daesh. Ainsi, nous exigeons :
* l’arrêt immédiat de tous les bombardements, français compris
* la libération immédiate de tous les prisonniers politiques
* la levée immédiate de tous les sièges
* le départ immédiat de toutes les forces armées étrangères
C’est pourquoi nous affirmons que la revendication du peuple syrien, pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime. 
C’est pourquoi nous combattons enfin toute forme de collaboration du gouvernement français avec des régimes assassins.

Il y a eu en France des prises de position de syndicats, de partis, d’organisations démocratiques en solidarité avec la révolution syrienne. 
On peut les juger insuffisantes, mais elles ont le mérite d’exister et doivent être démultipliées. Car depuis que la contre-révolution est à l’œuvre dans tout le Proche et le Moyen Orient, nous n’avons cesse de voir en France nos libertés démocratiques reculer.  
Le combat pour les libertés démocratiques n’a pas de frontière. 
Combattre pour la liberté en Syrie, c’est combattre pour la liberté en France et partout ailleurs. C’est combattre pour votre et pour notre liberté.

 Laure  9 janvier 2017

http://www.europe-solidaire.org/

http://www.anti-k.org/

 

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