Rassemblement mercredi 7 juin 2017 18h30
Ambassade du Maroc Paris
Rue le Tasse
75016- Paris
Métro : Trocadéro
Depuis le vendredi 26 mai 2017, une vague de répression, accompagnée par des arrestations massives, s’est abattue sur la ville d’Al-Hoceima en particulier, et s’est étendue à d’autres parties du Rif.
Ces derniers jours, l’élan de solidarité et de contestation touche toutes les régions du Maroc, où des manifestations pacifiques sont dispersées avec violence.
Ce mouvement populaire est né suite au décès de Mouhcine Fikri (mort broyé, le 28 Octobre 2016) qui tentait de sauver sa marchandise jetée arbitrairement par la police dans un camion poubelle.
Cette attitude est symptomatique et à l’opposé des grands discours sur le développement, la bonne gouvernance, la démocratisation, l’égalité, la lutte contre les corruptions ; bref contre l’avènement d’un Etat de droit.
Pour rappel, la région du Rif a été complètement délaissée pendant des décennies par le Makhzen et l’Etat central. Elle a été exclue, de tous les projets de développement que le Maroc a connu depuis plus d’un demi-siècle et ce, à l’instar des régions du Maroc dit inutile par opposition à un Maroc supposé utile.
Bien que cette politique ait sensiblement changé depuis quelques années, il n’en reste pas moins que la région du Rif est en manque de tout : infrastructures routières, hôpitaux, écoles supérieures, emplois (taux de chômage des plus élevé du Maroc). Le Haut-Commissariat au Plan (2012) relève que 63% de la population d’Al Hoceima n’exerce aucune activité économique, que dans la région 52% de la population est analphabète, ce qui fait que l’écart avec d’autres régions s’est cruellement creusé. A cela s’ajoute comme dans l’ensemble du pays une corruption endémique.
Devant cette situation, le mouvement qui secoue la région depuis la mort de Fikri a toujours été pacifique et les protestataires réclament essentiellement des mesures socio-économiques pour désenclaver leur région et permettre à sa population de vivre dans la dignité.
Face à ces revendications légitimes, l’approche de l’état marocain a été dans un premier temps conciliante afin de calmer l’ardeur des revendications notamment par l’annonce fort médiatisée d’une série de projets de développement pour la ville d’Al-Hoceima.
Par ailleurs l’état, et comme à son habitude, n’a pas manqué de lancer une campagne médiatique de dénigrement du mouvement et ses leaders. D’ailleurs, le principale responsable Nacer Zefzafi vient d’être arrêté ce lundi 30 mai ainsi que plusieurs autres militants de ce mouvement. Ils sont accusés « d’atteinte à la sécurité intérieure », « d’incitation à commettre des délits et des crimes », « d’humiliation de fonctionnaires publics » et « d’hostilité envers les symboles ». Dans un second temps ce sont les manifestations de soutien au mouvement qui sont réprimées.
Nous associations et organisations de la société civile maghrébine en Europe, tout en exprimant notre totale solidarité et notre soutien au mouvement social dans la région du Rif, exigeons :
· La libération sans conditions de toutes les personnes arrêtées dernièrement et l’abandon de toutes les charges à leur encontre ;
· Cesser la chasse aux militants du Hirak et la répression des manifestations ;
· Mettre en place un réel projet de développement socio-économique capable de sortir la région de son isolement, de créer de l’emploi, de scolariser la jeunesse dans des conditions décentes, de promouvoir la spécificité linguistique et culturelle et de désenclaver la région sur le plan sanitaire et social.
· Accéder à toutes les revendications légitimes de ce mouvement.
Enfin, nous condamnons :
L’utilisation de la religion et les mosquées comme outil politique à l’encontre des mouvements sociaux. En effet, Lors de son prêche, l’imam de la ville d’Al-Hoceima a reproché aux manifestants d’encourager la fitna [la discorde], une accusation très grave.
Les tentatives de décrédibilisation du mouvement associatif démocratique.
La désinformation systématique des médias officiels.
Nous appelons l’ensemble des forces démocratiques à manifester leur solidarité et soutien au mouvement social du Rif aussi bien au Maghreb, en Europe qu’à travers le monde le mercredi 7 juin 2017 sous les différentes formes d’expression pacifiques appropriées à chaque pays.
Premiers signataires :
Association des Marocains en France – AMF
Association des Travailleurs Maghrébins en France – ATMF
Association Na’oura - Belgique
La plateforme Euro-Marocaine - MDDC
Réseau Marocain Transnational Migration & Développement Emcemo – Hollande
Immigration Développement Démocratie – IDD – France
Association Démocratique des Tunisiens en France - ADTF
AIDDA
Collectif 3C – Citoyenneté et Culture
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT
Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR
RESEAU Euro6Maghrébin Citoyenneté et Culture – REMCC
Agir Pour la Démocratie en Algérie – ACDA
Association des Prisonniers et Disparus Sahraouis – AFAPREDESA
Comité pour le Respect des Libertés au Sahara Occidental – CORELSO
Avec le soutien de :
ATTAC
Cedétim
Droits Devant
Europe solidaire sans frontières (ESSF)
Initiatives pour un Autre Monde - IPAM
Sortir du Colonialisme
SOS Migrant - ASBL – Belgique
No Vox International
Ensemble
Europe Ecologie Les Verts - EELV
Nouveau Parti Anti Capitaliste - NPA
Parti Communiste Français – PCF
Personnalités :
Jean Claude Amara
Tewfik Allal
Bernard Dreano
Jacques Fath
Gustave Massiah
Daniel Manceron
Abdallah Zniber