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"Si Kobané tombe..." (JDD)

Depuis bientôt un mois, Kobané, ville du Kurdistan syrien à la frontière avec la Turquie, est assiégée par les combattants de l’État islamique.

Chaque jour, les forces de l’YPG (Unités de protection du peuple kurde) qui résistent à l’assaut, perdent du terrain. Responsable des Affaires étrangères au sein du gouvernement local, Idris Nahsen en appelle à la Turquie et à la coalition internationale pour éviter "un massacre".

Quelle est la situation à Kobané? La ville est-elle sur le point de tomber?
Non, nous sommes parvenus à repousser l’État islamique, notamment à l’ouest et au sud. Certes, l'EI a avancé ces derniers jours, notamment dans l’est. Ils ont reçu beaucoup de renfort de Raqqa leur fief, notamment des tanks et des pièces d’artillerie et sont parvenus à s’emparer du quartier général des forces de sécurité. Mais celui-ci a été ciblé ensuite par une frappe aérienne. Nous continuons donc à résister. L’avantage des combattants de l’YPG, c’est qu’ils connaissent la ville. Et notre tactique classique de guérilla, celle du "hit and run" (frapper puis courir), s’applique parfaitement aux combats actuels.  

Existe-t-il une coordination entre les forces kurdes et celles de la coalition?
Depuis mardi, oui, cette coordination existe. Elle est informelle et nous aimerions qu’elle devienne plus officielle. Mais nous collaborons, notamment en aidant à cibler les bombardements aériens. Depuis quelques jours, la coalition frappe aussi de jour, c’est ce que nous leur demandions. Car c’est surtout le jour que les combattants de l’État islamique sont actifs. La nuit, ils dissimulent leurs armes, se cachent.

Les autorités turques promettent d’aider Kobané mais en réalité elles ne font rien

Les bombardements aériens ne semblent cependant pas suffisants pour empêcher l'EI d’avancer…
Non, sur le terrain, les combattants YPG ont un besoin urgent d’armes et de munitions. Et pour l’instant, la coalition ne nous a rien donné. Les autorités turques sont largement responsables de cette situation. Elles promettent d’aider Kobané mais en réalité elles ne font rien. Elles ne laissent aucune armes passer en direction de la Syrie, les camions d’aide alimentaire entrent au compte-goutte. Elles considèrent que les forces kurdes sont aussi dangereuses que l’EI. Pourtant, la Turquie devrait se méfier. Car si l’État islamique parvient à s’emparer de Kobané, alors la Turquie sera menacée à son tour. C’est ce qu’il faut qu’Ankara et plus largement la communauté internationale comprennent: nous ne menons pas notre combat seulement pour défendre la cause kurde. Nous participons à la lutte internationale contre l’EI.

Plusieurs milliers de civils pris au piège

John Kerry, le secrétaire d’État américain, a expliqué que Kobané ne constituait pas un objectif stratégique pour la coalition?
Pas un objectif stratégique? Alors la coalition devrait juste s’intéresser à des sites qui ont un intérêt stratégique ou économique? Que fait John Kerry des civils qui sont à l’intérieur de la ville? Je crois savoir que les États-Unis défendent des idéaux démocratiques. Si c’est le cas, ils doivent nous aider à empêcher l'EI de commettre des massacres à Kobané.

Reste-t-il des civils pris au piège de la ville?
Oui, plusieurs milliers même si je ne peux pas vous donner un nombre exact. Pour l’instant, ils sont dans des zones sécurisées. Au moment où l’YPG sentira qu’il ne peut plus assurer leur sécurité, ils seront évacués.  

Antoine Malo - leJDD.fr

 

vendredi 10 octobre 2014

http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Idris-Nahsen-en-appelle-a-la-Turquie-et-a-la-coalition-internationale-pour-eviter-un-massacre-a-Kobane-693258

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