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Berbères (Bretagne et diversité)

Peuples berbères

(Peuples berbères - Principales zones berbérophones)

Les Berbères, ou Imazighen, sont présents à l'heure actuelle dans une dizaine de pays de l'ensemble Maghreb-Sahara-Sahel :

Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, ainsi que, pour les Touaregs, Niger, Mali, Burkina-Faso et Mauritanie. Mais l'Algérie et le Maroc sont, de loin, les deux pays qui comptent les populations berbérophones les plus importantes, près de 20 millions. Signe fort de l'identité berbère, la langue berbère est riche d'une tradition orale qui a su intégrer les médias modernes. De plus, la renaissance volontariste de l'alphabet traditionnel, le tifinagh, a permis de suppléer à la mémoire collective... Confrontés à l'arabisation de leurs territoires, les Berbères résistent de mille façons, et peuvent encore modeler le visage du Maghreb de demain.

Les berbérophones

L'évaluation du nombre de berbérophones est une question difficile et controversée car il n'existe pas dans les pays concernés de recensements linguistiques systématiques et fiables [...] Pourtant, si l'on soumet à la critique l'ensemble des chiffres avancés par les diverses sources, depuis les débuts de la présence coloniale française jusqu'à nos jours, on peut raisonnablement estimer les berbérophones à :


– environ 25 % de la population en Algérie, soit entre 7 et 8 millions
– environ 40 % de la population au Maroc, soit 12 à 13 millions

Au Maroc, la berbérophonie est répartie en trois grandes zones dialectales qui couvrent l'ensemble des régions montagneuses : au nord, le Rif avec le dialecte tarifit ; au centre, le Moyen-Atlas et une partie du Haut-Atlas avec le dialecte tamazight ; au sud/sud-ouest – Haut-Atlas, Anti-Atlas et Sous –, le domaine chleuh avec le dialecte tašelhit.

En Algérie, les principales régions berbérophones sont la Kabylie et les Chaouias de l'Aurès, et de petits îlots résiduels, de faible importance, excepté le Mzab.

Le troisième et dernier grand ensemble berbérophone est constitué par les populations touarègues, à cheval sur plusieurs pays à travers la zone saharo-sahélienne : principalement le Niger et le Mali. Les autres pays : Algérie, Libye, Burkina-Faso comptent des effectifs touaregs plus modestes. L'ensemble des populations touarègues avoisine cependant le million d'individus.

Le reste de la berbérophonie est constitué par des isolats, disséminés entre Tunisie, Sud de la Mauritanie (Zenaga), Égypte dans l'oasis de Siwa et Lybie. Du fait de l'exode rural, il existe de très consistantes communautés berbérophones dans les principales villes du Maghreb. Mais le processus a touché aussi l'Europe, notamment la France, où l'immigration berbère est très ancienne et numériquement considérable : les Kabyles à eux seuls y représentent sans doute un bon million de personnes.

Unité et diversité de langue berbère

La langue berbère se présente donc actuellement sous la forme d'un nombre élevé de « dialectes », c'est-à-dire de variétés régionales, répartis sur une aire géographique immense et souvent très éloignés les uns des autres. Les échanges linguistiques entre les différents groupes berbérophones sont faibles en raison même de ces distances ; ce ne sont que les mouvements de populations récents et les médias modernes, avec la radio, les disques, les cassettes, qui ont rétabli le contact. [...]

On a parlé de berbérophones et de berbérophonie car, à l'heure actuelle, le critère le plus évident, le plus indiscutable d'identification des populations berbères est la langue. Non qu'il n'y ait d'autres traits socio-culturels distinctifs – une tradition orale spécifique, un patrimoine culturel, des particularités d'organisation sociale… – mais tous ces autres paramètres ont un pouvoir discriminant moins net.

Ces berbérophones, identifiés par une pratique linguistique spécifique, sont de nos jours démographiquement minoritaires parce que le Maghreb a connu depuis le Moyen Âge un lent processus d'arabisation linguistique. Le fond du peuplement maghrébin est donc d'origine berbère : l'immense majorité des arabophones actuels ne sont que des Berbères arabisés depuis des dates plus ou moins reculées. Mais au niveau des réalités socio-culturelles présentes, il est évident que la berbérité, la conscience d'être Berbère est liée à la berbérophonie et ne concerne plus qu'une minorité, importante, de la population de ces pays [...]

L'écriture berbère : tifinagh et libyque

Les Berbères possèdent une écriture alphabétique consonantique qui leur est propre depuis l'Antiquité. Son utilisation a perduré chez les Touaregs qui la dénomment tifinagh. Chez eux, cette écriture a des fonctions essentiellement ludiques et symboliques ; elle n'a pas servi à fixer la mémoire historique ou la littérature de ce groupe [...]

Une tradition orale riche et diverse

Les Berbères ont et ont toujours eu une tradition littéraire très vigoureuse et diversifiée : poésie, contes, légendes, devinettes et énigmes… En fait, dans les sociétés berbères traditionnelles, tous les moments de la vie, quotidiens ou exceptionnels, sont ponctués par la littérature, poésie, chants, contes… [...]

La quête identitaire berbère

Mais la clef de voûte, l'inspiration permanente est indiscutablement la quête identitaire. Recherche du moi individuel et du nous collectif face à l'arabité et à l'arabisme négateur, face à l'Occident aussi, elle prend des formes diverses : quête mythologique, plutôt désespérée ou parcours de combat [...]

D'après Salem Chaker, professeur à l'INALCO, Directeur du centre de recherche berbère.

Et côté cinéma ?

La figure du Berbère a d'abord irrigué le cinéma colonial abondant, plus de 250 films tournés, qui prévaut jusqu'aux indépendances. Fictions, imaginaire et mythes comme pour L'Atlantide de Jacques Feyder (1921), Touaregs au coeur de La croix du sud d'André Hugon (1931) ou Chleuhs de l'Atlas dans Itto de Jean Benoît Lévy et Marie Epstein (1934).

Ensuite, on trouvera des films à caractère ethnologique ( Le rite du ligoté de Paul Pascon, Airs en terre berbère de Izza Genini ) ou des films historiques. Mais l'inspiration viendra aussi de l'adaptation d'auteurs comme Mouloud Mammeri, dans L'opium et le bâton de Ahmed Rachedi, La colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh. La montagne de Baya de Azzedine Meddour remet en scène des traditions ancestrales, Machaho de Belkacem Hadjaj revient au monde rural kabyle, La maison jaune de Amor Hakkar nous ramène dans les Aurès...

En 1994, le Festival de Douarnenez dédie son éditions aux Berbères

Aujourd'hui, à Agadir au Maroc, se tient ISSNI N' OURGH, le  festival international du film amazigh (8 éditions) : http://www.festivalissninourgh.com/

Enfin de nombreux portraits de musiciens, leaders, ou artistes berbères émergent ces dernières années. A signaler aussi de nombreux festivals de cinéma amazigh, qui ne sont pas encore très confirmés et des expériences de formations plus riches de promesses, comme à Béjaïa en Kabylie.

Quelques repères bibliographiques :

http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/peuples/berberes/

 

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