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Égypte. Une descente armée contre une ONG de journalisme a tout d’une nouvelle attaque contre les médias indépendants (Amnesty)

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Une descente armée effectuée contre une organisation non gouvernementale (ONG) de journalisme au Caire, mercredi 21 octobre, est le signe d’une intensification de la répression menée par les autorités égyptiennes contre la liberté d'expression et d’association, a déclaré Amnesty International.

Des membres des forces de sécurité portant des armes à feu et des masques ont attaqué les locaux de la Fondation Mada mercredi 21 au matin et ont arrêté tous les employés présents. Les motifs de ce raid ne sont pas clairs mais, selon des informations obtenues par Amnesty International, les forces de sécurité n’ont pas présenté de mandat de perquisition ni de mandat d’arrêt délivré par le parquet, ainsi que le requiert le droit égyptien.

« Effectuer une descente armée contre une ONG qui œuvre au développement des compétences des journalistes indique clairement que le journalisme indépendant et les activités de la société civile ne sont pas tolérés dans l’Égypte d’aujourd’hui. Il s’agit d’une attaque illégale qui présente toutes les apparences d’une nouvelle tentative d’écraser le journalisme indépendant dans le pays », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

« Les professionnels des médias et les employés des ONG doivent pouvoir effectuer leur travail légitime sans crainte, menaces, ni harcèlement. Les autorités égyptiennes doivent expliquer pourquoi elles s’en sont prises à cette ONG, et libérer immédiatement quiconque est détenu pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et d’association. »

Il s’agit d’une attaque illégale qui présente toutes les apparences d’une nouvelle tentative d’écraser le journalisme indépendant dans le pays.
Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International

Les forces de sécurité ont fait irruption dans les bureaux de l’ONG peu après que des policiers en civil sont arrivés dans les locaux et ont demandé à rencontrer le directeur de l’organisation, Hisham Gaffar. Ils ont fracturé le coffre-fort et confisqué des documents et des équipements qui se trouvaient dans le bureau. Les femmes travaillant sur place ont plus tard été autorisées à partir mais une vingtaine d’hommes, y compris des agents de nettoyage, des gardiens de sécurité et même un livreur de restauration sont maintenus en détention dans le bâtiment.

Hisham Gaffar a plus tard été conduit à son domicile par des membres des forces de sécurité, qui se sont alors mis à fouiller les lieux. Lorsque son fils est arrivé au bureau, les forces de sécurité l’ont frappé et arrêté.

Les autorités égyptiennes ont la mauvaise habitude d’effectuer des descentes arbitraires dans les ONG. C’était le cas durant l’ère Moubarak et cela l’est resté au lendemain du soulèvement de 2011. Des ONG ont été attaquées à plusieurs reprises, et leurs employés arrêtés et emmenés dans des lieux inconnus où ils ont été maltraités.

La Fondation Mada pour le développement des médias est une ONG qui travaille au renforcement des capacités des journalistes locaux. 21 octobre 2015

https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2015/10/egypt-armed-raid-on-journalism-ngo-bears-hallmarks-of-another-assault-on-independent-media/

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