Le ministre de la Défense Le Drian a annoncé le 20 juillet que trois sous-officiers des services de renseignement français étaient morts dans l’est de la Libye, lors de la chute de leur hélicoptère. Cela confirme ce qui était un secret de polichinelle : l’armée française intervient activement dans la guerre civile qui depuis 2011 ravage la Libye.
La guerre a débuté en février 2011, entre Kadhafi et ses opposants, et aurait fait 15 000 morts. Mais depuis l’élimination de l’ancien dictateur en octobre 2011, suite à l’intervention des armées occidentales dont celle de la France, elle n’a guère connu de trêve et aurait encore tué plus de 5 000 personnes.
Divers gouvernements et de multiples milices s’affrontent et se partagent le pays.
Les impérialistes, les États-Unis bien sûr mais aussi la France et l’Italie, l’ancienne puissance coloniale, interviennent plus ou moins ouvertement. Leur but affiché est de restaurer la paix, mais elles visent surtout à défendre les intérêts de leurs trusts pétroliers. Et pour cela, elles n’hésitent pas à soutenir simultanément des camps opposés.
Ainsi la France se range officiellement derrière le GNA, le gouvernement de Tripoli, dans l’ouest du pays, reconnu par la communauté internationale. Cela ne l’empêche pas d’appuyer à Benghazi, dans l’est, le général Haftar, qui ne reconnaît pas l’autorité du GNA. Mais il lutterait contre les milices de Daech qui dans cette région tentent de s’emparer des puits de pétrole.
Double jeu ? Sans doute, mais surtout défense tout-terrain des intérêts pétroliers et gaziers de Total et de GDF Suez.
Et pour le gouvernement, tant pis si quelques agents secrets ou commandos y laissent leur peau. Mais c’est ce genre de politique qui provoque les retours de bâton ici en Europe. C’est surtout la population libyenne qui en permanence paie le prix fort, en morts, en dévastations et pillages, elle qui n’a rien demandé et qui a tout à perdre à cette guerre civile.